Jean Korcia : "Manor reversera environ 6 millions d’euros d’incentives à ses adhérents..."

Cette année encore, Manor peut être très satisfait de ses résultats 2018.

En ouverture de son 25e congrès qui se tenait du 19 au 21 octobre 2018 à Marrakech (Maroc), Jean Korcia, fondateur et dirigeant du GIE Manor l'a assuré : "Manor va bien, très bien même".

"Nous ne faisons pas beaucoup de bruit, mais nous travaillons très efficacement", a-t-il expliqué aux 175 personnes et 63 agences de voyages adhérentes (sur 70) qui avaient fait le déplacement au Maroc.

Les chiffres témoignent en effet d’une bonne année pour les adhérents du réseau Manor : 2018 devrait se clôturer autour de 1,6 milliard d’euros de volumes d’affaires.

Les activités voyage d’affaires, principale force de Manor, ont progressé de 3,3% au général. D’après ses dirigeants, Manor reversera à ses adhérents le même chiffre d’incentives que l’année dernière, soit environ 6 millions d’euros.

Malgré ce bilan encourageant, les dirigeants du réseau évoquent un contexte général très anxiogène pour les acteurs du tourisme, distribution en tête.

« Le premier semestre 2018 nous a quand même mis à genoux, il faut bien l’admettre », lance Francis Gallo, vice-président.

« Les éléments étaient contre-nous, nous n’avons pas été aidés ! », surenchérit Jean Korcia, ouvrant une série de débats sur les grands thèmes agitant le monde du tourisme : de la mise en place de NDC au nouveau BSP voulu par Iata, jusqu’au nouveau code du tourisme ou aux taux de commissionnement des tour-opérateurs.

En cause, bien-sûr, les « grèves de printemps lamentables », à la SNCF et à Air France, pour les dirigeants du réseau Manor.

« Impossible d’avoir des données chiffrées sur notre manque à gagner, mais ça a été très difficile à gérer.

Il est intolérable de jouer impunément de la sorte avec l’argent des Français et les nerfs des agents de voyages », expliquent d’une même voix Jean Korcia et Francis Gallo, qui évoquent quand même le chiffre de 800 millions d’euros de pertes cumulées.

« Les compensations proposées ne couvriront certainement pas le travail supplémentaire fourni ces derniers mois », ajoutent-ils.

Outre les grèves, d’autres facteurs ont tendu à rendre le climat incertain pour le réseau d’agences de voyages : la mise en place, le 1er juillet dernier, de la directive européenne sur les voyages à forfaits et sur laquelle Jean Korcia indique « compter beaucoup sur les Entreprises du voyage pour nous aider », mais aussi un contexte économique général en 2018 que le président de Manor juge « inquiétant et incertain ».

Ce dernier a aussi profité de son congrès annuel pour dévoiler quelques nouveautés. Ainsi, si quatre nouveaux adhérents ont intégré le réseau en 2018, deux autres agences le rejoindront en 2019 : Oihana à Bayonne et Travel & Transport, situé à Saint-Priest, près de Lyon.

Pour rappel, les critères pour intégrer le réseau sont les suivants : prouver un bilan financier positif depuis au moins 2 ans, et justifier d’un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros pour la catégorie « Manor B », ou de 10 millions d’euros pour la catégorie « Manor A ».

Enfin, le réseau, dans une volonté de rajeunir, a créé deux nouvelles commissions de travail : la commission « relations fournisseurs et transmissions d’entreprises », dirigée par Lofti Tazi, ainsi que la commission « relations publiques et manifestations » confiée à Michelle Herbaut.

Dans le même temps, la commission « tourisme » a été confiée à Romain Cluis, la commission « développement » à Grégory Mavoian (en charge de l’ouverture d’un futur portail Manor en ligne), et la commission « technologie » à Aurélien Rath.