"Les plafonds d'aides ont été relevés par l'Europe. Plus vite les plafonds seront relevés et mieux ce sera, étant donné le contexte dans lequel nous nous trouvons" explique Jean-Virgile Crance, le président du Groupement National des Chaînes hôtelières (GNC) - DR
TourMaG.com - Dans quelle situation se trouve l'hôtellerie française en cette fin d'année ?
Jean-Virgile Crance : Nous sommes loin d'être revenus à nos chiffres de 2019.
Le cumul à la fin du mois d'octobre 2021, quand nous comparons à la période avant la pandémie, nous sommes à -47% au RevPar (revenu par chambre disponible, ndlr). Le taux d'occupation est en retrait de 28 points.
La situation est très disparate, puisque le super éco a plus rapidement repris que le très haut de gamme.
D'une façon générale, la situation économique reste encore très compliquée.
Jean-Virgile Crance : Nous sommes loin d'être revenus à nos chiffres de 2019.
Le cumul à la fin du mois d'octobre 2021, quand nous comparons à la période avant la pandémie, nous sommes à -47% au RevPar (revenu par chambre disponible, ndlr). Le taux d'occupation est en retrait de 28 points.
La situation est très disparate, puisque le super éco a plus rapidement repris que le très haut de gamme.
D'une façon générale, la situation économique reste encore très compliquée.
Plafonds des aides relevés : "quand la France va-t-elle étendre ce dispositif ?"
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TourMaG.com - Quelles sont les conséquences de la 5e vague et que le nouveau variant ?
Jean-Virgile Crance : Nous connaissons un véritable coup de frein dans les réservations, plus particulièrement pour la clientèle d'affaires.
Autant la clientèle loisir pourra s'adapter en fonction des mesures, que le business travel est moins flexible.
Nous constatons des annulations et tous les jours un peu plus, sur les événements de fin d'année dans les entreprises. Je pense surtout aux séminaires, aux réunions, les repas, etc.
En plus de ça, Elisabeth Borne a demandé de suspendre tous les événements festifs au sein des entreprises.
Vous ajoutez le test PCR qui sera rajouté en plus des vaccinations à partir du 15 janvier, pour les pays long-courriers, donc la clientèle internationale ne va pas revenir.
TourMaG.com - La situation paraît bien délicate. Les dispositions européennes prises récemment peuvent vous soulager un peu...
Jean-Virgile Crance : Bien sûr, le 24 novembre dernier, l'Europe a relevé le plafond des aides étatiques aux entreprises.
Pour le plafond des coûts fixes il est passé de 10 à 12 millions d'euros, puis pour le plafond du fonds de solidarité, il a été monté à 2,3 millions d'euros contre 1,8 million.
J'ai demandé à Jean-Baptiste Lemoyne : quand la France va-t-elle étendre ce dispositif ?
J'ai peine à croire que cela ne sera pas le cas. En France, nous avons plutôt tendance à faire plus que la réglementation européenne que moins.
Si c'est une question de calendrier, plus vite les plafonds seront relevés et mieux ce sera, étant donné le contexte dans lequel nous nous trouvons.
Jean-Virgile Crance : Nous connaissons un véritable coup de frein dans les réservations, plus particulièrement pour la clientèle d'affaires.
Autant la clientèle loisir pourra s'adapter en fonction des mesures, que le business travel est moins flexible.
Nous constatons des annulations et tous les jours un peu plus, sur les événements de fin d'année dans les entreprises. Je pense surtout aux séminaires, aux réunions, les repas, etc.
En plus de ça, Elisabeth Borne a demandé de suspendre tous les événements festifs au sein des entreprises.
Vous ajoutez le test PCR qui sera rajouté en plus des vaccinations à partir du 15 janvier, pour les pays long-courriers, donc la clientèle internationale ne va pas revenir.
TourMaG.com - La situation paraît bien délicate. Les dispositions européennes prises récemment peuvent vous soulager un peu...
Jean-Virgile Crance : Bien sûr, le 24 novembre dernier, l'Europe a relevé le plafond des aides étatiques aux entreprises.
Pour le plafond des coûts fixes il est passé de 10 à 12 millions d'euros, puis pour le plafond du fonds de solidarité, il a été monté à 2,3 millions d'euros contre 1,8 million.
J'ai demandé à Jean-Baptiste Lemoyne : quand la France va-t-elle étendre ce dispositif ?
J'ai peine à croire que cela ne sera pas le cas. En France, nous avons plutôt tendance à faire plus que la réglementation européenne que moins.
Si c'est une question de calendrier, plus vite les plafonds seront relevés et mieux ce sera, étant donné le contexte dans lequel nous nous trouvons.
"Le dispositif du fonds de solidarité doit être activé à nouveau" selon Jean-Virgile Crance (GNC)
TourMaG.com - Vous demandez donc à l'Etat de vous venir à nouveau en aide ?
Jean-Virgile Crance : Depuis le début de la crise, le principe a toujours été : à situation exceptionnelle, aides exceptionnelles.
Je considère qu'à l'heure où nous nous parlons, nous faisons face à une situation exceptionnelle, avec des contraintes supplémentaires.
Au vu de la situation, le plus simple serait de réactiver des dispositifs qui ont été mis en place par le passé. Selon moi le dispositif du fonds de solidarité doit être activé à nouveau.
J'ai bien compris que l'Etat ne peut plus arroser tout le monde et maintenir les vannes ouvertes, pour autant de faire du cas par cas, cela me semble excessif.
Remettre la dernière version du fonds de solidarité me semble plus judicieux, avec des critères d'éligibilité que nous sommes prêts à adapter avec le gouvernement.
Si le gouvernement n'intervient pas maintenant, il risque de perdre le bénéfice de tout le soutien qu'il a déployé depuis le début de la crise sanitaire.
TourMaG.com - Quelle est la situation financière des adhérents du GNC ?
Jean-Virgile Crance : Le paysage est très disparate, mais dans l'ensemble grâce au soutien de l'Etat, la majorité des entreprises se trouve dans une situation pas trop grave.
Par contre nous avons fait part à Bruno Le Maire de la problématique des PGE (Prêt garanti par l'Etat, ndlr).
Alors que l'hôtellerie est une filière structurellement endettée, car très capitalistique, les entreprises vont être confrontées à un mur de la dette.
La durée de remboursement est trop courte, avec des montants trop élevés. Nous nous retrouvons avec des acteurs surendettés.
Bercy a mis en place un correspondant national avec des antennes départementales, pour un suivi dossier par dossier de la problématique des PGE.
C'est une bonne réponse, même si je suis réservé sur la capacité de l'Etat à réaliser une gestion sur mesure.
Nous avons encore des professionnels qui attendent des versements d'aides datant du début d'année.
Jean-Virgile Crance : Depuis le début de la crise, le principe a toujours été : à situation exceptionnelle, aides exceptionnelles.
Je considère qu'à l'heure où nous nous parlons, nous faisons face à une situation exceptionnelle, avec des contraintes supplémentaires.
Au vu de la situation, le plus simple serait de réactiver des dispositifs qui ont été mis en place par le passé. Selon moi le dispositif du fonds de solidarité doit être activé à nouveau.
J'ai bien compris que l'Etat ne peut plus arroser tout le monde et maintenir les vannes ouvertes, pour autant de faire du cas par cas, cela me semble excessif.
Remettre la dernière version du fonds de solidarité me semble plus judicieux, avec des critères d'éligibilité que nous sommes prêts à adapter avec le gouvernement.
Si le gouvernement n'intervient pas maintenant, il risque de perdre le bénéfice de tout le soutien qu'il a déployé depuis le début de la crise sanitaire.
TourMaG.com - Quelle est la situation financière des adhérents du GNC ?
Jean-Virgile Crance : Le paysage est très disparate, mais dans l'ensemble grâce au soutien de l'Etat, la majorité des entreprises se trouve dans une situation pas trop grave.
Par contre nous avons fait part à Bruno Le Maire de la problématique des PGE (Prêt garanti par l'Etat, ndlr).
Alors que l'hôtellerie est une filière structurellement endettée, car très capitalistique, les entreprises vont être confrontées à un mur de la dette.
La durée de remboursement est trop courte, avec des montants trop élevés. Nous nous retrouvons avec des acteurs surendettés.
Bercy a mis en place un correspondant national avec des antennes départementales, pour un suivi dossier par dossier de la problématique des PGE.
C'est une bonne réponse, même si je suis réservé sur la capacité de l'Etat à réaliser une gestion sur mesure.
Nous avons encore des professionnels qui attendent des versements d'aides datant du début d'année.
"dans une période de crise durable, il faut remettre les exonérations de charges"
TourMaG.com - Le ralentissement vous fait donc craindre que les hôteliers ne puissent pas rembourser ?
Jean-Virgile Crance : C'est un peu ça.
Une partie de nos professionnels étaient capables de pouvoir rembourser leurs prêts en 2022. La crispation économique est palpable, en raison de l'actualité sanitaire anxiogène, pénalise nos activités.
Les entreprises vont devoir rembourser les PGE, avec pour certaines un surendettement et pour d'autres une difficulté à rembourser les échéances en raison d'une activité contractée.
TourMaG.com - Dans le même temps, vous avez une négociation de branche...
Jean-Virgile Crance : Les négociations ont lieu en ce moment et elles vont être difficiles.
Nous savons que nous avons une très forte attente de la part de nos salariés et en même temps une problématique d'emploi. Nous sommes tous d'accord au niveau patronal qu'il faille faire un travail de réévaluation de la grille des salaires.
Après vous vous doutez bien la complexité de devoir réévaluer les salaires, alors que l'activité se rétracte.
Très honnêtement, nous devons entamer des discussions avec le gouvernement, au sujet des négociations sociales, pour que l'Etat prenne sa part.
Si nous replongeons dans une situation de crise chacun doit prendre sa part, avec pourquoi pas une exonération de charges.
TourMaG.com - C'est ce que vous demandez ?
Jean-Virgile Crance : Pas totalement.
Si nous entrons à nouveau dans une période de crise durable, c'est ce qui se dessine, il est nécessaire de réactiver des dispositifs.
Le fonds de solidarité, le chômage partiel et les exonérations de charges devraient accompagner la profession, en fonction de critères comme le chiffre d'affaires.
Jean-Virgile Crance : C'est un peu ça.
Une partie de nos professionnels étaient capables de pouvoir rembourser leurs prêts en 2022. La crispation économique est palpable, en raison de l'actualité sanitaire anxiogène, pénalise nos activités.
Les entreprises vont devoir rembourser les PGE, avec pour certaines un surendettement et pour d'autres une difficulté à rembourser les échéances en raison d'une activité contractée.
TourMaG.com - Dans le même temps, vous avez une négociation de branche...
Jean-Virgile Crance : Les négociations ont lieu en ce moment et elles vont être difficiles.
Nous savons que nous avons une très forte attente de la part de nos salariés et en même temps une problématique d'emploi. Nous sommes tous d'accord au niveau patronal qu'il faille faire un travail de réévaluation de la grille des salaires.
Après vous vous doutez bien la complexité de devoir réévaluer les salaires, alors que l'activité se rétracte.
Très honnêtement, nous devons entamer des discussions avec le gouvernement, au sujet des négociations sociales, pour que l'Etat prenne sa part.
Si nous replongeons dans une situation de crise chacun doit prendre sa part, avec pourquoi pas une exonération de charges.
TourMaG.com - C'est ce que vous demandez ?
Jean-Virgile Crance : Pas totalement.
Si nous entrons à nouveau dans une période de crise durable, c'est ce qui se dessine, il est nécessaire de réactiver des dispositifs.
Le fonds de solidarité, le chômage partiel et les exonérations de charges devraient accompagner la profession, en fonction de critères comme le chiffre d'affaires.