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La Case de l'Oncle Dom : pas si en Bern que ça Stéphane...

L'édito de Dominique Gobert


La France a été une grande puissance. Elle ne l'est plus ! Cette profonde réflexion est due à un personnage, qui, sous ses dehors exubérants, mérite une certaine attention… Et ne parle pas pour ne rien dire !


le Jeudi 4 Février 2016

Pour Stéphane Bern, "Politiquement, on veut faire croire qu’on est toujours une des grandes puissances industrielles. Ce n’est plus le cas. Mais, si on accepte qu’on est un paradis pour touristes, on crée des emplois" - DR : M0tty, Wikimedia Commons
Pour Stéphane Bern, "Politiquement, on veut faire croire qu’on est toujours une des grandes puissances industrielles. Ce n’est plus le cas. Mais, si on accepte qu’on est un paradis pour touristes, on crée des emplois" - DR : M0tty, Wikimedia Commons
Je sais, certains vont être choqués.

Le personnage en question, Stéphane Bern, bien connu des accros de la télé, s'est livré dans un excellent papier chez notre confrère Libération à une super analyse de la situation française.

Et comme ses propos ont été recueillis par un journaliste de talent (ben oui, pontes et les autres, y'en a), ceci méritait réflexion.

Bern, que beaucoup pensent "dilettante", pour ne pas dire insouciant, jette un œil sur l'économie française particulièrement intéressant.

Et, contrairement à beaucoup de nos intellectuels ou de nos politiques, quand on lui cause de la situation économique du pays, il cite quasi immédiatement le tourisme.

Et je cite ses propos tenus dans Libération : "La France est un pays visité par 86 millions de touristes, si ça continue, ils vont visiter des ruines.

L’Etat n’a plus d’argent. Les propriétaires privés non plus. Il faut sauver nos trésors. C’est notre pétrole.

Selon un rapport de Moscovici, un euro investi dans le patrimoine en rapporte 20.

Aucune banque ne vous donne autant.

Sauf que la France ne veut pas accepter qu’elle soit devenue un musée à ciel ouvert.

Politiquement, on veut faire croire qu’on est toujours une des grandes puissances industrielles. Ce n’est plus le cas. Mais, si on accepte qu’on est un paradis pour touristes, on crée des emplois
".

Comme quoi, on parlait d'emplois récemment (entre Léa et moi), c'est vraiment le cœur du sujet.

Parce qu'il a entièrement raison, Bern, que certains n'hésitent pas à qualifier de fou… rigolo.

Il est tout à fait juste de dire que notre pays aurait quasiment honte d'être une formidable destination touristique.

Ben, c'est loin d'être une tare et, au lieu de considérer le tourisme comme une vague sous-section de notre économie, on ferait bien mieux de songer à le développer.

Laurent Fabius ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Il aura été même l'un des rares ministres de la Vème République à considérer le tourisme comme une source primordiale pour notre économie.

Evidemment, dire que le tourisme en France, fait partie de notre puissance, ça fait pas sérieux, vis-à-vis du monde.

Une grande puissance, c'est un pays qui possède de grandes entreprises internationales, qui joue avec le CAC 40 comme d'autres jouent au football.

Une grande puissance, c'est une entité qui a des armes (nucléaires de préférence), des soldats et qui donne son avis sur tout… et même sur rien.

Bern a le mérite de nous faire revenir sur Terre. Et c'est loin d'être honteux d’apparaître comme une grande puissance… touristique.

D'autant que cette version permet, effectivement, de fournir un sacré nombre d'emplois, pas du tout précaires.

Encore faudrait-il que nos gouvernants, au lieu d'attendre benoîtement chaque mois que la courbe du chômage s'inverse, prennent enfin de véritables mesures afin de favoriser le tourisme en France.

Y'a juste un problème : faut de l'argent pour ça et ce n'est pas le maigre budget alloué à Atout France qui va permettre le rayonnement touristique de la France à l'étranger.

En revanche, et j'en terminerai là-dessus, vous laissant le soin d'y réfléchir aussi (faut bien que le lecteur bosse un peu), Stéphane Bern trouve que l'arrivée de ces migrants chassés de leurs terres, pourrait être un apport considérable pour l'économie française : "J’ai traversé la Lozère et l’Ardèche.

Tout est à vendre, les villages sont déserts. On ne trouve plus de métiers. Les migrants seraient une chance. Ils remettraient de l’économie et du tissu social
".

Intimement, je suis persuadé qu'il a raison. Quant à mettre ces idées en action, c'est une autre paire de manches…

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