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La case de l'Oncle Dom : Bruxelles, fossoyeur économique de l'Europe ?

L'édito de Dominique Gobert


Cyprus Airways cesse pour le moment ses activités… parce que Bruxelles lui impose une amende ! La compagnie a bénéficié d'aides étatiques, non conformes aux règles européennes. En France, la SNCM, outre ses déficiences chroniques a subi aussi le même sort… Faut-il s'inquiéter ?


le Mercredi 14 Janvier 2015

"On peut se poser la question de savoir si Bruxelles n'agit pas parfois un peu inconséquemment" - DR : Commission européenne
"On peut se poser la question de savoir si Bruxelles n'agit pas parfois un peu inconséquemment" - DR : Commission européenne
Petit à petit, l'Europe se construit.

Certes, c'est pas encore la panacée et je ne sais pas si j'en verrai un jour la version définitive et harmonieuse.

Parce que, à mon humble avis, il reste encore beaucoup de choses à aménager.

Le cas de la SNCM, comme celui de Cyprus Airways en est un exemple flagrant.

Nous avons deux transporteurs, dans un état peu brillant, certes et qui, au fur et à mesure des années, se sont englués dans leurs contradictions, leurs syndicats complètement à côté de la plaque… et la crise économique mondiale.

Ces deux entreprises faisaient vivre et travailler (ou l'inverse, c'est comme on veut) des centaines de salariés.

Et, bien évidemment, pour les Etats concernés et actionnaires en grande partie, face aux difficultés de ces entreprises, il a fallu régulièrement remettre au pot.

Bien sûr, il est vrai qu'un état qui renfloue régulièrement une entreprise en difficulté, ça fait désordre.

Et les concurrents ont, à juste titre, le droit de manifester leur mécontentement face à une concurrence que l'on peut qualifier de "déloyale". C'est sûr !

La SNCM a joué longtemps sur ce tableau, pénalisant quand même ses concurrents directs, dont Corsica Ferries… qui l'a abreuvé de procès.

Il est légitime de se poser la question de savoir si Bruxelles n'agit pas parfois un peu inconséquemment.

Réclamer plus de 400 millions d'euros à la SNCM, déjà exsangue depuis longtemps, c'était la condamner irrémédiablement.

Réclamer plus de 65 millions d'euros à Cyprus Airways, laquelle aussi, à force de procéder à un nettoyage de ses salariés et de ses avions, n'avait pratiquement plus que la peau sur les os, c'était la peine de mort assurée.

La case de l'Oncle Dom : Bruxelles, fossoyeur économique de l'Europe ?
Et dans ces cas-là, ce sont des centaines de salariés qui se retrouvent sur le carreau.

J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser...

Néanmoins, tout ceci me parait pour le moins mal "adapté"… et que, si l'Europe s'érige en fossoyeur économique de nos entreprises, c'est pas vraiment le but recherché.

Dans le même temps, et particulièrement pour Cyprus Airways, le problème soulevé depuis longtemps par Bruxelles, au sujet d'une caisse de garantie montée pour pallier les défaillances des compagnies aériennes, c'est toujours dans les choux… de Bruxelles, évidemment !

Mais là, va peut-être falloir quand même faire quelque chose. Pour le moment, l'arrêt des vols de la compagnie ne semble pas perturber trop les clients, bien que les dispositions prises par l'actionnaire de la compagnie, c’est-à-dire l'Etat Chypriote, paraissent encore assez floues.

Quid en effet des clients qui avaient acheté un billet ou un package dans une agence de voyage ?

J'avoue ne pas saisir encore trop les directives publiées par les chypriotes…

En même temps, comme les compagnies aériennes ne veulent pas entendre parler de cette caisse de garantie, on n'est pas encore sorti de l'auberge.

Ce qui, pour Bruxelles est quand même un peu bizarre, du moins pour la défense du consommateur.

Et c'est bien beau de demander aux opérateurs de voyages de garantir la totalité des fonds déposés par les clients. Mais, pour les compagnies aériennes, comme d'ailleurs pour tous les transporteurs, ça devrait être la même chose, non ?

Y aurait-il deux poids… et trois mesures ?

Damned !


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Commentaires

1.Posté par PAT44 le 14/01/2015 09:02 | Alerter
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Peut-être faudra t-il se poser la question de pourquoi ces deux compagnies en sont arrivées là ?
Mauvaise gestion des équipes dirigeantes, lobbying trop important des syndicats ?
Il est trop facile de s'insurger contre les conséquences sans pour autant chercher les causes du problème.

2.Posté par mille sabords le 14/01/2015 09:56 | Alerter
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Le titre est bien trouvé , vous posez les fondamentaux des vraies questions , ce qui m'inquiète le plus c'est qu'à partir d'une jurisprudence ; à partir d'un jugement de la Haute cour européenne , Bruxelles puisse imposer la garantie TOTALE des fonds déposés en FRANCE à notre profession pour " sur protéger" les consommateurs qui ne le sont pas dans toutes les professions ??? j'ai eu l'occasion de rappeler que les banques garantissent les fonds déposés que jusque à hauteur de 70 000 euros!!! et vous venez d'en faire à nouveau la démonstration à nouveau...
( A vérifier comment réagissent les autres pays de la communauté dans notre profession exception faite pour les pays où la grande distribution a déjà mis à genoux les indépendants ? ) .
Comment la profession en France ne monte t - elle pas davantage au créneau auprès de Bruxelles , Bercy ne fera qu'appliquer les directives européennes ... Nous ne pouvons rien attendre..
Si nous ne prenons pas les choses en mains maintenant ,nous allons nous trouver au pied du mur au 1er JANVIER 2016 à devoir garantir sur nos biens personnels ces mêmes sommes garanties par les assureurs où les banques ou l'APST moyennant cotisation en sus !
Quid du vrai problème ? pourquoi en France ne parlons nous pas des possibles actions et solutions au bon moment ??? Pour rappel devant un jugement qui est passé inaperçu dans la profession l'année dernière et face auquel peu de professionnels ont réagi , on aura du mal si nous ne faisons rien RAPIDEMENT ET DIRECTEMENT AUPRES DE BRUXELLES .

3.Posté par Marcassin le 14/01/2015 11:23 | Alerter
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Bonjour Dom,
Une question se pose aussi :
- Si une compagnie nationale déservant une partie de territoire (ou la totalité) d'un pays disparaît, comment les états peuvent accepter que les approvisionnements, la circulation des hommes et de marchandises peuvent être soumis au bon vouloir de compagnies privées (et souvent étrangères) ?
On a déjà vu par le passé que certaines entreprises du tourisme ont subitement déposé le bilan, alors qu'elles étaient présentées comme fleurissantes quelque peu de temps avant.

Certes, on pourrait dire que le Chypre reste relié au continent par ses bateaux (?!?!) et par les autres compagnies aériennes. Mais si pour de raisons diverses, un jour, ces compagnies décident de ne plus atterrir à Chypre, l'île sera alors impuissante et coupé du monde car Bruxelles a cloué ses avions au sol.

Les eurodéputés ont aussi une vision étriquée du monde économique : comment accepter qu'un constructeur automobile soit aidé par un Etat actionnaire et pour qu'il puisse rembourser ses "prêts", il délocalise au Maroc, au Brésil ou en Chine. C'est à dire en dehors du territoire européen. Là où ces messieurs oublient que la législation du travail et les droits de l'Homme ne sont pas les mêmes que ceux des pays de l'Europe.

Malheureusement pour Cyprus Airways et SNCM, ils ne pourront jamais délocaliser en Chine !

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