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La case de l’Oncle Dom : des Assises aériennes... à dormir debout !

L’édito de Dominique Gobert


Après quasi une année de « réflexions », rapports, conciliabules divers et variés, études comiques, ces fameuses Assises du Transport Aérien ont conclu leurs… travaux (?). Tout ça pour ça, ai-je lu dans les gazettes. Pire…


le Mercredi 13 Mars 2019

Les assises de l'aérien n'ont été qu'une parodie de réflexions sur l'avenir de l'aérien français - Crédit photo : Depositphotos @Giulio_Fornasar
Les assises de l'aérien n'ont été qu'une parodie de réflexions sur l'avenir de l'aérien français - Crédit photo : Depositphotos @Giulio_Fornasar
Et je dirais même mieux : quand on n’a rien à dire, quand on ne veut pas comprendre, quand on se fout de pans entiers de l’économie d’un pays, on ferme sa ******, comme on dit dans les bons milieux.

A l’heure où, en France, nos grosses têtes de Bercy tournent en rond telles des derviches tourneurs en priant pour trouver des sous désespérément perdus par les gabegies du fonctionnement de l’état, fallait-il créer un nouveau « machin » tel ces Assises du transport aérien… pour rien ?

C’est vrai qu’il aura fallu des années, la crise d’Air France et combien d’autres inepties, pour que l’Etat se penche enfin sur la question cruciale de la survie du pavillon aérien français.

Et ce n’est pas faute de la part de nos compagnies, modestes ou plus conséquentes, d’avoir tiré depuis des années la sonnette d’alarme !

Mais comme d’habitude, malgré ces déclarations fanfaronnesques (oui, c’est encore une nouveauté et basta), concernant la priorité nationale du tourisme, nos compagnies aériennes ont été délaissées, humiliées, bafouées… Par stupidité.

Depuis quasi 20 ans, le pavillon français, nos transporteurs aériens, face à la montée en puissance de cette mondialisation, face à la libéralisation (en soit pas si mauvaise que ça à condition d’être commune), empêtrée par un Etat en mal de recettes financières, perd régulièrement ses parts de marché.

Selon les experts, depuis les années 2000, les compagnies aériennes françaises ont perdu quelque 20% de leurs parts de marché, au profit de compétiteurs très performants, certes, mais beaucoup plus « aidés » par leurs fiscalités respectives.

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Impossible de comparer les différences de charges sociales, de taxations diverses et variées entre les compagnies aériennes françaises et leurs concurrents étrangers… Ou plutôt si, hélas !

En théorie, ces Assises étaient censées ouvrir des pistes, orienter les services de l’Etat vers plus de « souplesse » afin de donner un coup de pouce à nos transporteurs.

Ne serait-ce que se charger par exemple du financement des coûts de « sécurité » du transport aérien… Ou de certaines taxes.

Telle cette Taxe Chirac, super bonne idée solidaire, à condition que l’ensemble des compagnies aériennes la supporte. Si je ne m’abuse, cette taxe « solidaire » n’est appliquée que par la France, et, si je ne m’abuse, par 9 autres pays dans le monde.

Pas les plus riches, hélas, puiqu'il s’agissant du Cameroun, du Chili, du Congo, de Madagascar, du Mali, de Maurice, du Niger et de la Corée du Sud ! Tiens, j'aimerais vraiment savoir si tout cet argent va bien dans les bonnes caisses...

Super !

Pour ces Assises qui resteront bien assises dans les mémoires, les compagnies aériennes françaises ne réclamaient pas d’argent. Surtout pas. Elles ne voulaient que le droit de pratiquer leur boulot en totale concurrence avec leurs homologues étrangers, disposer des mêmes droits qu’eux et pouvoir enfin montrer leurs différences.

Résultat, annoncés avec une certaine gène par Madame Bornes, notre ministre des transports : rien !

Ou quasi rien, si ce n’est un « allègement des taxes sur les passagers en transit ». Je ne peux m’empêcher de citer mon ami Monsieur Labbé, lequel se demandait, avec son humour habituel «s'il y avait beaucoup de passagers en transit entre Saint Pierre et Miquelon et Mayotte » !

Ce qui n’aura pas empêché Elisabeth Bornes de botter en touche face à la grogne montante en France et je cite : « Je sais qu’il y a beaucoup d’attente sur la question de la compétitivité économique, je pense que c’est important de se dire que ce n’est pas le seul sujet, que l’État a pris des engagements dans un contexte où ça n’est pas évident.

Quand on entend nos concitoyens, ils ont d’autres visions sur les priorités. Nous prendrons notre part mais les entreprises et les salariés doivent prendre leurs parts comme c’est le cas dans tous les secteurs.

A l’aune de ce qui remonte du grand débat, il faut que chacun soit conscient que l’acceptabilité du transport aérien est un enjeu majeur pour son développement. (…) Il faut ouvrir les oreilles. Les Français demandent aujourd’hui moins d’impôts et plus de services publics. Ils ne nous disent pas de reporter prioritairement les efforts de l’État pour améliorer la situation du transport aérien
».

Ben, si vous voulez mon avis, c’est ce que l’on appelle se moquer... du monde !

Et je reste très bien élevé...

Dominique Gobert Publié par Dominique Gobert Editorialiste - TourMaG.com
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