L’Europe mais aussi le reste du monde voient arriver des dizaines de nouveaux opérateurs. Citons entre autres Bees Airlines en Ukraine, Canarian Airways aux Canaries, EGO Airways en Italie, Play en Islande, mais aussi Green Africa Airways au Nigeria, Breeze Airways aux Etats-Unis - DR
De cette terrible crise dont le transport aérien devrait doucement sortir, émerge aujourd’hui ce qui peut sembler un paradoxe : une floraison de nouvelles compagnies aériennes prêtes à se lancer et faisant fi des augures et autres déclinologues qui veulent enterrer l’avion.
Le printemps de ces nouveaux opérateurs, presque tous "low cost" s’explique en grande partie par la certitude de ceux qui se lancent, quant à la résilience du secteur de l’aérien qui prévoit toujours de doubler ses utilisateurs d’ici 2039 (source IATA) et aussi par l’effondrement spectaculaire du marché qui tire tous les prix des avions à la baisse, y compris pour ceux qui sortent des sites de production.
Exemple concret que donnait récemment Marc Rochet, vice-président d’Air Caraïbes et président de French Bee, l’impressionnante décote d’avions comme l’Airbus A 330, autrefois acheté 100 millions de dollars.
Au bout de dix ans, cet appareil qui reste un module efficace, s’estimait à 50 millions de dollars. Mais ça, c’était avant la crise. Aujourd’hui son prix n’est plus que d’une dizaine de millions de dollars.
"Vous repeignez l’avion, vous lui faites une belle cabine. Face à un A 350 qui vaut plus de 150 millions de dollars, cela peut favoriser l’entrée dans le marché de nouvelles start-up. Je suis trop vieux mais si j’avais trente ans de moins, je lancerais une start-up avec des coûts et un produit encore plus efficace", nous confiait alors Marc Rochet.
Le printemps de ces nouveaux opérateurs, presque tous "low cost" s’explique en grande partie par la certitude de ceux qui se lancent, quant à la résilience du secteur de l’aérien qui prévoit toujours de doubler ses utilisateurs d’ici 2039 (source IATA) et aussi par l’effondrement spectaculaire du marché qui tire tous les prix des avions à la baisse, y compris pour ceux qui sortent des sites de production.
Exemple concret que donnait récemment Marc Rochet, vice-président d’Air Caraïbes et président de French Bee, l’impressionnante décote d’avions comme l’Airbus A 330, autrefois acheté 100 millions de dollars.
Au bout de dix ans, cet appareil qui reste un module efficace, s’estimait à 50 millions de dollars. Mais ça, c’était avant la crise. Aujourd’hui son prix n’est plus que d’une dizaine de millions de dollars.
"Vous repeignez l’avion, vous lui faites une belle cabine. Face à un A 350 qui vaut plus de 150 millions de dollars, cela peut favoriser l’entrée dans le marché de nouvelles start-up. Je suis trop vieux mais si j’avais trente ans de moins, je lancerais une start-up avec des coûts et un produit encore plus efficace", nous confiait alors Marc Rochet.
Des dizaines de nouvelles compagnies sont en train de naître
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Et c’est effectivement ce qui se passe actuellement partout dans le monde, où des dizaines de nouvelles compagnies aériennes viennent ou sont en train de naître.
Parfaite illustration de ce phénomène, ce qui vient de se passer en Angleterre.
Un jeune entrepreneur d’origine indienne, Navdip Singh Judge, plus connu sous le surnom de Nino a senti qu’il existait un marché pour servir la très importante diaspora indienne sur le sol britannique avec des liaisons directes vers les villes des nombreux états en Inde comme le Pendjab ou Goa.
Profitant de la conjoncture favorisant, chez les loueurs d’avions, des contrats dont les baisses peuvent aller jusqu’à 60%, Flypop, nouvelle compagnie anglaise, débutera ses vols avec deux airbus A 330 en location.
Un concept "People Over Profit" (POP), des avions pas chers, une aide du gouvernement britannique (Covid-19 Future Fund), une classe unique et voilà Nino prêt à se lancer, même si la situation sanitaire catastrophique en Inde devra le faire patienter quelques semaines supplémentaires.
Et le temps d’écrire ces lignes, toujours en Angleterre, toujours avec des A 330 en leasing et toujours avec dans son équipe de direction des membres de la diaspora indienne, on apprend que la nouvelle compagnie Hans Airways se prépare également à décoller.
En Espagne, c’est le groupe Iberostar, déjà solidement installé dans l’industrie du tourisme avec des hôtels aux Caraïbes et au Mexique qui lance sa propre compagnie, World2Fly, en espérant pouvoir voler dès cet été vers Cancun et la République Dominicaine.
Déjà dotée elle aussi d’un Airbus A 330, elle vient de profiter de la défection d’Aeroflot pour récupérer un A 350 neuf fraichement repeint à ses couleurs.
Choix étonnant tout de même pour une compagnie loisirs que de gérer deux types de flottes (Boeing / Airbus) et des appareils de génération différente.
Parfaite illustration de ce phénomène, ce qui vient de se passer en Angleterre.
Un jeune entrepreneur d’origine indienne, Navdip Singh Judge, plus connu sous le surnom de Nino a senti qu’il existait un marché pour servir la très importante diaspora indienne sur le sol britannique avec des liaisons directes vers les villes des nombreux états en Inde comme le Pendjab ou Goa.
Profitant de la conjoncture favorisant, chez les loueurs d’avions, des contrats dont les baisses peuvent aller jusqu’à 60%, Flypop, nouvelle compagnie anglaise, débutera ses vols avec deux airbus A 330 en location.
Un concept "People Over Profit" (POP), des avions pas chers, une aide du gouvernement britannique (Covid-19 Future Fund), une classe unique et voilà Nino prêt à se lancer, même si la situation sanitaire catastrophique en Inde devra le faire patienter quelques semaines supplémentaires.
Et le temps d’écrire ces lignes, toujours en Angleterre, toujours avec des A 330 en leasing et toujours avec dans son équipe de direction des membres de la diaspora indienne, on apprend que la nouvelle compagnie Hans Airways se prépare également à décoller.
En Espagne, c’est le groupe Iberostar, déjà solidement installé dans l’industrie du tourisme avec des hôtels aux Caraïbes et au Mexique qui lance sa propre compagnie, World2Fly, en espérant pouvoir voler dès cet été vers Cancun et la République Dominicaine.
Déjà dotée elle aussi d’un Airbus A 330, elle vient de profiter de la défection d’Aeroflot pour récupérer un A 350 neuf fraichement repeint à ses couleurs.
Choix étonnant tout de même pour une compagnie loisirs que de gérer deux types de flottes (Boeing / Airbus) et des appareils de génération différente.
Des naissances et même des renaissances !
Mais au plus fort de cette crise dans l’aérien, tout semble possible : les naissances et même les renaissances.
Ainsi en Norvège, Norwegian Long Haul s’apprête à renaître sous un nouveau nom : Norse Atlantic Airways .Ici, pas de jeune start-upper mais plutôt un vieux renard de l’aérien : Bjorn Kjos, fondateur et ancien PDG de Norwegian Air Shuttle.
Norwegian Long Haul étant en faillite, on efface tout et on recommence en profitant de ce que la crise offre des taux de leasing avions incroyablement bas et avec des conditions de paiement jamais vus.
Sur le site de la compagnie, des destinations au départ de Paris sont déjà positionnées. Pas sûr cependant que les pratiques sociales et la déconfiture de feu la base parisienne de Norwegian soient de nature à faciliter l’obtention de créneaux au départ de la France.
Avec l’épisode de la rétrocession des créneaux d’Air France, l’Etat a réaffirmé ses exigences vis-à-vis des compagnies voulant se développer en France pour "un respect du droit du travail national et européen".
Jean-Baptiste Djebbari, le Ministre délégué aux transport le rappelait récemment : "Il va falloir clarifier le sujet des bases d’exploitation car on voit bien que c’est là où se situent parfois les zones grises du droit avec des opérations d’optimisation qui ne sont pas illégales en soi mais fragmentent l’Europe Sociale".
Coté moyen-courrier, l’Europe mais aussi le reste du monde voit arriver des dizaines de nouveaux opérateurs. Citons entre autres Bees Airlines en Ukraine, Canarian Airways aux Canaries, EGO Airways en Italie, Play en Islande, mais aussi Green Africa Airways au Nigeria, Breeze Airways aux Etats-Unis.
Ainsi en Norvège, Norwegian Long Haul s’apprête à renaître sous un nouveau nom : Norse Atlantic Airways .Ici, pas de jeune start-upper mais plutôt un vieux renard de l’aérien : Bjorn Kjos, fondateur et ancien PDG de Norwegian Air Shuttle.
Norwegian Long Haul étant en faillite, on efface tout et on recommence en profitant de ce que la crise offre des taux de leasing avions incroyablement bas et avec des conditions de paiement jamais vus.
Sur le site de la compagnie, des destinations au départ de Paris sont déjà positionnées. Pas sûr cependant que les pratiques sociales et la déconfiture de feu la base parisienne de Norwegian soient de nature à faciliter l’obtention de créneaux au départ de la France.
Avec l’épisode de la rétrocession des créneaux d’Air France, l’Etat a réaffirmé ses exigences vis-à-vis des compagnies voulant se développer en France pour "un respect du droit du travail national et européen".
Jean-Baptiste Djebbari, le Ministre délégué aux transport le rappelait récemment : "Il va falloir clarifier le sujet des bases d’exploitation car on voit bien que c’est là où se situent parfois les zones grises du droit avec des opérations d’optimisation qui ne sont pas illégales en soi mais fragmentent l’Europe Sociale".
Coté moyen-courrier, l’Europe mais aussi le reste du monde voit arriver des dizaines de nouveaux opérateurs. Citons entre autres Bees Airlines en Ukraine, Canarian Airways aux Canaries, EGO Airways en Italie, Play en Islande, mais aussi Green Africa Airways au Nigeria, Breeze Airways aux Etats-Unis.
Certains ne passeront pas quelques mois d’existence...
En France, si les faire-part de naissance se font rares, il faut cependant se féliciter de ne pas avoir eu non plus d’avis de décès durant cette crise.
Les aides gouvernementales ont bien sûr sauvé les compagnies aériennes françaises mais on peut également parler d’une certaine dynamique pour s’en sortir et repartir dans les meilleures conditions.
Air France tente de se transformer en s’attaquant en profondeur à la restructuration de son réseau court et moyen-courrier via sa filiale Transavia, Corsair rationalise et modernise sa flotte et French Bee va partir à la conquête du marché américain.
Seul véritable projet concret de création, celui de FlycoralWay en Polynésie qui a reporté récemment son lancement au quatrième trimestre 2021.
La crise du Covid va donc, en ce début de saison été, accélérer le développement et la domination de plus en plus grande du modèle low cost sur les liaisons court et moyen-courrier.
Aussi, grâce aux prix bradés d’avions moins gourmands et mieux adaptés que les quadriréacteurs d’antan, grâce aussi à la disponibilité de personnels qualifiés en recherche d’emploi, les possibilités de compagnies long-courrier loisirs s’envisagent mieux.
Certains de ces projets, certains de ces nouveaux opérateurs ne passeront pas les quelques mois d’existence.
Créer une compagnie aérienne est une chose, se maintenir et la faire croitre en est une autre.
Dans un secteur qui reprend certes quelques couleurs mais tourne pour l’instant encore au ralenti, avec une visibilité encore très réduite et dans un contexte à venir de guerre des prix impitoyable, se lancer et durer dans l’aérien reste encore une gageure.
Les aides gouvernementales ont bien sûr sauvé les compagnies aériennes françaises mais on peut également parler d’une certaine dynamique pour s’en sortir et repartir dans les meilleures conditions.
Air France tente de se transformer en s’attaquant en profondeur à la restructuration de son réseau court et moyen-courrier via sa filiale Transavia, Corsair rationalise et modernise sa flotte et French Bee va partir à la conquête du marché américain.
Seul véritable projet concret de création, celui de FlycoralWay en Polynésie qui a reporté récemment son lancement au quatrième trimestre 2021.
La crise du Covid va donc, en ce début de saison été, accélérer le développement et la domination de plus en plus grande du modèle low cost sur les liaisons court et moyen-courrier.
Aussi, grâce aux prix bradés d’avions moins gourmands et mieux adaptés que les quadriréacteurs d’antan, grâce aussi à la disponibilité de personnels qualifiés en recherche d’emploi, les possibilités de compagnies long-courrier loisirs s’envisagent mieux.
Certains de ces projets, certains de ces nouveaux opérateurs ne passeront pas les quelques mois d’existence.
Créer une compagnie aérienne est une chose, se maintenir et la faire croitre en est une autre.
Dans un secteur qui reprend certes quelques couleurs mais tourne pour l’instant encore au ralenti, avec une visibilité encore très réduite et dans un contexte à venir de guerre des prix impitoyable, se lancer et durer dans l’aérien reste encore une gageure.