La visite d'entreprise a attiré plus de 20 millions de curieux en 2022

En présentant les données du dernier baromètre, la déléguée générale d'Entreprise et Découverte Cécile Pierre, rappelle que le secteur de la visite d’entreprise profite d’une conjonction de facteurs favorables.

La sortie de confinement et les restrictions de voyage ont fait savoir aux Français qu’ils pouvaient partir à la découverte d’un riche patrimoine de proximité, accessible, pédagogique et ludique, voire gastronomique…

Les entreprises elles-mêmes ont découvert les enjeux bénéfiques de la visite organisée, comme un outil commercial efficace, un vecteur de communication sur l’image, les procédés, les techniques, le recrutement ; et un engagement de responsabilité sociale qui devient une priorité dans la stratégie de développement.

Tous ces éléments combinés ont conduit à multiplier le nombre d’entreprises qui organisent des visites dans leurs locaux.

Elles sont plus de 3 500 membres d’Entreprise et Découverte, soit 75% de plus en l’espace de 3 ans.

Ensemble, elles ont attiré plus de 20 millions de visiteurs en 2022, une augmentation de 40% sur la même période.

Cécile Pierre note avec insistance que les familles sont les plus nombreuses dans ce public, donc des jeunes qui peuvent trouver des vocations autant que de l’intérêt aux procédés de fabrication.

Si une très grande majorité de ces entreprises sont des PME-TPE (94%), les grands noms sont de plus en plus concernés, dans la foulée d’EDF qui a fait figure de pionnier en la matière, notamment pour désacraliser le nucléaire.

Parmi les nouveaux adhérents d’Entreprise et Découverte, on trouve des noms comme Renault, Stellantis (Peugeot Citroën), Bonduelle, Petit Bateau, Danone ou Boursin.

Il est aussi intéressant de noter le caractère quasi « patrimonial » des fleurons de la visite, puisque près de la moitié des entreprises adhérentes ont plus de 50 ans et près d’un tiers plus de 100 ans.

D’ailleurs, un bon tiers des entreprises qui ouvrent leurs portes ont installé un musée sur l’histoire des fondateurs, des produits et des techniques…

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Sans grande surprise - on est en France après tout - c’est le secteur de l’agroalimentaire qui est le mieux représenté dans le tourisme des savoir-faire : biscuiteries, confiseries conserveries, chocolateries arrivent facilement en tête avec, à leur suite, les brasseries, distilleries… Mais de plus en plus, le secteur industriel se met en avant, de même que les métiers d’art, la mode et les cosmétiques.

Pour mémoire, la fabrique d’aiguilles Bonin dans l’Orne rafle tous les prix de visite d’entreprise, la parfumerie Fragonard à Grasse est ouverte à la visite depuis 1936 et ne publie pas ses chiffres de fréquentation pour ne pas rendre jaloux ses confrères.

Avec la Direction Générale des Entreprises (DGE), Entreprise et Découverte veut continuer d’ouvrir le panorama des visites d’entreprises aux secteurs industriels.

Ensemble, ils ont repéré 150 « pépites » dans l’aéronautique, l’automobile, le textile qu’ils vont progressivement approcher pour les faire entrer dans le cercle du tourisme industriel.

Aujourd’hui, le tourisme des savoir-faire est une filière reconnue à part entière et qui fait l’objet de toutes les attentions des collectivités territoriales, notamment dans leur stratégie du tourisme de proximité.

Entreprise et Découverte, dans le cadre de l’Appel à projets remporté il y a deux ans, travaille étroitement avec 11 comités régionaux de tourisme CRT). L’association est déjà en mesure de décliner son baromètre par région et travaille sur la possibilité d’en faire une déclinaison par filière, et idéalement d’identifier le chiffre d’affaires générés par les visites, les achats, les ateliers…

Près d’un tiers des adhérents a déjà dépassé le stade de la simple visite en proposant des activités « créatives », comme un assemblage de parfums au musée Fragonard à Paris.

L’association travaille désormais avec la start-up Wecandoo, qui propose des ateliers chez les artisans et les PME pour les individuels et pour les groupes.

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A travers son baromètre et les informations récoltées, Entreprise et Découverte veut faire la démonstration de l’intérêt économique du modèle.

De plus en plus, en associant le prix d’entrée, les dépenses en boutique, les ateliers créatifs…. les retombées sont largement profitables et justifient de dédier une personne uniquement pour les visites. L’enjeu est important pour passer d’un certain amateurisme bon enfant à une professionnalisation rentable.

Quand la ministre du Tourisme propose un plan pour lutter contre le surtourisme, Entreprise et Découverte, un peu déçue de ne pas y avoir été associée, brandit ses statistiques et ses caractéristiques : étalement sur toute l’année, diffusion des entreprises sur tout le territoire, attractivité hors des littoraux surpeuplés…

Si plus de 80% sont des visiteurs nationaux, déjà 18% sont des touristes étrangers. Les deux tiers des entreprises adhérentes sont capables de faire des visites en langue étrangère et le développement est en marche avec un peu d’encouragement. Elles n’étaient que 55% en 2019 à pouvoir le faire...