Le secteur spatial Russe a très mal vécu l’échec du programme Luna-25 qui a vu sa sonde s’écraser sur la Lune en août 2023 alors que la Chine et l'Inde réussissait cette tâche particulièrement délicate et que le président Vladimir Poutine avait déclaré vouloir la poursuite du programme spatial russe malgré la rupture des partenariats internationaux et les sanctions occidentales visant son pays suite au conflit ukrainien.
Cependant, la Russie semble, sous l’impulsion Iouri Borissov qui a remplacé le "fantasque" Dmitri Rogozine à la tête de Roscomos, démarrer l’année 2024 sur de nouvelles bases puisque :
- le 15 février 2024, la fusée Soyouz-2.1 a emporté avec succès, depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, le vaisseau de ravitaillement Progress MS-26 à destination : l’ISS ;
- puis le 23 mars 2024, envoi du vaisseau russe à destination de l’ISS, composé de l'astronaute américaine Tracy Dyson, du cosmonaute russe Oleg Novitski et de Marina Vassilevskaïa, la première cosmonaute bélarusse.
Lire aussi : Tourisme spatial : 15 février 2024, un jour à marquer d’une pierre blanche
A souligner qu’il s’agit de projets russo-américains qui ont été maintenu, malgré les différents entre les deux pays compte tenu de l'offensive russe en Ukraine et ceci suite aux accords de décembre, entre l'Agence spatiale russe et la Nasa, pour prolonger leurs vols croisés vers la Station spatiale internationale jusqu'en 2025.
Cependant, la Russie semble, sous l’impulsion Iouri Borissov qui a remplacé le "fantasque" Dmitri Rogozine à la tête de Roscomos, démarrer l’année 2024 sur de nouvelles bases puisque :
- le 15 février 2024, la fusée Soyouz-2.1 a emporté avec succès, depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, le vaisseau de ravitaillement Progress MS-26 à destination : l’ISS ;
- puis le 23 mars 2024, envoi du vaisseau russe à destination de l’ISS, composé de l'astronaute américaine Tracy Dyson, du cosmonaute russe Oleg Novitski et de Marina Vassilevskaïa, la première cosmonaute bélarusse.
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A souligner qu’il s’agit de projets russo-américains qui ont été maintenu, malgré les différents entre les deux pays compte tenu de l'offensive russe en Ukraine et ceci suite aux accords de décembre, entre l'Agence spatiale russe et la Nasa, pour prolonger leurs vols croisés vers la Station spatiale internationale jusqu'en 2025.
Lancement d’une fusée Angara A5
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Avec le lancement d’une fusée Angara A5, ce jeudi 11 avril, à 11h, heure française, après trois reports le 5, 9 et 10 avril depuis le cosmodrome de Vostochny, la Russie semble donc revenir dans la course.
Outre les Etats-Unis, éternel rival il était temps, de faire face à de nouveaux concurrents tels que la Chine, l’Europe ou l’Inde, la montée en puissance des acteurs du privée (Space X, Blue Origin, Virgin Galactic…) et l’effervescence des start-ups du "New Space".
Le projet Angara, destiné à remplacer les fusées Proton M plus vraiment adaptées aux besoins actuels, a été présenté, par Vladimir Poutine lui-même, comme d'une haute importance pour la sécurité nationale et symbolise les ambitions spatiales de Moscou.
Lire aussi : Record : 878 Jours et 12 heures dans l’espace !
Également ce lancement est crucial pour la Russie, qui vise à réduire sa dépendance envers le cosmodrome de Baïkonour qui présente l'inconvénient de se situer au Kazakhstan (obligeant Moscou à louer le site de lancement au Kazakhstan depuis la chute de l’Union soviétique en 1991) et à renforcer sa position dans la course spatiale.
En effet, pour la première fois le lancement de Angara a été effectué depuis le site de Vostotchnyi, nouvelle base de lancement russe, qui se trouve dans l'oblast de l'Amour au sud-est de la Sibérie près de la petite ville de Tsiolkovski, et qui doit ainsi devenir le principal centre de lancement du lanceur Angara, non seulement dans sa version cargo mais aussi pour de futurs vols habités.
Outre les Etats-Unis, éternel rival il était temps, de faire face à de nouveaux concurrents tels que la Chine, l’Europe ou l’Inde, la montée en puissance des acteurs du privée (Space X, Blue Origin, Virgin Galactic…) et l’effervescence des start-ups du "New Space".
Le projet Angara, destiné à remplacer les fusées Proton M plus vraiment adaptées aux besoins actuels, a été présenté, par Vladimir Poutine lui-même, comme d'une haute importance pour la sécurité nationale et symbolise les ambitions spatiales de Moscou.
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En effet, pour la première fois le lancement de Angara a été effectué depuis le site de Vostotchnyi, nouvelle base de lancement russe, qui se trouve dans l'oblast de l'Amour au sud-est de la Sibérie près de la petite ville de Tsiolkovski, et qui doit ainsi devenir le principal centre de lancement du lanceur Angara, non seulement dans sa version cargo mais aussi pour de futurs vols habités.
L'industrie spatiale russe face à de nombreux défis
Si la volonté politique de la Russie existe au niveau de son développement en matière spatiale, en témoignent ces différents lancements en 2024 mais aussi la construction de sa propre station spatiale, la Russie devra cependant faire face à de nombreux défis.
Parmi ces défis :
- la corruption, qui fait dire à Paul Wohrer, spécialiste des questions spatiales à l'Institut français des relations internationales (Ifri) : « le secteur spatial russe est extrêmement corrompu, à toutes les strates » ;
- l’isolement de la Russie sur la scène internationale depuis l’invasion de l'Ukraine qui font du programme spatial Russe une victime collatérale des sanctions économiques occidentales ;
- la situation financière et économique de la Russie qui privilégie une "économie de guerre" et donc annihile une grande partie des financements prévus pour le secteur spatial ;
- une expertise, une technologie et une innovation vieillissante.
Malgré ces défis, la Russie va-t-elle revenir dans la course… les prochains mois nous donnerons en partie la réponse.
Parmi ces défis :
- la corruption, qui fait dire à Paul Wohrer, spécialiste des questions spatiales à l'Institut français des relations internationales (Ifri) : « le secteur spatial russe est extrêmement corrompu, à toutes les strates » ;
- l’isolement de la Russie sur la scène internationale depuis l’invasion de l'Ukraine qui font du programme spatial Russe une victime collatérale des sanctions économiques occidentales ;
- la situation financière et économique de la Russie qui privilégie une "économie de guerre" et donc annihile une grande partie des financements prévus pour le secteur spatial ;
- une expertise, une technologie et une innovation vieillissante.
Malgré ces défis, la Russie va-t-elle revenir dans la course… les prochains mois nous donnerons en partie la réponse.
Michel Messager - DR
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.