Selon le texte actuel, les données seront conservées 5 ans, mais masquées au bout de six mois. Les autorités qui souhaiteraient en savoir plus sur l'historique de voyage d'un passager devront faire une demande de démasquage à l'UIP (Unité Informations Passagers) - DR : © Yü Lan - Fotolia.com
C’est Manuel Valls qui a remis le sujet sur le tapis.
S’exprimant devant l’Assemblée Nationale le 22 mars 2016, le Premier Ministre a invité le Parlement européen à accélérer la mise en place du PNR, le fichier des passagers aériens.
« Il est temps de l’adopter. Et je dis notamment aux groupes socialistes et écologistes du Parlement européen : chacun doit prendre ses responsabilités (…) Nous avons assez perdu de temps sur cette question ».
Le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a renchéri sur France 2, au journal de 20 heures.
« Le Parlement européen, dont c’est la responsabilité, n’a pas inscrit le texte à l’ordre du jour. Ne pas nous doter de cet outil, c’est nous priver de la possibilité d’être efficace dans la lutte contre le terrorisme.
Même si je comprends la préoccupation sur la protection des données personnelles, il faut prendre nos responsabilités ».
S’exprimant devant l’Assemblée Nationale le 22 mars 2016, le Premier Ministre a invité le Parlement européen à accélérer la mise en place du PNR, le fichier des passagers aériens.
« Il est temps de l’adopter. Et je dis notamment aux groupes socialistes et écologistes du Parlement européen : chacun doit prendre ses responsabilités (…) Nous avons assez perdu de temps sur cette question ».
Le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a renchéri sur France 2, au journal de 20 heures.
« Le Parlement européen, dont c’est la responsabilité, n’a pas inscrit le texte à l’ordre du jour. Ne pas nous doter de cet outil, c’est nous priver de la possibilité d’être efficace dans la lutte contre le terrorisme.
Même si je comprends la préoccupation sur la protection des données personnelles, il faut prendre nos responsabilités ».
Le PNR sera long à mettre en place dans les aéroports
Cette polémique autour du PNR, ou Passenger Name Record, est récurrente depuis les attentats parisiens de Charlie Hebdo en janvier 2015.
Son adoption était prévue pour début janvier 2016, avant d’être repoussée le 3 mars dernier.
Dans un communiqué de presse, le Parti Populaire Européen (PPE) accuse les groupes politiques de gauche de retarder sa mise en place.
De son coté, le groupe de l’alliance progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D) estime que les attentats terroristes ne doivent pas être exploités à des fins partisanes. « Si le PNR peut contribuer à la lutte antiterroriste, il est profondément irresponsable de le présenter comme une panacée. »
Les parlementaires du S&D attendent des règles précises quant à l’enregistrement et le partage des données. C’est pourquoi ils veulent que la directive du PNR soit votée en même temps que le paquet relatif à la protection des données en avril prochain.
Selon le texte actuel, les données seront conservées 5 ans, mais masquées au bout de six mois.
Les autorités qui souhaiteraient en savoir plus sur l'historique de voyage d'un passager devront faire une demande de démasquage à l'UIP (Unité Informations Passagers), une structure interministérielle partagée entre les ministères des Finances, des Transports, de la Défense et de l'Intérieur.
Son adoption était prévue pour début janvier 2016, avant d’être repoussée le 3 mars dernier.
Dans un communiqué de presse, le Parti Populaire Européen (PPE) accuse les groupes politiques de gauche de retarder sa mise en place.
De son coté, le groupe de l’alliance progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D) estime que les attentats terroristes ne doivent pas être exploités à des fins partisanes. « Si le PNR peut contribuer à la lutte antiterroriste, il est profondément irresponsable de le présenter comme une panacée. »
Les parlementaires du S&D attendent des règles précises quant à l’enregistrement et le partage des données. C’est pourquoi ils veulent que la directive du PNR soit votée en même temps que le paquet relatif à la protection des données en avril prochain.
Selon le texte actuel, les données seront conservées 5 ans, mais masquées au bout de six mois.
Les autorités qui souhaiteraient en savoir plus sur l'historique de voyage d'un passager devront faire une demande de démasquage à l'UIP (Unité Informations Passagers), une structure interministérielle partagée entre les ministères des Finances, des Transports, de la Défense et de l'Intérieur.
Les premières expérimentations sur le PNR dans les prochaines semaines
Avant même l'adoption de la directive, la France et plusieurs pays européens ont déjà commencé à travailler à la construction de cet UIP, qui centralisera toutes les données.
Chaque pays possédera son propre UIP, qui pourront communiquer entre eux.
En France, la première mouture du PNR devrait être lancée d'ici quelques semaines. « Cela va assister et simplifier la vie et le travail des autorités de surveillance. Nous allons industrialiser ce qu'elles font aujourd'hui de manière artisanale », explique Julien Coudray, chargé de mission PNR à la direction générale des Douanes.
Si le système ne devrait pas être totalement opérationnel avant 2017, les services de renseignements pourront dans les prochaines semaines mettre des alertes sur les noms de personnes surveillées.
Néanmoins, dans le cas des attentats de Bruxelles, le PNR n’aurait pas eu la moindre utilité. Les bombes ayant explosé dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem.
La mise en place d'un système de surveillance à l’entrée de l’aéroport semble bien peu réaliste.
« Si nous prenons des précautions en amont, nous allons constituer des files d’attentes et donc des cibles potentielles. Il faut parvenir à créer des conditions de contrôles aléatoires et permanents dans les aéroports par une forte présence des forces de l’ordre », a déclaré Bernard Cazeneuve.
1 600 policiers supplémentaires viennent d’être déployés pour renforcer les 120 000 forces de l’ordre mobilisées depuis les attentats de novembre 2015.
Chaque pays possédera son propre UIP, qui pourront communiquer entre eux.
En France, la première mouture du PNR devrait être lancée d'ici quelques semaines. « Cela va assister et simplifier la vie et le travail des autorités de surveillance. Nous allons industrialiser ce qu'elles font aujourd'hui de manière artisanale », explique Julien Coudray, chargé de mission PNR à la direction générale des Douanes.
Si le système ne devrait pas être totalement opérationnel avant 2017, les services de renseignements pourront dans les prochaines semaines mettre des alertes sur les noms de personnes surveillées.
Néanmoins, dans le cas des attentats de Bruxelles, le PNR n’aurait pas eu la moindre utilité. Les bombes ayant explosé dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem.
La mise en place d'un système de surveillance à l’entrée de l’aéroport semble bien peu réaliste.
« Si nous prenons des précautions en amont, nous allons constituer des files d’attentes et donc des cibles potentielles. Il faut parvenir à créer des conditions de contrôles aléatoires et permanents dans les aéroports par une forte présence des forces de l’ordre », a déclaré Bernard Cazeneuve.
1 600 policiers supplémentaires viennent d’être déployés pour renforcer les 120 000 forces de l’ordre mobilisées depuis les attentats de novembre 2015.
Le PNR : une galère pour les agences de voyages ?
En novembre dernier, TourMaG.com s'intéressait aux conséquences de la mise en place du PNR pour les agences de voyages.
Cette réglementation exigera un peu plus de travail avant l’émission du billet.
Jusqu’à présent, rares étaient ceux qui remplissaient absolument toutes les cases du GDS lors d’un vol Paris-Madrid, par exemple. Mais quand le PNR sera imposé, les agences n’auront plus le choix.
D’autant que les compagnies aériennes, légalement responsables de cette collecte, pourront se voir infliger des pénalités si le dossier n’est pas complet.
Une perspective qui n’inquiète pas vraiment la FNAM. « Techniquement, c’est très facile à mettre en œuvre. Il suffira d’installer un système similaire aux billets à destination des Etats-Unis, qui bloque l’émission si tous les champs ne sont pas renseignés ».
Cette réglementation exigera un peu plus de travail avant l’émission du billet.
Jusqu’à présent, rares étaient ceux qui remplissaient absolument toutes les cases du GDS lors d’un vol Paris-Madrid, par exemple. Mais quand le PNR sera imposé, les agences n’auront plus le choix.
D’autant que les compagnies aériennes, légalement responsables de cette collecte, pourront se voir infliger des pénalités si le dossier n’est pas complet.
Une perspective qui n’inquiète pas vraiment la FNAM. « Techniquement, c’est très facile à mettre en œuvre. Il suffira d’installer un système similaire aux billets à destination des Etats-Unis, qui bloque l’émission si tous les champs ne sont pas renseignés ».