Le tourisme yéménite piégé par le terrorisme

Le ministre du Tourisme et président du Yemen Tourism Promotion Board espérait pouvoir leur annoncer à cette occasion une modification favorable des recommandations sur son pays disponibles sur l’espace Conseils aux voyageurs du site du Quai d’Orsay (diplomatie.gouv.fr).

Il a du en fait rentrer en urgence à Sanaa le jour-même, après avoir appris l’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis dans la capitale yéménite.

Une modification du site du ministère français des Affaires étrangères ne serait donc plus d’actualité aujourd'hui. Le Quai d’Orsay avait réitéré début juillet ses recommandations de la mi-avril, déconseillant formellement à ses ressortissants de se rendre dans tout le pays, invoquant une intensification des risques d'attentats et d'enlèvements visant les Occidentaux.

Des déplacements professionnels strictement indispensables restent toutefois possibles en prenant des mesures de protection renforcées en coordination avec les autorités locales.

Le Quai d’Orsay s’était pourtant montré moins sévère en janvier dernier, après l’attaque meurtrière d’un convoi de véhicules transportant quinze touristes belges, dans la vallée du Wadi Doan : il avait alors décidé de déconseiller formellement tout déplacement dans l’Hadramaout, l’un des plus belles (et des plus touristiques) régions du Yémen.

Le ministère déconseillait déjà la région de Marib où Al Qaida avait perpétré un attentat six mois plus tôt. Les TO suivaient alors ses recommandations et l’avaient retiré de leur production bien que la zone fut déclarée «sécurisée » et réouverte au tourisme fin 2007.

Reste aujourd’hui un constat amer, ces attentats à répétition ruinent les efforts de promotion touristique déployés ces derniers mois par les autorités et les professionnels yéménites.

L'agence TQC (Tutti Qanti Communication), qui compte l’Office du tourisme du Yémen parmi ses clients, souhaiterait pour sa part que la France ne soit pas seule en Europe à déconseiller formellement la destination : ses voisins prônent la vigilance et déconseillent seulement certaines zones.