Les pires des événements de cet été ont été les crashs de Malaysia Airlines, de Transasia, d’Air Algérie (ou plutôt de Swiftair). Lors de ce type d’événements, j’ai toujours un moment de doute sur le bien-fondé de notre profession. J’ai choisi de rendre les gens heureux en les envoyant en vacances, pas de les envoyer au cimetière via une explosion - DR : Raf
Notre été aurait dû être frivole et lumineux comme le remix de Robin Schulz de « Prayer in C » de Lily Wood & The Pricks, le tube de l’été, la douce mélodie qui a fait danser la jeunesse dorée européenne toute la saison à Paris-plage, Saint Trop’, Calvi, Porto Cervo, Ibiza et Barcelone.
L’été, c’est détente, frivolité, farniente et marivaudage : c’est en effet le moment de l’année où l’économie et les salariés tournent au ralenti, où on s’éternise en terrasse et où les planchas et barbecues entre amis nous font croire que la vie est belle.
L’été, ça n’est pas que la saison où les garçons relèvent les manches de leurs chemises et où les jupes des filles raccourcissent, le moment où on fait plus l’amour et où les frimas semblent loin.
L’été, pour tous les salariés, c’est malheureusement aussi la saison où les collègues partent sans vergogne en laissant un délicieux « out of office automatic reply » sur leur boite mail en invitant leurs contacts à vous déranger pendant qu’ils se la coulent douce.
Du coup, ils vous laissent des dossiers moisis auxquels vous ne comprenez rien et qui vous accaparent toute la journée.
Vous comptiez profiter de la torpeur estivale ? Que nenni. Vous allez devoir faire leur travail tant bien que mal.
Pour nous, qui « travaillons dans le tourisme », l’été, c’est aussi la saison des VDM, des surbookings, des problèmes de dernière minute, des « ajustements de charters » qui font que le vol direct que tu as acheté se transforme en Olbia/Lyon/Paris parce qu’au dernier moment, l’affréteur s’est dit qu’il pourrait consolider grâce aux Parisiens un charter mis en place pour les Lyonnais qui a un remplissage un peu léger (expérience vécue…).
L’été, c’est détente, frivolité, farniente et marivaudage : c’est en effet le moment de l’année où l’économie et les salariés tournent au ralenti, où on s’éternise en terrasse et où les planchas et barbecues entre amis nous font croire que la vie est belle.
L’été, ça n’est pas que la saison où les garçons relèvent les manches de leurs chemises et où les jupes des filles raccourcissent, le moment où on fait plus l’amour et où les frimas semblent loin.
L’été, pour tous les salariés, c’est malheureusement aussi la saison où les collègues partent sans vergogne en laissant un délicieux « out of office automatic reply » sur leur boite mail en invitant leurs contacts à vous déranger pendant qu’ils se la coulent douce.
Du coup, ils vous laissent des dossiers moisis auxquels vous ne comprenez rien et qui vous accaparent toute la journée.
Vous comptiez profiter de la torpeur estivale ? Que nenni. Vous allez devoir faire leur travail tant bien que mal.
Pour nous, qui « travaillons dans le tourisme », l’été, c’est aussi la saison des VDM, des surbookings, des problèmes de dernière minute, des « ajustements de charters » qui font que le vol direct que tu as acheté se transforme en Olbia/Lyon/Paris parce qu’au dernier moment, l’affréteur s’est dit qu’il pourrait consolider grâce aux Parisiens un charter mis en place pour les Lyonnais qui a un remplissage un peu léger (expérience vécue…).
Cet été, on a quand même eu notre lot de catastrophes...
L’été n’est pas toujours la plus belle des saisons.
Chez Big-Boss Voyages, les petites chevilles ouvrières partent en 3 vagues de 3 semaines en juillet/août parce que l’activité est toujours plus faible à cette époque.
Moi, cet été, je faisais partie de la deuxième vague, du 20 juillet au 11 août.
Du coup, j’ai été épargnée d’une grosse partie des VDM et je suis rentrée dans un Paris vide, digne d’un lendemain d’attaque nucléaire, ce qui est pas mal pour se remettre dans le bain avec une énergie toute relative.
Pouvons-nous évoquer dans ce billet la douleur des 14 degrés matinaux à Paris en août ? Non, tentons de rester badins, joyeux et légers.
Que retenir de cet été 2014 ? Au risque de vous donner à nouveau l’envie de ressortir la corde qui est à votre disposition dans le tiroir de votre bureau, permettez-moi de résumer en disant qu’on a quand même eu notre lot de catastrophes.
Parce que oui… cet été 2014 a été une succession d’épreuves et d’embûches. Et ce qui m’inquiète, c’est que l’été n’est pas tout à fait terminé.
Les pires des événements de cet été pour la profession ont sans aucun doute été les crashs de Malaysia Airlines, de Transasia, d’Air Algérie (ou plutôt de Swiftair) et de la compagnie iranienne Sepahan.
Lors de ce type d’événements, j’ai toujours un moment de doute sur le bien-fondé de notre profession. J’ai choisi de rendre les gens heureux en les envoyant en vacances, pas de les envoyer au cimetière via une explosion.
On s’applique, on peaufine les détails d’un itinéraire ou d’un séjour et bing : la folie guerrière des hommes, une météo capricieuse ou la conjonction d’événements imprévisibles brisent des vies.
Chez Big-Boss Voyages, les petites chevilles ouvrières partent en 3 vagues de 3 semaines en juillet/août parce que l’activité est toujours plus faible à cette époque.
Moi, cet été, je faisais partie de la deuxième vague, du 20 juillet au 11 août.
Du coup, j’ai été épargnée d’une grosse partie des VDM et je suis rentrée dans un Paris vide, digne d’un lendemain d’attaque nucléaire, ce qui est pas mal pour se remettre dans le bain avec une énergie toute relative.
Pouvons-nous évoquer dans ce billet la douleur des 14 degrés matinaux à Paris en août ? Non, tentons de rester badins, joyeux et légers.
Que retenir de cet été 2014 ? Au risque de vous donner à nouveau l’envie de ressortir la corde qui est à votre disposition dans le tiroir de votre bureau, permettez-moi de résumer en disant qu’on a quand même eu notre lot de catastrophes.
Parce que oui… cet été 2014 a été une succession d’épreuves et d’embûches. Et ce qui m’inquiète, c’est que l’été n’est pas tout à fait terminé.
Les pires des événements de cet été pour la profession ont sans aucun doute été les crashs de Malaysia Airlines, de Transasia, d’Air Algérie (ou plutôt de Swiftair) et de la compagnie iranienne Sepahan.
Lors de ce type d’événements, j’ai toujours un moment de doute sur le bien-fondé de notre profession. J’ai choisi de rendre les gens heureux en les envoyant en vacances, pas de les envoyer au cimetière via une explosion.
On s’applique, on peaufine les détails d’un itinéraire ou d’un séjour et bing : la folie guerrière des hommes, une météo capricieuse ou la conjonction d’événements imprévisibles brisent des vies.
Ebola, les guerres, la météo pourrie...
Loin de nos frontières, je retiendrai aussi la faillite de 4 tour-opérateurs russes.
Au total, 50 000 pax ont été plantés par la défaillance de leurs fournisseurs au plus fort de la saison.
Au banc des accusés, la situation économico-politique en Russie qui a rendu les ventes de la saison difficile et la dépréciation du rouble (forcément, quand tu factures en roubles et que tu payes une partie des prestas en dollars ou en euros et que le rouble plonge, c’est compliqué…).
N’empêche que quand l’hôtelier impayé réclame à un client le prix de sa chambre (déjà payé au TO) et que le client en question doit racheter un billet (au prix fort) pour rentrer chez lui, les vacances laissent un arrière-goût amer.
Je sais, quiconque a passé ses vacances dans un hôtel fréquenté par des Russes peut dire « on ne va quand même pas plaindre les Russes ». Le racisme, c’est mal, mais bon… le racisme anti-Russes est toléré, même à l’ONU (je sens que je vais encore me faire des amis).
L’été 2014, c’est aussi (en vrac) les 6 stagiaires de l’UCPA morts dans le Mont Blanc, Ebola qui s’étend en Afrique de l’ouest, l’île de Rhodes recouverte de vomi, les guerres en Ukraine, en Syrie et en Irak, la météo pourrie, la croissance molle, la déflation qui menace en Europe, les grèves en Tunisie, l’accélération du conflit israélo-palestinien et je n’évoquerai pas ici la mort de Ménie Grégoire, comme quoi, tout fout l’camp.
Tout près de nous, j’évoquerai aussi avec un petit pincement au cœur, l’incompréhensible faillite de Twim Travel (où je m’étais fait quelques copines qui ne crachaient jamais sur un mojito bien tassé) et la (plus prévisible) liquidation de TAAJ - La boutique des croisières, dont je n’avais pas très bien compris le modèle économique (encore des gens qui se disaient « je vends à perte mais je me rattrape sur le volume », non ?)
Franchement, telle une cerise sur le gâteau pour terminer en beauté un été pourri, il ne manquerait plus qu’un volcan islandais entre en éruption et bloque le trafic aérien en Europe.
Attendons le 31 août pour faire un bilan complet des vacances d’été. On sera alors bienheureux de clore ce chapitre douloureux de notre vie et on aura tout le loisir de rêver à une belle arrière-saison…
Et là, je vous entends murmurer « c’est ça ma fille, rêve ». Quelqu’un a vu ma corde ?
Au total, 50 000 pax ont été plantés par la défaillance de leurs fournisseurs au plus fort de la saison.
Au banc des accusés, la situation économico-politique en Russie qui a rendu les ventes de la saison difficile et la dépréciation du rouble (forcément, quand tu factures en roubles et que tu payes une partie des prestas en dollars ou en euros et que le rouble plonge, c’est compliqué…).
N’empêche que quand l’hôtelier impayé réclame à un client le prix de sa chambre (déjà payé au TO) et que le client en question doit racheter un billet (au prix fort) pour rentrer chez lui, les vacances laissent un arrière-goût amer.
Je sais, quiconque a passé ses vacances dans un hôtel fréquenté par des Russes peut dire « on ne va quand même pas plaindre les Russes ». Le racisme, c’est mal, mais bon… le racisme anti-Russes est toléré, même à l’ONU (je sens que je vais encore me faire des amis).
L’été 2014, c’est aussi (en vrac) les 6 stagiaires de l’UCPA morts dans le Mont Blanc, Ebola qui s’étend en Afrique de l’ouest, l’île de Rhodes recouverte de vomi, les guerres en Ukraine, en Syrie et en Irak, la météo pourrie, la croissance molle, la déflation qui menace en Europe, les grèves en Tunisie, l’accélération du conflit israélo-palestinien et je n’évoquerai pas ici la mort de Ménie Grégoire, comme quoi, tout fout l’camp.
Tout près de nous, j’évoquerai aussi avec un petit pincement au cœur, l’incompréhensible faillite de Twim Travel (où je m’étais fait quelques copines qui ne crachaient jamais sur un mojito bien tassé) et la (plus prévisible) liquidation de TAAJ - La boutique des croisières, dont je n’avais pas très bien compris le modèle économique (encore des gens qui se disaient « je vends à perte mais je me rattrape sur le volume », non ?)
Franchement, telle une cerise sur le gâteau pour terminer en beauté un été pourri, il ne manquerait plus qu’un volcan islandais entre en éruption et bloque le trafic aérien en Europe.
Attendons le 31 août pour faire un bilan complet des vacances d’été. On sera alors bienheureux de clore ce chapitre douloureux de notre vie et on aura tout le loisir de rêver à une belle arrière-saison…
Et là, je vous entends murmurer « c’est ça ma fille, rêve ». Quelqu’un a vu ma corde ?