J’ai eu un petit espoir que l’émission déculpabilise un peu les voyageurs, accusés de tous les maux. Mais mon bonheur fut de courte durée : passée l’introduction, on a eu le droit à un grand festival d’enfonçage de portes ouvertes - DR : Raf - TourMaG.com
Comme nombre d’entre vous, j’ai regardé TMC avant-hier soir. Le titre de l’émission spéciale de 21h15 était « faut-il interdire le tourisme ? »
Le thème m’intéressait (tu m’étonnes…), le titre un poil racoleur m’avait convaincue de regarder et puis j’ai vu que c’était Martin Weill qui présentait.
Avant-hier soir, on pouvait donc passer près de deux heures avec Martin Weill, son sourire timide, son regard doucereux, son air sérieux et ses chemises toujours impeccablement repassées et un poil trop petites.
Martin Weill a pris des épaules et des pectoraux récemment et ne peut plus fermer les deux boutons du haut de sa chemise, figure-toi…
Avoir un prétexte pour mater Martin Weill était pour moi la meilleure nouvelle de la semaine.
J’ai eu un petit espoir en ouverture de l’émission : Martin Weill a rappelé en introduction que le transport aérien ne représentait « que » 2 à 3% des émissions mondiales de CO2.
Le thème m’intéressait (tu m’étonnes…), le titre un poil racoleur m’avait convaincue de regarder et puis j’ai vu que c’était Martin Weill qui présentait.
Avant-hier soir, on pouvait donc passer près de deux heures avec Martin Weill, son sourire timide, son regard doucereux, son air sérieux et ses chemises toujours impeccablement repassées et un poil trop petites.
Martin Weill a pris des épaules et des pectoraux récemment et ne peut plus fermer les deux boutons du haut de sa chemise, figure-toi…
Avoir un prétexte pour mater Martin Weill était pour moi la meilleure nouvelle de la semaine.
J’ai eu un petit espoir en ouverture de l’émission : Martin Weill a rappelé en introduction que le transport aérien ne représentait « que » 2 à 3% des émissions mondiales de CO2.
Pour briser nos petits cœurs, montrer des animaux est efficace...
J’ai eu un petit espoir que l’émission déculpabilise un peu les voyageurs, accusés de tous les maux (si tu croyais, comme 90% des Français, que le transport aérien est bien plus responsable des émissions de CO2, lis l’excellent papier de Pierre Georges).
Mais mon bonheur fut de courte durée : passée l’introduction, on a eu le droit à un grand festival d’enfonçage de portes ouvertes.
L’émission a débuté avec l’exploitation des éléphants en Thaïlande. Cette programmation devait galvaniser les foules pour nous faire passer l’envie de zapper !
Pour briser nos petits cœurs, montrer des animaux est efficace....
Loin de moi l’idée de minimiser le scandale de la maltraitance animale, mais je trouve un peu facile de montrer ça : je ne pense pas que beaucoup de téléspectateurs aient attendu l’émission pour comprendre que s’ils n’étaient pas attachés, les éléphants préféreraient kiffer leur life d’éléphant plutôt que de trimbaler des touristes dodus sur leur dos.
Ou que s’ils jouent au foot, ça n’est sans doute pas uniquement parce qu’ils veulent reproduire les beaux gestes de Ronaldo ou de Neymar vus à la télé (parce que figure-toi qu’après une journée à se farcir des touristes sur son dos, l’éléphant aime bien mater un match à la télé).
Mais mon bonheur fut de courte durée : passée l’introduction, on a eu le droit à un grand festival d’enfonçage de portes ouvertes.
L’émission a débuté avec l’exploitation des éléphants en Thaïlande. Cette programmation devait galvaniser les foules pour nous faire passer l’envie de zapper !
Pour briser nos petits cœurs, montrer des animaux est efficace....
Loin de moi l’idée de minimiser le scandale de la maltraitance animale, mais je trouve un peu facile de montrer ça : je ne pense pas que beaucoup de téléspectateurs aient attendu l’émission pour comprendre que s’ils n’étaient pas attachés, les éléphants préféreraient kiffer leur life d’éléphant plutôt que de trimbaler des touristes dodus sur leur dos.
Ou que s’ils jouent au foot, ça n’est sans doute pas uniquement parce qu’ils veulent reproduire les beaux gestes de Ronaldo ou de Neymar vus à la télé (parce que figure-toi qu’après une journée à se farcir des touristes sur son dos, l’éléphant aime bien mater un match à la télé).
Chapitre 3 de l’émission : la nature est polluée...
On a ensuite encore dû supporter les éternelles images de Maya Bay popularisées par le film « la Plage », ce qui m’a rappelé mon adolescence, quand ma chambre était tapissée de posters de Leo, du temps où il était un jeune bellâtre...
Copine du tourisme qui lit TourMaG, ne va pas regarder ce que Leonardo Di Caprio est devenu, tu vas tomber de ta chaise en voyant ce mec bouffi de 45 ans, rose et gras comme un porcelet... alors que nous, on n’a pas bougé d’un kilo, ni pris une ride depuis la sortie de « la Plage » en 2000, pas vrai ?
Chapitre 3 de l’émission de ce soir : la nature est polluée (j’accélère un peu et je résume beaucoup).
Grande découverte !
Chapitre 4 : les Chinois voyagent partout en Asie (avec ce scoop, je pense que le prix Albert Londres ne peut échapper à Martin, cette année…) et en particulier à Angkor.
L’émission a quand même mis en exergue quelques initiatives intéressantes pour limiter non pas le tourisme mais le sur-tourisme.
Par exemple, plafonner le nombre de visiteurs est une idée : cette sélection peut se faire par l’argent (l’émission évoquait la taxe de 250$ par jour mise en place par le Bhoutan, par exemple) ou par un système de quota, soit avec le système « premier arrivé, premier servi », soit par tirage au sort comme sur le site de The Wave en Arizona.
Il aurait été intéressant de comprendre comment Dubrovnik, par exemple, compte appliquer son désir de limiter le nombre de croisiéristes.
Copine du tourisme qui lit TourMaG, ne va pas regarder ce que Leonardo Di Caprio est devenu, tu vas tomber de ta chaise en voyant ce mec bouffi de 45 ans, rose et gras comme un porcelet... alors que nous, on n’a pas bougé d’un kilo, ni pris une ride depuis la sortie de « la Plage » en 2000, pas vrai ?
Chapitre 3 de l’émission de ce soir : la nature est polluée (j’accélère un peu et je résume beaucoup).
Grande découverte !
Chapitre 4 : les Chinois voyagent partout en Asie (avec ce scoop, je pense que le prix Albert Londres ne peut échapper à Martin, cette année…) et en particulier à Angkor.
L’émission a quand même mis en exergue quelques initiatives intéressantes pour limiter non pas le tourisme mais le sur-tourisme.
Par exemple, plafonner le nombre de visiteurs est une idée : cette sélection peut se faire par l’argent (l’émission évoquait la taxe de 250$ par jour mise en place par le Bhoutan, par exemple) ou par un système de quota, soit avec le système « premier arrivé, premier servi », soit par tirage au sort comme sur le site de The Wave en Arizona.
Il aurait été intéressant de comprendre comment Dubrovnik, par exemple, compte appliquer son désir de limiter le nombre de croisiéristes.
Alerter les clients sur les méfaits du sur-tourisme
A ma petite échelle, la petite agent de voyages que je suis essaie d’alerter ses clients sur les méfaits du sur-tourisme sur l’environnement, sur les populations. Mais aussi et surtout sur les consommateurs de voyages eux-mêmes.
L’humain est égoïste alors, pour se faire entendre, il est plus simple de lui parler de lui : partir en même temps et au même endroit que tout le monde implique un surcoût et des conditions de voyage moins bonnes.
Voici mes recettes :
* j’encourage mes clients qui le peuvent à prendre leurs vacances en Méditerranée en juin et en long-courrier début décembre (et puis ça lisse le business de Big-Boss, il aime bien)
* je propose de partir en city-break en milieu de semaine : on sent mieux une ville qui vit, les hôtels de charme sont meilleur marché hors week-ends et on trouve de belles opportunités de vols en évitant les vendredis et les dimanches (le truc ne marche qu’avec les retraités mais je dois reconnaître que la majorité de la clientèle de Big-Boss Voyages ne rajeunit pas)
* je propose de partir en « saison des pluies » (du moins, celle qui est indiquée comme telle dans les guides). De toute façon, il n’y a plus de saison ma bonne dame, alors comme on ne peut pas prévoir, autant éviter la foule qui suivra les prévisions météo comme un troupeau de moutons. Et puis, avec le réchauffement global, de toute façon, on a chaud tout le temps. Une bonne averse ne vous fera que du bien.
* je les invite à décaler les visites en partant très tôt le matin : il suffit de demander à l’hôtel de préparer une breakfast-box pour prendre le petit-déjeuner sur un site désert plutôt que s’entasser au buffet à 8h et faire la queue en arrivant sur les sites en même temps que le troupeau.
L’humain est égoïste alors, pour se faire entendre, il est plus simple de lui parler de lui : partir en même temps et au même endroit que tout le monde implique un surcoût et des conditions de voyage moins bonnes.
Voici mes recettes :
* j’encourage mes clients qui le peuvent à prendre leurs vacances en Méditerranée en juin et en long-courrier début décembre (et puis ça lisse le business de Big-Boss, il aime bien)
* je propose de partir en city-break en milieu de semaine : on sent mieux une ville qui vit, les hôtels de charme sont meilleur marché hors week-ends et on trouve de belles opportunités de vols en évitant les vendredis et les dimanches (le truc ne marche qu’avec les retraités mais je dois reconnaître que la majorité de la clientèle de Big-Boss Voyages ne rajeunit pas)
* je propose de partir en « saison des pluies » (du moins, celle qui est indiquée comme telle dans les guides). De toute façon, il n’y a plus de saison ma bonne dame, alors comme on ne peut pas prévoir, autant éviter la foule qui suivra les prévisions météo comme un troupeau de moutons. Et puis, avec le réchauffement global, de toute façon, on a chaud tout le temps. Une bonne averse ne vous fera que du bien.
* je les invite à décaler les visites en partant très tôt le matin : il suffit de demander à l’hôtel de préparer une breakfast-box pour prendre le petit-déjeuner sur un site désert plutôt que s’entasser au buffet à 8h et faire la queue en arrivant sur les sites en même temps que le troupeau.
Supprimer les congés payés, chouette, non ?
Ça s’appelle la politique des petits pas…
On ne peut pas interdire le tourisme (sinon comment allons-nous gagner notre vie ?) mais si on voulait vraiment envisager des solutions draconiennes pour le ralentir et limiter l’impact des voyages sur l’environnement, voici ce qu’on pourrait faire :
- Interdire de vendre des billets d’avion à perte, qu’on en finisse avec les Paris/Bangkok à 500 € !
- Rendons la possibilité de voyager à l’élite qui le mérite. Si seuls les riches voyageaient, il y aurait moins de monde sur les plages de Thaïlande et sur les temples d’Angkor. Facile, non ?
- Interdire les Chinois : ils sont trop nombreux, ils se déversent dans toute l’Asie et nous (bons Européens), sommes limités dans notre jouissance des paysages naturels et des merveilles architecturales. Un visiteur des temples d’Angkor sur 2 est Chinois ? Si on interdisait les Chinois, ça ferait de la place ! (penser à diffuser un virus type grippe pour les exterminer…)
- Supprimer les congés payés : les absences des salariés gênent l’organisation des entreprises : on devrait interdire les vacances. On irait à l’école, puis on travaillerait et on pourrait partir en voyage une fois qu’on aurait acquis suffisamment de points pour partir à la retraite. Vers 72 ans… automatiquement, il y aurait moins de monde !
- Interdire Instagram : 59% des 25-35 ans choisiraient leur destination de voyage en fonction de son potentiel d’instagramabilité (le mot n’existe pas mais bim… je viens de le déposer). Et puis si on arrêtait de prendre des photos, on profiterait plus de ce qu’on voit.
- Interdire à Léa de regarder la télé. Surtout quand Martin Weill déambule en chemise entre-ouverte sur torse puissant dans les temps d’Angkor.
Ça m’a rendue un peu vapeur (*) ce soir et je me sens un peu responsable du réchauffement climatique…
(*) Vapeur - en hommage à Claire Bretécher, la « Maman » d’Agrippine, héroïne de mes jeunes années, qui prenait vapeur, qui a illuminé mon adolescence, m’a donné envie d’écrire et a eu la très mauvaise idée de mourir lundi.
On ne peut pas interdire le tourisme (sinon comment allons-nous gagner notre vie ?) mais si on voulait vraiment envisager des solutions draconiennes pour le ralentir et limiter l’impact des voyages sur l’environnement, voici ce qu’on pourrait faire :
- Interdire de vendre des billets d’avion à perte, qu’on en finisse avec les Paris/Bangkok à 500 € !
- Rendons la possibilité de voyager à l’élite qui le mérite. Si seuls les riches voyageaient, il y aurait moins de monde sur les plages de Thaïlande et sur les temples d’Angkor. Facile, non ?
- Interdire les Chinois : ils sont trop nombreux, ils se déversent dans toute l’Asie et nous (bons Européens), sommes limités dans notre jouissance des paysages naturels et des merveilles architecturales. Un visiteur des temples d’Angkor sur 2 est Chinois ? Si on interdisait les Chinois, ça ferait de la place ! (penser à diffuser un virus type grippe pour les exterminer…)
- Supprimer les congés payés : les absences des salariés gênent l’organisation des entreprises : on devrait interdire les vacances. On irait à l’école, puis on travaillerait et on pourrait partir en voyage une fois qu’on aurait acquis suffisamment de points pour partir à la retraite. Vers 72 ans… automatiquement, il y aurait moins de monde !
- Interdire Instagram : 59% des 25-35 ans choisiraient leur destination de voyage en fonction de son potentiel d’instagramabilité (le mot n’existe pas mais bim… je viens de le déposer). Et puis si on arrêtait de prendre des photos, on profiterait plus de ce qu’on voit.
- Interdire à Léa de regarder la télé. Surtout quand Martin Weill déambule en chemise entre-ouverte sur torse puissant dans les temps d’Angkor.
Ça m’a rendue un peu vapeur (*) ce soir et je me sens un peu responsable du réchauffement climatique…
(*) Vapeur - en hommage à Claire Bretécher, la « Maman » d’Agrippine, héroïne de mes jeunes années, qui prenait vapeur, qui a illuminé mon adolescence, m’a donné envie d’écrire et a eu la très mauvaise idée de mourir lundi.