Il y a 5 ans, Renaud revenait sur le devant de la scène médiatique avec une nouvelle chanson qui pourrait illustrer assez bien la pensée des agences de voyages.
"Toujours vivant, rassurez-vous, toujours la banane, toujours debout..." Après 19 mois d'une crise historique et sanitaire, la profession a tenu, bien aidée par les pouvoirs publics.
Les frontières fermées, les agences closes, les tour-opérateurs à l'arrêt et les réceptifs sans voyageur, toute l'industrie a eu (très) peur. Alors que les Etats-Unis refont surface sur la carte touristique mondiale, la profession retrouve des couleurs depuis quelques semaines.
"Est-ce que cette crise a changé des choses ? Oui, bien sûr. Les contacts se sont digitalisés avec Zoom et autres réunions faites par téléphone.
Nous sommes sûrs que ça va repartir, mais pas sur les mêmes bases. Il faut changer d'état d'esprit pour réenchanter les agences et les clients. Nous devons les faire revenir," insiste Adriana Minchella, la présidente du Cediv.
Une reprise qui s'annonce loin de l'idéologie du grand soir. En somme l'industrie prône une continuité sans rupture. Les belles paroles du premier confinement en mars 2020 semblaient très/trop lointaines sur cet IFTM Top Resa...
"Toujours vivant, rassurez-vous, toujours la banane, toujours debout..." Après 19 mois d'une crise historique et sanitaire, la profession a tenu, bien aidée par les pouvoirs publics.
Les frontières fermées, les agences closes, les tour-opérateurs à l'arrêt et les réceptifs sans voyageur, toute l'industrie a eu (très) peur. Alors que les Etats-Unis refont surface sur la carte touristique mondiale, la profession retrouve des couleurs depuis quelques semaines.
"Est-ce que cette crise a changé des choses ? Oui, bien sûr. Les contacts se sont digitalisés avec Zoom et autres réunions faites par téléphone.
Nous sommes sûrs que ça va repartir, mais pas sur les mêmes bases. Il faut changer d'état d'esprit pour réenchanter les agences et les clients. Nous devons les faire revenir," insiste Adriana Minchella, la présidente du Cediv.
Une reprise qui s'annonce loin de l'idéologie du grand soir. En somme l'industrie prône une continuité sans rupture. Les belles paroles du premier confinement en mars 2020 semblaient très/trop lointaines sur cet IFTM Top Resa...
"Pour moi le monde d'après sera comme le monde d'avant," selon Laurent Abitbol
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Souvenez-vous en mars 2020 alors que la France s'arrête que les visioconférences se multiplient, que le tourisme lutte, mais réfléchit aussi à son avenir, des envies d'un monde nouveau apparaissent.
Les patrons parlent de voyages plus authentiques, moins loin, moins polluants... Emportée par la vague verte qui déferle sur la France, l'industrie prend conscience de son rôle dans la transition écologique.
Puis 19 mois se sont écoulés, les visios ont tourné à l'indigestion, les réflexions se sont amenuisées alors que le secteur pouvait souffler pour sa survie.
"Il y a eu "0" faillite pour Selectour. L'Etat nous a aidés, des agences ont même mieux gagné leur vie avec le plan de soutien qu'en période classique. Il faut le reconnaitre.
L'APLD a peu servi, car nous travaillons comme des fous. Pour moi le monde d'après sera comme le monde d'avant," lâche un Laurent Abitbol décomplexé.
A bien y regarder, il est tout de même un peu différent.
"Nous avons su rembourser à un rythme plus rapide que les entreprises digitales et les compagnies aériennes, elles n'ont pas su prendre soin de leurs clients.
Le bilan de cette crise est une magnifique opportunité pour nous : nous devons savoir comment valoriser tout ce que nous avons fait," analyse Christophe Jacquet, le patron de Havas Voyages.
Le loisir est reparti de façon soutenue, mais le voyage semble suivre aussi la même dynamique selon le réseau lyonnais. Dans le même temps, les rangs de la profession se sont clairsemés.
"Le métier a changé, car ne restent que les passionnés. Nous avons un boulevard devant nous pour faire revenir les personnes dans nos agences," explique Jean-Charles Franchomme.
Les patrons parlent de voyages plus authentiques, moins loin, moins polluants... Emportée par la vague verte qui déferle sur la France, l'industrie prend conscience de son rôle dans la transition écologique.
Puis 19 mois se sont écoulés, les visios ont tourné à l'indigestion, les réflexions se sont amenuisées alors que le secteur pouvait souffler pour sa survie.
"Il y a eu "0" faillite pour Selectour. L'Etat nous a aidés, des agences ont même mieux gagné leur vie avec le plan de soutien qu'en période classique. Il faut le reconnaitre.
L'APLD a peu servi, car nous travaillons comme des fous. Pour moi le monde d'après sera comme le monde d'avant," lâche un Laurent Abitbol décomplexé.
A bien y regarder, il est tout de même un peu différent.
"Nous avons su rembourser à un rythme plus rapide que les entreprises digitales et les compagnies aériennes, elles n'ont pas su prendre soin de leurs clients.
Le bilan de cette crise est une magnifique opportunité pour nous : nous devons savoir comment valoriser tout ce que nous avons fait," analyse Christophe Jacquet, le patron de Havas Voyages.
Le loisir est reparti de façon soutenue, mais le voyage semble suivre aussi la même dynamique selon le réseau lyonnais. Dans le même temps, les rangs de la profession se sont clairsemés.
"Le métier a changé, car ne restent que les passionnés. Nous avons un boulevard devant nous pour faire revenir les personnes dans nos agences," explique Jean-Charles Franchomme.
"Il faut augmenter les prix pour que tout le monde vive," plaide Laurent Abitbol
D'ailleurs chez Havas Voyages, tout comme dans d'autres réseaux, de nouveaux clients se présentent dans les agences physiques : les déçus d'internet.
Pour le cofondateur du CDMV, très présent sur les réseaux sociaux et esprit novateur, l'avenir passe par le phygital. La distribution doit prendre le meilleur du digital et des agences physiques.
A en croire les acteurs invités à la table ronde de l'IFTM Top Resa la ré-intermédiation est de retour et pas seulement en BtoC.
"Avec cette crise, le grand public s'est rendu compte qu'il avait besoin des agences de voyages et que nous avions besoin des tour-opérateurs.
Un point de vente doit pouvoir proposer les mêmes produits que ceux présents sur le web et les marques qu'ils connaissent," estime Adriana Minchella.
En somme, la crise n'aurait rien changé : la distribution classique regagne des parts de marché, les produits proposés sont les mêmes et la bataille des prix fait de nouveau rage....
Cette dernière affirmation est moins vraie, selon le patron de Selectour.
"Les prix en France sont très très bas, le client doit payer notre service !
L'agent a besoin de 14% pour vivre, le TO 12 ou 13% et l'hôtel 10%, il faut augmenter les prix pour que tout le monde vive," annonce Laurent Abitbol.
Malheureusement, pendant ce temps des acteurs ne se gênent pas pour baisser leurs marges et vendre à des prix dérisoires, pour repartir à la reconquête de leurs clients.
"Quand le patron de TUI dit que tous les groupes doivent être à 400 euros ce n'est pas possible. Il achète certains produits pour 600 euros. Nous devons vendre plus cher que nous l'achetons, ce n'était pas le cas en France, ça le devient," poursuit le patron lyonnais.
Une inflation du voyage qui ne serait pas rédhibitoire, même si en ce moment les Français font face à une hausse galopante des prix. La rentabilité n'est pas la seule problématique du moment pour les agents de voyages.
Ces derniers doivent se démarquer, et l'addition, en bas du contrat n'est pas le seul argument différenciant.
Pour le cofondateur du CDMV, très présent sur les réseaux sociaux et esprit novateur, l'avenir passe par le phygital. La distribution doit prendre le meilleur du digital et des agences physiques.
A en croire les acteurs invités à la table ronde de l'IFTM Top Resa la ré-intermédiation est de retour et pas seulement en BtoC.
"Avec cette crise, le grand public s'est rendu compte qu'il avait besoin des agences de voyages et que nous avions besoin des tour-opérateurs.
Un point de vente doit pouvoir proposer les mêmes produits que ceux présents sur le web et les marques qu'ils connaissent," estime Adriana Minchella.
En somme, la crise n'aurait rien changé : la distribution classique regagne des parts de marché, les produits proposés sont les mêmes et la bataille des prix fait de nouveau rage....
Cette dernière affirmation est moins vraie, selon le patron de Selectour.
"Les prix en France sont très très bas, le client doit payer notre service !
L'agent a besoin de 14% pour vivre, le TO 12 ou 13% et l'hôtel 10%, il faut augmenter les prix pour que tout le monde vive," annonce Laurent Abitbol.
Malheureusement, pendant ce temps des acteurs ne se gênent pas pour baisser leurs marges et vendre à des prix dérisoires, pour repartir à la reconquête de leurs clients.
"Quand le patron de TUI dit que tous les groupes doivent être à 400 euros ce n'est pas possible. Il achète certains produits pour 600 euros. Nous devons vendre plus cher que nous l'achetons, ce n'était pas le cas en France, ça le devient," poursuit le patron lyonnais.
Une inflation du voyage qui ne serait pas rédhibitoire, même si en ce moment les Français font face à une hausse galopante des prix. La rentabilité n'est pas la seule problématique du moment pour les agents de voyages.
Ces derniers doivent se démarquer, et l'addition, en bas du contrat n'est pas le seul argument différenciant.
"Il y a un peu plus d'écologie, mais c'est du blabla", Laurent Abitbol
Aujourd'hui, un professionnel ne doit plus se bourrer le crâne avec les 40 000 références d'une enseigne.
"Nous avons une responsabilité d'un niveau de connaissance exceptionnel sur les produits. Nous devons nettoyer l'offre, pour nous démarquer. Une agence de voyages qui maîtrise 1 000 produits ce serait déjà extraordinaire...
Or, nous voulons une offre assumée et sélectionnée," martèle Christophe Jacquet.
Havas se donne deux ans pour atteindre ce niveau d'excellence, mais aussi de spécialisation. Voyageurs du monde avait finalement quelques années d'avance sur le reste de l'industrie.
"C'est un peu comme un médecin, quand il fait face à une maladie complexe. Il n'a pas honte de confier son patient à un autre professionnel de santé, plus compétent.
Ce doit être pareil pour nous," poursuit le président de Havas Voyages. Demain l'agent doit se spécialiser et être plus curieux sur LA destination de son choix.
Alors que les employés sont moins nombreux, ils doivent avoir une connaissance plus pointue car l'offre, elle, ne changera pas nécessairement. Les belles paroles ont été remisées au placard, la transition vers un tourisme durable attendra.
"C'est du marketing, aucun client ne m'a jamais demandé la consommation de son vol. L'écologie se fait par les chercheurs, les savants, les ingénieurs, mais ce n'est pas nous. Il y a un peu plus d'écologie, mais c'est du blabla," lâche Laurent Abitbol.
Un discours très éloigné des messages véhiculés par l'urgence climatique et le dernier]i rapport du GIEC. Le tourisme aurait donc oublié sa responsabilité environnementale ?
"Je veux bien vendre des voyages verts, mais c'est quoi ? Un voyage à vélo, je n'ai pas de client. Par contre, quand je mets un charter sur la Grèce ou la Tunisie, j'ai la clientèle.
Il ne faut pas être hypocrite," poursuit le patron de Marietton.
"Nous avons une responsabilité d'un niveau de connaissance exceptionnel sur les produits. Nous devons nettoyer l'offre, pour nous démarquer. Une agence de voyages qui maîtrise 1 000 produits ce serait déjà extraordinaire...
Or, nous voulons une offre assumée et sélectionnée," martèle Christophe Jacquet.
Havas se donne deux ans pour atteindre ce niveau d'excellence, mais aussi de spécialisation. Voyageurs du monde avait finalement quelques années d'avance sur le reste de l'industrie.
"C'est un peu comme un médecin, quand il fait face à une maladie complexe. Il n'a pas honte de confier son patient à un autre professionnel de santé, plus compétent.
Ce doit être pareil pour nous," poursuit le président de Havas Voyages. Demain l'agent doit se spécialiser et être plus curieux sur LA destination de son choix.
Alors que les employés sont moins nombreux, ils doivent avoir une connaissance plus pointue car l'offre, elle, ne changera pas nécessairement. Les belles paroles ont été remisées au placard, la transition vers un tourisme durable attendra.
"C'est du marketing, aucun client ne m'a jamais demandé la consommation de son vol. L'écologie se fait par les chercheurs, les savants, les ingénieurs, mais ce n'est pas nous. Il y a un peu plus d'écologie, mais c'est du blabla," lâche Laurent Abitbol.
Un discours très éloigné des messages véhiculés par l'urgence climatique et le dernier]i rapport du GIEC. Le tourisme aurait donc oublié sa responsabilité environnementale ?
"Je veux bien vendre des voyages verts, mais c'est quoi ? Un voyage à vélo, je n'ai pas de client. Par contre, quand je mets un charter sur la Grèce ou la Tunisie, j'ai la clientèle.
Il ne faut pas être hypocrite," poursuit le patron de Marietton.
"Ce n'est pas le monde d'avant mais d'avant-hier avec ce genre de discours"
Embarrassé par les réponses iconoclastes, François-Xavier Izenic, l'animateur de la table ronde, tend désespérément la main aux autres participants. Mais le message diffère peu, la transition écologique attendra.
"Je rejoins complètement Laurent. Nous avons un rôle dans nos entreprises, mais ce n'est pas à nous de juger ou déconseiller tels ou tels voyages.
Nous continuerons à aller à New York. Nous avons vendu ce qui faisait plaisir à NOS clients, la réalité est économique," indique Adriana Minchella., la présidente du Cediv.
L'urgence climatique est encore une réalité... lointaine du moins pour LES clients actuels des agences de voyages. Des affirmations qui exaspèrent les plus jeunes spectateurs d'une salle faiblement garnie.
"Ce n'est pas le monde d'avant, mais d'avant-hier avec ce genre de discoursDéjà que nous avions une image ringarde, avec ces propos ça ne va pas s'améliorer," lâche un agent de voyages spectateur de la table ronde.
Malgré tout le président d'Havas a adressé une réponse plus politiquement correcte.
"Un mouvement est en cours, puisque l'offre des tour-opérateurs se renouvelle et s'enrichit de contenus plus responsables et verts.
Ce n'est pas aux agents de voyages de décider pour le client."
Le message est passé, la main tendue n'a jamais été saisie. Dommage.
Toujours vivante, toujours debout, la distribution post pandémie n'est pas plus "vert-ueuse" que celle d'avant. Bien sûr la reprise est vitale économiquement, cette vision courtermiste aura des effets bien plus néfastes que le coronavirus à moyen et long terme...
"Je rejoins complètement Laurent. Nous avons un rôle dans nos entreprises, mais ce n'est pas à nous de juger ou déconseiller tels ou tels voyages.
Nous continuerons à aller à New York. Nous avons vendu ce qui faisait plaisir à NOS clients, la réalité est économique," indique Adriana Minchella., la présidente du Cediv.
L'urgence climatique est encore une réalité... lointaine du moins pour LES clients actuels des agences de voyages. Des affirmations qui exaspèrent les plus jeunes spectateurs d'une salle faiblement garnie.
"Ce n'est pas le monde d'avant, mais d'avant-hier avec ce genre de discoursDéjà que nous avions une image ringarde, avec ces propos ça ne va pas s'améliorer," lâche un agent de voyages spectateur de la table ronde.
Malgré tout le président d'Havas a adressé une réponse plus politiquement correcte.
"Un mouvement est en cours, puisque l'offre des tour-opérateurs se renouvelle et s'enrichit de contenus plus responsables et verts.
Ce n'est pas aux agents de voyages de décider pour le client."
Le message est passé, la main tendue n'a jamais été saisie. Dommage.
Toujours vivante, toujours debout, la distribution post pandémie n'est pas plus "vert-ueuse" que celle d'avant. Bien sûr la reprise est vitale économiquement, cette vision courtermiste aura des effets bien plus néfastes que le coronavirus à moyen et long terme...