Lors de la dernière édition de l'IFTM Top Resa, la profession avait fait preuve d'une grande suffisance au regard du tourisme durable.
Les intervenants d'une conférence se montraient totalement désintéressés par rapport au sujet et à ses enjeux. Presque 12 mois plus tard et 17 débats sur le sujet, la grand-messe du tourisme a souhaité mettre l'accent sur cette nouvelle façon d'imaginer le voyage.
Jeudi 22 septembre 2022 se tenait sur l'espace Acteur du Tourisme Durable, une "conversation" sur le thème "Agences de Voyages : quels sont les premiers pas à faire pour s'engager vers le tourisme responsable ?"
Malgré des intervenants de qualité et engagés sur la question, la promesse n'a pas vraiment été tenue. Et ce n'est pas moi qui le dis...
"Quand je lis l'énoncé, j'ai l'impression que nous sommes passés à côté de ce qui motive les personnes présentes ici..." commente un observateur.
Moi, agent de voyages, c'est quoi mon 1er pas ?" questionne après une heure de démonstration Jean-Michel Blanc, l'administrateur d’Aida-IREST et d'ATD.
Retour sur un rendez-vous légèrement manqué, mais pas dénué d'intérêt.
Les intervenants d'une conférence se montraient totalement désintéressés par rapport au sujet et à ses enjeux. Presque 12 mois plus tard et 17 débats sur le sujet, la grand-messe du tourisme a souhaité mettre l'accent sur cette nouvelle façon d'imaginer le voyage.
Jeudi 22 septembre 2022 se tenait sur l'espace Acteur du Tourisme Durable, une "conversation" sur le thème "Agences de Voyages : quels sont les premiers pas à faire pour s'engager vers le tourisme responsable ?"
Malgré des intervenants de qualité et engagés sur la question, la promesse n'a pas vraiment été tenue. Et ce n'est pas moi qui le dis...
"Quand je lis l'énoncé, j'ai l'impression que nous sommes passés à côté de ce qui motive les personnes présentes ici..." commente un observateur.
Moi, agent de voyages, c'est quoi mon 1er pas ?" questionne après une heure de démonstration Jean-Michel Blanc, l'administrateur d’Aida-IREST et d'ATD.
Retour sur un rendez-vous légèrement manqué, mais pas dénué d'intérêt.
"Il y a encore deux ans, nous ne parlions que très rarement du tourisme durable"
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Revenons une heure avant l'intervention de ce spectateur engagé.
Au lancement de la conférence, Julien Buot revient sur l'histoire des deux frères jumeaux que sont ATD et ATR. L'un a créé un label pour structurer la durabilité des acteurs, quand l'autre a fédéré des concurrents pour pérenniser l'activité, notamment des tour-opérateurs d'aventure.
Deux décennies plus tard, ceux qui passaient pour des "hippies" du tourisme ont semé leurs graines (pas nécessairement celles qui font rire).
"Il y a encore deux ans, nous ne parlions que très rarement du tourisme durable, depuis il n’y a pas une réunion sans que nous en parlions aux Entreprises du Voyage," témoigne Lionel Rabiet, le patron des EDV Île-de-France.
Une évolution (trop?) tardive qui démontre bien l'importance de la problématique et sa conscientisation tardive.
Pour le syndicat patronal, dorénavant le tourisme responsable est une obligation.
Il a pour mission d'accompagner tous ses adhérents vers la transition, avec pour enjeu de respecter la pérennité des entreprises, tout en conservant les valeurs du tourisme.
Ce n'est pas tout : les EDV doivent aussi permettre aux agents de voyages de pouvoir argumenter face à des clients pas toujours compréhensifs.
"Notre rôle est d’apporter des vérités et des contre-arguments, pour défendre nos métiers," affirme Lionel Rabiet.
Si adhérer à ses institutions comme le syndicat des agents de voyages, ATD ou encore ATR sont des premiers pas intéressants vers un tourisme durable, pour faire une enjambée les acteurs doivent aller plus loin.
Au lancement de la conférence, Julien Buot revient sur l'histoire des deux frères jumeaux que sont ATD et ATR. L'un a créé un label pour structurer la durabilité des acteurs, quand l'autre a fédéré des concurrents pour pérenniser l'activité, notamment des tour-opérateurs d'aventure.
Deux décennies plus tard, ceux qui passaient pour des "hippies" du tourisme ont semé leurs graines (pas nécessairement celles qui font rire).
"Il y a encore deux ans, nous ne parlions que très rarement du tourisme durable, depuis il n’y a pas une réunion sans que nous en parlions aux Entreprises du Voyage," témoigne Lionel Rabiet, le patron des EDV Île-de-France.
Une évolution (trop?) tardive qui démontre bien l'importance de la problématique et sa conscientisation tardive.
Pour le syndicat patronal, dorénavant le tourisme responsable est une obligation.
Il a pour mission d'accompagner tous ses adhérents vers la transition, avec pour enjeu de respecter la pérennité des entreprises, tout en conservant les valeurs du tourisme.
Ce n'est pas tout : les EDV doivent aussi permettre aux agents de voyages de pouvoir argumenter face à des clients pas toujours compréhensifs.
"Notre rôle est d’apporter des vérités et des contre-arguments, pour défendre nos métiers," affirme Lionel Rabiet.
Si adhérer à ses institutions comme le syndicat des agents de voyages, ATD ou encore ATR sont des premiers pas intéressants vers un tourisme durable, pour faire une enjambée les acteurs doivent aller plus loin.
Tourisme durable : "La conviction doit être portée par le dirigeant de l’entreprise"
A la faveur de la crise sanitaire, d'autres mouvements sont nés, plus horizontaux, moins patronaux.
"A la veille du 1er confinement, nous étions 4 ou 5, puis nous nous sommes structurés.
C’est un réseau, une agora, poussant à réfléchir sur une autre forme de tourisme, en ayant des relations vertueuses entre professionnels" explique Sabri Trabelsi, le président de Respire.
Après la réflexion, le temps est venu d’agir, pour le collectif.
Ce dernier cherche à faire émerger des points convergents, avancer dessus et mener des actions d’influence dans le secteur.
Cette première partie de conférence ressemblait davantage à une présentation des différentes solutions pour faire avancer la cause, via les groupements et autres institutions.
Le choix de la direction à prendre n'est pas toujours évident et c'est là que les décideurs interviennent.
"La conviction doit être portée par le dirigeant de l’entreprise, ce qui n’est pas toujours le cas.
A moyen terme, aller vers le tourisme durable fait perdre de l’argent, mais c’est la condition sinequanone de la pérennité des entreprises," selon Lionel Rabiet.
La compensation, l’obtention de labesl, les formations sont certes un coût aujourd'hui, mais demain ce seront des atouts indéniables. Les patrons doivent montrer le chemin, guider les équipes et consentir les investissements nécessaires.
Pour faire des petits pas pour prendre un virage durable, les clients doivent être mis à contribution. Il faut faire remonter leurs remarques et suggestions, après les séjours réalisés.
La compensation carbone a été aussi longuement débattue. Elle est un outil permettant à l'activité d'avoir un moindre impact sur l'environnement, mais n'est pas la panacée loin s'en faut (...) par contre c'est au moment où nous parlons la seule possibilité de répondre au réchauffement climatique, ]i" rappelle Lionel Rabiet.
"A la veille du 1er confinement, nous étions 4 ou 5, puis nous nous sommes structurés.
C’est un réseau, une agora, poussant à réfléchir sur une autre forme de tourisme, en ayant des relations vertueuses entre professionnels" explique Sabri Trabelsi, le président de Respire.
Après la réflexion, le temps est venu d’agir, pour le collectif.
Ce dernier cherche à faire émerger des points convergents, avancer dessus et mener des actions d’influence dans le secteur.
Cette première partie de conférence ressemblait davantage à une présentation des différentes solutions pour faire avancer la cause, via les groupements et autres institutions.
Le choix de la direction à prendre n'est pas toujours évident et c'est là que les décideurs interviennent.
"La conviction doit être portée par le dirigeant de l’entreprise, ce qui n’est pas toujours le cas.
A moyen terme, aller vers le tourisme durable fait perdre de l’argent, mais c’est la condition sinequanone de la pérennité des entreprises," selon Lionel Rabiet.
La compensation, l’obtention de labesl, les formations sont certes un coût aujourd'hui, mais demain ce seront des atouts indéniables. Les patrons doivent montrer le chemin, guider les équipes et consentir les investissements nécessaires.
Pour faire des petits pas pour prendre un virage durable, les clients doivent être mis à contribution. Il faut faire remonter leurs remarques et suggestions, après les séjours réalisés.
La compensation carbone a été aussi longuement débattue. Elle est un outil permettant à l'activité d'avoir un moindre impact sur l'environnement, mais n'est pas la panacée loin s'en faut (...) par contre c'est au moment où nous parlons la seule possibilité de répondre au réchauffement climatique, ]i" rappelle Lionel Rabiet.
"Les agents de voyages doivent devenir les apôtres du tourisme durable"
Car les publics sont de plus en plus éveillés et sensibilisés aux problématiques environnementales. Les internautes et les clients n'hésitent plus à tacler les professionnels. Sauf qu'un agent de voyages est un vendeur, un assistant, un guide... une multitude de métiers dans lequel, il peut se noyer.
Pour être incollable sur la thématique et les projets d'absorption, le président des EDV Île-de-France conseille de se former, de se renseigner et de faire confiance aux organes compétents.
A terme, pour lui, les agents de voyage devront devenir les spécialistes du sujet.
"Ils ont vocation à devenir les "apôtres" du tourisme durable, enseigner à leurs clients d'utiliser tel ou tel mode de transport, comment compenser... La fresque du climat permet de comprendre les grands enjeux", poursuit le fondateur de Voyage d'exception.
D'ailleurs dans le dernier rapport du GIEC, absorber le CO2 de l’atmosphère est désormais essentiel.
Ce n'est pas tout : les professionnels doivent éduquer leurs clients, les inscrire dans un cercle vertueux.
Pour être incollable sur la thématique et les projets d'absorption, le président des EDV Île-de-France conseille de se former, de se renseigner et de faire confiance aux organes compétents.
A terme, pour lui, les agents de voyage devront devenir les spécialistes du sujet.
"Ils ont vocation à devenir les "apôtres" du tourisme durable, enseigner à leurs clients d'utiliser tel ou tel mode de transport, comment compenser... La fresque du climat permet de comprendre les grands enjeux", poursuit le fondateur de Voyage d'exception.
D'ailleurs dans le dernier rapport du GIEC, absorber le CO2 de l’atmosphère est désormais essentiel.
Ce n'est pas tout : les professionnels doivent éduquer leurs clients, les inscrire dans un cercle vertueux.
"Ce qui me dérange beaucoup ? c'est que nous sommes très loin de l'humain"
"Chez ATD nous ne disons pas qu'il ne faut plus prendre l'avion, mais le prendre autrement, nous ne disons pas qu'il faut arrêter le tourisme, mais le sauver.
Les agents de voyages aujourd'hui doivent inciter leurs clients à utiliser le train en Europe puis, quand ils vont à l'autre bout de la planète, à faire des voyages de longue durée, pour respirer le monde," estime Jean-Michel Blanc, l'administrateur d’Aida-IREST et d'ATD.
Demain la façon de concevoir et de vendre les voyages doit évoluer : c'est ici que le pas de géant se fera.
Dans l'audience, Albane Campos, la cofondatrice du réceptif Péruvien Couleurs des Andes, a pris la parole pour dénoncer les belles paroles françaises
"Il y a un côté bien-pensance, une volonté de révolutionner le monde avec nos petits yeux de Français. Ce qui me dérange beaucoup avec la compensation carbone, c'est que nous sommes très loin de l'humain.
Beaucoup de tour-opérateurs sont très loin de cela et déconnectés de la réalité du terrain. "
Une réflexion qui met un peu les pieds dans le plat d'un débat qui n'a pas toujours cerné l'importance de la problématique. Malgré tout, il est des tour-opérateurs qui n'oublient pas les populations locales et mènent de nombreuses actions tout autant écologiques que sociales.
Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, mais plutôt mettre en avant ces bons gestes et les généraliser. L'industrie doit faire attention à ne pas se comporter comme une puissance colonialiste.
Elle doit agir en faveur des populations locales, les émanciper.
En quittant cette conversation intéressante, mais souvent hors sujet, on comprend que si le voyage ne se redresse pas maintenant, il va devoir passer du 4 pattes au footing, sans passer par l'étape intermédiaire. Attention aux chutes... sol glissant !
Les agents de voyages aujourd'hui doivent inciter leurs clients à utiliser le train en Europe puis, quand ils vont à l'autre bout de la planète, à faire des voyages de longue durée, pour respirer le monde," estime Jean-Michel Blanc, l'administrateur d’Aida-IREST et d'ATD.
Demain la façon de concevoir et de vendre les voyages doit évoluer : c'est ici que le pas de géant se fera.
Dans l'audience, Albane Campos, la cofondatrice du réceptif Péruvien Couleurs des Andes, a pris la parole pour dénoncer les belles paroles françaises
"Il y a un côté bien-pensance, une volonté de révolutionner le monde avec nos petits yeux de Français. Ce qui me dérange beaucoup avec la compensation carbone, c'est que nous sommes très loin de l'humain.
Beaucoup de tour-opérateurs sont très loin de cela et déconnectés de la réalité du terrain. "
Une réflexion qui met un peu les pieds dans le plat d'un débat qui n'a pas toujours cerné l'importance de la problématique. Malgré tout, il est des tour-opérateurs qui n'oublient pas les populations locales et mènent de nombreuses actions tout autant écologiques que sociales.
Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, mais plutôt mettre en avant ces bons gestes et les généraliser. L'industrie doit faire attention à ne pas se comporter comme une puissance colonialiste.
Elle doit agir en faveur des populations locales, les émanciper.
En quittant cette conversation intéressante, mais souvent hors sujet, on comprend que si le voyage ne se redresse pas maintenant, il va devoir passer du 4 pattes au footing, sans passer par l'étape intermédiaire. Attention aux chutes... sol glissant !