Le tourisme durable a le vent en poupe. De plus en plus de jeunes entrepreneurs s'y lancent.
Les professionnels et les destinations ont tous en tête l'importance du durable. Pour autant, s'y mettre, et commencer une transition n'est pas chose simple.
Conscients de l'enjeu, SCET (filiale de la Caisse des Dépôts et spécialisé dans l'accompagnement des collectivités et des territoires) et Sociovision (groupe IFOP, sociologie, compréhension et anticipation des mouvements de société et des tendances de consommation) se sont réunis pour publier leur livre blanc : « Le tourisme en transition : relever le défi du passage à l'action ».
En moins de 20 pages, l'ouvrage est construit de manière simple et relativement efficace, pour aider les professionnels du tourisme et des territoires à trouver leurs marques et commencer à changer leurs habitudes.
C'est tout le sujet du livre blanc, qui aborde à la fois les besoins et envie des clients, les enjeux, et les solutions à mettre en place.
Les professionnels et les destinations ont tous en tête l'importance du durable. Pour autant, s'y mettre, et commencer une transition n'est pas chose simple.
Conscients de l'enjeu, SCET (filiale de la Caisse des Dépôts et spécialisé dans l'accompagnement des collectivités et des territoires) et Sociovision (groupe IFOP, sociologie, compréhension et anticipation des mouvements de société et des tendances de consommation) se sont réunis pour publier leur livre blanc : « Le tourisme en transition : relever le défi du passage à l'action ».
En moins de 20 pages, l'ouvrage est construit de manière simple et relativement efficace, pour aider les professionnels du tourisme et des territoires à trouver leurs marques et commencer à changer leurs habitudes.
C'est tout le sujet du livre blanc, qui aborde à la fois les besoins et envie des clients, les enjeux, et les solutions à mettre en place.
Des émisions en hausse
Si l'on excepte quelques irréductibles du « c'était mieux avant », plus personne ne nie l'empreinte du tourisme, à la fois sur le climat, sur la biodiversité ou sur l'humain.
C'est le transport qui a la palme de l'impact et sur lequel il est décisif d'agir : « Ces émissions proviennent aux trois quarts de la mobilité des touristes, le transport aérien représentant 40 % du total à lui seul. Cette part n’a cessé de croître depuis 20 ans » annoncent les auteurrices.
Outre l'empreinte carbone du transport et les besoins en énergie, le tourisme joue aussi un rôle dans la chute de la biodiversité, les ressources, l'urbanisation, mais aussi la santé publique (pollution atmosphérique, sonore, visuelle parfois...).
Une précédente étude citée dans le livre blanc et réalisée pour l’ADEME indique que préférer des transports décarbonnés « pour l’ensemble des déplacements sur le lieu de séjour diminuerait les externalités environnementales et sociales d’environ 60 % »
Pour autant, l'idée n'est pas d'arrêter de voyager, mais de le faire autrement. Le secteur ne doit pas s'arrêter de fonctionner, mais se réinventer.
Car le tourisme provoque, mais subit aussi les dérèglements climatiques ou sanitaires auxquelles nous faisons tous face. Il en est même l'une des premières victimes. Il en va donc, explique le livre blanc, de la survie des entreprises.
C'est le transport qui a la palme de l'impact et sur lequel il est décisif d'agir : « Ces émissions proviennent aux trois quarts de la mobilité des touristes, le transport aérien représentant 40 % du total à lui seul. Cette part n’a cessé de croître depuis 20 ans » annoncent les auteurrices.
Outre l'empreinte carbone du transport et les besoins en énergie, le tourisme joue aussi un rôle dans la chute de la biodiversité, les ressources, l'urbanisation, mais aussi la santé publique (pollution atmosphérique, sonore, visuelle parfois...).
Une précédente étude citée dans le livre blanc et réalisée pour l’ADEME indique que préférer des transports décarbonnés « pour l’ensemble des déplacements sur le lieu de séjour diminuerait les externalités environnementales et sociales d’environ 60 % »
Pour autant, l'idée n'est pas d'arrêter de voyager, mais de le faire autrement. Le secteur ne doit pas s'arrêter de fonctionner, mais se réinventer.
Car le tourisme provoque, mais subit aussi les dérèglements climatiques ou sanitaires auxquelles nous faisons tous face. Il en est même l'une des premières victimes. Il en va donc, explique le livre blanc, de la survie des entreprises.
Des clients pris entre envies et actions
Il en va du tourisme comme du reste : on veut tous un monde plus sobre et plus durable, mais passer à l'action, c'est autre chose.
La raison est à chercher du côté du cerveau : on entend ce que dit le GIEC, mais on préfère détourner le regard parce que l'effort nous semble trop lourd. L'anxiété et le poids des habitudes, d'une société où tout est accessible sans effort nous figent sur place.
C'est aussi pour cela que bien souvent, on voit la technologie comme un mirage qui va rétablir les choses presque magiquement. C'est du moins ce qu'explique la chercheuse en neuroscience Aurore Grandin dans un récent article de Sciences et Avenir
Sylvie Granon, professeure en neurobiologie de la prise de décision, propose une autre hypothèse : notre cerveau favoriserait les habitudes et les actions rassurantes, car les changements sont plus énergivores et stressants pour l'organisme.
Notre rapport au voyage et aux vacances en est un excellent exemple, comme l'indique le livre blanc : « 81 % des Français considèrent urgent la mise en place de quotas pour limiter les déplacements en avion dans un horizon de 5 ans mais pourtant… Près de la moitié souhaite continuer à voyager comme avant ».
Pour s'imposer, le tourisme durable doit donc réduire le stress et la culpabilisation, et jouer sur le plaisir, donner envie et faire naître de nouveaux imaginaires. Le livre blanc note 3 priorités : Le besoin de reconnexion à la nature, le retour à la proximité, et la recherche de lenteur.
Un autre défi sera de proposer des offres accessibles, car, au-delà de l'envie de changer, il y a les moyens financiers. La question est prioritaire, comme l'a prouvé le baromètre 2023 de l'ADEME
La raison est à chercher du côté du cerveau : on entend ce que dit le GIEC, mais on préfère détourner le regard parce que l'effort nous semble trop lourd. L'anxiété et le poids des habitudes, d'une société où tout est accessible sans effort nous figent sur place.
C'est aussi pour cela que bien souvent, on voit la technologie comme un mirage qui va rétablir les choses presque magiquement. C'est du moins ce qu'explique la chercheuse en neuroscience Aurore Grandin dans un récent article de Sciences et Avenir
Sylvie Granon, professeure en neurobiologie de la prise de décision, propose une autre hypothèse : notre cerveau favoriserait les habitudes et les actions rassurantes, car les changements sont plus énergivores et stressants pour l'organisme.
Notre rapport au voyage et aux vacances en est un excellent exemple, comme l'indique le livre blanc : « 81 % des Français considèrent urgent la mise en place de quotas pour limiter les déplacements en avion dans un horizon de 5 ans mais pourtant… Près de la moitié souhaite continuer à voyager comme avant ».
Pour s'imposer, le tourisme durable doit donc réduire le stress et la culpabilisation, et jouer sur le plaisir, donner envie et faire naître de nouveaux imaginaires. Le livre blanc note 3 priorités : Le besoin de reconnexion à la nature, le retour à la proximité, et la recherche de lenteur.
Un autre défi sera de proposer des offres accessibles, car, au-delà de l'envie de changer, il y a les moyens financiers. La question est prioritaire, comme l'a prouvé le baromètre 2023 de l'ADEME
Les 6 enjeux et 11 solutions
Les auteurs du livre blanc notent un paradoxe : des outils existent pour les professionnels (calculateurs d'impact, labels, aides publiques...), mais ils sont assez peu connus ou reconnus du grand public. Les touristes auraient, selon eux, du mal à « adapter leurs pratiques et comprendre comment leurs choix pourraient faire bouger les choses. »
Ils citent 6 enjeux, pour atténuer ou adapter certains comportements :
Ils citent 6 enjeux, pour atténuer ou adapter certains comportements :
- Jauge
- Carbone
- Biodiversité
- Ressources
- Vulnérabilité
- Désartificialisation et restauration des écosystèmes
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Le livre blanc se conclut sur 11 solutions autour de 3 thématiques :
Faire rêver avec des hébergements innovants et intégrés aux paysages ;
Valoriser le patrimoine local ;
Travailler avec les différents acteurs locaux pour aider à la transition de tous.
Protéger les écosystèmes et sensibiliser les visiteurs ;
Renoncer à l'artificialisation et redonner sa place au vivant.
Aménager l'espace public pour le rendre résilient ;
Travailler main dans la main avec les acteurs locaux pour faciliter la transition via des outils communs :
Interroger l'organisation des instances du tourisme en local.
Ce dernier point était justement celui qu'abordait ici même Prosper Wanner fin avril dernier, en proposant de mettre « tout le monde est autour de la table : les professionnels, les non-professionnels, les territoires, les habitants, les associations, et d’autres acteurs ».
Lire le Livre Blanc : « Le tourisme en transition. Relever le défi du passage à l'action ».
- Développer une politique de l’offre
Faire rêver avec des hébergements innovants et intégrés aux paysages ;
Valoriser le patrimoine local ;
Travailler avec les différents acteurs locaux pour aider à la transition de tous.
- Maitriser les impacts sur la nature
Protéger les écosystèmes et sensibiliser les visiteurs ;
Renoncer à l'artificialisation et redonner sa place au vivant.
- Mieux gérer sa destination
Aménager l'espace public pour le rendre résilient ;
Travailler main dans la main avec les acteurs locaux pour faciliter la transition via des outils communs :
Interroger l'organisation des instances du tourisme en local.
Ce dernier point était justement celui qu'abordait ici même Prosper Wanner fin avril dernier, en proposant de mettre « tout le monde est autour de la table : les professionnels, les non-professionnels, les territoires, les habitants, les associations, et d’autres acteurs ».
Lire le Livre Blanc : « Le tourisme en transition. Relever le défi du passage à l'action ».
Publié par Juliette Pic
Journaliste - rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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