"Avec la crise du covid, nous avons une épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la distribution et du voyage" explique Patrick Pourbaix (MSC Croisières ) - DR : Christian Rombi
Tout comme les avions, les géants des mers ne voguent plus, ou très, peu à travers la planète.
Pourtant cela n'a pas empêché MSC Croisières de prendre la parole.
Si la livraison du MSC Virtuosa par les Chantiers de l'Atlantique était l'excuse pour provoquer un entretien digitalisé, Patrick Pourbaix a décidé dans la foulée de faire un point complet sur la compagnie.
Alors que la "la crise continue, il faut tenir la distance. Chez MSC Croisières, nous ne sommes déjà plus à cette étape-là. J'ai repris la parole auprès de mes équipes il y a deux semaines, pour leur dire : il faut se préparer !"
Se tenir prêt oui, mais pour quand ? L'échauffement des troupes du croisiériste pourrait durer de longues semaines, car l'Europe ne donne pas l'impression d'en avoir terminé avec la covid-19.
"En avril, ou au printemps, il faudra être prêts, se mobiliser et retrouver nos réflexes. Les choses évoluent en Europe, nous avons quand même une perspective avec cette vaccination, si ce n'est au printemps, peut-être entre le printemps et l'été, ou même pour l'été," explique Patrick Pourbaix.
Pourtant cela n'a pas empêché MSC Croisières de prendre la parole.
Si la livraison du MSC Virtuosa par les Chantiers de l'Atlantique était l'excuse pour provoquer un entretien digitalisé, Patrick Pourbaix a décidé dans la foulée de faire un point complet sur la compagnie.
Alors que la "la crise continue, il faut tenir la distance. Chez MSC Croisières, nous ne sommes déjà plus à cette étape-là. J'ai repris la parole auprès de mes équipes il y a deux semaines, pour leur dire : il faut se préparer !"
Se tenir prêt oui, mais pour quand ? L'échauffement des troupes du croisiériste pourrait durer de longues semaines, car l'Europe ne donne pas l'impression d'en avoir terminé avec la covid-19.
"En avril, ou au printemps, il faudra être prêts, se mobiliser et retrouver nos réflexes. Les choses évoluent en Europe, nous avons quand même une perspective avec cette vaccination, si ce n'est au printemps, peut-être entre le printemps et l'été, ou même pour l'été," explique Patrick Pourbaix.
"Pour l'hiver 2021, les bookings atteignent 85% de ceux constatés en 2019"
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Si la reprise n'a pas encore rendez-vous dans le calendrier des professionnels du tourisme, MSC Croisières a repris ses bonnes vieilles habitudes en lançant sa grande opération commerciale de début d'année. Notamment, pour stimuler ses effectifs, mais aussi les amoureux des géants des mers.
"Nous avons communiqué, via une offre de -50% pour le second passager, non pas à la télévision, mais en version digitale. Nous n'avons pas fait avec les mêmes moyens." Crise oblige.
Si les résultats de l'opération sont à court terme, sur des volumes très faibles, ils seraient tout de même intéressants, au regard de la situation, à moyen terme.
"Que ce soient les Français ou les Belges, ils ont envie de voyager, mais nous ne sommes pas dans des volumes habituels. Pour l'été 2021 par rapport à 2019, nous sommes à 65%, avec toute notre production disponible à la vente."
Mieux encore, pour l'hiver 2021, les bookings atteignent 85% de ceux constatés en 2019, à la même période.
Par rapport à l'offre, MSC part bien sur un déploiement total de ses navires sur l'été 2021, même si le responsable a bien conscience que celui-ci pourrait être amené à vite évoluer.
Surtout qu'en France, la compagnie n'a toujours pas l'autorisation d'opérer.
"En France, il n'y a toujours pas d'autorisation pour les croisiéristes, mais il y a une possibilité de dérogation que nous n'avons pas eue.
Elles ne sont plus délivrées par le gouvernement, mais par les préfets," explique Patrick Pourbaix.
Les discussions pour une reprise des opérations au départ de Marseille sont bien entamées, mais pour le moment, les bateaux restent à quai.
"Nous attendons une décision qui sera sans doute plus politique qu'autre chose. Nous avons bon espoir," espère-t-il.
Ainsi, malgré tout la compagnie propose l'ensemble de son offre dans toute l'Europe, avec une prédominance pour la Méditerranée et la mer du Nord, les Caraïbes attendront.
"Nous avons communiqué, via une offre de -50% pour le second passager, non pas à la télévision, mais en version digitale. Nous n'avons pas fait avec les mêmes moyens." Crise oblige.
Si les résultats de l'opération sont à court terme, sur des volumes très faibles, ils seraient tout de même intéressants, au regard de la situation, à moyen terme.
"Que ce soient les Français ou les Belges, ils ont envie de voyager, mais nous ne sommes pas dans des volumes habituels. Pour l'été 2021 par rapport à 2019, nous sommes à 65%, avec toute notre production disponible à la vente."
Mieux encore, pour l'hiver 2021, les bookings atteignent 85% de ceux constatés en 2019, à la même période.
Par rapport à l'offre, MSC part bien sur un déploiement total de ses navires sur l'été 2021, même si le responsable a bien conscience que celui-ci pourrait être amené à vite évoluer.
Surtout qu'en France, la compagnie n'a toujours pas l'autorisation d'opérer.
"En France, il n'y a toujours pas d'autorisation pour les croisiéristes, mais il y a une possibilité de dérogation que nous n'avons pas eue.
Elles ne sont plus délivrées par le gouvernement, mais par les préfets," explique Patrick Pourbaix.
Les discussions pour une reprise des opérations au départ de Marseille sont bien entamées, mais pour le moment, les bateaux restent à quai.
"Nous attendons une décision qui sera sans doute plus politique qu'autre chose. Nous avons bon espoir," espère-t-il.
Ainsi, malgré tout la compagnie propose l'ensemble de son offre dans toute l'Europe, avec une prédominance pour la Méditerranée et la mer du Nord, les Caraïbes attendront.
Vers une obligation d'être vacciné pour monter à bord ? "Nous y réfléchissons"
En attendant, un seul navire arborant le pavillon bleu marine a pu reprendre ses voyages, à savoir le MSC Gandiosa.
Ce dernier sillonne à nouveau la Méditerranée depuis le 24 janvier 2021, au départ de Gênes.
"Vous imaginez bien qu'avec un seul bateau, nous ne gagnons pas d'argent. La rentabilité n'est pas là, mais par contre c'est très important pour affiner notre protocole sanitaire."
Après un été ayant permis à ce même navire de transporter 30 000 croisiéristes, la compagnie a pu réfléchir sur ses procédures afin de sécuriser aussi bien ses clients que les autorités.
"Celui-ci a très bien fonctionné. Nous avons dû à de multiples reprises refuser des passagers et ceux qui n'ont pas respecté la bulle sanitaire, lors des escales, ont dû rentrer chez eux."
Dans ces conditions, le voyage devient relativement compliqué et moins attrayant, pourtant pour le directeur général du marché français, les passagers semblaient très satisfaits de l'expérience.
Et ces dispositifs pourraient prochainement être renforcés, dans les semaines à venir, avec la nécessité aussi bien pour l'équipage que les clients d'être vaccinés.
"Sur le vaccin, nous réfléchissons, mais aussi pour voir comment faire vivre les gens qui sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas. C'est encore trop tôt pour savoir si nous allons demander la vaccination, nous ne savons pas pour le moment."
Malgré toutes ces contraintes sanitaires, les navires ressembleraient à des "bulles".
"Le fait de vivre "normalement" lors de la croisière, ce que nous pouvions vivre en ville, il y a maintenant de nombreux mois, ça devient un véritable argument fort.
Il est possible de vivre durant une semaine avec des spectacles ouverts, des restaurants et des bars, "i[c'est un véritable argument commercial, même le premier, avant les escales."
Ce dernier sillonne à nouveau la Méditerranée depuis le 24 janvier 2021, au départ de Gênes.
"Vous imaginez bien qu'avec un seul bateau, nous ne gagnons pas d'argent. La rentabilité n'est pas là, mais par contre c'est très important pour affiner notre protocole sanitaire."
Après un été ayant permis à ce même navire de transporter 30 000 croisiéristes, la compagnie a pu réfléchir sur ses procédures afin de sécuriser aussi bien ses clients que les autorités.
"Celui-ci a très bien fonctionné. Nous avons dû à de multiples reprises refuser des passagers et ceux qui n'ont pas respecté la bulle sanitaire, lors des escales, ont dû rentrer chez eux."
Dans ces conditions, le voyage devient relativement compliqué et moins attrayant, pourtant pour le directeur général du marché français, les passagers semblaient très satisfaits de l'expérience.
Et ces dispositifs pourraient prochainement être renforcés, dans les semaines à venir, avec la nécessité aussi bien pour l'équipage que les clients d'être vaccinés.
"Sur le vaccin, nous réfléchissons, mais aussi pour voir comment faire vivre les gens qui sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas. C'est encore trop tôt pour savoir si nous allons demander la vaccination, nous ne savons pas pour le moment."
Malgré toutes ces contraintes sanitaires, les navires ressembleraient à des "bulles".
"Le fait de vivre "normalement" lors de la croisière, ce que nous pouvions vivre en ville, il y a maintenant de nombreux mois, ça devient un véritable argument fort.
Il est possible de vivre durant une semaine avec des spectacles ouverts, des restaurants et des bars, "i[c'est un véritable argument commercial, même le premier, avant les escales."
Paiement en direct : "ce système commence à être un peu mis sur la table par le ministère de l'Economie"
Toutefois, derrière ce monde magique, se cache aussi toute une industrie en souffrance, plombée par une reprise qui ne vient pas.
"Je me rends très bien compte que l'industrie de la croisière est très très ébranlée, des compagnies ont revendu beaucoup de bateaux, aux USA, la Bank Of America est venue au secours des grandes compagnies américaines," recontextualise Patrick Pourbaix.
MSC Croisières n'est pas épargnée, mais parait plus solide, enfin pas elle directement, mais son propriétaire.
"Nous nous en sortons d'une meilleure façon, car nous nous appuyons sur un groupe familial, la partie "fret" représente près de 85% de l'ensemble de nos activités, elle se porte très très bien.
Cette solidité est toujours de mise, nous maintenons la distance et gardons le cap."
Il faut dire qu'entre les livraisons et les nouvelles commandes, MSC Croisières monte sur le podium des compagnies mondiales, en chipant la 3e place à Norwegian.
Si le directeur général est sorti devant les journalistes, vous l'aurez compris, c'est avant tout pour rassurer tout le monde, mais aussi pour donner un coup de pied dans la fourmilière.
Comme nous vous le révélions, en octobre dernier, Patrick Pourbaix demande maintenant un paiement 30 jours avant le départ. Il en a remis une couche.
"Avec la crise du covid, nous avons une épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la distribution et du voyage.
Nous avons tous très peur que des agences disparaissent, qu'elles emportent avec elles l'argent qui aura servi à d'autres fins depuis mars dernier," prédit le responsable.
Il en appelle donc au gouvernement, sur lequel pèse la pérennité du fonds de garantie, alors que l'APST est en mauvaise posture.
En Belgique, la question d'une connexion en direct se pose, sur le modèle allemand, où le voyagiste prend l'argent directement au client et verse la facture à l'agence de voyages.
"C'est une recommandation préconisée par l'Europe. Ce système commence à être un peu mis sur la table par le ministère de l'Economie pour avoir une meilleure protection du consommateur."
Pour l'heure, il n'y a pas de généralisation du paiement avant le départ, mais le responsable ne regrette pas d'avoir lancé la fronde.
"Nous avons eu des discussions avec tous les acteurs. Elles ont été très franches, sincères et très ouvertes par rapport aux déclarations publiques.
Je ne peux pas en dire plus, mais nous sommes très contents de ces négociations," conclut Patrick Pourbaix.
"Je me rends très bien compte que l'industrie de la croisière est très très ébranlée, des compagnies ont revendu beaucoup de bateaux, aux USA, la Bank Of America est venue au secours des grandes compagnies américaines," recontextualise Patrick Pourbaix.
MSC Croisières n'est pas épargnée, mais parait plus solide, enfin pas elle directement, mais son propriétaire.
"Nous nous en sortons d'une meilleure façon, car nous nous appuyons sur un groupe familial, la partie "fret" représente près de 85% de l'ensemble de nos activités, elle se porte très très bien.
Cette solidité est toujours de mise, nous maintenons la distance et gardons le cap."
Il faut dire qu'entre les livraisons et les nouvelles commandes, MSC Croisières monte sur le podium des compagnies mondiales, en chipant la 3e place à Norwegian.
Si le directeur général est sorti devant les journalistes, vous l'aurez compris, c'est avant tout pour rassurer tout le monde, mais aussi pour donner un coup de pied dans la fourmilière.
Comme nous vous le révélions, en octobre dernier, Patrick Pourbaix demande maintenant un paiement 30 jours avant le départ. Il en a remis une couche.
"Avec la crise du covid, nous avons une épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la distribution et du voyage.
Nous avons tous très peur que des agences disparaissent, qu'elles emportent avec elles l'argent qui aura servi à d'autres fins depuis mars dernier," prédit le responsable.
Il en appelle donc au gouvernement, sur lequel pèse la pérennité du fonds de garantie, alors que l'APST est en mauvaise posture.
En Belgique, la question d'une connexion en direct se pose, sur le modèle allemand, où le voyagiste prend l'argent directement au client et verse la facture à l'agence de voyages.
"C'est une recommandation préconisée par l'Europe. Ce système commence à être un peu mis sur la table par le ministère de l'Economie pour avoir une meilleure protection du consommateur."
Pour l'heure, il n'y a pas de généralisation du paiement avant le départ, mais le responsable ne regrette pas d'avoir lancé la fronde.
"Nous avons eu des discussions avec tous les acteurs. Elles ont été très franches, sincères et très ouvertes par rapport aux déclarations publiques.
Je ne peux pas en dire plus, mais nous sommes très contents de ces négociations," conclut Patrick Pourbaix.