Métiers du tourisme : Les jeunes sous-informés

Tout un symbole ! Alors qu’elle devait se tenir au Westin de la rue de Castiglione à Paris, la grand-messe organisée par le Comité régional du tourisme de Paris/Île-de-France autour du thème « Les métiers du tourisme, une chance pour les jeunes Franciliens » a dû se rabattre sur l’hôtel Concorde Lafayette à 72 heures du jour J. Les employés du Westin étant en grève pour faire aboutir des revendications salariales.

Les conditions de travail semblent bien altérer l’image et l’attractivité des métiers du tourisme.

Selon l’enquête CSA réalisée pour le CRT, 56% des Franciliens estiment que ce sont des métiers précaires et, à 41%, que les salaires sont moins élevés que la moyenne nationale.

Pour corriger cette image, le CRT a décidé d’aller à la rencontre de 650 jeunes de la région, accompagné de professionnels issus de Disneyland Resort, d’Accor, de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière, de Relais&Châteaux, du Musée du Louvre, de Lenôtre, Expédia, ADP…

Il ressort de ces rencontres et de l’enquête CSA qu’une large majorité des 15/24 ans a une idée très imprécise des métiers du tourisme, tout comme leurs conseillers d’orientation ; ils déplorent par ailleurs l’absence de moyens mis à leur disposition pour parfaire les langues étrangères à l’occasion de séjours linguistiques.

Plus préoccupant, 32% d’entre eux estiment que la discrimination à l’embauche les incite à ne pas travailler dans le tourisme.

Et Henriette Zoughebi, Présidente du CRT, de commenter ces résultats : « La filière n’est pas identifiée par les jeunes ».

Et pour cause : « Elle s’organise autour de 30 branches professionnelles. Nous ne disposons pas d’un répertoire général des métiers du tourisme, et les chiffres sur l’emploi du tourisme en Île-de-France sont très approximatifs ».

À en croire Henriette Zoughebi : « On n’a pas suffisamment conscience de l’importance de cette filière qui génère 600.000 à 700.000 emplois directs et indirects en Île-de-France. Le tourisme ne se résume pas aux hôtels, restaurants et compagnies aériennes. L’activité de la RATP est également impactée par la fréquentation touristique, comme le sont tous les sites culturels ».

Le Conseil régional et le CRT souhaitent donc évaluer le poids de cette filière dans l’activité économique globale, « bien que cette évaluation relève d’une responsabilité nationale ». Le ministère du Tourisme est ici mis en cause.

Mais revenons-en aux jeunes : Que propose le CRT ? « On va les aider à entrouvrir les bonnes portes : Trouver une formation, un stage, une première expérience… avec nos partenaires », promet Henriette Zoughebi.

Pour initier ce dispositif, une adresse mail (1) est mise à la disposition de tous les jeunes, qu’ils soient porteurs de projets de développement d’activités touristiques, à la recherche d’une formation, d’un stage…

Une initiative qui relève pour l’heure plus du symbole que d’une stratégie de revalorisation. « Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’au constat. On ouvre un vaste chantier », s’en explique Henriette Zoughebi.

Certes, mais en matière de tourisme, les institutions nationales et régionales découvrent souvent des « chantiers » qui auraient du être ouverts il y a quelques décennies déjà, au regard des enjeux.

(1) metiersdutourisme@nouveau-paris-idf.com