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Olivia Grégoire, une femme libre, politique et de caractère ! 🔑

Kaléidoscope : portraits de femmes par Sophie Baillot


La série Kaléidoscope, orchestrée par Sophie Baillot, se poursuit. Durant l'été, la présidente d'UOC - Un Océan de Croisières a fait la rencontre d'Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme. Une femme forte, libre et entière, qui s'est livrée avec clarté, sans faux-semblant.


Rédigé par le Jeudi 31 Août 2023

"Olivia Grégoire est une guerrière. Une battante qui sait gagner avec raison, sans en tirer de gloire superficielle, ou perdre avec panache, sans rester à terre. Puissance et équilibre" - Photo : Alexandra LEBON
"Olivia Grégoire est une guerrière. Une battante qui sait gagner avec raison, sans en tirer de gloire superficielle, ou perdre avec panache, sans rester à terre. Puissance et équilibre" - Photo : Alexandra LEBON
Un entretien avec Madame la Ministre Olivia Grégoire se prépare comme une interview, mais s’appelle une rencontre. Une vraie.

De celles qui vous scotchent gentiment et remettent les pendules à l’heure tandis qu’on fustige souvent (et un peu facilement) la classe politique, en l’imaginant loin de ce qui nous préoccupe au quotidien.

C’est une femme chaleureuse qui me reçoit. Poignée de main ferme, regard franc, ton direct. Un charisme évident et une réelle simplicité.

Elle se livre avec clarté, sans faux semblants, avec pudeur, car l’exercice n’est pas de ceux qu’elle apprécie.

Olivia est une bosseuse qui porte son intérêt sur tout ce qu’elle peut entreprendre dans le cadre de ses fonctions et plus simplement dans sa vie, au service des autres. Le reste est superfétatoire.

« Sinon, se moque-t-elle, j’aurais porté des projets plus légers ! »


Olivia Grégoire : « Quand on me parle de résilience je sais ce que cela veut dire »

Fille unique d’un couple qui s’est aimé de passion, Olivia voue un amour inconditionnel à ses parents qui la chérissent et à ses grands-parents.

Entre la Bretagne et la Côte d’Azur, sa petite enfance heureuse va lui servir de repères tout au long de sa vie. Une vie à partir de là, qu’elle résume en deux tomes.

Le premier est « plutôt compliqué ». Une litote tant parmi les chapitres, il y a des récits douloureux qu’elle évoque avec une émotion contenue.

A l’âge de raison, son enfance s’envole déjà. Son père tant aimé et admiré, aura la force inédite de s’accrocher à la vie pendant trente ans après un grave accident, et ce malgré de longs séjours à l’hôpital, des cancers et plusieurs AVC. « Quand on me parle de résilience je sais ce que cela veut dire, « vraiment » » ajoute-t-elle.

Olivia sera aux côtés de son père accidenté et malade pendant 25 ans, en tant qu’aidante. Tristement, moins de deux ans après, elle perdra aussi sa mère.

Orpheline, fille unique, on comprend à cet instant, derrière la femme volontaire et souriante, combien certains moments difficiles lui ont forgé un mental d’acier : gérer seule ces drames personnels tout en menant de front une carrière où les autres n’ont guère le temps de s’appesantir sur vos états d’âmes, est un chemin raide et escarpé mais qui vaut la peine d’être emprunté, continue-t-elle.

Olivia est une guerrière, une gladiatrice même

Le second tome éclaire sa vie grâce à une rencontre lumineuse, celle avec Philippe, son mari aujourd’hui.

Puis vient la grande joie d’accueillir une petite Romy (dont elle arbore fièrement le prénom comme la signature du bonheur tatouée sur son t-shirt) le 12 décembre 2021.

Olivia est une guerrière. Je dirais même une gladiatrice, qui ne cherche pas à épater la galerie mais qui est prête à descendre dans l’arène pour défendre avec conviction ce qu’elle estime juste et digne.

Une battante qui sait gagner avec raison, sans en tirer de gloire superficielle, ou perdre avec panache, sans rester à terre. Puissance et équilibre.

Une travailleuse opiniâtre aussi. « Il n’y a pas de secret, lorsque je suis devenue députée et que j’ai choisi la commission des finances, j’ai suivi pendant un an des cours du soir pour maîtriser au mieux les sujets », complète avec humilité cette femme intelligente et hypermnésique.

Dans un clin d’œil, elle précise d’ailleurs que cette dernière faculté peut surprendre, voire fatiguer ses collaborateurs de temps à autre.

Des combats qui naissent en plein cœur

Côté carrière justement, la résumer en trois lignes serait réducteur.

En effet, si on lui doit la loi Pacte, qui demeure une étape indispensable dans l’évolution de notre société, on sait moins sans doute que c’est la promesse faite à son papa qui lui fera intégrer le parti du jeune Emmanuel Macron.

A son père très affaibli et en fin de vie, elle avait promis de l’accompagner jusqu’à la dernière seconde. Elle va ainsi se démener avec une énergie folle pour le faire hospitaliser au sein de la maison médicale Jeanne Garnier, dans le 15e arrondissement de Paris.

Emue, elle s’explique : « Il nous a quittés dans les meilleures conditions possibles et j’ai réalisé combien j’avais été chanceuse de pouvoir lui offrir cette digne fin de vie. Mais qu’en est-il pour la jeune femme au bout de la France qui n’a pas mes réseaux ?

Il m’a semblé grand temps d’agir. Et suite à son décès, j’ai rédigé une quinzaine de propositions étayées sur l’innovation médicale
».

Il y a des combats qui naissent en plein cœur.

« Il ne faut pas se laisser enfermer dans un carcan »

La suite on la connaît peu ou prou. Mais cela ne saurait définir la femme en face de moi.

« On m’aurait dit il y a 10 ans que je serais ministre, j’aurais sans doute éclaté de rire, même si mes proches me répétaient que je devrais faire de la politique. En fait, ce que j’aimerais faire passer comme message est simple : oui c’est possible !

Je ne suis ni énarque, ni polytechnicienne, je ne me vois pas comme plus douée que les autres mais à force de travail, d’amour de son pays et de ses citoyens on peut y arriver.
»

Elle avoue douter souvent et contrairement à ce qu’on pense, non, elle n’a pas du tout une confiance en elle absolue ! Alors pour se détendre elle peint : acrylique, pigments, couteaux, plutôt dans le style Jackson Pollock, une de ses idoles.

Elle apprécie sincèrement son ministre de tutelle, Bruno Le Maire, pour deux qualités humaines essentielles qu’elle lui reconnait : « C’est un homme équilibré et sain, qui avance en cohérence. Cela me correspond ».

Au-delà de ces traits de caractère, la valeur cardinale qu’elle place au-dessus de tout, demeure la liberté. « Il ne faut pas se laisser enfermer dans un carcan et ne jamais oublier que tout peut s’arrêter demain.

C’est un immense honneur mais aussi une immense responsabilité que de servir le pays. Tant qu’on a la chance de le faire, il faut le faire totalement
».

Entière et authentique, Olivia Grégoire déteste l’injustice

Son patriotisme est de bonne foi et naturel : Olivia a fait encadrer les médailles reçues par ses aïeux pour leurs services rendus à la France.

Elle est fière d’incarner la suite à présent et ajoute à bon entendeur : « si certains s’embourgeoisent aujourd’hui, moi je suis fière d’être la petite fille de Jeanne Yvonne Lesaux, ouvrière couturière qui ne savait guère écrire et qui m’a transmis de si belles valeurs dont celle du travail. »

Pour conclure, j’ajouterais que derrière l’hyperactive pointe forcément un peu d’impatience quand tout ne va pas aussi vite que prévu.

Entière et authentique, elle déteste l’injustice, qui déclenche de vraies colères. A certains qui moquent volontiers son ton direct et sans ambages et le voient comme un attribut masculin, je réponds qu’ils n’ont rien compris.

Olivia est pleinement femme surtout. Une femme belle et forte qui sait ce qu’elle veut.

Voilà sans doute ce que lui reprochent quelques esprits mesquins : être une femme libre, politique et de caractère !

Sophie Baillot - photo Maya Angelsen
Sophie Baillot - photo Maya Angelsen
Entrepreneuse, présidente du tour-opérateur UOC - Un Océan de Croisières, de CUNARD France et de l’agence de communication SO BETWEEN, Sophie Baillot est la créatrice du « Mag-Effets de style/Créateur de Tentations ».

Engagée au sein de différentes instances du tourisme (SETO, EDV, Visit USA, CLIA…), Sophie participe à l’association Femmes du Tourisme. Elle rédige régulièrement des chroniques dans MANAGEMENT et CAPITAL et rejoint TOURMAG pour une galerie de portraits de femmes de l’industrie du tourisme et des loisirs.

Retrouvez tous les portraits de Sophie de Baillot

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