Pact for wildlife, le tout 1er label d’écotourisme animalier

L’écotourisme animalier avait déjà ses ambassadrices, il a désormais son label ! Depuis début février 2023, l’association Pact for Wildlife porte une triple ambition : sensibiliser le grand public, labelliser les professionnels et aider les associations en local via un fonds de dotation.

Rien de moins, mais il est vrai que Pact for Wildlife occupe dorénavant une place désespérément vide jusque-là : celle de la protection animale dans le tourisme.

L’association vient clairement pallier un manque, comme l’explique Aurélie Orengo-Berthet, cofondatrice et secrétaire de l’association : « Aucun label d’écotourisme n’a pris en compte cette question de la faune sauvage et clairement, oui, ça manque ! »

Dont acte. Avec son binôme de Lioness Consulting Justine Frédéric, et accompagnées d’Émilie Simon, agente de voyage au sein de l’agence Voyage Sauvage, elles lancent l’association en ce mois de février 2023, quelques jours à peine après avoir lancé la version e-learning de leur formation sur la même thématique.

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Nager avec les tortues, ça fait rêver les touristes… Mais peu d’entre eux savent que leur caresser la carapace peut être un moment très stressant pour elles (la carapace est sensible) et véhiculer des germes potentiellement très dangereux pour la biodiversité.

La méconnaissance du sujet est importante. C’est pourquoi la première mission que se donne l’association, c’est de sensibiliser les voyageurs.

Pour Justine Frédéric, le but est « de faire avancer tout le monde, de poser cartes sur table, expliquer ce qui va et ce qui ne va pas pour pouvoir aller plus loin ».

C’est aussi un levier de taille pour engager tout le secteur. Le voyageur étant prescripteur, le former c’est aussi changer les partenariats des tour-opérateurs et les habitudes sur place.

L’association propose des ateliers qui permettent de comprendre l’envers du décor, et d’avoir les bons réflexes pour ne pas déranger ou blesser les animaux, mais aussi, tout simplement, pour des raisons de sécurité, notamment sanitaire.

Ils sont accessibles pour les adultes ou les enfants, en présentiel ou en visioconférence.

Les professionnels ont la mission de protéger l’environnement puisque c’est ce qu’ils proposent à leurs voyageurs de découvrir. Encore faut-il en connaître les problématiques, parfois pas si simple à appréhender.

C’est la raison pour laquelle le binôme de Lioness Consulting a créé une formation, complétée aujourd’hui par un label.

Si la formation ne mène pas au label, et qu'aucne formation n'est nécessaire pour accéder au label, la logique voudrait que l'un et l'autre se côtoient.

Comme l’indique Aurélie Orengo-Berthet, « être labellisé sans la formation, ça n’aurait pas de sens, ce serait du greenwashing : avec la formation, on est dans l’accompagnement, pour aider les pros à évoluer et ensuite leur donner l'occasion d'être labellisés ».

Ceci étant dit, certaines entreprises, déjà engagées dans cette démarche, n'ont pas besoin d'une formation pour être labellisées.

Le label s’appuie sur un audit préalable. Le prix est sur devis. Il dépendra de l’offre : est-ce un guide sur place qu’il faudra venir auditer, ou une agence de voyage dans la rue d’à côté, quel est le niveau d’engagement, depuis quand est-il en activité… Mais les cofondatrices de Pact for Wildife le veut abordable, pour le rendre accessible au plus grand nombre.

« Notre expérience joue pour nous complète Justine Frédéric. On a une bonne connaissance du terrain, souvent, il suffit de voir la brochure pour avoir plein d’indices. En regardant l’offre, le lieu, on peut savoir de quel sanctuaire ou de quel prestataire il s’agit ».

Pour le rendre accessible à tous, le label est divisé en 3 niveaux : le refus de vente, l’offre alternative et enfin l’engagement actif.

L’association se lance à peine, et les critères ne sont pas encore tous validés. Pour autant, on sait déjà qu’ils sont pensés pour pouvoir évaluer les tour-opérateurs, les revendeurs et les prestataires d’activités.

Un volet tourisme équitable vient compléter les missions de Pact for Wildlife : la création d’un fonds de dotation pour venir en aide aux associations qui œuvrent à la préservation de la faune sauvage.

Pour l’instant, le sujet est encore en travail auprès d’un cabinet d’avocats spécialisé dans le tourisme. Mais d’ores et déjà, l’association annonce vouloir soutenir ceux qui, sur le terrain, traitent de thématiques liées au bien-être animal et à l’écotourisme.

Un soutien qui sera financier, mais aussi humain ou sous forme de communication.

Le fonds de dotation visera aussi à mettre en place des projets, réhabiliter ou aider au rachat de territoires pour soutenir le travail de terrain et préserver la biodiversité.

Outre la sensibilisation, la labellisation et la dotation, Pact for wildlife a aussi pour ambition de fédérer les professionnels autour des questions d’écotourisme animalier.

Le but, que l’association affiche sur son site : « Permettre aux acteurs du tourisme de s'investir dans des projets concrets de conservation et restauration de la biodiversité », et « intégrer les notions de bien-être animal et de conservation dans le tourisme durable ».

Ce serait, en effet, un petit pas pour le tourisme, mais un grand pas pour l’humanité dans le secteur.