Pascal Saint-Père : ''Il faut dire 'LES' marchés belges''

Plutôt que d’organiser une conférence de presse pour se présenter aux médias, le nouveau patron a préféré se faire interviewer par Ann Claeys, la chargée de communication de Maison de la France à Bruxelles.

Démarche originale car on est jamais mieux servi que par soi-même : les questions posées sont toujours pertinentes…et donc permettent des réponses tout aussi pertinentes. Gros avantage pour les journalistes fainéants, le travail est déjà fait et il n’y a plus que transcrire. Mais nous n’avons pas pu nous empêcher de poser deux petites questions un petit peu moins complaisantes.

Ann Claes - Quel est votre rapport avec le tourisme ?

Pascal Saint-Père - « Je suis dans le tourisme depuis 1975. Après mes études à l’Institut Régional de l’Administration de Lille, je suis tout de suite nommé dans ce secteur d’activités : d’abord au Ministère de la Jeunesse et des Sports, ensuite dans le secteur du tourisme associatif avec, en particulier, le tourisme des jeunes et des villages de vacances.

J’ai passé un partie de ma carrière à Paris à la Direction du Tourisme et depuis quelques années, j’ai eu la chance de pouvoir partir à l’étranger : à Madrid, au Portugal, au Danemark, en Grande-Bretagne. Après un deuxième passage à Madrid, je suis arrivé à Bruxelles avec grand plaisir le 1er juillet. »

AC - Comment trouvez-vous depuis plus de 30 ans de l’inspiration pour faire la promotion touristique de la France ?

P.S.-P. – « Le tourisme touche un peu à tous les secteurs :, luxe, culture, sport, handicap tourisme d’affaires, tourisme social… c’est très varié. Grâce à cela, il y a de nombreuses possibilités pour toujours tester de nouvelles idées et des projets pour chacun des secteurs.

La grande chance de travailler dans une structure comme Maison de la France est de pouvoir avoir des expériences dans différents pays, avec différentes clientèles. Et puis ça correspond aussi à ma personnalité : le côté créatif, innovant et marketing m’intéresse beaucoup. »

AC - Faudra-t-il adopter une autre approche du marché belge par rapport au marché espagnol ?

P.S.-P. – « C’est un peu tôt pour le dire, mais je crois en effet qu’il y a une différence entre les consommateurs belges et espagnols. On ne va pas vendre le même produit, la même destination, de la même façon.

Je crois par exemple que les Belges apprécient beaucoup le côté historique de la Normandie avec la côte et les plages du débarquement alors que les Espagnols aiment surtout le tourisme vert et l’arrière-pays. Et puis, le marché Belge est globalement un marché qui connaît bien la France alors que le marché d’où je viens a encore de nombreuses régions françaises à découvrir. »

AC - Comment percevez-vous les marchés, belge et luxembourgeois ?

P.S.-P. – « Premièrement, je crois qu’il faut dire les marchés belges. La partie francophone est un marché mature, il faudra donc surtout faire des actions de fidélisation, multiplier les possibilités de partir en France, par exemple en mettant en avant les courts séjours. Le marché flamand par contre est un marché en devenir.

Il faudra mieux faire connaître l’offre française et la diversité des différentes régions françaises aux Flamands. Je suis convaincu que l’équipe de Bruxelles me guidera lors de ma découverte des intérêts et de la façon de penser des Flamands.

Et il y a également le contexte européen qui a donné naissance à une niche intéressante de ressortissants d’autres pays européens à Bruxelles et avec le Luxembourg, qui est aussi de ma responsabilité nous avons également une clientèle pour la France très intéressante.

Pour réussir dans ces démarches, il sera important de m’appuyer sur le réseau professionnel et sur la presse. D’une manière plus concrète, je crois que, par rapport à la population, [franceguide.com]url :http://www.franceguide.com est un support sur lequel on doit de plus en plus compter pour nos actions de promotion.

Avec plus de 70 000 visiteurs pendant le mois de juin, je crois qu’on va probablement s’approcher d’un million de visiteurs sur l’année 2006 pour les parties belges et luxembourgeoises du site. »

AC - Et pendant votre temps libre, partez-vous en vacances ?

P.S.-P. – « Je retourne quelques fois dans ma région d’origine, la Normandie, qui est une grande région touristique, mais je vais également voir mes petits-enfants à Antibes et en Italie et … bien sûr, je fais aussi du benchmarking pour aller découvrir les offres de la concurrence !! »

AC - Et en dehors des vacances ? Quels sont vos hobbies ?

P.S.-P. – « Je suis marié avec la même personne depuis 1970 et j’ai deux filles également mariées. Donc pendant les week-ends, je m’occupe de nos 5 petits-enfants et je découvre avec eux les dernières activités ludiques….

J’aime également le sport, les résultats de la France à la Coupe du Monde m’ont donc particulièrement fait plaisir, même si j’aurais souhaité une autre fin…, mais j’ai également pratiqué de nombreux sports collectifs : football, rugby, handball, basketball.

Pour l’instant, je joue au tennis, je fais du ski, de la marche et j’aime le jogging. J’aime jouer au bridge, j’aime le cinéma, les livres, ne rien faire, aller au resto et … danser le rock & roll… bref lorsque Maison de la France me laisse un peu de temps : j’ai de quoi m’occuper !! »

Fin de l’ « interview » proposé par Ann Claeys en charge de la communication de la Maison de la France à Bruxelles. Quant à nous, nous avons posé deux questions au nouveau responsable.

TourMaG.com - D'après une étude récente faite en Grande-Bretagne, la France est le 2ème pays le moins accueillant au monde, après l'Allemagne. Quelle est votre réaction suite à cette étude?

P.S.-P. – « Notre destination continue d'avoir semble-t-il une mauvaise image en terme d'accueil. Je crois que c'est aussi un peu un cliché qui revient systématiquement. Je peux témoigner que le touriste est aussi très bien accueilli dans certains coins de France, nos amis Belges le savent bien...

Il arrive aussi que l'on puisse être déçu comme cela m'est arrive parfois en Espagne ou ailleurs. Nos professionnels français du tourisme ont fait énormément d'efforts en terme de formation et de management.

La Direction du Tourisme et Maison de la France continuent à mobiliser chaque année avec l'action Bienvenue en France l'ensemble des partenaires concernés. Mais visiblement il nous reste encore du chemin à parcourir pour changer certains comportements de nos compatriotes afin d'accueillir au mieux les millions de visiteurs qui viennent et qui reviennent chaque année chez nous... »

TM.com - Comment désirez-vous travailler concrètement avec « LES » marchés belges ?

P.S.-P. – « Je crois, par exemple, qu'il serait plus efficace de communiquer sur la destination France en Flandre pour y augmenter notre part de marché, alors que pour les francophones mon objectif sera plutôt de donner de nouvelles motivations de nouveaux séjours en France. »