Pierre Graff, le président d’Aéroports de Paris pendant 9 ans pour les quelques personnes qui pourraient encore l’ignorer, a été poussé vers la sortie, atteint qu’il était par la limite d’âge... photo TM
La place de PDG d'Aéroports de Paris est bonne et le salaire confortable : quelques 600.000 € annuels. Et elle fait beaucoup d’envieux...
Alors devant la pléthore de candidats, l’Etat actionnaire majoritaire à 52 % a décidé de nommer un remplaçant dans des conditions tout de même un peu rocambolesques.
En effet, au moment où Pierre Graff annonçait sa sortie, contrainte et forcée, on ne connaissait pas encore le nom du successeur, tant la bagarre pour la place était vive entre les prétendants.
Finalement c’est Augustin de Romanet, l’ancien Directeur Général de la Caisse des Dépôts qui a décroché le gros lot. Le Conseil d'administration chargé de la nomination a néanmoins été quelque peu agité...
Les syndicats présents ont demandé un vote à bulletin secret, ce qui leur a été refusé.
Alors devant la pléthore de candidats, l’Etat actionnaire majoritaire à 52 % a décidé de nommer un remplaçant dans des conditions tout de même un peu rocambolesques.
En effet, au moment où Pierre Graff annonçait sa sortie, contrainte et forcée, on ne connaissait pas encore le nom du successeur, tant la bagarre pour la place était vive entre les prétendants.
Finalement c’est Augustin de Romanet, l’ancien Directeur Général de la Caisse des Dépôts qui a décroché le gros lot. Le Conseil d'administration chargé de la nomination a néanmoins été quelque peu agité...
Les syndicats présents ont demandé un vote à bulletin secret, ce qui leur a été refusé.
Regardons le parcours réalisé
Question : y avait-il une vraie urgence à se séparer de Pierre Graff ? Etait-il à ce point incompétent pour que l’actionnaire principal soit amené à le pousser vers la sortie ? Son bilan est-il déplorable ? Il n’en est rien. Regardons le parcours réalisé.
Au moment où Pierre Graff quitte la Direction Générale de l’Aviation Civile où il n’a fait qu’un bref passage, ADP est encore une Régie d’Etat, c’est-à-dire que l’entreprise ne maîtrise en aucun cas ses investissements lesquels sont la clef du maintien de la position d’un aéroport.
Si on regarde de plus près la situation, elle est à l’époque pour le moins mauvaise.
ADP perd avec une grande régularité sa qualité de services et n’a aucune vision d’avenir. L’Etablissement Public a trop de personnel et fait trop de services qui pourraient être largement passés à des sociétés privées.
Au moment où Pierre Graff quitte la Direction Générale de l’Aviation Civile où il n’a fait qu’un bref passage, ADP est encore une Régie d’Etat, c’est-à-dire que l’entreprise ne maîtrise en aucun cas ses investissements lesquels sont la clef du maintien de la position d’un aéroport.
Si on regarde de plus près la situation, elle est à l’époque pour le moins mauvaise.
ADP perd avec une grande régularité sa qualité de services et n’a aucune vision d’avenir. L’Etablissement Public a trop de personnel et fait trop de services qui pourraient être largement passés à des sociétés privées.
En une dizaine d’années Pierre Graff a réussi à retourner la situation
Bref il est sur une pente descendante, englué d’ailleurs dans une architecture parfaitement aberrante due à son architecte titulaire aussi indéboulonnable que peu attiré par le service aux clients : Paul Andreu dont on ne dira jamais assez les dégâts qu’il a faits,… et avec lesquels il faut bien vivre.
Et bien en une dizaine d’années Pierre Graff a réussi à retourner la situation.
Tout d’abord il s’agissait de transformer cette Régie en société commerciale normale et à la mettre en bourse. Cela a été fait en 2006, soit 3 ans seulement après son arrivée au pouvoir.
A partir de ce moment il a eu les mains plus libres pour réformer en profondeur la société ADP et lui donner les fondamentaux économiques avec les lesquels elle vit depuis.
D’abord et de manière urgente, relancer les investissements afin de fournir à son client principal, j’ai nommé Air France/KLM, une plateforme aéroportuaire capable de traiter son exploitation en forme de « hub ».
Cela a été fait avec la création des satellites S3 et S4 de Charles de Gaulle. Dans le même temps ADP s’est séparée de son activité d’assistance aéroportuaire logée dans la structure Alyzia qui a été revendue à un opérateur privé : Groupe 3S.
Et bien en une dizaine d’années Pierre Graff a réussi à retourner la situation.
Tout d’abord il s’agissait de transformer cette Régie en société commerciale normale et à la mettre en bourse. Cela a été fait en 2006, soit 3 ans seulement après son arrivée au pouvoir.
A partir de ce moment il a eu les mains plus libres pour réformer en profondeur la société ADP et lui donner les fondamentaux économiques avec les lesquels elle vit depuis.
D’abord et de manière urgente, relancer les investissements afin de fournir à son client principal, j’ai nommé Air France/KLM, une plateforme aéroportuaire capable de traiter son exploitation en forme de « hub ».
Cela a été fait avec la création des satellites S3 et S4 de Charles de Gaulle. Dans le même temps ADP s’est séparée de son activité d’assistance aéroportuaire logée dans la structure Alyzia qui a été revendue à un opérateur privé : Groupe 3S.
Pierre Graff laisse une société apaisée
Et puis il a fallu transformer l’attitude des salariés pour qu’ils aient une démarche enfin orientée vers les clients.
Cela n’a pu être qu’un œuvre de longue haleine appuyée par une formation adaptée laquelle a d’ailleurs été suivie par les personnes de la PAF (Police aux frontières), ce qui fait que les clients se sentent maintenant un peu plus considérés. Il était certes grand temps, mais cela a été fait.
Et puis il s’est agi de dégager des profits et pour cela il a fallu trouver de nouvelles recettes en développant grandement les commerces lesquels ont d’ailleurs un effet très positif sur le moral des clients.
Et puis il a fallu préparer le futur en devenant un des acteurs majeurs du secteur d’activité, et pour cela s’intéresser de près à l’étranger non pas seulement pour construire des aéroports ou des terminaux, mais bien s’occuper de l’intégralité des plateformes visées, au premier rang desquelles, les turques.
Au moment où il quitte sa position, Pierre Graff laisse une société apaisée, avec une vision sérieuse pour les années à venir, en particulier avec la réhabilitation d’Orly, un management des deux principales plateformes d’un très bon niveau et un résultat économique tout simplement remarquable : 3ème rang mondial en chiffre d’affaires, 1er mondial pour le résultat d’exploitation et 2ème juste derrière Hong Kong pour le résultat net.
Pas si mal pour le bilan de quelqu’un dont l’actionnaire principal a voulu se séparer.
Cela n’a pu être qu’un œuvre de longue haleine appuyée par une formation adaptée laquelle a d’ailleurs été suivie par les personnes de la PAF (Police aux frontières), ce qui fait que les clients se sentent maintenant un peu plus considérés. Il était certes grand temps, mais cela a été fait.
Et puis il s’est agi de dégager des profits et pour cela il a fallu trouver de nouvelles recettes en développant grandement les commerces lesquels ont d’ailleurs un effet très positif sur le moral des clients.
Et puis il a fallu préparer le futur en devenant un des acteurs majeurs du secteur d’activité, et pour cela s’intéresser de près à l’étranger non pas seulement pour construire des aéroports ou des terminaux, mais bien s’occuper de l’intégralité des plateformes visées, au premier rang desquelles, les turques.
Au moment où il quitte sa position, Pierre Graff laisse une société apaisée, avec une vision sérieuse pour les années à venir, en particulier avec la réhabilitation d’Orly, un management des deux principales plateformes d’un très bon niveau et un résultat économique tout simplement remarquable : 3ème rang mondial en chiffre d’affaires, 1er mondial pour le résultat d’exploitation et 2ème juste derrière Hong Kong pour le résultat net.
Pas si mal pour le bilan de quelqu’un dont l’actionnaire principal a voulu se séparer.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. Plus d’informations : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. Plus d’informations : www.editionsarchipel.com