Dans un secteur concurrentiel, c’est le plus performant qui l’emporte si les règles du jeu sont respectées. Mais de quelles règles parle-t-on et le terme "concurrence" s'applique-t-il encore ? /crédit DepositPhoto
Mais pourquoi la Justice américaine veut-elle la peau de Google ?
Pour abus de position dominante et concurrence déloyale, bien sûr. Ce n'est pas nouveau. Le Groupe de Mountain View ne laisse pas beaucoup de place à ses concurrents. C’est un euphémisme...
Comment ? En obtenant le démantèlement d’Alphabet (raison sociale du Groupe) et de sa myriade de filiales qui étouffent la concurrence. L’entreprise est devenu une sorte de Big Brother, avec droit de vie et de mort sur tous ses sujets.
Chaque évolution de l'algorithme qui décide de la visibilité des sites web fait trembler tous ceux dont l’existence en dépend. Autrement dit, presque tout le monde !
Avec la mainmise sur la data planétaire, qu’il partage avec quelques-uns de ses acolytes, Google ne connaît pas la crise. Chaque individu sur terre contribue à enrichir toujours plus le business d’une entreprise qui a mis en coupe réglée l’économie mondiale du Net.
D'un point de vue purement capitalistique, la toute puissance de l'Américain ne me choque pas. Dans un secteur concurrentiel, c’est le plus performant qui l’emporte si les règles du jeu sont respectées.
Mais de quelles règles parle-t-on et le terme "concurrence" s'applique-t-il encore ?
Pour abus de position dominante et concurrence déloyale, bien sûr. Ce n'est pas nouveau. Le Groupe de Mountain View ne laisse pas beaucoup de place à ses concurrents. C’est un euphémisme...
Comment ? En obtenant le démantèlement d’Alphabet (raison sociale du Groupe) et de sa myriade de filiales qui étouffent la concurrence. L’entreprise est devenu une sorte de Big Brother, avec droit de vie et de mort sur tous ses sujets.
Chaque évolution de l'algorithme qui décide de la visibilité des sites web fait trembler tous ceux dont l’existence en dépend. Autrement dit, presque tout le monde !
Avec la mainmise sur la data planétaire, qu’il partage avec quelques-uns de ses acolytes, Google ne connaît pas la crise. Chaque individu sur terre contribue à enrichir toujours plus le business d’une entreprise qui a mis en coupe réglée l’économie mondiale du Net.
D'un point de vue purement capitalistique, la toute puissance de l'Américain ne me choque pas. Dans un secteur concurrentiel, c’est le plus performant qui l’emporte si les règles du jeu sont respectées.
Mais de quelles règles parle-t-on et le terme "concurrence" s'applique-t-il encore ?
Google pris à plusieurs reprises les doigts dans la confiture
En Amérique du Nord, 80% des recherches sur le Net se font sur le moteur de Google. En Europe et en France particulièrement, cette position est encore plus écrasante, puisqu'elle se situe au-delà de 90%.
La messagerie (Gmail), la navigation (Chrome), le système d’exploitation (Android) des smartphones, les applications professionnelles (Google Apps), la vidéo (YouTube) tout cela est régi sans partage par un Groupe privé dont la capitalisation s’élève à plus de 1000 milliards de dollars.
Certes, il n’est pas seul : ses petits camarades (Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui complètent l’acronyme GAFAM, sont aussi des prédateurs redoutables.
Mais peut-on se permettre aujourd’hui de laisser quelques entreprises, aussi talentueuses et riches soient-elles, se partager le gâteau du commerce électronique mondial ?
Garder la haute main sur un moteur de recherche qui met son leadership au service de ses propres produits et au détriment de ses concurrents ?
Nul n'ignore que dans le tourisme, secteur sensible (et rentable) s’il en est, Google a été pris à plusieurs reprises les doigts dans la confiture.
Après s’être concilié les faveurs des acteurs qui mettaient au pot en achetant des liens parfois à prix d’or, il a avancé ses propres pions pour rafler la mise. Les vols (GoogleFlight), l’hôtellerie et la restauration (Réserver sur Google), les guides touristiques (Google Maps), autrement dit l’essentiel des composantes de l’industrie, est aujourd’hui aux mains du Consortium.
La messagerie (Gmail), la navigation (Chrome), le système d’exploitation (Android) des smartphones, les applications professionnelles (Google Apps), la vidéo (YouTube) tout cela est régi sans partage par un Groupe privé dont la capitalisation s’élève à plus de 1000 milliards de dollars.
Certes, il n’est pas seul : ses petits camarades (Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui complètent l’acronyme GAFAM, sont aussi des prédateurs redoutables.
Mais peut-on se permettre aujourd’hui de laisser quelques entreprises, aussi talentueuses et riches soient-elles, se partager le gâteau du commerce électronique mondial ?
Garder la haute main sur un moteur de recherche qui met son leadership au service de ses propres produits et au détriment de ses concurrents ?
Nul n'ignore que dans le tourisme, secteur sensible (et rentable) s’il en est, Google a été pris à plusieurs reprises les doigts dans la confiture.
Après s’être concilié les faveurs des acteurs qui mettaient au pot en achetant des liens parfois à prix d’or, il a avancé ses propres pions pour rafler la mise. Les vols (GoogleFlight), l’hôtellerie et la restauration (Réserver sur Google), les guides touristiques (Google Maps), autrement dit l’essentiel des composantes de l’industrie, est aujourd’hui aux mains du Consortium.
Un danger toujours plus éminent pour l’économie
De moteur de recherche, Google est devenue en quelques années à peine une véritable OTA au niveau mondial.
Avec une stratégie imparable : se nourrir et devenir toujours plus gros grâce à la contribution des données provenant des recherches des internautes et des usagers de ses services “gratuits”.
Cette hégémonie obtenue en à peine une vingtaine d’années, est-elle encore combattable ? Cela paraît compliqué, même si les GAFAM prises dans leur ensemble représentent un danger toujours plus éminent pour l’économie en général et le tourisme en particulier.
Leur infliger des amendes, compte tenu de leur taille, c’est un peu comme pisser dans un violon, si vous me passez la trivialité de l'expression. Vouloir les imposer ? Cela revient à l’effet “violon” cité ci-dessus.
En 2018, les Gafa et Microsoft ont payé 130 millions d'euros au fisc au titre de l'impôt sur les sociétés, alors qu’ils auraient dû débourser plus d’1,1 milliard.
Alors la question n’est plus aujourd’hui de savoir s’il faut démanteler Google mais surtout pourquoi faire ? Le monde a besoin de Google et de cet algorithme génial, toujours copié mais jamais égalé. Mais pas à n'importe quel prix.
De plus en plus de voix s'élèvent pour faire appel à un nouveau type de gouvernance pour faire du moteur de recherche, après indemnisation, un bien commun du world wide web. Un dispositif géré et administré par la communauté internationale et où seraient représentées toutes les composantes (usagers, professionnels, politiques, diplomates...) ?
Cette inter(nationalisation), beaucoup y réfléchissent. Mais elle ne pourra se faire que si la Justice confond Alphabet et démontre qu'une entreprise privée n'a pas vocation à monopoliser le commerce électronique mondial.
Alors pas de panique. Cela risque de prendre encore un peu de temps...
Avec une stratégie imparable : se nourrir et devenir toujours plus gros grâce à la contribution des données provenant des recherches des internautes et des usagers de ses services “gratuits”.
Cette hégémonie obtenue en à peine une vingtaine d’années, est-elle encore combattable ? Cela paraît compliqué, même si les GAFAM prises dans leur ensemble représentent un danger toujours plus éminent pour l’économie en général et le tourisme en particulier.
Leur infliger des amendes, compte tenu de leur taille, c’est un peu comme pisser dans un violon, si vous me passez la trivialité de l'expression. Vouloir les imposer ? Cela revient à l’effet “violon” cité ci-dessus.
En 2018, les Gafa et Microsoft ont payé 130 millions d'euros au fisc au titre de l'impôt sur les sociétés, alors qu’ils auraient dû débourser plus d’1,1 milliard.
Alors la question n’est plus aujourd’hui de savoir s’il faut démanteler Google mais surtout pourquoi faire ? Le monde a besoin de Google et de cet algorithme génial, toujours copié mais jamais égalé. Mais pas à n'importe quel prix.
De plus en plus de voix s'élèvent pour faire appel à un nouveau type de gouvernance pour faire du moteur de recherche, après indemnisation, un bien commun du world wide web. Un dispositif géré et administré par la communauté internationale et où seraient représentées toutes les composantes (usagers, professionnels, politiques, diplomates...) ?
Cette inter(nationalisation), beaucoup y réfléchissent. Mais elle ne pourra se faire que si la Justice confond Alphabet et démontre qu'une entreprise privée n'a pas vocation à monopoliser le commerce électronique mondial.
Alors pas de panique. Cela risque de prendre encore un peu de temps...
Quel est votre avis sur un éventuel démantèlement de Google ?
Votre avis nous intéresse. Pensez-vous aussi qu'il faudrait (essayer) démanteler Google ? Ce serait plutôt une bonne ou une mauvaise chose ?
Le faire gérer plutôt par une Gouvernance et des instance internationales ?
Exprimez-vous ci-dessous et laissez-nous vos commentaires.
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Publié par Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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