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RSE : 6 actions pour "verdir" votre agence de voyages 🔑

Les conseils de Julien Buot, directeur d’Agir pour un Tourisme Responsable.


Pas toujours simple d’y voir clair en matière de RSE et encore moins de savoir comment contribuer à un tourisme responsable au sein de son agence. Pourtant des actions simples peuvent permettre de s’engager dans cette voie durable. Julien Buot, directeur de l’association et label Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), propose des pistes d’actions concrètes passer au vert !


Rédigé par le Mercredi 17 Juillet 2024

1 – Vendre des TO labelisés ATR

RSE : 6 actions pour "verdir" votre agence de voyages @depositpotos/Bigfieldart
RSE : 6 actions pour "verdir" votre agence de voyages @depositpotos/Bigfieldart
Et si le meilleur moyen de répondre à la RSE était de vendre des fournisseurs engagés dans la démarche ?

« Si le label ATR ne garantit pas que le produit est engagé, il garantit que l'entreprise qui le produit, elle, est engagée dans une démarche de progrès continue », rappelle Julien Buot, directeur de l’association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), association et label, dont 20 membres sont titulaires.

« Le meilleur moyen de passer aux actes est d'avoir un peu plus de TO référencés dans les réseaux de distribution et d'avoir aussi la capacité d'avoir des produits qui vont permettre d'incarner ce discours », poursuit-il.

ATR se félicite aujourd’hui d’avoir passer une nouvelle étape avec le référencement de plusieurs membres dans des réseaux de distribution.

Et détrompez-vous le label n’est pas accessible qu’aux acteurs du trek !

« Tous les métiers du voyage sont invités à rejoindre le collectif ATR », rappelle Julien Buot avant de souligner que les marques Kappa Club, Double Sens ou encore Voyages d’Exception sont labellisées.

« C'est vrai que ça peut être parfois contre-intuitif, y compris pour un agent de voyage, de dire qu'un voyage en club ou une croisière est responsable. Au contraire, on a démontré avec une marque comme Kappa Club , que même en voyageant en club, on peut sortir du club, aller à la rencontre des habitants.

Nous sommes très contents d'avoir trois types de produits très différents, le club, la croisière et le voyage en immersion. Nous pensons que c'est tout à fait compatible. C'est très intéressant de voir qu'aujourd'hui, ils sont au catalogue de Leclerc Voyages et du Cediv. »


2 - Diffuser un message par la communication sensorielle

C’est une démarche entreprise par Julien Buot dans le cadre de formations : passer un message à travers une dégustation.

« Au départ, je le faisais pour animer les pauses. Mais finalement, aujourd'hui, je considère que c'est une action pédagogique. La dégustation d'un café équitable, d'un petit producteur qui est bien payé, fait complètement écho au voyage responsable. Il s’agit de décliner les belles valeurs du commerce équitable dans la chaîne de valeur du tourisme », souligne le directeur d’ATR.

Pourquoi ne pas gamifier la communication sur le voyage et encore plus sur le voyage responsable ?

« En dégustant un petit café et en mangeant un petit chocolat, on peut faire passer pleins de messages : que le Brésil est le premier producteur de café et qu'on peut y découvrir des cafés d'exception et produits responsables ou encore créer l’envie d'aller au Brésil à la rencontre d'une communauté… La communication sensorielle est une manière originale d'aborder la question du tourisme responsable en travaillant sur les 5 sens », assure Julien Buot.

A lire aussi : Tourisme et durable : comment "verdir" son point de vente ?

3 – Les fondamentaux : la gestion des énergies

Quand on aborde la réduction de l’impact sur l’environnement, bien souvent le premier reflexe est de penser à la gestion des énergies.

Et bonne nouvelle, réduire sa consommation, réduit l’empreinte carbone ainsi que le montant de la facture !

Il y a un geste assez simple à faire : changer de fournisseur !

« Aujourd'hui, il existe pléthore de fournisseurs d'électricité verte, qui ne sont pas forcément nucléaire. Je pense à Enercoop, un réseau de coopératives. C'est un acteur historique du tourisme durable, mais il y en a d'autres, qui garantissent une énergie produite durablement sans forcément être nucléaire.

Si l'avantage du nucléaire est d'être décarboné, il a d'autres désavantages et notamment de créer des déchets radioactifs un peu compliqués à gérer
. »

Ensuite, consommer raisonnablement cette énergie est indispensable !

« Sur tous les sujets RSE au bureau, que ce soit les éco-gestes, la communication, les RH, nous, rapidement, on va flécher vers les outils que propose l'ADEME , parce qu'ils font un travail génial. Ils ont plein, plein de ressources pédagogiques pour accompagner », remarque Julien Buot.

4- Des formations dédiées aux eco-gestes

C’est une des bonnes nouvelles annoncées par les Entreprises du Voyage, la prise en charge de formations aux eco-gestes.

« Nous avons créé le contenu pédagogique avec Travelpro Formations, l'organisme de formation de l’APST qui propose des formations prises en charge par les Entreprises du voyage », se félicite Julien Buot.

D’autres suivront. D’ailleurs, Julien Buot et six autres personnes ont créé l'association de la fresque du tourisme, « qui ne parle pas que du climat. C’est une des formations qui est proposée au catalogue de Travel Pro ».

ATR plaide pour que les formations deviennent une condition pour pouvoir exercer le métier d'agence d'opérateur voyage. « Nous ne voulons pas attendre que tous les professionnels du voyage rejoignent l'association ATR. Nous militons auprès des décideurs économiques et politiques pour que justifier une attestation de formation au tourisme responsable soit une condition pour être immatriculé opérateur de voyage », affirme Julien Buot.

Autre piste : former les enseignants !

« L’objectif est que les écoles et universités intègrent le développement durable sérieusement dans leurs formations et qu'elles forment leurs enseignants », insiste Julien Buot.

Lire aussi : Vers des formations obligatoires au tourisme responsable ? 🔑

5- Les brochures en papier ou numériques ?

Quid des brochures en papier ?

« C’est peut-être un peu contradictoire. Cela fait des années qu'on invite à arrêter les brochures, parce que ça a quand même un impact entre l’abattage du bois, la production de pâte à papier, le transport dans les différentes unités de production, avant l’impression et jusqu’à la distribution en nombre dans les agences qui n’ouvrent même pas la moitié du stock », détaille Julien Buot.

Pour autant le digital n’apparait pas comme étant la solution. « Parce que c'est dématérialisé, on a le sentiment que c'est sans empreinte. Or, les outils numériques et notamment leur production ont une empreinte catastrophique sur l'environnement », complète-t-il.

« Après, il y a une voie médiane entre les deux. Le papier, il ne faut peut-être pas le bannir autant qu'on a pu l'imaginer, mais réduire son usage. Le papier peut être une économie gérée durablement »

6- Un calculateur carbone pour les agences

S’il ne faut pas s'enfermer dans la dictature du carbone, le calcul des émissions carbone reste un des grands sujets sur lequel il est impossible de faire l'impasse aujourd'hui.

« On a des outils de calcul de l'empreinte carbone selon la compagnie, le type d'avion, la classe, le taux de remplissage, les escales, l’historique de la ligne... En croisant toutes ces données, on arrive à démontrer que sur une même destination, l'empreinte carbone peut être sérieusement réduite.

Il va falloir que les agents de voyage se forment à l'affichage de l'empreinte carbone du vol en démontrant au client que selon le choix notamment de la compagnie ou du type d'avion, etc., il va y avoir un impact qui va être plus ou moins important sur le vol. Et ça, je pense que ça va être déterminant »
, expose le directeur d'ATR.

Et l’étape d’après ?

« Si on se projette à 2030, il va falloir inviter les clients et les agents de voyage à le faire pour leurs clients, à faire un ratio entre cette empreinte carbone du voyage et le nombre de jours, ce qu'on appelle l'intensité carbone journalière du voyage. L'idée, c'est de voyager moins, de voyager mieux, ce qui n'empêche pas d'aller à l'autre bout du monde , explique Julien Buot. Si on va à l'autre bout du monde, on le fait de manière plus exceptionnelle, beaucoup moins souvent et surtout beaucoup plus longtemps en confiant l'organisation de ces vacances à des professionnels qui sont engagés à minimiser l'impact. »

« Ca va prendre du temps, mais je pense que ça pourrait devenir réglementaire, en face de chaque devis, il y a l'intensité carbone à la journée. Et pour faire prendre conscience aux consommateurs qu'on ne peut plus voyager un week-end à New-York. »


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Tags : atr, julien buot, rse
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