Réseaux sociaux : être présent sur Instagram est-il encore porteur ?

Le monde des réseaux sociaux est devenu comme internet, un média où pour émerger les marques doivent s'armer de patience et s'entourer de professionnels, sous peine de végéter au fin fonds des stories ou des fils d'actualité.

S'il existe toujours des contre-exemples, comme l'agence de voyages Boardingbox qui nous confiait recevoir un grand nombre de messages et de prises de contact grâce à Instagram, la réalité est différente.

Possédant une importante communauté de footballeurs parmi ses clients, Leila Abedrabou la co-fondatrice nous rapportait que "tous les sportifs de haut niveau nous contactent dessus (Instagram, ndlr), essentiellement par manque de temps.

Nous avons aussi des clients qui partagent les photos de leur box ou encore des influenceurs ayant participé à notre campagne de crowdfunding."

Pourtant ce cas semble être de plus en plus exceptionnel. Selon la dernière étude menée par le cabinet américain Trust Insights les interactions sur le réseau social, spécialisé dans la photographie, aurait fortement baissé.

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Le taux d'engagement observé sur plus de 3 637 marques présentes sur Instagram serait passé de 1,54%, le 15 avril 2019 à 0,8% le 23 juin 2019.

Ce n'est pas la seule étude à montrer un désengagement des utilisateurs pour les publications postées sur le réseau.

Nos confrères du Blog du Modérateur rapportent une autre étude allant dans le même sens.

D'après l'étude réalisée par l'agence marketing InfluencerDB, le taux d’engagement des publicités passerait de 4% en 2016 à 2,4% au 1er trimestre 2019.

Cette observation vient confirmer surtout deux tendances : la grande perte de vitesse du fil d'actualité et la forte présence des marques qui noient le contenu des utilisateurs, amoindrissant l'intérêt d'être sur le réseau social.

Et Sébastien Repéto, le directeur de l'agence de communication My Destination : "j'ai toujours du mal avec ce genre de statistiques qui ne s'arrêtent que sur la partie visible et donc quantitative.

A aucun moment,des études s'attardent sur des statistiques qualitatives."

La multiplication de la présence des comptes des entreprises n'est pas le seul facteur explicatif de la désaffection, une véritable campagne médiatique vient aussi dénoncer les méfaits d'Instagram.

Autrefois fort levier marketing et publicitaire notamment pour les destinations, Instagram devient un média comme un autre avec ses forces et ses faiblesses.

Outre la fin de l'âge d'or des réseaux sociaux, il y a surtout une forte modification des usages, vers le privée et les groupes de discussions.

Et Sébastien Repéto, le directeur de l'agence de communication My Destination de porter son regard sur ces annonces.

Globalement, nous observons effectivement une légère baisse de l'engagement organique sur les publications Instagram dans le fil d'actualité. Suite à cette constatation, j'ai réuni les community managers de l'agence pour en discuter.

Nous sommes arrivés à la conclusion que le taux d'engagement a effectivement baissé sur le fil d'actualité, mais il est clairement en progression sur la messagerie et les stories.

De plus, cette baisse n'est bien sûr pas la même en fonction des communautés.

La consommation d'Instagram s'oriente plus que jamais vers les stories, qui favorisent un meilleur storytelling des marques. Et c'est ici que les interactions sont les plus fortes avec un nombre impressionnant de messages inbox générés grâce aux stories des comptes de destination.

Cela rejoint la tendance de fond que nous avions relevé dans notre analyse des annonces Facebook vers plus d'interactions privées au détriment des réactions publiques.

Il y a probablement une lassitude de l'audience envers des contenus stéréotypés et uniformisés d'Instagram, que l'on retrouve en particulier dans le travel et chez un certain nombre d'influenceurs.

A partir du moment, où il n'y a aucun renouvellement, la lassitude est logique. Il faut vraiment noter que les réseaux sociaux dans leur ensemble se tournent vers le privé et multiplient les interactions, les stories Instagram favorisent largement les discussions, contrairement au fil d'actualité.

Se différencier, encore et toujours afin de sortir des stéréotypes d'Instagram me parait essentiel. Accepter de ne pas faire systématiquement des scores d'engagement aussi massif (mais parfois superficiels ?) qu'avant, et accentuer l'hyperpersonnalisation des messages.

Être encore plus attentif aux interactions significatives et en particulier les discussions générées par les publications.

Prendre à bras-le-corps le sujet des stories dans sa stratégie d'animation Instagram et ce dès la production de contenu. Mieux considérer la modération des inbox et mettre des moyens humains dans cette mission.