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Royaume-Uni : comment se préparent les pros à l'autorisation de voyage électronique ? 🔑

La réaction des professionnels du tourisme à cette nouvelle disposition


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Le gouvernement britannique a annoncé, jeudi 9 mars, la mise en place d’une autorisation de voyage électronique (ETA) pour entrer au Royaume-Uni. La date n’est pas officielle, mais elle devrait concerner les européens en 2024.


Rédigé par le Mardi 14 Mars 2023

Autorisation de voyage électronique Royaume-Uni : l’Europe devrait être concernée en 2024 - Depositphotos.com
Autorisation de voyage électronique Royaume-Uni : l’Europe devrait être concernée en 2024 - Depositphotos.com
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Le Royaume-Uni a indiqué, jeudi 9 mars 2023, la mise en place d’un système d'autorisations de voyage électroniques (ETA) pour les personnes voyageant au Royaume-Uni sans visa.

Il concernera les ressortissants du Qatar dès le 15 novembre 2023, avant d’être déployé, à compter du 22 février 2024, aux visiteurs venant du Bahreïn, de la Jordanie, du Koweit, d’Oman, d’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis.

D'autres pays seront ajoutés au programme ultérieurement précise le site du gouvernement. Le calendrier n’est pas précisé, mais l’Europe devrait être concernée en 2024. Les résidents Irlandais et Britanniques seront eux exemptés.

Pour se rendre en Irlande du Nord, l’ETA sera également obligatoire en provenance de la République d’Irlande.

Il sera nécessaire de se connecter sur l'application UK ETA ou en ligne sur GOV.UK pour effectuer la demande en ligne. La réponse devrait être rendue ans les 3 jours ouvrables.


ETA : « Pas bon pour le tourisme »

Quel impact aura cette procédure sur l’activité touristique ?

« On ne connaît ni le coût, ni la date de sa mise en place en Europe. Il commence avec une période test dans les pays du Golfe. Difficile de mesurer l’impact. Nous espérons que cela n’empêchera pas les visiteurs de se rendre en Grande-Bretagne », affirme Séverine Tharreau, Country Manager France de VisitBritain agence nationale de promotion du tourisme.

Quel a été celui du Brexit sur l’activité touristique ? « Là encore difficile de jauger car les mesures liées au Brexit ont été appliquées 3 mois avant le covid. ll s’agit de l’obligation de présenter un passeport. Notre visitorat a chuté, mais nous estimons que c’est lié au covid et aux mesures restrictives d’accès au pays », affirme Séverine Tharreau.

« A chaque fois que quelque chose vient limiter ou enfreindre le passage d’une frontière, ce n’est pas bon pour le tourisme », regrette Yacine Bakouche, directeur général du réceptif Best Of Tours.

« Cela aura un impact, c’est évident. Difficile de le prédire. Le Brexit a imposé le passeport, ce n’est pas un grand frein pour nos clientèles qui voyagent via les agences et les tour-opérateurs. Ce sont des couples ou des seniors qui ont déjà un passeport.

Pour la clientèle famille ou pour les scolaires, cela peut poser problème si les enfants n’ont pas de passeport »
, selon Mylène Campalto, directrice commerciale Europe du réceptif Abbey Ireland & UK.

Idem pour les autocaristes. « Pour ceux, implantés dans le Nord de la France ou en Belgique, qui venaient à la journée, perdre une heure ou deux sur un séjour de 24 heures parce qu’il n’y a pas assez de monde pour vérifier les papiers, c’est embêtant », ajoute le DG de Best Of Tours.

« L’ETA s’applique également au mineur. Pour les scolaires, nous n’avons pas été informés d’un aménagement. Mais, à l’occasion du Sommet franco-britannique Rishi Sunka, Premier ministre britannique a annoncé que le Royaume-Uni s'engage à faciliter les voyages des groupes scolaires dans le pays en modifiant les exigences en matière de documents à présenter pour les écoliers participant à des voyages organisés depuis la France.

Si les détails et le timing restent à préciser, c'est une annonce très positive dont nous nous réjouissons
»,
souligne Séverine Tharreau, de VisitBritain.

Le coût et la difficulté de la procédure restent à définir

Reste quelques détails à peaufiner sur la mise en place de l’ETA pour rentrer sur le territoire britannique, dont le coût et le temps que demandera la démarche.

« On nous a assuré que le procédé serait très rapide et simple et que le coût serait raisonnable pour garder une destination compétitive. Ça va ajouter un coût au voyage. Est-ce qu’il va freiner les visiteurs ? Est-ce qu’ils l’intégreront dans le coût du voyage ? Difficile d’y répondre. Nous attendons plus d’informations », Séverine Tharreau, Country Manager France de VisitBritain.

« S’il s’agit de 10€, 20€ ou 100€ ce n’est pas la même chose. Est-ce que les clients vont devoir le faire en ligne ? Est-ce que les agences vont le prendre en charge ? Cela va ajouter une lourdeur administrative », déplore Mylène Campalto, avant de poursuivre : « Si c’est simple et pas cher ce sera accepté, car les gens connaissent la démarche pour d’autres destinations. »

Pour les deux réceptifs, imposer une autorisation de voyage électronique met un coup à l’image de l’île. Après le Brexit et les démissions en chaîne des premiers ministres, elle n’avait pas besoin de ce coup de projecteur.

« Il est clair que c’est un nouveau dommage à la perception de la destination. Les Français ne comprennent pas la mise en place de ce protocole pour une destination si proche. Ce sera une des difficultés : faire avaler la pilule.

C’est compréhensible pour les Etats-Unis, l’Asie mais pas pour se rendre chez un voisin »
, indique la directrice commerciale Europe d’Abbey Ireland & UK, qui reste malgré tout optimiste : « l’impact sera court, car la destination plait. Et puis des événements positifs sont à venir : Le couronnement du Roi, l’Eurovision à Liverpool… »

« Ce sera appliqué dans deux ans, nous allons voir comment ça évolue. Il risque d’y avoir des élections d’ici là … », laisse en suspens Yacine Bakouche.

En attendant Best of Tours a décidé de ne plus mettre tous ses œufs dans le même panier. « Nous avons commencé à nous diversifier au lendemain du Brexit, en nous développant en France et en Indonésie.

Pas parce qu’on ne croit plus au tourisme au Royaume-Uni, mais parce qu’on ne veut pas dépendre d’une loi ou du bon vouloir d’un parti politique qui veut faire plaisir aux siens »
, précise Yacine Bakouche, le directeur général de Best Of Tours.

VisitBritain se veut optimiste quant à la fréquentation de la destination. « Entre janvier et septembre 2022, nous étions à 70% de l’année 2019. En 2023, nous espérons atteindre 90% à 100% de 2019. Les échos des tour-opérateurs et des transporteurs sont positifs. Et puis 2023 sera une grosse année, avec le couronnement du Roi et l’Eurovision. Nous avons également lancé une campagne de communication assez originale la semaine dernière. Nous allons capitaliser là-dessus » conclut Séverine Tharreau, Country Manager France de VisitBritain.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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