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Salaün : pourquoi le Groupe sort-il 16 agences du réseau Havas ? 🔑

Interview de Nicolas Delord, directeur général du groupe Salaün


Pour le groupe Salaün, l'été a été bon, voire même supérieur aux objectifs. L'enjeu est désormais double : capitaliser sur la belle saison estivale et réceptionner le nouveau site internet. L'entreprise bretonne poursuit aussi la rationalisation de son réseau de distribution en sortant 16 agences, du réseau Havas Voyages qui avaient un contrat de franchise de moyen. Interview avec un Nicolas Delord, optimiste pour la seconde partie de l'année.


Rédigé par le Lundi 4 Septembre 2023

"Nous avons convenu avec Havas Voyages d'une sortie partielle, de ces 16 agences, dans des endroits qui nous paraissaient intéressants de reprendre la main" explique Nicolas Delord (Salaün) - Depositphotos @OceanProd
"Nous avons convenu avec Havas Voyages d'une sortie partielle, de ces 16 agences, dans des endroits qui nous paraissaient intéressants de reprendre la main" explique Nicolas Delord (Salaün) - Depositphotos @OceanProd
TourMaG.com - C'est l'heure de la rentrée. Quel bilan dressez-vous de l'été ?

Nicolas Delord :
Nous avons fait un très bel été, aussi bien en distribution que pour nos tour-opérateurs.

Nous sommes revenus aux niveaux d'avant crise, en termes de ventes. Le business est bon, alors que l'hiver avait été difficile sur les circuits, avec une reprise plus lente en Asie. Mais le monde se normalise et l'activité suit cette dynamique.

Autre bonne nouvelle : globalement, aucun produit n'est à la traine et l'Europe du Sud est la grande gagnante de l'été, avec un véritable carton.

Les USA reviennent progressivement, même si ce n'est pas une grande année.


"Les ventes pour l'exercice 2023-2024 sont au niveau d'avant crise"

TourMaG.com - Chez vous l'impact de l'inflation a fait voyager vos clients moins loin. Ils ont préféré le moyen au long-courrier, est-ce aussivotre constat ?

Nicolas Delord :
En effet, le prix de l'aérien était élevé cette année, forcément cela a impacté le budget voyage des Français.

Après, à l'exception de l'Amérique du Nord, traditionnellement les séjours se font surtout en moyen-courriers, notamment pour les circuits. Je ne dirais pas qu'il y a eu une pénalisation par rapport à notre activité.

Les freins pour une reprise pleine et entière n'existent plus vraiment.

A lire : Nicolas Delord, Salaün : "En 2024, nous dépasserons l'activité de 2019"

D'autant que nous voyons même un retour des anticipations : les ventes pour l'exercice 2023-2024, - notre exercice se termine en septembre- , sont très bonnes et au niveau d'avant crise.

Tous les indicateurs sont au beau fixe et le covid est derrière nous, d'un point de vue business.


TourMaG.com - Les voyageurs ont-ils retrouvé leurs automatismes pré-pandémiques ?

Nicolas Delord :
Nous avons eu encore pas mal de dernières minutes, ce n'était pas si facile, mais la situation se normalise progressivement.

Par exemple, avant que vous m'appeliez, j'ai échangé avec un client qui réservait son voyage pour mai 2024. Cela n'a pas valeur de règle, mais illustre le fait que les voyageurs n'ont plus peur de se projeter.

Dans le circuit, la fenêtre de réservation est nettement plus élevée que dans le séjour, nous revenons dans ces normes et c'est une bonne chose.

Salaün : "l'Asie n'est pas facile... à cause des capacités aériennes"

TourMaG.com - Nous sommes donc revenus dans le monde d'avant ?

Nicolas Delord :
Il y a une petite différence, compte tenu des ajustements que les compagnies aériennes ont fait dans leurs programmes de vols. Il n'est pas toujours évident de trouver les solutions dont nous aurions besoin sur certains axes.

TourMaG.com - A commencer par l'Asie ?

Nicolas Delord :
Oui, l'Asie n'est pas facile.

Il arrive que nous trouvions pour des destinations assez peu d'offres aériennes ou à des prix ahurissants, ce qui complique la programmation.

Après, nous observons des ajustements continus, nous permettant de croire que tout cela va rentrer progressivement dans l'ordre.


TourMaG.com - L'inflation a été sensible dans le secteur du tourisme, est-ce que ce phénomène est durable ?

Nicolas Delord :
La dynamique tend à se calmer, même si vous avez des endroits, où les tarifs sont très élevés, à des niveaux que nous n'avions jamais connus.

Je suppose que cela va se réguler avec la reprise des capacités aériennes, mais il y a une grande marge de progression encore.

"16 agences, sur les 49 en contrat avec Havas Voyages, ont quitté ce réseau"

TourMaG.com - Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Nicolas Delord :
Dans la production, nous venons de sortir notre nouveau catalogue, dont une brochure Alpes Express.

Dans quelques jours, nous allons enfin lancer notre nouveau site internet. Nous avons eu une longue période de migration des anciens sites, vers la nouvelle plateforme. C'est un projet qui dure depuis un an et demi.

L'entreprise continue à se transformer au niveau technologique pour être plus agile et efficace et nous poursuivons notre bonhomme de chemin. Notre réseau de distribution se porte bien. Les clients reviennent dans les agences.

Les problèmes de recrutement se font moins ressentir, la situation s'améliore. Sur la distribution nous sommes en ligne avec nos objectifs, voire même légèrement supérieurs. Nous sommes très contents et positifs quant à l'avenir.

La sortie du nouveau site va est la dernière pierre de notre développement omnicanal.


TourMaG.com - Arrivez-vous à estimer les retombées de ce nouveau site sur l'activité des agences de voyages ?

Nicolas Delord :
Pas exactement, mais nous pourrons le savoir dans quelques mois.

Nous avons mis en place un système permettant de traquer les leads en provenance du site internet. Il nous sera possible de mesurer la part de trafic des agences issu du web, puis aussi la conversion des ventes.


TourMaG.com - J'ai appris qu'entre 10 et 20 d'agence de voyages Salaün ont quitté en début de semaine dernière, le réseau Havas Voyages. Pourquoi ce choix ?

Nicolas Delord :
Pour être précis, la décision concerne 16 agences, sur les 49 étant en contrat avec Havas Voyages au sein de notre réseau. Sur ce total, 9 ont l'enseigne et 40 sont sous contrat de franchise de moyen.

A mesure des acquisitions, le groupe Salaün s'est retrouvé avec des agences affiliées à d'autres réseaux, puis diverses enseignes.

Il a fallu homogénéiser les devantures.

Dès 2019, avant même la crise sanitaire, il a été décidé de rationaliser pour remettre le réseau sous enseigne Salaün. Puis le covid est arrivé, l'idée a été ajournée.

Nous sommes revenus sur le sujet, en convenant avec Havas Voyages d'une sortie partielle, de ces 16 agences, dans des endroits qui nous paraissaient intéressants de reprendre la main.

Une franchise Salaün ? "Nous sommes ouverts..."

TourMaG.com - Si je comprends bien pour homogénéiser le réseau, à moyen terme, il n'y aura plus que des agences avec l'enseigne Salaün. Est-ce bien ça ?

Nicolas Delord :
Je ne peux pas vraiment vous répondre.

Le réseau Salaün est intégré à part entière. Nous devons avoir une stratégie claire. Je ne peux pas prédire du futur, mais dès 2019, l'idée était de rationaliser les enseignes et contrats du réseau.

Il nous reste encore 33 Havas Voyages, puis quelques Selectour, mais très peu portent l'enseigne.

TourMaG.com - La création d'une franchise Salaün est envisageable ?

Nicolas Delord :
Bien sûr, après je ne dis pas que créer une franchise est notre objectif à court terme.

A partir du moment, où nous avons un concept de distribution qui fait ses preuves, tout est envisageable. Nous n'avons pas un concept de franchise, mais un réseau de partenaires, une centaine environ, plutôt orientés sur notre activité de tour-opérating.

Notre priorité pour le moment est de bien finaliser la transformation de notre tête de réseau. Après, le moment venu, si cela peut intéresser des acteurs nous sommes ouverts...

TourMaG.com - Le réseau est amené à évoluer en taille ?

Nicolas Delord :
Nous sommes ouverts à tout, nous suivons les résultats de chaque point de vente.

Une éventuelle augmentation de la taille est liée à l'opportunité de s'installer dans une ville ou un lieu, où nous ne sommes pas présents. Ce qui est important c'est l'équilibre économique du réseau.

Nous avons aujourd'hui 146 agences, cela nous parait bien dimensionné.


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