Le lac de Bohinj, depuis la forêt en descendant de la station de ski de Vogel, très prisée des Slovènes l'hiver - DR : Juliette Pic
Rappelez-vous de ce cauchemar de la rentrée scolaire : « Racontez vos vacances »... Eh bien, finalement, ça n'était peut-être pas une si mauvaise idée !
Toutes et tous, chaque année à la fin août, nous nous y employons, découvrant nos photos qui n'intéressent probablement que nous. Mais nos ami.e.s et collègues semblent emporté.e.s par notre enthousiasme... Ou par la promesse qu'à leur tour, ils pourront partager leurs anecdotes.
Voici venir mon tour, et je m'en vais vous raconter mes quelques jours dans une Slovénie calme et reposante, d'un fol exotisme pour une Marseillaise.
Au départ, mon projet, c'était la Baltique.
Avec ma plus vieille amie (rendez-vous compte, 30 ans d'amitié, comme Chirac et Balladur mais heureusement, ne travaillant pas dans la même branche, on ne risque pas de se battre pour le même poste), nous avions déjà voyagé en Estonie et l'envie de retourner dans la région ne nous quittait pas.
J’avais donc proposé la Lettonie, sa faible densité, ses parcs et espaces naturels protégés. Mais la proximité de la Russie et la Biélorussie a freiné mon amie. Après avoir tenté un « Oh tu sais Poutine, il est déjà très occupé », j'ai dû le concéder : c’est un argument valable.
Nous optâmes pour la Slovénie. Une nature préservée, des conditions climatiques largement gérables, des randos dans les Alpes, la proximité de la mer, des transports en commun... C’était parti !
Toutes et tous, chaque année à la fin août, nous nous y employons, découvrant nos photos qui n'intéressent probablement que nous. Mais nos ami.e.s et collègues semblent emporté.e.s par notre enthousiasme... Ou par la promesse qu'à leur tour, ils pourront partager leurs anecdotes.
Voici venir mon tour, et je m'en vais vous raconter mes quelques jours dans une Slovénie calme et reposante, d'un fol exotisme pour une Marseillaise.
Au départ, mon projet, c'était la Baltique.
Avec ma plus vieille amie (rendez-vous compte, 30 ans d'amitié, comme Chirac et Balladur mais heureusement, ne travaillant pas dans la même branche, on ne risque pas de se battre pour le même poste), nous avions déjà voyagé en Estonie et l'envie de retourner dans la région ne nous quittait pas.
J’avais donc proposé la Lettonie, sa faible densité, ses parcs et espaces naturels protégés. Mais la proximité de la Russie et la Biélorussie a freiné mon amie. Après avoir tenté un « Oh tu sais Poutine, il est déjà très occupé », j'ai dû le concéder : c’est un argument valable.
Nous optâmes pour la Slovénie. Une nature préservée, des conditions climatiques largement gérables, des randos dans les Alpes, la proximité de la mer, des transports en commun... C’était parti !
Ljubljana, multiculturelle et cycliste
Avec ses 20 000 km2, la Slovénie, c’est plus petit que la Sardaigne. Et quand on sait que 58% du territoire est recouvert par la forêt, on comprend vite pourquoi les touristes écoresponsables sont attirés par le pays.
Nous avons commencé par Ljubljana, une ville paisible, mais vivante et dynamique.
Une capitale de poche où l'on sent peu la présence de la voiture, quasi absente de la ville et totalement interdite dans l'ultracentre.
Ici le transport, c'est le vélo pour tous, et la ville est suffisamment petite pour qu’on puisse y déambuler à pied d'un bout à l'autre.
Pour sortir de la ville, un solide réseau de bus ou de train, accompagnés d'une politique incitative ambitieuse : les informations sont fluides, les prix sont très réduits en semaine, dérisoire le week-end, y compris pour aller d'un bout à l'autre du pays.
Une ville pleine de charme avec son fleuve qui est comme un fil conducteur, ses dragons partout (mais pas des vrais. Enfin, nous n’en avons pas croisé), son parc Tivoli de 600 hectares, une première partie de jardins à la française et d'arbres en majesté, se concluant par une forêt en pleine ville, depuis laquelle presque aucun bruit citadin ne filtre.
Sa diversité culturelle, aussi : on sent l’influence italienne, autrichienne, croate, slave, le capitalisme bien installé mais des restes du communisme toujours présents... un savant mélange qui fonctionne.
Nous avions décidé d’aller dans les Alpes Kamniques, au nord. Mais la veille de notre départ, d’énormes inondations en forme de catastrophe nationale ont littéralement ravagé ce côté du territoire.
Impossible pour les touristes d’y aller, une journée nationale de solidarité a été mise en place et beaucoup de Slovènes se sont déplacés pour aider à remettre en ordre la région.
Nous avons commencé par Ljubljana, une ville paisible, mais vivante et dynamique.
Une capitale de poche où l'on sent peu la présence de la voiture, quasi absente de la ville et totalement interdite dans l'ultracentre.
Ici le transport, c'est le vélo pour tous, et la ville est suffisamment petite pour qu’on puisse y déambuler à pied d'un bout à l'autre.
Pour sortir de la ville, un solide réseau de bus ou de train, accompagnés d'une politique incitative ambitieuse : les informations sont fluides, les prix sont très réduits en semaine, dérisoire le week-end, y compris pour aller d'un bout à l'autre du pays.
Une ville pleine de charme avec son fleuve qui est comme un fil conducteur, ses dragons partout (mais pas des vrais. Enfin, nous n’en avons pas croisé), son parc Tivoli de 600 hectares, une première partie de jardins à la française et d'arbres en majesté, se concluant par une forêt en pleine ville, depuis laquelle presque aucun bruit citadin ne filtre.
Sa diversité culturelle, aussi : on sent l’influence italienne, autrichienne, croate, slave, le capitalisme bien installé mais des restes du communisme toujours présents... un savant mélange qui fonctionne.
Nous avions décidé d’aller dans les Alpes Kamniques, au nord. Mais la veille de notre départ, d’énormes inondations en forme de catastrophe nationale ont littéralement ravagé ce côté du territoire.
Impossible pour les touristes d’y aller, une journée nationale de solidarité a été mise en place et beaucoup de Slovènes se sont déplacés pour aider à remettre en ordre la région.
Le magnifique Lac de Bohinj
Puis, direction le parc naturel du Triglav. Il y a Bled, la destination touristique par excellence mais que nous avons soigneusement évitée. Nous sommes passées devant cependant. Si la vue est en effet, très « instagrammable » par des influenceurs de passage, pour le touriste en revanche, c’est loin d’être la panacée.
L’âme de la Slovénie, c’est le slow. Tout est calme, tout appelle à prendre son temps. Sauf à Bled, où le lac est bordé par des bateaux de croisières, des locations de matériel pour traverser le lac, et partout, une effervescence d’un autre âge qui rappelle que le surtourisme est vraiment une notion dépassée.
À quelques kilomètres de là, le lac de Bohinj est à l’opposé. Le touriste n’est plus une cash machine mais un invité. C’est d’ailleurs ce qu’on ressentira dans la plupart des endroits en Slovénie : personne ne force le voyageur, l’accueil est chaleureux et tout le monde parle anglais, de vrais pros d'un tourisme plus respectueux.
Les chemins de randonnée sont propres, et, aux abords des routes, une piste cyclable et un chemin pour les marcheurs. Tout est soigné, comme partout en Slovénie, et surtout, on sent un grand respect de l’environnement.
Des panneaux invitent les visiteurs à respecter le vivant, à ne pas sortir des chemins balisés pour ne pas déranger la biodiversité, à rester en harmonie avec l’environnement. Bien sûr, c’est un parc naturel mais c’est un fonctionnement que nous avons pu retrouver ailleurs aussi.
L’âme de la Slovénie, c’est le slow. Tout est calme, tout appelle à prendre son temps. Sauf à Bled, où le lac est bordé par des bateaux de croisières, des locations de matériel pour traverser le lac, et partout, une effervescence d’un autre âge qui rappelle que le surtourisme est vraiment une notion dépassée.
À quelques kilomètres de là, le lac de Bohinj est à l’opposé. Le touriste n’est plus une cash machine mais un invité. C’est d’ailleurs ce qu’on ressentira dans la plupart des endroits en Slovénie : personne ne force le voyageur, l’accueil est chaleureux et tout le monde parle anglais, de vrais pros d'un tourisme plus respectueux.
Les chemins de randonnée sont propres, et, aux abords des routes, une piste cyclable et un chemin pour les marcheurs. Tout est soigné, comme partout en Slovénie, et surtout, on sent un grand respect de l’environnement.
Des panneaux invitent les visiteurs à respecter le vivant, à ne pas sortir des chemins balisés pour ne pas déranger la biodiversité, à rester en harmonie avec l’environnement. Bien sûr, c’est un parc naturel mais c’est un fonctionnement que nous avons pu retrouver ailleurs aussi.
Škocjan et la côte Adriatique
Notre périple nous a ensuite emmené dans le sud-ouest du pays, où les forêts alpines font place à des vignes et des cyprès : l’Italie est à côté et ça se sent.
Pardon pour les mets typiques de cette partie ouest des Balkans (on est proche de ce que j'ai pu goûter en Bosnie), mais la saucisse et la soupe d'orge, et même la liqueur de myrtille (quoi qu'il y ait débat sur ce dernier point) ne font pas le poids face aux produits locaux, à la pasta et aux sardines grillées.
Avec à peine 2 millions d’habitants, la densité de la population en Slovénie n’étouffera pas les touristes, de plus en plus nombreux.
Les magnifiques et préservées grottes de Škocjan, patrimoine mondial de l’Unesco, attirent un flot de touristes régulier. Pourtant, nous confiait notre hébergeur, en 20 minutes de trajet de son auberge à son restaurant un peu plus bas dans la vallée, il ne croise jamais personne. Ah si, corrige-t-il : ce matin, un homme, et un chat.
Sur la côte, on changerait presque de pays. Pour la Corse que je suis, la vénitienne Piran prend des airs de rues ajacciennes (mais il parait que je ramène toujours tout à la Corse).
L'effet plage, sans doute : sur ce petit bras de mer de moins de 50 km, coincé entre l'Italie et la Croatie, il y a plus de monde. Et les touristes sont souvent italiens.
Pardon pour les mets typiques de cette partie ouest des Balkans (on est proche de ce que j'ai pu goûter en Bosnie), mais la saucisse et la soupe d'orge, et même la liqueur de myrtille (quoi qu'il y ait débat sur ce dernier point) ne font pas le poids face aux produits locaux, à la pasta et aux sardines grillées.
Avec à peine 2 millions d’habitants, la densité de la population en Slovénie n’étouffera pas les touristes, de plus en plus nombreux.
Les magnifiques et préservées grottes de Škocjan, patrimoine mondial de l’Unesco, attirent un flot de touristes régulier. Pourtant, nous confiait notre hébergeur, en 20 minutes de trajet de son auberge à son restaurant un peu plus bas dans la vallée, il ne croise jamais personne. Ah si, corrige-t-il : ce matin, un homme, et un chat.
Sur la côte, on changerait presque de pays. Pour la Corse que je suis, la vénitienne Piran prend des airs de rues ajacciennes (mais il parait que je ramène toujours tout à la Corse).
L'effet plage, sans doute : sur ce petit bras de mer de moins de 50 km, coincé entre l'Italie et la Croatie, il y a plus de monde. Et les touristes sont souvent italiens.
Les Français aiment la Slovénie
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Pour autant, ce qui nous a frappé ici comme ailleurs, c’est l’omniprésence des touristes français.
Je m’en étonnais auprès de l’Office du tourisme de Slovénie qui me répondait : « On a l’habitude, depuis toujours les Français sont présents. Les touristes des pays frontaliers sont les plus nombreux, mais vous arrivez juste après ! »
Partout, on les voit et on les entend en effet : les touristes français sont là. Certes, depuis longtemps, mais plus aujourd'hui qu'hier, et de plus en plus nombreux. Des randonneurs, des familles, la majorité venus par leurs propres moyens.
Sans passer par un réseau de professionnels ; c'est sans doute la raison pour laquelle les TO ne semblent pas s’intéresser à la destination. Pourtant, la clientèle est là.
Et si le prix du trajet compte (la destination elle-même n’est pas beaucoup moins chère que la France), le coût est secondaire. La beauté des paysages, la « slow life », les randonnées et le tourisme durable sont les principaux critères cités par les Français rencontrés sur place.
Répondre aux aspirations d’une clientèle en recherche de nature, lui proposer de la nouveauté, sans pour cela sortir d’Europe : les nouveaux territoires du tourisme sont peut-être juste là, à portée de main - à défaut d'être à portée de train.
Je m’en étonnais auprès de l’Office du tourisme de Slovénie qui me répondait : « On a l’habitude, depuis toujours les Français sont présents. Les touristes des pays frontaliers sont les plus nombreux, mais vous arrivez juste après ! »
Partout, on les voit et on les entend en effet : les touristes français sont là. Certes, depuis longtemps, mais plus aujourd'hui qu'hier, et de plus en plus nombreux. Des randonneurs, des familles, la majorité venus par leurs propres moyens.
Sans passer par un réseau de professionnels ; c'est sans doute la raison pour laquelle les TO ne semblent pas s’intéresser à la destination. Pourtant, la clientèle est là.
Et si le prix du trajet compte (la destination elle-même n’est pas beaucoup moins chère que la France), le coût est secondaire. La beauté des paysages, la « slow life », les randonnées et le tourisme durable sont les principaux critères cités par les Français rencontrés sur place.
Répondre aux aspirations d’une clientèle en recherche de nature, lui proposer de la nouveauté, sans pour cela sortir d’Europe : les nouveaux territoires du tourisme sont peut-être juste là, à portée de main - à défaut d'être à portée de train.
Publié par Juliette Pic Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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