La vérité est très simple : dans son ensemble, le transport aérien vend son produit au-dessous de son prix de revient - Photo AF Philippe Delafosse
Le volume du transport aérien doublera dans 12 ans et il va falloir alors absorber 3 milliards de passagers supplémentaires, excusez du peu.
Cela signifie également que le chiffre d’affaires des compagnies va doubler en 10 ans pour atteindre la somme faramineuse de 1,3 trilliards de dollars. Voilà qui peut donner le vertige.
Oui, mais pendant ce temps les résultats dégagés par ce secteur d’activité sont tout simplement minables : 0,6% au mieux cette année et ce n’est pas encore sûr. Cela représente 4,08 milliards de dollars. Une misère.
Et encore ce résultat n’est-il pas réparti également, loin s’en faut. On trouvera encore un profit significatif dans quelques compagnies du Golfe, d’Asie et d’Amérique du Sud, profit noyé dans l’océan de pertes des autres transporteurs traditionnels.
Les LCC (Low Costs Carriers) sont à peine mieux lotis. Sur 200 transporteurs, seuls quelques petites dizaines arrivent à tirer leur épingle du jeu, certaines très bien d’ailleurs.
Cela signifie également que le chiffre d’affaires des compagnies va doubler en 10 ans pour atteindre la somme faramineuse de 1,3 trilliards de dollars. Voilà qui peut donner le vertige.
Oui, mais pendant ce temps les résultats dégagés par ce secteur d’activité sont tout simplement minables : 0,6% au mieux cette année et ce n’est pas encore sûr. Cela représente 4,08 milliards de dollars. Une misère.
Et encore ce résultat n’est-il pas réparti également, loin s’en faut. On trouvera encore un profit significatif dans quelques compagnies du Golfe, d’Asie et d’Amérique du Sud, profit noyé dans l’océan de pertes des autres transporteurs traditionnels.
Les LCC (Low Costs Carriers) sont à peine mieux lotis. Sur 200 transporteurs, seuls quelques petites dizaines arrivent à tirer leur épingle du jeu, certaines très bien d’ailleurs.
Le transport aérien vend son produit au-dessous de son prix de revient
Alors les dirigeants peuvent toujours continuer à accuser la terre entière de leurs mauvais résultats.
Certes le transport aérien supporte de nombreuses taxes, mais n’est-ce pas le cas de l’hôtellerie ou des télécommunications, par exemple ? Et quel autre secteur d’activité bénéficiant de la même croissance constante sur une aussi longue période perd de l’argent ?
La vérité est très simple : dans son ensemble, le transport aérien vend son produit au-dessous de son prix de revient.
Oh, certes, il ne manque pas grand chose : à peine 5% de chiffre d’affaires sans pour autant bouger les charges.
Cela représenterait une marge suffisante pour ne pas mettre constamment les transporteurs sur la corde raide. On parlerait alors non pas de 4 petits milliards de profit global, mais de 34 milliards.
Et il n’est pas normal que cette profession n’arrive pas à dégager ce volume de résultat.
Certes le transport aérien supporte de nombreuses taxes, mais n’est-ce pas le cas de l’hôtellerie ou des télécommunications, par exemple ? Et quel autre secteur d’activité bénéficiant de la même croissance constante sur une aussi longue période perd de l’argent ?
La vérité est très simple : dans son ensemble, le transport aérien vend son produit au-dessous de son prix de revient.
Oh, certes, il ne manque pas grand chose : à peine 5% de chiffre d’affaires sans pour autant bouger les charges.
Cela représenterait une marge suffisante pour ne pas mettre constamment les transporteurs sur la corde raide. On parlerait alors non pas de 4 petits milliards de profit global, mais de 34 milliards.
Et il n’est pas normal que cette profession n’arrive pas à dégager ce volume de résultat.
Arriver à faire payer le vrai prix au client
Il faut arriver à faire payer le vrai prix au client. Or par un paradoxe qui m’étonne, cette profession s’acharne sur les produits dérivés alors qu’elle a oublié le principal.
Elle a cherché des économies là où il ne le fallait pas, c’est-à-dire les fournisseurs de services et les intermédiaires alors que ce sont les seuls capables de faire remonter la recette.
Car il ne faut plus compter sur l’amélioration des remplissages : avec un taux supérieur à 80% en moyenne annuelle, il est clair qu’on a atteint la limite.
Alors il faut arrêter la dérive des promotions et autres offres tarifaires incohérentes qui n’ont pour but final que de mettre dans l’esprit des clients, de faux repères.
Il n’est pas normal de trouver des tarifs transatlantiques au-dessous de 1000€ en classe économique, comme il n’est d’ailleurs pas normal de trouver des tarifs proches de 4000 € pour le même service.
Au total plus personne ne veut payer un tarif jugé trop élevé et les tarifs les plus bas ne sont tout simplement pas sérieux.
Une récente étude montre que la vente moyenne réalisée par les agents de voyages rapporte 100 $ (500$ contre 400$) de plus que cette faite directement par les compagnies alors qu’elle ne coûte que 4$ de plus (25$ contre 21$).
Elle a cherché des économies là où il ne le fallait pas, c’est-à-dire les fournisseurs de services et les intermédiaires alors que ce sont les seuls capables de faire remonter la recette.
Car il ne faut plus compter sur l’amélioration des remplissages : avec un taux supérieur à 80% en moyenne annuelle, il est clair qu’on a atteint la limite.
Alors il faut arrêter la dérive des promotions et autres offres tarifaires incohérentes qui n’ont pour but final que de mettre dans l’esprit des clients, de faux repères.
Il n’est pas normal de trouver des tarifs transatlantiques au-dessous de 1000€ en classe économique, comme il n’est d’ailleurs pas normal de trouver des tarifs proches de 4000 € pour le même service.
Au total plus personne ne veut payer un tarif jugé trop élevé et les tarifs les plus bas ne sont tout simplement pas sérieux.
Une récente étude montre que la vente moyenne réalisée par les agents de voyages rapporte 100 $ (500$ contre 400$) de plus que cette faite directement par les compagnies alors qu’elle ne coûte que 4$ de plus (25$ contre 21$).
Le transport aérien a dégradé sa recette de 25%
Pourquoi cette vérité première n’est-elle pas comprise par des dirigeants qui sont pourtant intelligents, personne ne met cela en doute.
Et on voit la tendance au contrôle direct des ventes, se poursuivre.
Les études menées par IATA ont pour tendance forte l’élimination des intermédiaires du transport aérien.
Il faut dire, à sa décharge que IATA est sous la coupe de ses membres des plus influents qui sont en fait les grands transporteurs occidentaux en en particulier les américains.
Or ce sont eux-mêmes qui sont dans les plus grandes difficultés. Rappelons s’il était nécessaire que toutes les grandes compagnies américaines sont passées par la case du Chapter 11 autrement dit le dépôt de bilan, pour avoir justement suivi une politique folle de conquête de parts de marché à coups de rabais.
Ce n’est certainement pas en se passant des seuls intermédiaires qui ont une relation forte et parfois très personnelle avec les clients que le transport aérien retrouvera sa santé économique.
Pour avoir voulu économiser la commission des agents de voyages qui se montait à 7% ou 9% le transport aérien a dégradé sa recette de 25%.
Et c’est ce qui l’a mis dans les difficultés qu’il traverse.
Et on voit la tendance au contrôle direct des ventes, se poursuivre.
Les études menées par IATA ont pour tendance forte l’élimination des intermédiaires du transport aérien.
Il faut dire, à sa décharge que IATA est sous la coupe de ses membres des plus influents qui sont en fait les grands transporteurs occidentaux en en particulier les américains.
Or ce sont eux-mêmes qui sont dans les plus grandes difficultés. Rappelons s’il était nécessaire que toutes les grandes compagnies américaines sont passées par la case du Chapter 11 autrement dit le dépôt de bilan, pour avoir justement suivi une politique folle de conquête de parts de marché à coups de rabais.
Ce n’est certainement pas en se passant des seuls intermédiaires qui ont une relation forte et parfois très personnelle avec les clients que le transport aérien retrouvera sa santé économique.
Pour avoir voulu économiser la commission des agents de voyages qui se montait à 7% ou 9% le transport aérien a dégradé sa recette de 25%.
Et c’est ce qui l’a mis dans les difficultés qu’il traverse.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com