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TO, distribution : quel sera l'impact du rachat de Transat par TUI ?

plus de 20% de parts de marché du voyage à forfait


C'est officiel, TUI AG a bel et bien l'intention de mettre la main sur Transat France, pour former un ensemble qui détiendra plus de 20% du marché du voyage à forfait. Cette opération changera t-elle fondamentalement la donne sur le marché hexagonal ? Nous avons posé la question à plusieurs patrons de TO et de réseaux d'agences.


Rédigé par Céline Eymery le Jeudi 12 Mai 2016

Le nouveau groupe, dont le rapprochement doit être soumis à l’approbation des autorités européennes en charge de la concurrence détiendrait 21% du marché français du voyage à forfait : 12% pour TUI France, et 9% pour Transat France - Photo TUI Group
Le nouveau groupe, dont le rapprochement doit être soumis à l’approbation des autorités européennes en charge de la concurrence détiendrait 21% du marché français du voyage à forfait : 12% pour TUI France, et 9% pour Transat France - Photo TUI Group
Transat A.T. Inc a confirmé officiellement mercredi 11 mai 2016, avoir reçu une offre ferme de TUI AG pour le rachat de Transat France et Tourgreece pour un montant de 54,5 millions d'euros.

L'opération n'est pas encore bouclée : "rien n'est encore fait" nous indiquait un patron de TO. Mais si elle venait à se conclure, elle pourrait bel et bien faire largement évoluer le paysage touristique français.

En effet l'hexagone fait figure d'exception en Europe avec un marché atomisé, malgré le récent rachat d'Havas Voyages par le Groupe Marietton ou encore celui de FRAM par LBO France également propriétaire de Karavel Promovacances.

Le rapprochement de Transat France et de TUI pourrait toutefois changer la donne. Le nouveau groupe, dont l'union doit être soumise à l’approbation des autorités européennes en charge de la concurrence détiendrait 21% du marché français du voyage à forfait : 12% pour TUI France, et 9% pour Transat France, selon un communiqué de TUI.

A noter qu'un avis de principe favorable aurait été donné par Bruxelles.

Un observateur avisé estime même qu'il pourrait détenir jusqu'à 25% de parts de marché en France. Une position inédite pour un groupe de tourisme dans l’hexagone : "C'est du jamais vu" nous confiait-il. "Nous allons rester attentifs, et regarder l'évolution des marques Look Voyages et Vacances Transat au sein de TUI."

Quid de l'avenir des marques Look Voyages et Vacances Transat

En effet Friedrich Joussen CEO de TUI AG est revenu sur la stratégie déployée sur le marché français, à l'occasion de la présentation des résultats semestriels mercredi 11 mai 2016.

Il n'a toutefois pas répondu à l'ensemble des interrogations soulevées par ce rapprochement. Notamment la question des marques de Transat France, alors que le groupe allemand veut voir l'ensemble de ses activités de tour operating sous une marque ombrelle TUI...

En attendant d'en savoir davantage sur la stratégie, les autres tour-opérateurs restent attentifs, à l'évolution de cette nouvelle entité.

En effet avec cette acquisition, TUI France va doubler son offre de Clubs vacances. Marmara compte une quarantaine de clubs, auxquels il faudra ajouter une quarantaine de Lookéas, situés en France et dans le bassin Méditerranéen.

Mais c'est aussi l'opportunité pour TUI de s'ouvrir au long-courrier avec la présence de Look Voyages au Panama, Haïti, Ile Maurice, Martinique, Mexique ou encore République Dominicaine, Cuba, Thaïlande et Oman (nouveauté hiver 2016 - 2017). Avec Vacances Transat, TUI étoffe aussi son offre de circuits qui viendra compléter la production Nouvelles Frontières, Passion des Iles et Aventuria.

Pour Raouf Benslimane, PDG de Thalasso n°1 cette tendance à la concentration est logique.

"Le printemps arabe a affaibli bon nombre d'opérateurs, il est logique que l'on aille vers un rapprochement, le phénomène est irrémédiable. A court et moyen terme le marché français va se clarifier, TUI n'est pas le seul groupe à faire en ce moment son marché dans l'hexagone." indique t-il.

Pour lui, le risque est de devoir faire face à un "fort" tour-opérateur qui soit aussi un "fort" distributeur. "Mais cela ne m'effraie pas, nous devrons nous imposer en tant qu'alternative et avoir les reins solides".

"Plus on est gros en France plus c'est compliqué"

Et un des moyens de se poser en alternative justement est de "rester proche de ses clients et de la distribution", précisait cet autre directeur de TO, qui opère aussi dans l'univers des clubs.

"Les Allemands sont connus pour mettre sous pression la distribution, avec une telle force de frappe, elle aura difficilement le choix. Outre-Rhin le pouvoir est chez les TO et pas chez les distributeurs", ajoute-t-il.

Un avis que ne partage pas François Piot, Président du groupe Prêt-à-Partir : "Ce rachat est logique, mais je ne pense pas que ce nouvel ensemble soit plus monopolistique que le TUI d'il y a 10 ans. 20% de parts de marché c'est beaucoup mais ce n'est pas un monopole. Cela ne donne pas un poids suffisant pour s'imposer".

Même analyse du côté de Laurent Abitbol, Président du groupe Marietton, qui reste beau joueur : "TUI a fait un très gros coup et je les félicite, j'aurais aimé faire cette opération, mais je ne pouvais pas être à la fois sur Havas Voyages et Transat France".

Pour lui la France reste un marché atypique, bien différent des marchés anglo-saxon et allemand : "Plus on est gros en France plus c'est compliqué. TUI aura besoin des 4000 agences de voyages pour remplir ses carnets de commandes, ici aucun TO ne peut vivre seul." lance t-il en guise de conclusion.

Repères :

Transat France a généré près de 496 M€ de volume d’affaires (2013/2014) pour près de 445 000 clients. L'entreprise compte près de 800 salariés.

Le réseau d'agences Look Voyages se compose de 44 agences appartenant à Transat France et de 20 agences Look Enseignes.

TUI France emploie 760 personnes. Le chiffre d’affaires de l’exercice 14/15 s’élève à 620 M€.

TUI France compte 63 agences intégrées dont 11 Aventuria, ainsi que près de 160 agences de voyages mandataires.

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Commentaires

1.Posté par DANIEL le 12/05/2016 11:31 | Alerter
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bonjour à toutes et tous....

Et l'impact sur le personnel...qui en parle, qui y pense...
bonne journée...

2.Posté par msabord le 12/05/2016 13:52 | Alerter
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Friedrich Joussen fait une très bonne affaire , bien vu le rachat de VAT France qui permet à VAT Canada de solder le marché français. Bon placement financier qui lui donne une position forte avec un retour sur investissement immédiat en appliquant la précieuse économie d'échelle sur les reste des marques rachetées plus tôt!!
Pas forcément au gout de personnel des différentes marques..

3.Posté par Hakim TOUNSI le 12/05/2016 14:31 | Alerter
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La concentration continue sur le marché du tourisme en France. Comme vous pouvez lire dans l’article ci-dessus, TUI rachète le Groupe canadien Transat France y compris sa filiale Look Voyage. D’autres Tour Opérateurs préfèrent jeter l’éponge devant une conjoncture difficile. C’est le cas de «Mille Lieux» spécialisé sur le Maroc, la Tunisie et l’Asie qui a été liquidé cette semaine.
Pour vous donner une idée, pour les départs de ce week end du 15 mai pour un séjour comprenant (vols aller/retour + transferts à l’hôtel + 7 nuits de séjour en formule tout compris), le marché au départ de Paris démarre avec :
Hôtel 4* à Djerba en Tunisie à 289€ TTC
Hôtel 3* Marmara en Grèce à 349€ TTC
Hôtel 3* à Rhodes (Grèce) 349 € TTC
Hôtel en Croatie à 349 € TTC
Hôtel à Lanzarote (Iles Canaries-Espagne) 359€ TTC
Hôtel En Crète (Grèce) 379€ TTC
Hôtel à Tenerife (Iles Canaries – Espagne) 389€ TTC
La première offre (prix public) en vols secs pour Paris-Djerba départ 14 retour 21 mai est à 196€ TTC.
Pour l’hôtel proposé à 289€ TTC à Djerba, après déduction de la commission de 10% du distributeur il reste 260€ à partager entre l’aérien, les transferts et les 7 nuits d’hôtel en All Inclusive.
Après déduction des 196€ pour l’avion il ne reste plus que 64,00€ pour le terrestre (hôtel et transferts).
Après des transferts à 8€ le reliquat n’est plus que de 56€ pour 7 nuits en all Inclusive soit 8€ (l’équivalent de 18 dinars tunisiens) la nuit.
Est ce que c’est l’hôtel qui vend au tour opérateur à 8,00 € la nuit en formule tout compris ? Bien évidemment que non. C’est le tour opérateur qui paie le plus gros de la casse avec un prix d’achat d’environ 15 à 20€ la nuit. Perte pour le Tour opérateur de 60 à 100€ par passager embarqué et ce pour toutes les destinations avec des difficultés aggravées pour les destinations des pays musulmans. Sans parler des pertes sur les risques aériens non remplis !
C’est une période où il faut avoir une trésorerie suffisante pour bien négocier le passage de la basse vers la moyenne puis la haute saison qui reste la seule génératrice de marges positives.
Cette situation favorise bien évidemment les grands groupes touristiques, soutenus par la haute finance, qui avancent vers des situations de quasi-monopole.
Ce phénomène aggrave la dépendance de pays comme la Tunisie, le Maroc ou l’Egypte qui restent totalement absents du circuit de la commercialisation et du tour-operating en Europe.
Encore une fois, ceux qui pensent que l’Open Sky et le package dynamique sur internet est la solution, se trompent. Quand deux mastodontes comme TUI et Thomas Cook, pour ne citer que ceux là, ont raflé 90% de la clientèle qu’ils peuvent orienter là où ils veulent selon leurs intérêts, allez ramasser les miettes avec ce que vous voulez package dynamique ou statique. Ce sera toujours insuffisant pour remplir les hôtels car maintenant tous les pays du pourtour méditerranéen et d’ailleurs ont de plus en plus de capacités hôtelières à remplir.
TUI se sépare des activités de « Niche » et se concentre sur son cœur de cible. Elle n’est pas folle la guêpe ! Rien n’est aussi rentable que le tourisme de masse traité industriellement. On laisse les « Niches » pour les autres. Cela fait partie des miettes qui tombent de la table et qu’on laisse aux piafs.
Toutes les règles actuelles de l’économie mondiale et de son commerce sont en question et à revoir.
Pour la Tunisie ces questions de fond sont à évoquer dans la cadre de la négociation, encours, avec l’Europe de l’ALECA (Accord de libre-échange complet et approfondi).
Nous disons et redisons que les dés sont pipés. Nous ne pouvons pas lutter contre les règles imposées de fait par les mastodontes sous couvert du libre échange. Pour protéger les empois et les PME, Il faut créer de nouvelles règles qui protègent les intérêts des plus faibles contre les effets abusifs et pervers des lois sauvage du marché.
Nous ne pouvons pas aspirer à la paix dans le monde en continuant à affamer 90% de la planète.
Si cela continue, nous aurons les chômeurs et leurs indemnités de chômage pour permettre aux exclus de vivre dans les pays riches afin de préserver la paix sociale et nous devrons aussi payer des indemnités de chômage aux pays pauvres pour préserver la paix mondiale dans le cadre la mondialisation de l’économie !
On aura des pays riches qui produisent et des pays pauvres qui ne pourront plus produire mais qui consommeront selon les revenus sous forme d’indemnité de chômage données par les pays riches !
A méditer !

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