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Thomas Cook, TUI, Univairmer, Marco Vasco.... la grande drague des travailleurs indépendants

L'ubérisation du tourisme est-elle en marche cette fois ?


Marco Vasco, TUI, Thomas Cook, Univairmer... Les agents de voyages français se lancent un à un dans le recrutement de travailleurs indépendants. Nouvelle manière de commerce plus flexible et proche du consommateur pour certains, véritable retour en arrière social pour d'autres, le phénomène donne dans tous les cas des migraines à ceux qui tentent de l'encadrer juridiquement... Avec une question centrale, celle de l'immatriculation. Enquête.


Rédigé par le Mardi 21 Mars 2017

Pour Atout France, il est très difficile d'estimer l'évolution du nombre d'apporteurs d'affaires rattachés à un grand agent de voyages en France pour la simple raison qu'il n'y a pas de critères définis, ni de contrats précis pouvant permettre de les distinguer © PhotoSG - Fotolia.com
Pour Atout France, il est très difficile d'estimer l'évolution du nombre d'apporteurs d'affaires rattachés à un grand agent de voyages en France pour la simple raison qu'il n'y a pas de critères définis, ni de contrats précis pouvant permettre de les distinguer © PhotoSG - Fotolia.com
On les appelle "apporteurs d'affaires", "travailleurs indépendants" ou bien encore, plus pudiquement, "ambassadeurs".

Cette forme de rapport au travail, que l'on pourrait croire nouvelle pour les entreprises depuis l'avènement de l'économie collaborative, continue de se répandre chez les grands voyagistes français, qui y voient des avantages certains.

Lors de notre dernière enquête sur le sujet, pour l'IFTM 2016, nous nous demandions si "les agents de voyages français étaient ubérisables".

Cette fois, la question ne se pose pas vraiment tant les voyagistes n'hésitent plus à se lancer sur le recrutement d'agents indépendants.

"Ce phénomène répond à un triple besoin, décrypte Pierre-Olivier Grolleau, directeur du réseau d'agences de TUI.

D'abord de la part du client, qui demande un service plus humain et personnalisé, disponible pour lui le week-end et le soir, et de la part de quelqu'un qu'il connait.

Ensuite il y a un besoin des agents de voyages qui souhaitent plus d'autonomie dans leur travail".
Enfin, il parle d'un besoin interne aux grands groupes de voyagistes, qui veulent affiner à moindre coût leur maillage territorial.

Apporteurs d'affaires ou clients ?

Il est très difficile d'estimer l'évolution du nombre d'apporteurs d'affaires rattachés à un grand agent de voyages en France.

Ceci pour la simple raison qu'il n'y a pas de critère définis, ni de contrats précis pouvant permettre de les distinguer.

Même pour ceux qui seraient immatriculés, Atout France "n'a pas de critère précis permettant de distinguer les immatriculations individuelles qui cachent un "apporteurs d'affaires" ou pas, nous explique-t-on.

Il est très difficile de mesurer de notre côté leur évolution".

Dernier voyagiste en date à se lancer sur le sujet, Marco Vasco vient d'indiquer le début d'une campagne de recrutement ce qu'il nomme des "ambassadeurs apporteurs d'affaires".

"Marco Vasco propose à des hommes et des femmes ayant à cœur de partager leur passion du voyage de devenir des porte-paroles de choix auprès de leur entourage", explique un communiqué.

Impossible d'en savoir davantage sur les conditions d'embauche et de rémunération de ces "travailleurs".

Le communiqué du voyagiste précise quand même : "avec à la clé un gain potentiel de 300€ pour l'Ambassadeur, pour chaque nouveau client recruté et une réduction de 500€ sur le voyage qu'aura réservé l'intéressé avec Marco Vasco !"

L'avantage pour l'agence de voyages qui parle "d'innovation" : "développer sa notoriété grâce au pouvoir prescripteur du bouche-à-oreille, et maîtriser les coûts d'acquisition de sa clientèle".

TUI veut atteindre une centaine d'Ambassadeurs d'ici 2020

Du côté de TUI, qui a lancé le recrutement de ses "ambassadeurs" dès janvier 2016, on indique avoir aujourd'hui une dizaine de travailleurs indépendants sillonnant la France pour la marque. Avec pour objectif précis d'atteindre la centaine d'ici 2020.

Chacun d'entre eux est immatriculé et n'a pas d'exclusivité tant qu'il vend un minimum de 60% de produits TUI (et peut donc vendre à côté des vols secs ou d'autres TO).

"En fait, nous avons copié le modèle hollandais de TUI, qui met en activité ce genre de travailleurs indépendants depuis plusieurs années déjà", confie Pierre-Olivier Grolleau.

Et le recrutement est on ne peut plus encadré : les travailleurs indépendants sont obligatoirement des anciens agents de voyages, justifiant au minimum de 6 années d'expérience avec un large réseau autour d'eux.

Et pour cause, "chacun a une obligation de 50 000 euros de chiffre d'affaires annuel", précise Pierre-Olivier Grolleau. Et de citer l'un d'entre-eux, dans le Jura, qui vient de conclure une vente à plus de 15 000 euros...

Et dans une volonté de se démarquer de la concurrence, pas d'ambiguïté sur le type de contrats. "Tous nos ambassadeurs doivent obligatoirement être immatriculé".

TUI ou Thomas Cook : deux écoles

Le groupe va même jusqu'à apporter la caution financière nécessaire à chacun. De fait, les travailleurs du terrain de TUI sont entièrement autonomes dans leur travail, se chargeant de toute la vente, du début jusqu'à l'encaissement, avec un contrat de franchisé. Et prennent de 6 à 8% de commissions sur leurs ventes.

"On ne peut pas parler d'ubérisation dans notre cas, dans la mesure où ce sont des contrats viables et pérennes", justifie le directeur des ventes.

Chez Thomas Cook, on se lance dans l'aventure depuis février 2017 avec une vision qui diffère.

Un nouveau contrat a été lancé "selon lequel l'apporteur met à profit ses connaissances du marché, son portefeuille de contact et son expérience dans le domaine de la vente de produits de voyages, afin de présenter à Thomas Cook des personnes intéressées par l'achat d'un voyage", explique un communiqué.

"Nous avons eu beaucoup de demandes et avons déjà signé des contrats, mais on ne communique pas sur le nombre", nous indique la communication de Thomas Cook France.

En revanche, "l'objectif chiffré en nombre d'apporteurs d'affaires est d'une cinquantaine d'ici un an, et on ne s'est pas fixé de limite".

Le tout sans CA minimum à réaliser, ni immatriculation chez Atout France "car c'est l'agence qui conclut la vente avec le client au final", nous a-t-on expliqué. La fourchette des taux de commission y est établie entre 3 et 5%, sans CA minimum à réaliser.

Des auto-entrepreneurs haut de gamme chez Univairmer

Enfin, Univairmer a également choisi un système plus flexible pour ses services de vente à domicile, lancés en janvier 2016, et réunissant aujourd'hui 10 "coachs" (objectif de 30 en 2018) : pas d'immatriculation mais de l'auto-entrepreneuriat. Avec pour objectif pour le groupe : 2,6 millions d'apport pour 2017.

"On les considère comme des commerciaux qui ne vendent que sur du rendez-vous des prestations haut de gamme", explique Jean Dionnet, P-DG d'Univairmer.

Chacun d'entre eux suit une formation de 5 jours puis est rattaché à une agence à laquelle il transfère ses dossiers pour l'encaissement. Le contrat repose sur un système d'incentive de 3 à 7%.

"A terme, j'aimerais un coach par département français", confie Jean Dionnet.

"Notre système tient la route juridiquement, poursuit-il. On ne peut pas faire n'importe quoi quand même".

Quelle réglementation pour l'avenir ?

Et en effet, c'est sur le point de la réglementation des contrats et des rémunérations que les voyagistes s'opposent.

La notion d'immatriculation étant le point essentiel les divisant. Car légalement, même le code civil et le code du travail se contredisent sur ce sujet...

"On comprend le phénomène", explique Valérie Boned, du syndicat Les Entreprises du voyage, qui indique travailler actuellement à la question.

"Tout le monde veut développer sa force de vente de manière moins coûteuse que le salariat". "Notre position est claire : on ne s'y oppose pas", résume-t-elle. "Mais dans nos travaux, on tente de trouver le juste milieu".

A savoir : assouplir la législation autour du statut des travailleurs indépendants, tout en la sécurisant. "Il y a encore trop de vides juridiques et de situations border line", estime Valérie Boned.

"La modernisation ok, mais dans un cadre sécurisé. On serait favorable à un statut intermédiaire défini par le code du tourisme".

"La situation reste en tout cas très obscure pour le moment, sans distinction entre la légalité ou pas. Tout reste à faire", veut-elle résumer.

Difficile de lui prouver le contraire.

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Commentaires

1.Posté par songeur le 22/03/2017 09:19 | Alerter
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Quand on constate le turn over chez MV au vu des d'annonces d'emplois perpétuelles, Il y a de quoi se poser des questions sur sa culture d'entreprise ...

Pour le reste, cela semble clair. L'idée est de réduire la masse salariale.
Quant à l'auto-entreprenariat tel que présenté ici, on est en plein dévoiement de l'idée de base de ce système !

Si je puis me permettre, cet article aurait été encore plus complet avec des témoignages d'acteurs actuels et anciens de ce système....

2.Posté par papagolf le 22/03/2017 09:42 | Alerter
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Et quid des pilotes auto-entrepreneurs de Ryanair ?
A quand les chirurgiens ?
Brave new world!

3.Posté par perplexe le 22/03/2017 09:56 | Alerter
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Bonjour,
Merci pour votre article qui montre bien que chacun applique la loi comme il l'entend !!!
Pourtant ce sont de grands groupes dont vous parlez, et ils devraient être pointés du doigt car selon la loi qu'Atout France rappelle sans cesse lorsqu'on leur demande s'il est possible d'exercer en tant que consultant ou apporteur d'affaires (avec rémunération par commission et facturation du client par une agence immatriculée), voici ce qu'il en est :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Au regard des informations communiquées et sous réserve de l’interprétation contraire du juge, nous vous informons que si vous êtes intermédiaire, apporteur d’affaires, commercial indépendant vous devez vous immatriculer au registre des opérateurs de voyages et de séjours.

L’article L.211-1 stipule que toute personne physique ou morale qui se livre ou apporte son concours, quelles que soient les modalités de sa rémunération, aux opérations consistant en l’organisation ou la vente de voyages ou de séjours, de services, de forfaits…. doit être immatriculée au registre des opérateurs de voyages et de séjours.

Dans ce cadre, veuillez prendre connaissance de ce qu’a décidé la commission d’immatriculation pour les intermédiaires de voyages ou de séjours :

Les termes de la loi ne laissent pas de place à une exception pour les intermédiaires de tourisme rémunérés. Comme précédemment rappelé, la loi dispose, en effet, que sont concernées les «personnes physiques ou morales qui se livrent ou apportent leur concours, quelles que soient les modalités de leur rémunération, aux opérations consistant en l’organisation ou la vente (…) de voyages ou de séjours (…) de services pouvant être fournis à l’occasion de voyages ou de séjours (…) de services liés à l’accueil touristique (…) aux opérations de production ou de vente de forfaits touristiques (…) aux opérations liées à l’organisation de foires, salons et congrès (…) » :

La loi est donc applicable même en l’absence de contrat passé entre l’intermédiaire et le client, ou en l’absence de contrat formalisé, conclu entre l’intermédiaire et l’opérateur de voyage qui va organiser ou vendre le voyage ou le séjour. Pour que la loi s’applique, il suffit d’une intervention à titre onéreux d’un intermédiaire en vue de favoriser la signature d’un contrat « touristique » par le client. Peu importe le statut de l’intermédiaire, le fondement, la nature ou la forme de cette intervention ou encore la forme que la rémunération pourra prendre (commission, rétrocession, pourcentage (fraction du prix finalement payé), rémunération à la prestation, marges arrières …). La loi ne prend, en effet, en considération aucun de ces différents éléments pour définir son champ d’application.

Nous vous rappelons que l’activité d’opérateur de voyages et de séjours est une activité réglementée et soumise à conditions ; La garantie financière est une condition de l'immatriculation. Pour plus d’informations. Veuillez trouver ci-après le lien vers notre site pour plus d’informations https://registre-operateurs-de-voyages.atout-france.fr/web/rovs/actualites"
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Donc, si on résume : un apporteur d'affaire, un commercial, un consultant DOIT être immatriculé au regard de la loi !

Merci pour vos commentaires et éclaircissements à ce sujet, car finalement, la loi est claire, mais bon nombre ne veulent peut-être pas se l'avouer.

4.Posté par DUBI2 le 23/03/2017 10:18 | Alerter
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-pour Marco Vasco , suffit de leur demander (faire son travail de journaliste, quoi...) : un contrat type existe.. ; et rien n'empechera le boulanger du coin de conseiller d'aller au Costa Rica où il est allé en vacances l'an passé et de suggérer (moyennant rétribution )de passer par MV : donc est-ce répréhensible ou non à la lecture du code du tourisme (voir ci-dessus le texte de perplexe) ?
-si oui , c'est quand même sidérant : ce sujet revient régulièrement sur le tapis, avec la question "faut-il être immatriculé ou pas", il y a même des commissions "braconniers du voyage" ... un code du tourisme qui "semble" clair , et quasi rien n'avance en terme de clarification et action ( ah si une condamnation à Toulouse avec une peine moins élevée que la cotisation APST...)

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