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Tourcom : ''on ne peut plus se contenter de donner des budgets aux offices du tourisme''

R. Vainopoulos s’inquiète de la baisse de fréquentation des étrangers en France


Dans un communiqué de presse, Richard Vainopoulos, PDG de TourCom s’inquiète de la baisse de fréquentation des touristes étrangers en France. Il souhaite notamment que Maison de la France consulte davantage le secteur privé. Il trouve inadmissible que le « Comité stratégique du tourisme », créé le 31 mars dernier, n’inclue aucun représentant des agences de voyages ou des tour-opérateurs français. Voici le communiqué de presse.


Rédigé par La rédaction le Jeudi 17 Avril 2008

Richard Vainopoulos, Président directeur général de TourCom s’inquiète de la baisse de fréquentation des touristes étrangers en France.

Il souligne le manque d’efficacité des politiques de développement du tourisme et dénonce le refus des pouvoirs publics d’associer les professionnels.


Un constat alarmant

Le marché du tourisme français subit une baisse depuis quelques années. Les visiteurs étrangers réservent des séjours plus courts (5 à 7 jours au lieu de 15 jours) et se limitent de plus en plus à Paris et/ou à la Côte d’Azur.

Les opérateurs étrangers vendent peu et très mal les autres régions faute de formation. De plus, en 6 ans, Paris est passée de la 1ère place à la 4ème place des villes les plus visitées en Europe.

Cet affaiblissement du marché français s’accompagne de performances économiques largement insuffisantes. Si la France est la 1ère destination mondiale en nombre de visiteurs, elle n’est que la 4ème en matière de recettes.

Ainsi en 2007, 85 millions d’étrangers ont visité la France pour des recettes d’environ 56 milliards d’euros. La même année, 55 millions de touristes ont visité les Etats-Unis pour des recettes de 80,3 milliards d’euros. Les étrangers dépensent de moins en moins en France !


Les régions doivent jouer le jeu

Chaque conseil régional et départemental du tourisme communique sur les attraits de sa région pour faire venir les touristes. Cette communication reste, aujourd’hui, totalement individuelle. Les opérateurs étrangers n’arrivent donc pas à séduire les touristes et leur vanter les charmes de nos régions, faute d’offres commerciales et de communication centralisées.

Associer les professionnels du tourisme

Richard Vainopoulos estime qu’on ne peut plus se contenter de donner des budgets aux offices du tourisme, comités régionaux et départementaux du tourisme sans s’assurer de leur efficacité !

Ces organismes n’ont pas une connaissance suffisante du marketing ni de la prospection commerciale. Ils ne parviennent pas à élaborer des offres attractives et surtout adaptées aux besoins des opérateurs étrangers.

Il est grand temps que les pouvoirs publics associent les professionnels qui savent attirer et fidéliser les voyageurs étrangers sur leurs territoires respectifs. Maison de la France doit ainsi davantage consulter le secteur privé et l’associer à ses actions.

De même, il est inadmissible qu’une initiative telle que le « Comité stratégique du tourisme », créé le 31 mars dernier par le ministre de l’Economie et le Ministre du tourisme pour identifier les relais de croissance du secteur d’ici 2010, n’inclue aucun représentant des agences de voyages ou des tour-opérateurs français.

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Commentaires

1.Posté par JAG le 18/04/2008 08:44 | Alerter
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Comme d'habitude Richard met le doigt là où cela fait mal. Malheureusement tant que la profession n'aura pas un lobying puissant et efficace auprès des hommes politiques, rien ne bougera. Profession qui n'a malheureusement aucun impact auprès des pouvoirs publics..Il n'y a pas de cohésion pour faire front commun et définir une stratégie de communication et d'influence vers les politiques. Nous régressons..Où est il le temps où nous avions un ministre ou un secrétaire d'état à temps complet ouvert au dialogue..Actuellement : monologue !!

2.Posté par JA le 18/04/2008 12:24 | Alerter
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L'analyse de Richard Vainopoulos est intéressante à plus d'un titre, et surtout révélatrice d'un état d'esprit de défiance vis-à-vis de la stratégie du tourisme en France. Au delà de la vacuité de cette supposée vision stratégique, il est raisonnable de se poser la question, dès lors qu'on aborde la promotion de la destination France à l'étranger, de la pertinence des entrées destinations. J'entends par là l'intérêt supposé ou attendu que des touristes étrangers peuvent manifester en fonction du degré de classement territorial de la destination : une région, un département, un territoire, une commune. Il est évident qu'à de rares exceptions, la plupart de ses entités n'ont aucune pertinence pour un touriste étranger (on distinguera bien sûr le touriste belge du touriste américain, qui n'ont ni les mêmes aspirations, ni la même connaissance du pays de par leur proximité et éloignement respectifs).
Le point essentiel est là, et c'est ce que souligne le titre de l'article : les budgets dépensés par beaucoup d'entités touristiques en promotion sur les marchés étrangers le sont en pure perte. Cet argent pourrait être beaucoup mieux utilisé en prenant en compte la pertinence de la destination à promouvoir. Dans bien des cas, ce sera la région, davantage que le département : plus de lisibilité, un territoire plus facile à délimiter, une richesse touristique plus évidente. Parfois même c'est une définition géographique qui est pertinente : le Nord de la France (Picardie-Nord-Pas de Calais), le Massif Central (Auvergne-Limousin), etc.

Une fois le constat posé, la question est : que faire? Doit-on additionner les budgets des OT, CDT et CRT dans des opérations de promotion à l'étranger menées conjointement? Cette perspective est intéressante, mais elle se heurte souvent au fonctionnement même de chacun de ses acteurs : la tutelle politique, et le refus de collaborer qui en résulte.
Doit-on au contraire, comme cela a été maintes fois proposé, supprimer certains échelons? Mais lesquels? Les OT, les OT de pôles, les CDT? Il semble que l'échelon départemental soit celui qui a le plus de mal à trouver sa place dans le puzzle administratif touristique. La question s'est posé récemment d'ailleurs pour cet échelon de façon globale (suppression des départements). Quelle que soit l'option retenue, il faudra du courage politique pour entreprendre ces modifications.

Comme souvent les chiffres parlent mieux que les mots, en voici quelques-uns qui parlent au cerveau reptilien :
- les CRT ont consacré en 2004 environ 115 millions d'€ au tourisme
- les CDT, environ 180 millions d'€
- les OTSI, environ 410 millions d'€
- le ministère du tourisme et notamment Maison de la France, 70.53 millions d'€
- l'ensemble des autres ministères dont une partie des ressources est affectée au tourisme (jeunesse, emploi, affaires étrangères, agriculture, écologie, équipement, outre-mer et intérieur) ont consacré environ 509.5 millions d'€ au tourisme.

Au total, l'effort budgétaire français s'élève à 1.55 milliards d'€. L'exercice devient réellement intéressant lorsque l'on met en perspective ce chiffre et celui des recettes françaises, et plus encore la recette fiscale directe.

Pour que le calcul soit pertinent, reprenons les données de 2004 : la consommation touristique intérieure des non-résidents "T2" a été de 36,41 milliards d'€.

On peut évaluer la recette fiscale directe, soit l'argent rentré directement dans les poches de l'état, à 6,695 milliards d'€ (calcul par ventilation à partir des sources de la Direction du Tourisme, de la Banque de France, de l'INSEE, de la DIREM/ Direction générale des douanes et droits indirects, de la CPDP et des estimations DAEI/SESP).

Le tourisme rapporte donc 6,7 milliards d'€ en fiscalité directe à l'Etat. Mettons en perspective ce chiffre avec l'investissement tourisme de 1,55 milliards d'€ mis en évidence ci-dessus : on obtient le ratio ROI du tourisme en France, soit 1 € investi dans le tourisme rapporte 4,3 € en recettes fiscales directes à l'Etat. (6,7 / 1,55)

On précisera bien sûr le caractère symbolique d'un tel ratio, qui en l'état ne peut prendre en considération les investissements des opérateurs touristiques privés qui ont une incidence sur les recettes touristiques et donc fiscales. Mais le constat est quand même impressionnant : le tourisme rapporte près de 4 fois plus qu'il ne coûte en investissement !!!!!

Alors, quand on parle de ce fameux "point de croissance" supplémentaire que l'on doit décrocher, et quand on considère l'opportunité que peut constituer l'industrie du tourisme comme levier de cette croissance, on reste hébété devant le peu de cas qui est fait du tourisme aujourd'hui, qui comme le rappelle Richard Vainopoulos, ne bénéficie même plus d'un ministre de plein exercice.

Des pays comme l'Espagne consacrent un budget d'investissement au niveau national 3 fois supérieur au notre, avec les résultats que l'on sait. On rétorquera qu'il est impossible, vu l'état des finances en France, de bénéficier d'arbitrages budgétaires qui vont dans le sens d'une plus grande reconnaissance du secteur tourisme dans l'économie française. Certes!

Avançons alors une piste : une réforme de la taxe de séjour. Celle-ci génère environ 130 millions d'€ en 2004. Une partie (échelle à définir pour conserver le caractère incitatif de la mesure pour les quelques 2000 communes qui la perçoivent, tout en permettant de dégager un budget conséquent) de cette taxe déjà perçue pourrait être affectée à la promotion du tourisme au niveau national, notamment par le biais de Maison de la France, afin de mener de vraies campagnes de promotion de la France et de ses destinations pertinentes, de se doter d'un outil Internet de référence qui aille plus loin que le portail franceguide.com, de mener des campagnes d'acquisition d'audience sur cet outil, de propulser le SNR (serveur national de réservation) a un niveau d'efficacité qu'il n'atteindra jamais sans les moyens adéquats, etc. Parallèlement, il faudra réfléchir au nécessaire travail de sémantique et de découpage institutionnel quant à la pertinence des destinations.

On reparlera alors du nombre d'arrivées en France dont se gargarise chaque minisitre/sous-ministre/secréataire d'état, et surtout des recettes.

1€ investi rapporte 4,3 € à l'Etat !!!

3.Posté par blero le 19/04/2008 09:17 | Alerter
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et bla...et bla... et blabla....et blablabla!!!





































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