Les activités en ligne se sont démocratisés depuis le 1er confinement, nous avons participé à la visite de Buenos Aires par Tierra Latina - DR
En 2020, nous avons parfois l'impression d'être montés dans la DeLorean de Doc.
Souvenez-vous, dans le deuxième opus Marty est propulsé en 2015, dans une ville où les skateboards planent au-dessus de la route.
Après une année quasiment sans voyage et alors que la visioconférence est devenue la norme aussi bien pour les relations professionnelles que personnelles, le tourisme se vit dorénavant devant un écran.
Tout comme Airbnb ou Amazon, Tierra Latina propose des activités en ligne, dont des visites en direct avec un guide vivant à l'autre bout du globe.
Alors que la pratique explose et se démocratise, je suis monté dans la DeLorean de Chloé Proust et Arthur Thénot, les cofondateurs de l'agence de voyages, pour découvrir la bouillonnante et sulfureuse Buenos Aires.
Vous le croirez, ou non, mais rien qu'à l'idée de discuter avec une personne vivant à 10 796km de chez moi, l'excitation est montée.
Certes un peu moins que si j'avais un billet pour la Bombonera de Maradona entre les mains, mais tout de même un frisson a parcouru ma souris, au moment d'ouvrir l'application Zoom.
Un peu comme si on proposait à Marty de voir un overboard depuis son téléviseur cathodique. Il n'aura pas la sensation de la vitesse ni du vent sur la peau, mais il aura vu et assisté à un moment unique.
C'est aussi ça, le voyage. Embarquez et attachez votre ceinture, nous rejoignons Catalina à Buenos Aires.
Souvenez-vous, dans le deuxième opus Marty est propulsé en 2015, dans une ville où les skateboards planent au-dessus de la route.
Après une année quasiment sans voyage et alors que la visioconférence est devenue la norme aussi bien pour les relations professionnelles que personnelles, le tourisme se vit dorénavant devant un écran.
Tout comme Airbnb ou Amazon, Tierra Latina propose des activités en ligne, dont des visites en direct avec un guide vivant à l'autre bout du globe.
Alors que la pratique explose et se démocratise, je suis monté dans la DeLorean de Chloé Proust et Arthur Thénot, les cofondateurs de l'agence de voyages, pour découvrir la bouillonnante et sulfureuse Buenos Aires.
Vous le croirez, ou non, mais rien qu'à l'idée de discuter avec une personne vivant à 10 796km de chez moi, l'excitation est montée.
Certes un peu moins que si j'avais un billet pour la Bombonera de Maradona entre les mains, mais tout de même un frisson a parcouru ma souris, au moment d'ouvrir l'application Zoom.
Un peu comme si on proposait à Marty de voir un overboard depuis son téléviseur cathodique. Il n'aura pas la sensation de la vitesse ni du vent sur la peau, mais il aura vu et assisté à un moment unique.
C'est aussi ça, le voyage. Embarquez et attachez votre ceinture, nous rejoignons Catalina à Buenos Aires.
Dans le micro la clameur du peuple argentin
Il est 19h vendredi dernier, alors que la France se prépare à vivre la finale de Koh Lanta, Buenos Aires entame son après-midi.
Je suis tellement sevré de voyages, que je me suis mis en salle d'attente 10min avant le début de la visite de Buenos Aires avec Catalina. Nous sommes une dizaine, équipés non pas de crème solaire, ni de lunettes de soleil, mais de plaids et pour certains de verres de vin argentin !
Soudain la professeure de Tango et guide de la capitale de l'Argentine apparait, elle se trouve sur la Plaza de Mayo.
La jeune femme a un sourire jusqu'aux oreilles, elle se trouve devant la Casa Rosada, devenue mondialement célèbre pour avoir accueilli la dépouille du dieu vivant, Diego Amrando Maradona.
Arthur Thénot prend la parole.
"Catalina et son mari vivent du tango et des visites guidées. Nous sommes heureux, grâce à ces visites de les soutenir durant cette période." Voici tout l'enjeu de la visite guidée pour l'agence de voyages : maintenir ses prestataires et son réseau en vie.
Les présentations faites, retournons sur la Plaza de Mayo.
La première chose que nous entendrons après le "Holà" inaugural, c'est le vrombissement de Buenos Aires, la plus française des villes sud-américaines.
En effet sur la plus célèbre place du pays se tient une manifestation, dont la clameur est emportée par le vent qui vient claquer contre le micro des écouteurs de notre guide.
Le voyage même digital est aussi composé d'incertitude et d'imprévus. Chose que je ne savais pas, mais il est possible d'avoir une lecture française de la capitale d'Argentine.
"Nous avons un problème d'identité à Buenos Aires. Nous sommes espagnols, mais aussi un peu français et anglais" explique Catalina avec son accent chantant.
Et cela se voit rien qu'en faisant tournicoter le téléphone afin de montrer les magnifiques façades des immeubles de la place. Si ce n'est les Jacarandas, des arbres auréolés de milliers de fleurs bleues, rien ne distingue Buenos Aires d'un quartier parisien typique ou madrilène.
D'ailleurs, alors que les Argentins ont fait du maté, la boisson nationale, le café y est plébiscité. Alors que la guide d'une heure se dirige vers le "Café Tortoni", inauguré en 1858, les sirènes de la police retentissent.
Le voyage est visuel, sonore et presque gustatif.
Alors que la guide poursuit sa visite, le tchat s'anime pour échanger sur le vin argentin, réputé dans le monde entier.
"Le café est très mauvais (rire de Catalina, ndlr), mais il symbolise le moment de la rencontre. Une chose est sûre, notre gastronomie est la meilleure du monde."
Une affirmation qui provoque le sourire de la dizaine de participants et un mini-tollé digital.
Je suis tellement sevré de voyages, que je me suis mis en salle d'attente 10min avant le début de la visite de Buenos Aires avec Catalina. Nous sommes une dizaine, équipés non pas de crème solaire, ni de lunettes de soleil, mais de plaids et pour certains de verres de vin argentin !
Soudain la professeure de Tango et guide de la capitale de l'Argentine apparait, elle se trouve sur la Plaza de Mayo.
La jeune femme a un sourire jusqu'aux oreilles, elle se trouve devant la Casa Rosada, devenue mondialement célèbre pour avoir accueilli la dépouille du dieu vivant, Diego Amrando Maradona.
Arthur Thénot prend la parole.
"Catalina et son mari vivent du tango et des visites guidées. Nous sommes heureux, grâce à ces visites de les soutenir durant cette période." Voici tout l'enjeu de la visite guidée pour l'agence de voyages : maintenir ses prestataires et son réseau en vie.
Les présentations faites, retournons sur la Plaza de Mayo.
La première chose que nous entendrons après le "Holà" inaugural, c'est le vrombissement de Buenos Aires, la plus française des villes sud-américaines.
En effet sur la plus célèbre place du pays se tient une manifestation, dont la clameur est emportée par le vent qui vient claquer contre le micro des écouteurs de notre guide.
Le voyage même digital est aussi composé d'incertitude et d'imprévus. Chose que je ne savais pas, mais il est possible d'avoir une lecture française de la capitale d'Argentine.
"Nous avons un problème d'identité à Buenos Aires. Nous sommes espagnols, mais aussi un peu français et anglais" explique Catalina avec son accent chantant.
Et cela se voit rien qu'en faisant tournicoter le téléphone afin de montrer les magnifiques façades des immeubles de la place. Si ce n'est les Jacarandas, des arbres auréolés de milliers de fleurs bleues, rien ne distingue Buenos Aires d'un quartier parisien typique ou madrilène.
D'ailleurs, alors que les Argentins ont fait du maté, la boisson nationale, le café y est plébiscité. Alors que la guide d'une heure se dirige vers le "Café Tortoni", inauguré en 1858, les sirènes de la police retentissent.
Le voyage est visuel, sonore et presque gustatif.
Alors que la guide poursuit sa visite, le tchat s'anime pour échanger sur le vin argentin, réputé dans le monde entier.
"Le café est très mauvais (rire de Catalina, ndlr), mais il symbolise le moment de la rencontre. Une chose est sûre, notre gastronomie est la meilleure du monde."
Une affirmation qui provoque le sourire de la dizaine de participants et un mini-tollé digital.
La visite du cabildo déserté des touristes
Si malheureusement, nous n'avons pas l'odeur, ni le goût du café local, nous apprenons que comme chez nous, les Portègnes, les habitants de Buenos Aires, passent de nombreuses heures accoudés au zinc.
Sauf qu'en décembre 2020, "Tortoni" parait désespérément vide, dans une ville où règne la distanciation sociale.
Déconfinée depuis juillet, la capitale tourne à bas régime.
Quelques badauds se baladent, mais elle est toujours privée de ses touristes. Sans activité depuis bientôt une année, en raison des graves émeutes ayant eu lieu dans toute l'Amérique latine à la fin de l'année 2019, Catalina "garde le moral."
Alors que Caroline, une digitale-touriste, alpague la guide, pour se rappeler aux bons souvenirs d'une visite cette fois-ci en "présentiel" du cimetière de Recoleta, l'habitante de Buenos Aires s'engouffre dans un Cabildo totalement désert.
"J'ai l'impression d'être une princesse. J'ai le Cabildo pour moi toute seule," s'exclame la jeune femme. Le bâtiment de la Plaza de Mayo est un symbole du pays, car l'édifice est présent tout ou partie depuis la fondation de la ville.
Surtout, il fut le théâtre de la révolution de 1810. Il est maintenant le cadre d'un désert touristique. Après un moment d'échanges avec Catalina la visite se termine, avec un vibrant "au revoir, je vous attends tous à Buenos Aires."
En transformant le voyage en produit (ce n'est pas une critique mais un constat), nous l'avons aussi rendu moins précieux, moins rare.
A tel point que comme le disait une passante interrogée par l'artiste Pascal Messaoudi, dans l'exposition "Voyage Voyages" au Muceum de Marseille, "le plus excitant dans le voyage n'est pas d'aller quelque part, mais bien le départ."
Avec 2020, alors que le voyage s'est fortement grippé en raison d'un virus venu de Chine, voyager ce n'est plus aller quelque part, mais simplement une pensée.
Et celle-ci a été dématérialisée, tout comme notre vie et notre économie. Avec les visites virtuelles fautes, de pouvoir quitter son appartement, studio, maison ou bureau, nous pouvons avoir un ersatz d'évasion.
Il n'a la saveur, ni l'odeur, mais il a le privilège de nous faire rêver, de nous dépayser et nous préparer à l'après covid-19... car il y a toujours un après.
Sauf qu'en décembre 2020, "Tortoni" parait désespérément vide, dans une ville où règne la distanciation sociale.
Déconfinée depuis juillet, la capitale tourne à bas régime.
Quelques badauds se baladent, mais elle est toujours privée de ses touristes. Sans activité depuis bientôt une année, en raison des graves émeutes ayant eu lieu dans toute l'Amérique latine à la fin de l'année 2019, Catalina "garde le moral."
Alors que Caroline, une digitale-touriste, alpague la guide, pour se rappeler aux bons souvenirs d'une visite cette fois-ci en "présentiel" du cimetière de Recoleta, l'habitante de Buenos Aires s'engouffre dans un Cabildo totalement désert.
"J'ai l'impression d'être une princesse. J'ai le Cabildo pour moi toute seule," s'exclame la jeune femme. Le bâtiment de la Plaza de Mayo est un symbole du pays, car l'édifice est présent tout ou partie depuis la fondation de la ville.
Surtout, il fut le théâtre de la révolution de 1810. Il est maintenant le cadre d'un désert touristique. Après un moment d'échanges avec Catalina la visite se termine, avec un vibrant "au revoir, je vous attends tous à Buenos Aires."
En transformant le voyage en produit (ce n'est pas une critique mais un constat), nous l'avons aussi rendu moins précieux, moins rare.
A tel point que comme le disait une passante interrogée par l'artiste Pascal Messaoudi, dans l'exposition "Voyage Voyages" au Muceum de Marseille, "le plus excitant dans le voyage n'est pas d'aller quelque part, mais bien le départ."
Avec 2020, alors que le voyage s'est fortement grippé en raison d'un virus venu de Chine, voyager ce n'est plus aller quelque part, mais simplement une pensée.
Et celle-ci a été dématérialisée, tout comme notre vie et notre économie. Avec les visites virtuelles fautes, de pouvoir quitter son appartement, studio, maison ou bureau, nous pouvons avoir un ersatz d'évasion.
Il n'a la saveur, ni l'odeur, mais il a le privilège de nous faire rêver, de nous dépayser et nous préparer à l'après covid-19... car il y a toujours un après.