Ou bien les tarifs affichés couvrent les coûts, et on voit bien que ce n’est pas possible, ou ils ne sont là que pour attirer les gogos auxquels on fera payer plusieurs fois le prix en lui rajoutant une foultitude de services, plus ou moins obligatoires, destinés uniquement à compenser un affichage délirant - DR : DepositPhotos, alfexe
On pouvait penser légitimement que la violente crise subie par le transport aérien à la suite du COVID, qui n’est d’ailleurs toujours pas terminée, conduirait les transporteurs à un peu plus de mesure quant à l’affichage des prix. Il n’en est rien, hélas.
Depuis le début de la saison été on voit fleurir des promotions qui n’ont aucun sens économique. Les exemples sont si nombreux que je ne souhaite même pas les indiquer ici. Il suffit d’ouvrir son ordinateur pour les voir s’afficher.
J’ai vu tout de même récemment Vueling proposer un million de sièges à 28 €. A qui fera-t-on croire que ce tarif permet de couvrir, même uniquement, les coûts directs ?
D’autant plus que les tarifs sont mentionnés TTC la plupart du temps, cela veut dire que la compagnie doit payer les différentes taxes attachées au transport de chaque passager.
Pour le seul aéroport d’Orly, il y en a 4. La taxe de l’Aviation Civile qui sert à couvrir les coûts de la DGAC. Elle est de 4,63 € par passager à destination de la France et de la Communauté Européenne, mais elle monte à 8,32 € pour les autres destinations, le Maghreb, par exemple.
La taxe dite Chirac destinée à acheter des médicaments pour les pays sous-développés. Elle varie en fonction de la classe dans laquelle le passager va voyager. Pour la seule classe économique, elle va de 2,63 € à 7,51 € en fonction des pays.
La taxe d’aéroport qui finance les infrastructures aéroportuaires. Elle s’échelonne de €9,34 € pour les destinations européennes à 23,67 € pour les autres destinations.
La taxe sur les nuisances sonores, entre 20 € et 40 € par mouvement.
Depuis le début de la saison été on voit fleurir des promotions qui n’ont aucun sens économique. Les exemples sont si nombreux que je ne souhaite même pas les indiquer ici. Il suffit d’ouvrir son ordinateur pour les voir s’afficher.
J’ai vu tout de même récemment Vueling proposer un million de sièges à 28 €. A qui fera-t-on croire que ce tarif permet de couvrir, même uniquement, les coûts directs ?
D’autant plus que les tarifs sont mentionnés TTC la plupart du temps, cela veut dire que la compagnie doit payer les différentes taxes attachées au transport de chaque passager.
Pour le seul aéroport d’Orly, il y en a 4. La taxe de l’Aviation Civile qui sert à couvrir les coûts de la DGAC. Elle est de 4,63 € par passager à destination de la France et de la Communauté Européenne, mais elle monte à 8,32 € pour les autres destinations, le Maghreb, par exemple.
La taxe dite Chirac destinée à acheter des médicaments pour les pays sous-développés. Elle varie en fonction de la classe dans laquelle le passager va voyager. Pour la seule classe économique, elle va de 2,63 € à 7,51 € en fonction des pays.
La taxe d’aéroport qui finance les infrastructures aéroportuaires. Elle s’échelonne de €9,34 € pour les destinations européennes à 23,67 € pour les autres destinations.
La taxe sur les nuisances sonores, entre 20 € et 40 € par mouvement.
Les OYAs sont aussi coupables
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Pour tout dire il y a un tel magma de taxes et redevances qu’il est quasiment impossible de trouver la bonne information.
Sauf que les transporteurs sont bien obligés de les payer. Alors même en prenant le minimum de taxation, en oubliant celle reliée aux nuisances sonores applicables aux mouvements d’avion, cela représente tout de même 16,6 € par passager au départ d’un aéroport parisien. Alors le calcul est simple, il reste à Vueling 11,4 € pour assurer le transport de ses passagers.
Avec cette recette, la compagnie doit payer : la coque de l’appareil, son entretien, le carburant, les frais de handling et de parking, les coûts commerciaux, les salaires des employés, et j’en oublie certainement. C’est clairement impossible. Alors cela signifie que la proposition du transporteur espagnol constitue une vente à perte ou alors... un très gros mensonge.
Mais les compagnies ne sont pas les seules en cause. Les grands consolidateurs autrement appelés les OTAs (Oneline Travel Agents) sont tout aussi coupables dans cette course folle aux tarifs bradés. Il leur arrive même, de vendre en dessous de leur prix d’achat à la compagnie aérienne.
En fait le modèle économique repose sur les incentives payés par les GDS et certains transporteurs pour compenser les affichages tarifaires, afin d’apparaître en meilleure position dans les comparateurs de prix. Sauf que les GDS se font payer par les transporteurs de l’ordre de 7 € à 9 € le passager/segment ce qui constitue une charge considérable.
Sauf que les transporteurs sont bien obligés de les payer. Alors même en prenant le minimum de taxation, en oubliant celle reliée aux nuisances sonores applicables aux mouvements d’avion, cela représente tout de même 16,6 € par passager au départ d’un aéroport parisien. Alors le calcul est simple, il reste à Vueling 11,4 € pour assurer le transport de ses passagers.
Avec cette recette, la compagnie doit payer : la coque de l’appareil, son entretien, le carburant, les frais de handling et de parking, les coûts commerciaux, les salaires des employés, et j’en oublie certainement. C’est clairement impossible. Alors cela signifie que la proposition du transporteur espagnol constitue une vente à perte ou alors... un très gros mensonge.
Mais les compagnies ne sont pas les seules en cause. Les grands consolidateurs autrement appelés les OTAs (Oneline Travel Agents) sont tout aussi coupables dans cette course folle aux tarifs bradés. Il leur arrive même, de vendre en dessous de leur prix d’achat à la compagnie aérienne.
En fait le modèle économique repose sur les incentives payés par les GDS et certains transporteurs pour compenser les affichages tarifaires, afin d’apparaître en meilleure position dans les comparateurs de prix. Sauf que les GDS se font payer par les transporteurs de l’ordre de 7 € à 9 € le passager/segment ce qui constitue une charge considérable.
Comment arrêter ce qui s'apparente à une escroquerie ?
La compagnie Southwest Airlines a d’ailleurs intenté une action en justice contre Skyplagged un consolidateur qui affiche des tarifs inférieurs à ceux du transporteur.
Alors on se demande comment arrêter ce qui s’apparente à une escroquerie car, ou bien les tarifs affichés couvrent les coûts, et on voit bien que ce n’est pas possible, ou ils ne sont là que pour attirer les gogos auxquels on fera payer plusieurs fois le prix en lui rajoutant une foultitude de services, plus ou moins obligatoires, destinés uniquement à compenser un affichage délirant.
Les compagnies ne s’en cachent d’ailleurs pas du tout. Elles utilisent la fameuse taxe YQ dans laquelle elles peuvent mettre n’importe quel fourre-tout et d’abord des surcharges carburant dont on ne voit pas pourquoi elles apparaissent dans une rubrique taxes et non pas dans les prix de vente.
En fait les transporteurs se défendent de l’utilisation de ces pratiques en expliquant qu’ils sont bien obligés de s’y soumettre puisque leurs concurrents ne s’en privent pas et que les clients sont attirés d’abord par les prix. Donc personne ne porte plainte à la DGCCRF par exemple car chacun se tient par la barbichette.
Il faut tout reprendre à zéro, et d’abord expliquer aux passagers que chaque service a un coût, et que le transport aérien est extrêmement complexe et onéreux. C’est le prix de son excellence et d’abord de sa sécurité.
Il ne faut pas compter sur les opérateurs pour s’amender eux-mêmes mais les grands organismes et d’abord IATA pourraient prendre ce sujet en compte. Le bon sens n’aurait qu’à y gagner.
Alors on se demande comment arrêter ce qui s’apparente à une escroquerie car, ou bien les tarifs affichés couvrent les coûts, et on voit bien que ce n’est pas possible, ou ils ne sont là que pour attirer les gogos auxquels on fera payer plusieurs fois le prix en lui rajoutant une foultitude de services, plus ou moins obligatoires, destinés uniquement à compenser un affichage délirant.
Les compagnies ne s’en cachent d’ailleurs pas du tout. Elles utilisent la fameuse taxe YQ dans laquelle elles peuvent mettre n’importe quel fourre-tout et d’abord des surcharges carburant dont on ne voit pas pourquoi elles apparaissent dans une rubrique taxes et non pas dans les prix de vente.
En fait les transporteurs se défendent de l’utilisation de ces pratiques en expliquant qu’ils sont bien obligés de s’y soumettre puisque leurs concurrents ne s’en privent pas et que les clients sont attirés d’abord par les prix. Donc personne ne porte plainte à la DGCCRF par exemple car chacun se tient par la barbichette.
Il faut tout reprendre à zéro, et d’abord expliquer aux passagers que chaque service a un coût, et que le transport aérien est extrêmement complexe et onéreux. C’est le prix de son excellence et d’abord de sa sécurité.
Il ne faut pas compter sur les opérateurs pour s’amender eux-mêmes mais les grands organismes et d’abord IATA pourraient prendre ce sujet en compte. Le bon sens n’aurait qu’à y gagner.
Jean-Louis Baroux est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.