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Vers la dérégulation de la vente de voyages ? 🔑

l'Editorial de Jean da Luz


Verra-ton un jour en France des influenceurs et des travel planers vendre directement du voyage sur leurs sites respectifs ? Compliqué à priori, mais les choses évoluent. En France, la pression des travel planers et des coachs pourrait faire évoluer la législation sur la distribution de voyages. Faut-il envisager la dérégulation de la distribution ? Le sujet est touchy mais les temps changent...


Rédigé par le Lundi 14 Octobre 2024

Les influenceurs joueront-ils demain un rôle dans la distribution des voyages ?  - crédit DepositPhoto
Les influenceurs joueront-ils demain un rôle dans la distribution des voyages ? - crédit DepositPhoto
Je lisais récemment dans un article de Phocuswright qu’après la vente de maquillage, de vêtements et de cosmétique, les influenceurs américains (mais pas que) se verraient bien vendre des voyages sur leur propre site (social selling).

Beaucoup d’entre eux commercialisent déjà directement différentes catégories de produits à leurs followers, alors pourquoi pas du voyage ? Peut-on imaginer ce type d'évolution en France ?

Aux Etats-Unis, 84% des citoyens adultes demandent des conseils aux influenceurs sur leur prochaine destination de vacances...

La multiplication des canaux de distribution au cours des dernières années atteste de l'intérêt croissant pour ce produit.

Si la chose est parfaitement envisageable dans certains pays où le voyage n’est pas réglementé, il en va autrement dans l’Hexagone, en raison même de sa nature et de ses caractéristiques.

Bien entendu, quel que soit le pays, on ne vend pas un séjour comme une savonnette.

En France, la proposition de forfaits est soumise à une réglementation et à un cadre rigoureux qui la protègent… jusqu’à quand ?


Vendre du rêve peut tourner au cauchemar

Pour exercer dans ce secteur, il est indispensable d’être immatriculé et de contracter une garantie auprès d’un assureur ou de l’organisme mutuel de solidarité professionnel (APST).

Ces prérequis destinés à protéger le consommateur sont pris au pied de la lettre : il faut montrer patte blanche pour décrocher le précieux sésame et certains y laissent souvent leur chemise et/ou s’en mordent les doigts…

Vendre du rêve peut vite tourner au cauchemar. Un prestataire qui dérape, un transporteur qui vrille, un guide qui part en cacahuète, et c’est le litige assuré.

Des procès qui peuvent coûter très cher en cas de dommage physique. Las, beaucoup de candidats ne voient que le verre à moitié plein.

Ces dernières années, l’explosion des Travel Planers, coachs et autres courtiers en voyage aux procédés borderline, démontre l’attrait qu’exerce le voyage sur cette communauté.

Ces nouveaux entrants pour qui le voyage ne représente que du fun, s’affranchissent parfois allègrement des textes et des obligations légales.

Les dossiers borderline se comptent par dizaines

Dans la foulée, certains n’hésitent pas à dénigrer et/ou ringardiser la profession.

Des procédés qui provoquent la colère des agences “traditionnelles” qui ont parfois dû mettre au clou la pendule de l’oncle Henri pour décrocher le précieux sésame.

Cette tendance gagne du terrain, alimentée par le marqueur social qu’est devenu le voyage.

Ceux qui ont payé pour vendre voient d’un mauvais œil les marchands du temple débarquer sur leurs plates-bandes, sans autre dispositif qu’une page Facebook aguicheuse ou des posts accrocheurs sur Instagram.

Quand on les accuse de faire de la vente de voyages de façon illégale, ils répondent qu’ils se limitent à conseiller leurs followers moyennant finances, alors même que les consommateurs refusent de payer ce type de service... dans une agence classique. Cherchez l'erreur...

Bien entendu ce n’est pas l’avis des organismes chargés de défendre la profession, qui mettent le doigt sur des irrégularités manifestes.

Les dossiers borderline se comptent par dizaines et rien ne laisse à penser que cela pourrait changer bientôt.

Jusqu’ici, les actions au contentieux ne semblent guère porter leurs fruits. Pire : une sorte de consensus mou s’installe pour considérer les nouveaux entrants commes des intermédiaires, des apporteurs d’affaires qui rendraient service moyennant commission.

Changer le pansement ou penser le changement ?

Bref, les conditions semblent réunies pour une dérégulation insidieuse qui promet des lendemains difficiles.

Faute pour les autorités de durcir les sanctions (et de les appliquer), il y a fort à parier qu’il y aura de plus en plus de contrevenants à l’article L221-1 du Code du Tourisme.

Les intéressés, irréductibles, campent sur leurs positions et le phénomène n’en est qu’à ses débuts.

Je pose la question : faut-il défendre bec et ongles un système qui craque aux coutures et dont on panse la jambe de bois ou, au contraire, repenser l’ensemble. Autrement dit, changer le pansement ou penser le changement ?

Face à une situation qui ne satisfait personne, ne faut-il pas aménager un cadre réglementaire plus souple et qui convienne à tous ?

Bien entendu la question n’est pas aisée. Pour trancher il faudrait faire en sorte que les lignes bougent et que chacun y trouve son compte tout en préservant le consommateur final.

Les instances professionnelles ne veulent pas entendre parler d’un changement. Pourtant à y regarder de plus près, cette mutation semble inéluctable.

Nous avons affaire à de nouvelles générations de consommateurs, à des nouvelles technologies qui battent en brèche les failles de la législation et, en face, un code du tourisme, régulièrement amendé, qui date du début des années 2000… la préhistoire de l’ère Internet !

Jean Da Luz L'Editorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Xavier Oury le 14/10/2024 08:18 | Alerter
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Bonjour, pour votre information en France Vialala existe et se développe, qui permet de respecter la législation et d'inclure les Travel Planners à l'innovation en marche.

2.Posté par le vengeur masqué le 14/10/2024 09:29 | Alerter
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bonjour


ce serait une catastrophe pour la qualité des produits et des prestations vendues


3.Posté par Cognac Tasting le 14/10/2024 11:21 | Alerter
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Bonjour,
Il semble que votre analyse oublie au moins deux aspects.
Le premier concerne le point de vue du consommateur-voyageur. Est-il prêt à prendre le risque de voyager sans la garantie d'un tiers (l'agent de voyages) au cas où ?
La réponse est clairement non vu les réclamations croissantes faites au retour de voyages.
Le second aspect concerne la réglementation. Afin de protéger le voyageur malgrè lui l'Europe a imposé dans la législation la responsabilité de plein droit aux agences de voyages.
Peut-on imaginer un systéme où certains commercialiseraient du voyage sans cette responsabilité ?

Dans ce cas pourquoi ne pas imposer au client-voyageur de choisir entre deux options :
- Je décide de voyager à mes risques et périls et ne rechercherai pas la responsabilité du vendeur mais uniquement et directement des prestataires
- Je veux que le vendeur ou conseiller ayant élaboré mon voyage soit responsable de plein droit de tout incident/accident lié à mon voyage.

Aprés tout les routards des années 70 et 80 partaient bien seuls et sans assurances. Pourquoi imposer ceintures et bretelles aujourd'hui à partir du moment où le voyageur est mis devant ses responsabilités et assume : je choisis puis j'assume.

D'ici un éventuel changement de lègislation les agences de voyages pourraient peut-être communiquer clairement et fortement sur ce qu'est la responsabilité de plein droit ?

4.Posté par Bertrand BILLEREY le 14/10/2024 11:24 | Alerter
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Bonjour,

Je ne penses pas que les agences soit contre une refonte du code du tourisme, mais à même droits même devoirs afin qu'il n'y ait pas de distorsion de concurrence. On ne peut pas avoir d'un coté des agences avec une responsabilité de plein droit et de l'autre des conseilleurs (qui ne sont pas payeurs) qui sont exonéré de toutes responsabilités.

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