Virgin Galactic vise 400 vols par an à terme

Tant pis pour ceux, notamment les experts financiers, qui prédisaient la fin de Virgin Galactic avant la fin de l’année. C’était mal connaître la résilience et l’abnégation de Richard Branson.

C’est vrai qu’après la faillite de Virgin Orbit le 4 avril de cette année, on pouvait se poser des questions.

Une fois encore c’était mal connaître le personnage, dont le parcours est parsemé de succès et d’échecs.

Ne dit-il pas d’ailleurs : « Montrez-moi quelqu’un qui n’a jamais eu d’échec et je vous montrerai quelqu’un qui n’a jamais tenté quelque chose de nouveau. Embrassez l’échec et tirez-en des leçons. »

Sur le site du groupe Virgin, celle qui le connaît le mieux, sa fille Holly Branson qui a pris sa relève aux manettes de l’empire Virgin écrit à son propos : « Mon père a toujours été convaincu que nous apprenons plus de l’échec que du succès.

Pour lui, il fallait que je rate quelque chose ou je n’apprendrais jamais rien de précieux sur la vie. »

Il aura fallu deux ans d’attente entre le premier vol de Virgin Galactic de juillet 2021 avec des touristes et ce second vol du jeudi 10 août.

Cette mission, nommée Galactic 02 était composée de trois passagers : Keisha Schahaff, 46 ans, et sa fille Anastatia Mayers, 18 ans, toutes deux d’Antigua-et- Barbuda dans les Caraïbes, qui ont remporté leur ticket en participant à une levée de fonds organisée par Virgin Galactic.

Le troisième passager, le Britannique Jon Goodwin, 80 ans, a participé aux Jeux olympiques en 1972. Diagnostiqué de la maladie de Parkinson en 2014, il sera la deuxième personne atteinte de cette maladie à se rendre dans l'espace.

A 80 ans, il ne sera toutefois pas le plus âgé, ce record est toujours détenu par William Shatner (le fameux capitaine James T. Kirk dans la série télévisée Star Trek), à 90 ans sur un vol Blue Origin.

Ces trois touristes de l’espace étaient accompagnés d'une employée de l'entreprise chargée de les encadrer et de deux pilotes. A noter qu’avec ce vol, qui a atteint 88 km d'altitude à son apogée, Galactic 02 a réussi : - à transporter le premier duo mère-fille à partir dans l’espace ;

- à transporter le plus grand nombre de femmes dans une seule mission spatiale ;
- à transporter la personne la plus jeune à aller dans l’espace ;
- à réaliser le premier vol spatial majoritairement féminin.

Lors de l’atterrissage Michael Colglazier, PDG de Virgin Galactic a déclaré : « Les appareils, mis en service à partir de 2025, succéderont à ceux fournis par Scaled Composites. Ils seront plus faciles à entretenir et permettront d’effectuer plus de missions chaque année. »

En effet, désormais Virgin Galactic ambitionne d’effectuer à terme 400 vols par an et dans l’immédiat un vol par mois, le prochain départ étant prévu en septembre.

Après une première levée de fonds début 2023, qui avait permis faire rentrer 300 millions de dollars, le succès de Galactic 02 va permettre à Virgin Galactic d’enclencher une seconde levée de fonds de 400 millions d’ici à fin 2023.

Avec environ 800 clients qui ont acheté leur billet, pour un prix situé entre 200.000 et 250.000 dollars et qui été rehaussé à 450.000 dollars, Richard Branson peut donc voir l’avenir avec plus de sérénité.

Ce succès de Richard Branson est incontestablement important pour l’avenir du Tourisme Spatial. Compte tenu de sa figure iconique, de son sens du marketing et de la communication, même si Virgin Galactic est encore en retrait par rapport aux réalisations de Space X, Richard Branson est un excellent ambassadeur et promoteur pour le Tourisme Spatial, l’ensemble du secteur ne peut que se réjouir du succès de Galactic 02.

Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.

Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.

Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.