Laurent Magnin sollicite un rendez-vous à la BPI afin d'étudier la capacité de la BPI à apporter un financement nécessaire à la préservation et à la pérennité de la société - DR
C’est avec une surprise totale que j’ai découvert la teneur de vos propos lors d’une interview matinale sur BFM Business.
La surprise touche également tout le corps social de l’entreprise. A la question de Madame Chevrillon sur le non-investissement dans XL Airways et Aigle Azur et sur un soutien à Vallourec qui fut en difficulté, vous répondez publiquement : « C’est drôle, c’est drôle oui, je ne me suis pas posé la question et personne ne nous a posé la question. »
Vous dites plus tard sur l’interpellation qu’elle vous fait des salariés au tapis : « Il faut que vous compreniez comment fonctionne BPI France, comment dire, les entrepreneurs viennent à nous quand même. Ces entrepreneurs ne sont jamais venus, mais alors jamais. J’ai envie de dire qu’il devait y avoir peut-être quelques raisons. Mais nous on finance, on finance, on finance tellement. On a un « deal flow » aujourd’hui d’entrepreneurs qui est tellement considérable. Demandez-leur pourquoi ils ne sont jamais venus nous voir ? »
La surprise touche également tout le corps social de l’entreprise. A la question de Madame Chevrillon sur le non-investissement dans XL Airways et Aigle Azur et sur un soutien à Vallourec qui fut en difficulté, vous répondez publiquement : « C’est drôle, c’est drôle oui, je ne me suis pas posé la question et personne ne nous a posé la question. »
Vous dites plus tard sur l’interpellation qu’elle vous fait des salariés au tapis : « Il faut que vous compreniez comment fonctionne BPI France, comment dire, les entrepreneurs viennent à nous quand même. Ces entrepreneurs ne sont jamais venus, mais alors jamais. J’ai envie de dire qu’il devait y avoir peut-être quelques raisons. Mais nous on finance, on finance, on finance tellement. On a un « deal flow » aujourd’hui d’entrepreneurs qui est tellement considérable. Demandez-leur pourquoi ils ne sont jamais venus nous voir ? »
Une réponse qui laisse sans voix
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Je dois reconnaître que votre réponse m’a laissé sans voix eu égard à tout ce que nous avons fait pour échapper à la disparition de la compagnie ! Alors je vous remercie de me permettre de vous répondre publiquement, au moment où je m’apprêtais à me taire face à l’inéluctable.
La non-sollicitation directe vient du fait que nous étions accompagnés par les services compétents du Ministère des Finances (CIRI) dans cette phase délicate de l’entreprise.
Je tiens à vous informer que via votre autorité de tutelle, nous avons, à d’innombrables reprises, sollicité votre intervention pour accompagner XL Airways. En bref rappel, notre compagnie n’a cessé de relever des défis internationaux : Etats-Unis, Mexique, République dominicaine, Chine et dans le passé Thaïlande et Maldives face aux compagnies du Golfe.
Un positionnement unique attaqué depuis trois ans par des compagnies déficitaires souvent aidées par leurs Etats, comme Norwegian.
Nous avons résisté à des compagnies champignons aussi vite apparues que disparues (Wow Air et Primera).
La non-sollicitation directe vient du fait que nous étions accompagnés par les services compétents du Ministère des Finances (CIRI) dans cette phase délicate de l’entreprise.
Je tiens à vous informer que via votre autorité de tutelle, nous avons, à d’innombrables reprises, sollicité votre intervention pour accompagner XL Airways. En bref rappel, notre compagnie n’a cessé de relever des défis internationaux : Etats-Unis, Mexique, République dominicaine, Chine et dans le passé Thaïlande et Maldives face aux compagnies du Golfe.
Un positionnement unique attaqué depuis trois ans par des compagnies déficitaires souvent aidées par leurs Etats, comme Norwegian.
Nous avons résisté à des compagnies champignons aussi vite apparues que disparues (Wow Air et Primera).
Que faut-il faire pour retenir l’attention des investisseurs ?
Ne parlons pas des compagnies américaines utilisant abusivement le Chapter 11 (loi sur les faillites américaines) pour renaître.
En 2012, la compagnie XL Airways a replacé la concurrence au coeur des départements d’Outre-mer, ce qui a favorisé le déplacement de nos compatriotes et la reprise du tourisme.
Toutes nos lignes furent lancées en 13 ans sans soutiens ni investissements. La desserte des départements d’Outre-mer au départ de nos régions fut également une stratégie mise en oeuvre.
A ce jour, nous sommes la seule compagnie française long-courrier à opérer au départ de plusieurs régions. XL Airways est une compagnie française dans un climat social unique, caractérisé par une absence totale de grèves dans son parcours.
Que faut-il faire Monsieur le Directeur Général de la BPI pour retenir l’attention des investisseurs, être dans votre « deal flow » et répondre totalement à la baisse de nos parts de marché dans l’aérien français depuis 20 ans ?
Nous sommes face à des concurrents étrangers qui ne créent pas d’emplois à la hauteur de ce que nos compagnies basées en France offrent. Nous ne comptons plus les heures, ni les jours, à envisager toutes les solutions possibles. Y compris, eu égard à votre communication de ce matin, celle de la participation de la BPI qui a été créée, vous avez raison de le souligner, pour répondre au rayonnement industriel de notre pays.
Créer des emplois de valeur et répondre à la concurrence sainement avec des outils adaptés, c’est la mission que les parlementaires français avaient rappelée dans un rapport du 30 septembre 2015. En prenant position sur l’aérien, vous donnerez le signal d’un pays qui croit dans cette industrie.
Notre naïveté par rapport aux soutiens des Etats concernant leurs compagnies, directement ou indirectement, est une problématique que nous ne pouvons pas ignorer. Il ne faut pas parler systématiquement de low-cost, mais de compagnies qui assurent à des coûts inférieurs des missions particulières comme le transport des communautés et des touristes.
J’affirme que les trois grandes compagnies européennes n’ont jamais totalement assumé ce rôle ! Si elles l’avaient fait, nous n’existerions pas, nous n’aurions jamais existé !
Le travail de Monsieur Arezki Idjerouidène sur l’Algérie, avec Aigle Azur, fut la preuve de la pertinence de compagnies complémentaires sur des marchés. Créée en 1995, compagnie compétitive et profitable sur la plus grande partie de son parcours, XL Airways se fait étrangler par des compagnies subventionnées ou pratiquant un dumping effréné.
En 2012, la compagnie XL Airways a replacé la concurrence au coeur des départements d’Outre-mer, ce qui a favorisé le déplacement de nos compatriotes et la reprise du tourisme.
Toutes nos lignes furent lancées en 13 ans sans soutiens ni investissements. La desserte des départements d’Outre-mer au départ de nos régions fut également une stratégie mise en oeuvre.
A ce jour, nous sommes la seule compagnie française long-courrier à opérer au départ de plusieurs régions. XL Airways est une compagnie française dans un climat social unique, caractérisé par une absence totale de grèves dans son parcours.
Que faut-il faire Monsieur le Directeur Général de la BPI pour retenir l’attention des investisseurs, être dans votre « deal flow » et répondre totalement à la baisse de nos parts de marché dans l’aérien français depuis 20 ans ?
Nous sommes face à des concurrents étrangers qui ne créent pas d’emplois à la hauteur de ce que nos compagnies basées en France offrent. Nous ne comptons plus les heures, ni les jours, à envisager toutes les solutions possibles. Y compris, eu égard à votre communication de ce matin, celle de la participation de la BPI qui a été créée, vous avez raison de le souligner, pour répondre au rayonnement industriel de notre pays.
Créer des emplois de valeur et répondre à la concurrence sainement avec des outils adaptés, c’est la mission que les parlementaires français avaient rappelée dans un rapport du 30 septembre 2015. En prenant position sur l’aérien, vous donnerez le signal d’un pays qui croit dans cette industrie.
Notre naïveté par rapport aux soutiens des Etats concernant leurs compagnies, directement ou indirectement, est une problématique que nous ne pouvons pas ignorer. Il ne faut pas parler systématiquement de low-cost, mais de compagnies qui assurent à des coûts inférieurs des missions particulières comme le transport des communautés et des touristes.
J’affirme que les trois grandes compagnies européennes n’ont jamais totalement assumé ce rôle ! Si elles l’avaient fait, nous n’existerions pas, nous n’aurions jamais existé !
Le travail de Monsieur Arezki Idjerouidène sur l’Algérie, avec Aigle Azur, fut la preuve de la pertinence de compagnies complémentaires sur des marchés. Créée en 1995, compagnie compétitive et profitable sur la plus grande partie de son parcours, XL Airways se fait étrangler par des compagnies subventionnées ou pratiquant un dumping effréné.
Demande de rendez-vous avant l'audience au Tribunal
Je vous demande solennellement de bien vouloir nous recevoir avant notre audience au Tribunal de Commerce de Bobigny qui aura lieu mercredi 2 octobre à 15 heures. Ceci afin d’évoquer, dans les prochaines heures, la capacité de la BPI à apporter un financement nécessaire à la préservation et à la pérennité de la société.
En contrepartie de quoi BPI France deviendrait naturellement actionnaire de référence de la société pour un temps. Le débat n’est pas de vous avoir comme actionnaire à long terme, mais de repartir en conquête avec votre aide.
Nos actionnaires actuels sont prêts à avancer en ce sens, comme ils l’ont déjà confirmé à la puissance publique. Les derniers événements et la fragilité des résultats du pavillon français montrent un vrai problème de résistance à la concurrence.
C’est le message fort que nous a adressé notre Ministre Bruno Le Maire sur Norwegian et au-delà son souhait justifié de voir l’Europe mettre de l’ordre dans une concurrence débridée et parfois déloyale, entraînant des faillites injustes pour les consommateurs et l’emploi européen.
Je salue également le fort engagement de Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat chargé des Transports, à nos côtés depuis sa nomination. C’est mon rôle de chef d’entreprise de croire à cette renaissance, d’y croire avec vous tous pour XL Airways et le pavillon français.
Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur Général, à ma parfaite considération.
Laurent Magnin
Président du Directoire
XL AIRWAYS
En contrepartie de quoi BPI France deviendrait naturellement actionnaire de référence de la société pour un temps. Le débat n’est pas de vous avoir comme actionnaire à long terme, mais de repartir en conquête avec votre aide.
Nos actionnaires actuels sont prêts à avancer en ce sens, comme ils l’ont déjà confirmé à la puissance publique. Les derniers événements et la fragilité des résultats du pavillon français montrent un vrai problème de résistance à la concurrence.
C’est le message fort que nous a adressé notre Ministre Bruno Le Maire sur Norwegian et au-delà son souhait justifié de voir l’Europe mettre de l’ordre dans une concurrence débridée et parfois déloyale, entraînant des faillites injustes pour les consommateurs et l’emploi européen.
Je salue également le fort engagement de Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat chargé des Transports, à nos côtés depuis sa nomination. C’est mon rôle de chef d’entreprise de croire à cette renaissance, d’y croire avec vous tous pour XL Airways et le pavillon français.
Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur Général, à ma parfaite considération.
Laurent Magnin
Président du Directoire
XL AIRWAYS