FUTUROSCOPIE - Budget des Français des années covid : des écarts abyssaux 🔑

Tandis que les « soleil d’hiver » en représentent aussi fort peu. A Noël, c’est en effet en famille que cela se passe. Et ce n’est pas les dernières nouvelles sur l’évolution du variant Omicron qui vont nous démentir.

Pour y voir plus clair, voici cependant quelques éléments concernant la situation économique de vos clients, des plus modestes aux plus aisés.

Dans sa dernière publication du Portrait social de la France, voyons déjà ce que dit l’Insee ?


En fait, et c’est le premier point : sous l’effet de la crise sanitaire et de ses répercussions économiques, l’Insee considère que les revenus d’activité et du patrimoine des Français ont fortement diminué (– 3,5 %).

Une baisse des salaires bruts qui s’explique en partie par les pertes d’emplois, mais surtout par le recours important au dispositif d’activité partielle.

Très affectés, les travailleurs indépendants auraient également vu leurs revenus chuter de 8% sans les aides versées par le fonds de solidarité. Quant aux revenus nets de la propriété ils ont également chuté de 12,6 % en 2020, soit 10,7 milliards d’euros (Md€), essentiellement sous l’effet de la très forte baisse des dividendes versés par les entreprises.

Très touchés aussi par la baisse d’activité, les jeunes adultes plus exposés aux phénomènes dépressifs (pour 19% d’entre eux en mai 2020) ont perdu confiance dans l’avenir et n’ont souvent survécu que grâce aux aides publiques.

Quant à l’épargne, on l’a déjà signalé : elle a affiché une hausse inédite avec un taux à 21,4 % contre 15,1 % un an plus tôt. Les disparités entre ménages sont cependant importantes : le surplus d’épargne aurait essentiellement concerné les 20 % de ménages les plus aisés.

<img src="https://www.tourmag.com/my/tourmag/site/version2020/regie-video/pixel.png" width="1" height="1" style="border:0px" id="debloquage_article_abonnement">Voyons maintenant où en sont les salaires dans un pays où 8% de la population vit avec moins de 1000 euros mensuels.

Le montant du SMIC brut horaire en 2021 est de 10,25€, soit un SMIC brut mensuel de 1 554,58 €.

C’est peu mais la France est l’un des pays les plus généreux d’Europe avec l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande ou encore le Luxembourg.

Quant aux salaires moyens, voici ce qu’ils sont, selon une note de l’Insee : dans le secteur privé en 2019, ils s'élevaient à 2.424 euros nets. Le salaire moyen dans le privé pour sa part reste cependant inférieur à son montant dans la fonction publique où il atteint : 2.599 euros nets selon une note de l’Insee.

Pour fournir un aperçu plus juste du budget des Français, c’est cependant le salaire médian qui est le plus parlant. En effet, il s'élevait en 2019 à 1.940 euros nets, ce qui signifie que la moitié des Français gagnait moins et l'autre moitié gagnait plus. Inférieur de 20 % au salaire moyen, ce salaire traduit une plus forte concentration des salaires dans le bas de l’échelle.

- Le revenu disponible moyen provient généralement à 75 % de revenus d’activités, à 28 % de pensions et retraites, à 10 % de revenus du patrimoine, à 6 % de prestations sociales, auxquels il faut retrancher les impôts directs correspondant à 18,5 %.

- Le niveau de vie est calculé pour sa part en divisant le revenu disponible du ménage par le nombre de personnes. Ainsi, pour la moitié des ménages, le niveau de vie en 2019, était inférieur à 22 040 €/an, soit 1 837 €/mois pour un ménage de célibataire.

- Pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, cette médiane s’élevait à 3 857 euros par mois

Avec de tels revenus, ces ménages partiront-ils en vacances à Noël ? Pas tous. Loin de là.

Quant aux cadres, selon une étude de l’Apec, leur salaire moyen en France en 2021 est de 56 00€ brut annuel contre un salaire médian de 49 000€.

Bien évidemment, le salaire médian en France est plus élevé avec l’âge. En effet, les cadres de plus de 55 ans affichent un salaire médian brut de 55 000€ en 2021. Tandis que le salaire médian des cadres de moins de 30 ans s’élève à 37 000€.

Les secteurs où les cadres perçoivent les rémunérations les plus élevées sont l’IT (technologies de l’information). En effet, en 2019, les salaires varient énormément et sont généralement compris entre 47 000 et 132 000€ brut annuels. Le « big data » devient aujourd’hui l’un des secteurs les plus colossaux.

Plus précisément, un rapport intitulé "Les riches en France" réalisé par l’Observatoire des inégalités fixe, pour la première fois, un seuil de la richesse au double du revenu médian de 1 735 euros.

Autrement dit, 3 470 euros par mois, après impôts, pour une personne seule, et 7 287 euros par mois pour un couple avec deux enfants. Cinq millions de Français gagnent au moins cette somme chaque mois, soit 8,2% de la population. 

Toujours capables de passer quelques jours de grand luxe à Paris, voyons maintenant qui sont les « riches » en France.

Une étude de l’Insee dresse le portrait-robot des 1% des Français les plus aisés, soit ceux dont le revenu annuel est supérieur à 108.670 euros (avant imposition), soit au moins 9.060 euros par mois pour une personne seule et 19.020 euros pour un couple avec deux enfants.

Mais, pour faire partie des "super-riches" (les 0,1% qui gagnent le mieux leur vie), il faut que les revenus soient supérieurs à 268.350 euros par an. Ce qui équivaut à 22.360 euros par mois pour une personne seule et 46.960 euros pour un couple avec deux enfants. 

Où vivent ces super riches  ?

Plus de quatre personnes aisées sur dix vivent en Ile-de-France (dont 20% habitent à Paris et 10% dans les Hauts-de-Seine). Un taux qui grimpe même à 54% pour les 0,1% les plus riches. Hormis l’Ile-de-France, les Français les plus riches sont aussi présents dans les départements frontaliers, notamment avec la Suisse : 2% d'entre eux habitent en Haute-Savoie, contre 1,3% dans l'Ain et 1,2% dans le Haut-Rhin.

La proportion de ménages aisés atteint également 1,3% dans la métropole de Lyon ou dans les Alpes-Maritimes, un département cumulant les aspects frontaliers (Monaco et Italie) et littoraux (Côte-d’Azur)".

Comme pour la majorité des Français, près de la moitié des 1% les plus riches tire essentiellement ses revenus des activités salariées. Ils sont néanmoins plus nombreux à percevoir des revenus issus principalement d’activités non salariées. C'est le cas de 20% des ménages aisés contre 3% pour le reste de la population.

De la même manière, les revenus du patrimoine constituent la principale source de revenu pour 22% des ménages aisés, contre 5% pour l'ensemble des ménages.

Restent les ultra riches, cette population de jet-setters qui peut s’offrir sans broncher des suites dans des palaces. Comme elle recommence d’ailleurs à le faire, depuis que la pandémie a connu une accalmie.

De combien dispose ce clan de privilégiés ? Malgré la diversité des modes de calcul, nous retiendrons ceux du World Ultra Wealth Report de 2021 qui estime cette catégorie ultra aisée à près de 300 000 individus dans le monde, possédant au moins 30 millions de dollars (et plus) de ressources disponibles. Le tout sur fond d’augmentation générale de leur fortune de l’ordre de 1.7% en 2020. Et bien plus en 2021. A ce jour, plus la pandémie a augmenté, plus la richesse des ultra riches à progressé : 5000 milliards de USD. La hausse la plus spectaculaire jamais enregistrée !

Mais, où donc vivent-ils ?

En France, ils sont un peu moins de 10.000. Et ont connu une baisse de 10.8% de leurs richesses en 2020. En Suisse, ils sont 7300. En Allemagne, on en compte 15 435. Mais, ce n’est pas en Europe que se situent désormais les ultra-riches. Les grosses fortunes restent cantonnées aux USA où ils sont estimés à 101.240 ! Un effectif en progression de 8 points.

De quoi largement devancer leur premier concurrent : la Chine qui, pour sa part, malgré des progrès phénoménaux (+ 8 points aussi en 2020), n’en compte que 29 815, soit un peu plus que le Japon toujours dans le trio de tête avec 21.300 ultra riches. Quant à l’Inde, elle en totalise 6390.

Pour être plus précis, notons qu’une ville comme San José en Californie en compte 727 à elle seule et que New York en compte quelque 25 000. Tandis que les plus grosses fortunes du monde sont Jeff Bezos, Elon Musk, Bernard Arnault et Bill Gates !

… Voilà, vous savez à peu près tout sur les budgets des Français, donc de votre clientèle potentielle et de celle qui ne franchira hélas jamais le seuil d’une agence de voyages ou d’un hôtel de luxe !

Les éléments chiffrés sont issus des sources disponibles, notamment l’Insee. Ils ne sont pas forcément réactualisés tous les mois.

Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

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