Si cette loi est adoptée, c’en est définitivement terminé de notre devoir d’informer. Impossible désormais de « prévenir » nos lecteurs de la mauvaise santé financière de telle ou telle société © lenets_tan - Fotolia.com
Si je me souviens bien, à peine arrivé au pouvoir, la nouvelle majorité LREM avait tenté un premier passage à l’Assemblée sur ce fameux projet de loi sur « le secret des affaires ».
Abandonné in extremis, mais pas totalement oublié...
Ils ont réitéré, arguant, ainsi que le plaidait le rapporteur LREM Raphael Gauvain (cité par le Monde), qu’« il s’agit de protéger nos entreprises contre l’espionnage économique, le pillage industriel ou la concurrence déloyale » !
Et ta sœur ?
En réalité, le « secret des affaires », décrit par le texte de loi est « large et varié » et peut couvrir à peu près tout et n’importe quoi.
Abandonné in extremis, mais pas totalement oublié...
Ils ont réitéré, arguant, ainsi que le plaidait le rapporteur LREM Raphael Gauvain (cité par le Monde), qu’« il s’agit de protéger nos entreprises contre l’espionnage économique, le pillage industriel ou la concurrence déloyale » !
Et ta sœur ?
En réalité, le « secret des affaires », décrit par le texte de loi est « large et varié » et peut couvrir à peu près tout et n’importe quoi.
Je cite mes confrères du Monde : « Est protégée toute information qui n’est pas généralement connue ou aisément accessible à une personne agissant dans un secteur (…) traitant habituellement de cette catégorie d’information, dont la valeur commerciale est due à son caractère secret et qui a fait l’objet de la part de son détenteur légitime des mesures de protection raisonnables ».
Président Macron, c'est pas sérieux !
Et comme le souligne ce collectif de journalistes, dans une tribune, la définition de ce secret « est si vaste que n’importe quelle information interne à une entreprise peut désormais être classée dans cette catégorie.
C’est grave et dangereux, tant pour nous journaleux et notre devoir d’information que pour vous, lecteurs, qui, si cette loi est définitivement adoptée, n’aurez pour information que les innombrables communiqués de presse et l’admirable façon de parler en langue de bois de la plupart des responsables de nos entreprises.
Et il ne faut pas croire que cette loi concerne uniquement les secteurs industriels ou politiques. Pas du tout, comme chaque secteur économique, le tourisme est largement concerné.
Président Macron, c'est pas sérieux !
Et comme le souligne ce collectif de journalistes, dans une tribune, la définition de ce secret « est si vaste que n’importe quelle information interne à une entreprise peut désormais être classée dans cette catégorie.
C’est grave et dangereux, tant pour nous journaleux et notre devoir d’information que pour vous, lecteurs, qui, si cette loi est définitivement adoptée, n’aurez pour information que les innombrables communiqués de presse et l’admirable façon de parler en langue de bois de la plupart des responsables de nos entreprises.
Et il ne faut pas croire que cette loi concerne uniquement les secteurs industriels ou politiques. Pas du tout, comme chaque secteur économique, le tourisme est largement concerné.
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Ainsi, qui pourra désormais nous permettre de dénoncer les grandes magouilles, telle cette dernière « aventure » étrange de Schneider qui risque de léser des centaines d’entreprises du tourisme ?
Informer nos lecteurs de la faillite pas très claire de Boiloris, la façon dont son président a réussi à ne pas acquitter les contre-garanties déposées à l’APST ? Ça va être interdit encore que, dans ce cas, il semble bien que l’ex-dirigeant de Boiloris n’hésite pas à m’attaquer pour diffamation !
Là où y’a de la gêne, y’a pas de plaisir !
Si cette loi est adoptée (et je suis très pessimiste), c’en est définitivement terminé de notre devoir d’informer. Impossible désormais de « prévenir » nos lecteurs de la mauvaise santé financière de telle ou telle société.
Mesdames et messieurs les attachés de presse, communicants en tous genres, vous allez bientôt pouvoir disposer d’une carte de presse… Quant à vous, lecteurs, faudra croire tout ce que disent, via leurs communiqués, ces sociétés « protégées par le secret des affaires ».
Vous aurez droit à des médias qui n’auront plus besoin de « numéro de commission paritaire » pour exercer. Des blogs en quelque sorte.
J’en connais quelques-uns, toujours dithyrambiques, dont la spécialité est d’user et abuser du « copier-coller » des communiqués de presse !
Mais si c’est la presse que l’on veut, elle se fera sans moi !
Informer nos lecteurs de la faillite pas très claire de Boiloris, la façon dont son président a réussi à ne pas acquitter les contre-garanties déposées à l’APST ? Ça va être interdit encore que, dans ce cas, il semble bien que l’ex-dirigeant de Boiloris n’hésite pas à m’attaquer pour diffamation !
Là où y’a de la gêne, y’a pas de plaisir !
Si cette loi est adoptée (et je suis très pessimiste), c’en est définitivement terminé de notre devoir d’informer. Impossible désormais de « prévenir » nos lecteurs de la mauvaise santé financière de telle ou telle société.
Mesdames et messieurs les attachés de presse, communicants en tous genres, vous allez bientôt pouvoir disposer d’une carte de presse… Quant à vous, lecteurs, faudra croire tout ce que disent, via leurs communiqués, ces sociétés « protégées par le secret des affaires ».
Vous aurez droit à des médias qui n’auront plus besoin de « numéro de commission paritaire » pour exercer. Des blogs en quelque sorte.
J’en connais quelques-uns, toujours dithyrambiques, dont la spécialité est d’user et abuser du « copier-coller » des communiqués de presse !
Mais si c’est la presse que l’on veut, elle se fera sans moi !