Critiquée, décriée, courtisée, Ryanair est devenue un acteur majeur de l'aménagement made in France...
Pour vous la faire courte, les 2 études (DGAC, mais surtout celle d'ODIT France) soulignent de manière plus ou moins nuancée le "monopole de fait" d'Air France qui, grâce à sa filiale loisirs Transavia.com, règne quasiment sans partage dans les cieux français, urbi est orbi.
Souvenez-vous : alors que la dérégulation battait son plein dans toute sa rigueur Outre-Manche, dans l'Hexagone la santé chancellante de l'ex-compagnie nationale justifiait (?) une attitude protectionniste et complice de la part des pouvoirs publics.
Tous les ministres et secrétaires d'Etat qui se sont succédé aux Transports, ont fait assaut de courtoisie et rempart de leur corps pour résister aux assauts de la perfide Albion.
Après les attentats du 11 septembre 2001, la crainte de l"anglois" a atteint son paroxysme. 'irrésistible ascension d'Easyjet et de Ryanair faisait froid dans le dos. Il n'était pas question de les laisser tondre le cockpit de l'emblématique compagnie nationale.
Souvenez-vous : alors que la dérégulation battait son plein dans toute sa rigueur Outre-Manche, dans l'Hexagone la santé chancellante de l'ex-compagnie nationale justifiait (?) une attitude protectionniste et complice de la part des pouvoirs publics.
Tous les ministres et secrétaires d'Etat qui se sont succédé aux Transports, ont fait assaut de courtoisie et rempart de leur corps pour résister aux assauts de la perfide Albion.
Après les attentats du 11 septembre 2001, la crainte de l"anglois" a atteint son paroxysme. 'irrésistible ascension d'Easyjet et de Ryanair faisait froid dans le dos. Il n'était pas question de les laisser tondre le cockpit de l'emblématique compagnie nationale.
''Il n'y a pas de place pour des low cost françaises''
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Entretemps, les petites compagnies françaises agonisaient ou étaient généreusement reprises par Air France (Britair, Regional...). Ainsi, peu à peu, cette dernière est revenue au statu quo ante et rétabli de facto le monopole qui était le sien. Un monopole devenu encore plus solide car conforté par le marché.
"Il n'y a pas de place pour des low cost françaises", clamaient les spécialistes. Et Air France d'entonner son air préféré : "Nous avons déjà un redoutable concurrent low cost avec le TGV..."
Bref, le pré carré du transporteur a été préservé coûte que coûte et seules les situations incongrues (attribution de slots, prix des touchés...) et harcèlement permanent des institutions européennes par les Ryanair et consorts, ont fini par faire quelque peu bouger les choses.
Mais pas assez au goût des pouvoirs publiques qui, aujourd'hui, virent casaque et crient au loup. Que disent-ils ? Que la France a besoin des deux types de dessertes, traditionnelle et low cost, au risque de ne pas profiter de tout le potentiel de la demande mondiale..."
Tiens, tiens... dire qu'il a fallu une décennie pour qu'on s'aperçoive que le tourisme français va dans le mur s'il ne sort pas de sa "mono-compagnie". Un chiffre en dit plus long que tous les discours : "l'impact économique des 2 types de transport (régulier et low cost) sur les territoires (en dehors de l'Ile-de-France), représente un chiffre global minimum de 9 à 10 milliards d'Euros de retombées économiques directes, indirectes et induites, soit environ 100 000 emplois..."
"Il n'y a pas de place pour des low cost françaises", clamaient les spécialistes. Et Air France d'entonner son air préféré : "Nous avons déjà un redoutable concurrent low cost avec le TGV..."
Bref, le pré carré du transporteur a été préservé coûte que coûte et seules les situations incongrues (attribution de slots, prix des touchés...) et harcèlement permanent des institutions européennes par les Ryanair et consorts, ont fini par faire quelque peu bouger les choses.
Mais pas assez au goût des pouvoirs publiques qui, aujourd'hui, virent casaque et crient au loup. Que disent-ils ? Que la France a besoin des deux types de dessertes, traditionnelle et low cost, au risque de ne pas profiter de tout le potentiel de la demande mondiale..."
Tiens, tiens... dire qu'il a fallu une décennie pour qu'on s'aperçoive que le tourisme français va dans le mur s'il ne sort pas de sa "mono-compagnie". Un chiffre en dit plus long que tous les discours : "l'impact économique des 2 types de transport (régulier et low cost) sur les territoires (en dehors de l'Ile-de-France), représente un chiffre global minimum de 9 à 10 milliards d'Euros de retombées économiques directes, indirectes et induites, soit environ 100 000 emplois..."
Le tourisme français va dans le mur avec une ''mono-compagnie''
C'est bien de s'en rendre compte. C'est bien de l'écrire. Mais quel gaspillage et que de temps perdu. Car aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, les jeux sont faits.
Air France est privatisée, les compagnies low cost vivent une crise sans précédent et les dessertes transversales, segments de croissance envisagés par ces dernières, pourraient ne plus constituer une priorité.
Pour Air France, qui envisage une alliance avec la SNCF pour acheminer par train les passagers vers son hub de Roissy-CDG, elles ne le sont plus. Alors que deviendront demain ces passagers et ces territoires, trop enclavés et pas assez rentables ?
Poser la question c'est y répondre. Le rapport pose clairement le problème : s'il y a pléthore de low cost à Nice c'est aussi parce que "les revenus sont plus liés à l'attractivité touristique des territoires qu'au type de desserte : les revenus de passagers vers Nice sont supérieurs de 50% à ceux de passagers vers les autres régions (y compris les passagers des compagnies traditionnelles)."
Conclusion : C'est plutôt l'offre touristique et sa diversification qui doivent faire l'objet de développement prioritaire pour rendre les territoires attractifs à cette clientèle et donc aux compagnies aériennes.
Mais pour cela, encore faudra-t-il que les "touchés" et les taxes des aéroports ne soient pas prohibitifs, comme c'est le cas aujourd'hui. Et aussi que chaque fois qu'une plateforme régionale (Marseille, Lyon, Bordeaux...) essaye d'encourager le trafic low cost, qu'elle ne soit pas systématiquement l'objet de procès de la part d'Air France.
Aujourd'hui donc, justice est rendue aux 2 acteurs du transport à bas coût et particulièrement à Ryanair. Car si l'on reproche souvent (et à juste titre) à cette dernière ses méthodes marketing, force est de reconnaître qu'elle est devenue un acteur majeur de l'aménagement made in France.
Air France est privatisée, les compagnies low cost vivent une crise sans précédent et les dessertes transversales, segments de croissance envisagés par ces dernières, pourraient ne plus constituer une priorité.
Pour Air France, qui envisage une alliance avec la SNCF pour acheminer par train les passagers vers son hub de Roissy-CDG, elles ne le sont plus. Alors que deviendront demain ces passagers et ces territoires, trop enclavés et pas assez rentables ?
Poser la question c'est y répondre. Le rapport pose clairement le problème : s'il y a pléthore de low cost à Nice c'est aussi parce que "les revenus sont plus liés à l'attractivité touristique des territoires qu'au type de desserte : les revenus de passagers vers Nice sont supérieurs de 50% à ceux de passagers vers les autres régions (y compris les passagers des compagnies traditionnelles)."
Conclusion : C'est plutôt l'offre touristique et sa diversification qui doivent faire l'objet de développement prioritaire pour rendre les territoires attractifs à cette clientèle et donc aux compagnies aériennes.
Mais pour cela, encore faudra-t-il que les "touchés" et les taxes des aéroports ne soient pas prohibitifs, comme c'est le cas aujourd'hui. Et aussi que chaque fois qu'une plateforme régionale (Marseille, Lyon, Bordeaux...) essaye d'encourager le trafic low cost, qu'elle ne soit pas systématiquement l'objet de procès de la part d'Air France.
Aujourd'hui donc, justice est rendue aux 2 acteurs du transport à bas coût et particulièrement à Ryanair. Car si l'on reproche souvent (et à juste titre) à cette dernière ses méthodes marketing, force est de reconnaître qu'elle est devenue un acteur majeur de l'aménagement made in France.