Quels sont les conseils des pros pour travailler avec des start-up ? - Crédit photo : depositphotos @vesnac
"Le monde des start-up fait rêver : croissance incroyable, valorisations insensées, levées de fonds impressionnantes, argent facile, réussite sans efforts..." explique François Piot, le dirigeant et propriétaire de Prêt-à-Partir.
Si, sur le papier, tout est rose, dans le microcosme de l'innovation 2.0, la réalité ne l'est pas toujours et travailler avec ces entreprises s'apparente parfois à un casse-tête.
Depuis leur apparition à la fin des années 1990, la vague a touché de nombreux secteurs dont le tourisme.
Les chiffres démontrent que l'attrait des Français pour l'entrepreneuriat ne s'estompe pas. Avec 10 000 jeunes pousses sur son territoire, la France réalise l'exploit de compter 8 start-up pour 1 000 habitants, alors que les USA n'en comptent que 2, et l'Angleterre 5,5.
Cette attirance des jeunes générations, pour la création d'entreprises dans le digital s'est propagée aussi dans la sphère des entreprises classiques. "La tentation est grande de travailler" avec une jeune pousse, confie François Piot.
Sauf que sur la masse de start-up existantes, rares sont celles à s'extraire et même à survivre. Seulement 50% d'entre elles souffleraient leur 3e bougie d'anniversaire.
A lire : 20 ans - Comment les start-up ont bousculé le monde du tourisme ?
Si faire "de la start-up est devenu à la mode", comme le précise Laurent Queige, directeur général du Welcome City Lab, il convient de ne pas se laisser séduire par le chant des sirènes.
Si, sur le papier, tout est rose, dans le microcosme de l'innovation 2.0, la réalité ne l'est pas toujours et travailler avec ces entreprises s'apparente parfois à un casse-tête.
Depuis leur apparition à la fin des années 1990, la vague a touché de nombreux secteurs dont le tourisme.
Les chiffres démontrent que l'attrait des Français pour l'entrepreneuriat ne s'estompe pas. Avec 10 000 jeunes pousses sur son territoire, la France réalise l'exploit de compter 8 start-up pour 1 000 habitants, alors que les USA n'en comptent que 2, et l'Angleterre 5,5.
Cette attirance des jeunes générations, pour la création d'entreprises dans le digital s'est propagée aussi dans la sphère des entreprises classiques. "La tentation est grande de travailler" avec une jeune pousse, confie François Piot.
Sauf que sur la masse de start-up existantes, rares sont celles à s'extraire et même à survivre. Seulement 50% d'entre elles souffleraient leur 3e bougie d'anniversaire.
A lire : 20 ans - Comment les start-up ont bousculé le monde du tourisme ?
Si faire "de la start-up est devenu à la mode", comme le précise Laurent Queige, directeur général du Welcome City Lab, il convient de ne pas se laisser séduire par le chant des sirènes.
Apprendre à parler le même langage
Et pour décrypter les argumentaires toujours "amazing" ou "disrupteur" générant des "croissances scalables", il faut comprendre le langage et la façon dont les jeunes pousses voient le monde.
L'ancien monde de l'agence physique et celui de l'e-tourisme sont bien souvent éloignés. "En résumé, méconnaissance, défiance et très peu d’interactions, voilà la réalité entre les deux mondes", constate François Piot.
Cet éloignement peut et doit être gommé. Pour cela, le responsable en charge de l'innovation ou le chef d'entreprise doit être dans l'obligation de posséder une véritable culture en la matière.
Si ce n'est pas le cas, Laurent Queige conseille de "beaucoup lire, s'abonner à des magazines et consulter la presse spécialisée. C'est un état d'esprit qu'il est possible d'appréhender en rencontrant des gens, en participant à des événements et en se rendant dans des structures intermédiaires."
La création nécessite de la curiosité et pas seulement de la volonté, sous peine de se planter.
"Les start-uppers sont souvent des créatifs, qui ne vivent pas toujours dans le même monde que nous. Au moins, pas tant qu’ils n’ont pas eu leur premier contrôle fiscal", rapporte François Piot.
La méfiance doit être dans un coin de la tête et ne pas partir à l'abordage une règle, sous peine de plantage.
L'ancien monde de l'agence physique et celui de l'e-tourisme sont bien souvent éloignés. "En résumé, méconnaissance, défiance et très peu d’interactions, voilà la réalité entre les deux mondes", constate François Piot.
Cet éloignement peut et doit être gommé. Pour cela, le responsable en charge de l'innovation ou le chef d'entreprise doit être dans l'obligation de posséder une véritable culture en la matière.
Si ce n'est pas le cas, Laurent Queige conseille de "beaucoup lire, s'abonner à des magazines et consulter la presse spécialisée. C'est un état d'esprit qu'il est possible d'appréhender en rencontrant des gens, en participant à des événements et en se rendant dans des structures intermédiaires."
La création nécessite de la curiosité et pas seulement de la volonté, sous peine de se planter.
"Les start-uppers sont souvent des créatifs, qui ne vivent pas toujours dans le même monde que nous. Au moins, pas tant qu’ils n’ont pas eu leur premier contrôle fiscal", rapporte François Piot.
La méfiance doit être dans un coin de la tête et ne pas partir à l'abordage une règle, sous peine de plantage.
Douter pour avancer ?
C'est ce qui est arrivé à François Piot : "j'ai racheté en 2011 une OTA (thalasso-line), et je me suis royalement planté."
A la clé de cette mésaventure, des licenciements et de la destruction de valeur, mais "un purgatoire nécessaire avant de mûrir mon projet", de l'aveu du responsable de Prêt-à-Partir.
Le dirigeant a ensuite créé un fonds d'investissement qui anime maintenant 4 pépinières d’entreprises et possède des parts dans 42 start-up.
Pour laisser des chances à la jeune pousse de pouvoir s'épanouir, il faut "faire la part des choses : accepter de travailler avec une start-up sans chercher à entrer dans son capital."
Le rôle d'investisseur n'est pas donné à tout le monde, il est un métier à part entière et particulièrement risqué.
Et avant de se lancer dans l'innovation et l'accompagnement de ces structures, vous devez "définir une stratégie propre d'innovation, en rapport avec les besoins de l'entreprise" précise Laurent Queige. Les réactions épidermiques et les achats compulsifs doivent être mis de côté.
Pour éviter de se planter, il convient de garder la tête froide et de ne pas se laisser emporter par l'affect et résister à l'appel "d'une équipe sympa avec qui on a envie de travailler."
Et pour définir ses besoins et sa stratégie, il faut laisser son passé derrière soi.
Le responsable de l'incubateur de poursuivre : "je dis aux grands groupes de ne pas venir pour rouler des mécaniques devant les entrepreneurs. Ils doivent plutôt se demander en quoi ils ne sont pas bons ou sur quoi ils ont des doutes et des interrogations."
Une philosophie que Descartes ne remettrait pas en cause, mais que les managers peinent à adopter. "Je ne vous raconte pas comme il est difficile pour les responsables d'adopter cet état d'esprit", explique Laurent Queige.
A la clé de cette mésaventure, des licenciements et de la destruction de valeur, mais "un purgatoire nécessaire avant de mûrir mon projet", de l'aveu du responsable de Prêt-à-Partir.
Le dirigeant a ensuite créé un fonds d'investissement qui anime maintenant 4 pépinières d’entreprises et possède des parts dans 42 start-up.
Pour laisser des chances à la jeune pousse de pouvoir s'épanouir, il faut "faire la part des choses : accepter de travailler avec une start-up sans chercher à entrer dans son capital."
Le rôle d'investisseur n'est pas donné à tout le monde, il est un métier à part entière et particulièrement risqué.
Et avant de se lancer dans l'innovation et l'accompagnement de ces structures, vous devez "définir une stratégie propre d'innovation, en rapport avec les besoins de l'entreprise" précise Laurent Queige. Les réactions épidermiques et les achats compulsifs doivent être mis de côté.
Pour éviter de se planter, il convient de garder la tête froide et de ne pas se laisser emporter par l'affect et résister à l'appel "d'une équipe sympa avec qui on a envie de travailler."
Et pour définir ses besoins et sa stratégie, il faut laisser son passé derrière soi.
Le responsable de l'incubateur de poursuivre : "je dis aux grands groupes de ne pas venir pour rouler des mécaniques devant les entrepreneurs. Ils doivent plutôt se demander en quoi ils ne sont pas bons ou sur quoi ils ont des doutes et des interrogations."
Une philosophie que Descartes ne remettrait pas en cause, mais que les managers peinent à adopter. "Je ne vous raconte pas comme il est difficile pour les responsables d'adopter cet état d'esprit", explique Laurent Queige.
Tester, tester et encore tester
Le doute est souvent mal vu dans le business, alors qu'il pourrait par moment permettre de prendre du recul et avoir une vision globale de l'entreprise.
Pour le responsable de l'incubateur parisien, travailler avec une start-up ne doit pas seulement correspondre à une volonté, mais c'est surtout une ouverture "et pas seulement au touristique.
Il faut sortir de sa zone de confort, l'innovation est un phénomène qui consiste à se confronter avec la marge. Il ne faut pas rester entre soi."
Après s'être imprégnés de l'univers de l'innovation, l'écosystème et l'entreprise doivent être ouverts aux tests. Sans expérimentation, la démarche ne peut fonctionner et l'échec ne doit pas être un gros mot.
"Les tests doivent être faits ouvertement, à la vue de tous et pas en interne, pour son propre bénéfice", conseille Laurent Queige.
Car si les grands groupes ont peur de l'innovation et de son incertitude, les start-up ont un avantage : elles se lancent corps et âme dans un projet, sans avoir rien à perdre.
Bien souvent la réussite n'est pas à la clé, mais parfois cela peut l'être et alors les bénéfices sont importants.
Si des groupes comme TUI ou Thomas Cook sont des paquebots énormes, très délicats à faire avancer, "avec les jeunes pousses, le risque de la création et de l'innovation est déporté sur leurs épaules", conclut Laurent Queige.
Alors n'attendez pas des miracles des jeunes pousses, mais apprenez à leur parler, à les guider, tout en leur laissant leur liberté d'agir.
Et maintenant à vos projets.
Pour le responsable de l'incubateur parisien, travailler avec une start-up ne doit pas seulement correspondre à une volonté, mais c'est surtout une ouverture "et pas seulement au touristique.
Il faut sortir de sa zone de confort, l'innovation est un phénomène qui consiste à se confronter avec la marge. Il ne faut pas rester entre soi."
Après s'être imprégnés de l'univers de l'innovation, l'écosystème et l'entreprise doivent être ouverts aux tests. Sans expérimentation, la démarche ne peut fonctionner et l'échec ne doit pas être un gros mot.
"Les tests doivent être faits ouvertement, à la vue de tous et pas en interne, pour son propre bénéfice", conseille Laurent Queige.
Car si les grands groupes ont peur de l'innovation et de son incertitude, les start-up ont un avantage : elles se lancent corps et âme dans un projet, sans avoir rien à perdre.
Bien souvent la réussite n'est pas à la clé, mais parfois cela peut l'être et alors les bénéfices sont importants.
Si des groupes comme TUI ou Thomas Cook sont des paquebots énormes, très délicats à faire avancer, "avec les jeunes pousses, le risque de la création et de l'innovation est déporté sur leurs épaules", conclut Laurent Queige.
Alors n'attendez pas des miracles des jeunes pousses, mais apprenez à leur parler, à les guider, tout en leur laissant leur liberté d'agir.
Et maintenant à vos projets.