"Nous sommes à moins de 450 000 abonnés, mais nous avons fait presque 10 millions de chiffre d'affaires en 2019" selon Charles-Edouard Girard
TourMaG.com - Quel est votre état d'esprit alors que le second confinement se prolonge et que les vacances approchent dans un grand flou ?
Charles-Edouard Girard : Nous sommes combatifs.
HomeExchange est un concept qui fonctionnait très bien avant la covid-19, notre modèle va dans le sens de l'histoire, malgré la crise.
Nous étions jusque-là très solides, avec une forte croissance et une bonne rentabilité, nous restons confiants sur la suite. Sur cette période-là, notre priorité reste de gérer les équipes.
De façon générale personne n'aime l'incertitude. Sauf que dans une start-up, il y a plus d'incertitude qu'ailleurs, mais alors dans une start-up du tourisme dans une période de confinement, c'est encore pire.
Nous devons trouver un rythme rassurant pour nos salariés afin de maintenir la motivation et l'envie de travailler.
TourMaG.com - A quoi ressemble ce mois de novembre ?
Charles-Edouard Girard : Comme lors du 1er confinement, nous répondons à nos clients, avec pour principal enjeu de gérer les annulations qui ont lieu.
Après au niveau du business, ce n'est pas la période la plus propice. Nous sortons de vacances de la Toussaint qui se sont bien passées, car nous avons fait plus de nuitées que l'année dernière en France.
Idem pour l'été. Mais depuis deux mois au niveau du chiffre d'affaires c'est un peu plus dur. Le monde est tendu, les USA, l'Australie, l'Amérique du sud, restent en dessous de ce que nous avions fait l'année dernière.
Les gens ont de l'espoir pour Noël, ils se projettent quand même, mais de toute façon les réservations se font en dernière minute.
Charles-Edouard Girard : Nous sommes combatifs.
HomeExchange est un concept qui fonctionnait très bien avant la covid-19, notre modèle va dans le sens de l'histoire, malgré la crise.
Nous étions jusque-là très solides, avec une forte croissance et une bonne rentabilité, nous restons confiants sur la suite. Sur cette période-là, notre priorité reste de gérer les équipes.
De façon générale personne n'aime l'incertitude. Sauf que dans une start-up, il y a plus d'incertitude qu'ailleurs, mais alors dans une start-up du tourisme dans une période de confinement, c'est encore pire.
Nous devons trouver un rythme rassurant pour nos salariés afin de maintenir la motivation et l'envie de travailler.
TourMaG.com - A quoi ressemble ce mois de novembre ?
Charles-Edouard Girard : Comme lors du 1er confinement, nous répondons à nos clients, avec pour principal enjeu de gérer les annulations qui ont lieu.
Après au niveau du business, ce n'est pas la période la plus propice. Nous sortons de vacances de la Toussaint qui se sont bien passées, car nous avons fait plus de nuitées que l'année dernière en France.
Idem pour l'été. Mais depuis deux mois au niveau du chiffre d'affaires c'est un peu plus dur. Le monde est tendu, les USA, l'Australie, l'Amérique du sud, restent en dessous de ce que nous avions fait l'année dernière.
Les gens ont de l'espoir pour Noël, ils se projettent quand même, mais de toute façon les réservations se font en dernière minute.
"Il y a tout un débat sur la colonisation, mais le tourisme s'est un peu comporté comme ça"
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TourMaG.com - Vous êtes intervenu lors des Rencontres e-Tourisme de Pau sur le fameux "Monde d'après". Vous faites partis de ceux qui pensent que le monde d'après sera différent. Pourquoi ne sera-t-il pas le même ?
Charles-Edouard Girard : Le tourisme n'est pas nécessairement le premier secteur à se remettre en cause.
La façon de consommer le voyage n'est plus en adéquation avec les besoins.
Quand ils reviennent des vacances, les voyageurs sont fatigués, ils n'ont pas profité, ni découvert de culture. Les vacances ont un but : se reposer et se retrouver avec sa famille.
Le tourisme, tel qu'il nous est vendu à savoir aller dans des hôtels, faire des attractions, visiter les lieux incontournables, tout ceci n'a pas beaucoup de sens.
Tout comme manger des croissants à 7 000 km de la France, quand la population locale est dans la misère, ce n'est pas la bonne vision et les gens s'en détournent.
Il y a tout un débat sur la colonisation, mais le tourisme s'est un peu comporté comme cela. Les grands hôtels n'appartiennent pas aux populations locales, ils ne leur bénéficient pas.
Si nous voulons que le tourisme existe, il doit se tourner vers les populations où il est implanté, même en France. Le Château de Versailles est visité à 80% par des étrangers, donc les Versaillais ou les Franciliens ne sont pas inclus.
C'est une situation mal vécue.
A ce moment, vous créez Disneyland quelque chose d'artificiel. Le tourisme est positif lorsque les locaux sont intégrés que ce soit au niveau des produits, de l'accueil et au niveau des visites.
Si vous allez au Mont-Saint-Michel personne dans les villages alentour ne prendra du plaisir à vous le faire visiter.
TourMaG.com - Le tourisme de masse est-il compatible avec un tourisme plus authentique ?
Charles-Edouard Girard : Je ne pense pas que ce soit possible.
Le terme tourisme de masse est mal choisi, dans le sens, où nous souhaitons que tout le monde puisse voyager. Pour moi c'est possible pour quasiment toutes les bourses, car voyager ce n'est pas nécessairement aller à l'autre bout du monde.
A lire : Saskia Cousin (Sociologue) : "Ce n’est pas parce qu’il y a moins de tourisme international qu’il y aura moins de voyage"
Le tourisme a été marketé et Instagram est une plaie ! L'application a encore plus simplifié le tourisme, en le résumant à quelques photos, c'est totalement destructeur.
Il existe différentes formes de tourisme et je n'arrive pas à croire que tout le monde veuille faire la même chose. Quand nous allons dans un pays, c'est pour rencontrer les gens. Les lieux ne sont pas importants.
Il faut arrêter les injonctions : le tourisme c'est comme ça !
Si vous demandez autour de vous le moment important de tel ou tel voyage. La plupart du temps il s'agit d'un moment d'échange avec la population, rarement ils vous diront un lieu précis.
Charles-Edouard Girard : Le tourisme n'est pas nécessairement le premier secteur à se remettre en cause.
La façon de consommer le voyage n'est plus en adéquation avec les besoins.
Quand ils reviennent des vacances, les voyageurs sont fatigués, ils n'ont pas profité, ni découvert de culture. Les vacances ont un but : se reposer et se retrouver avec sa famille.
Le tourisme, tel qu'il nous est vendu à savoir aller dans des hôtels, faire des attractions, visiter les lieux incontournables, tout ceci n'a pas beaucoup de sens.
Tout comme manger des croissants à 7 000 km de la France, quand la population locale est dans la misère, ce n'est pas la bonne vision et les gens s'en détournent.
Il y a tout un débat sur la colonisation, mais le tourisme s'est un peu comporté comme cela. Les grands hôtels n'appartiennent pas aux populations locales, ils ne leur bénéficient pas.
Si nous voulons que le tourisme existe, il doit se tourner vers les populations où il est implanté, même en France. Le Château de Versailles est visité à 80% par des étrangers, donc les Versaillais ou les Franciliens ne sont pas inclus.
C'est une situation mal vécue.
A ce moment, vous créez Disneyland quelque chose d'artificiel. Le tourisme est positif lorsque les locaux sont intégrés que ce soit au niveau des produits, de l'accueil et au niveau des visites.
Si vous allez au Mont-Saint-Michel personne dans les villages alentour ne prendra du plaisir à vous le faire visiter.
TourMaG.com - Le tourisme de masse est-il compatible avec un tourisme plus authentique ?
Charles-Edouard Girard : Je ne pense pas que ce soit possible.
Le terme tourisme de masse est mal choisi, dans le sens, où nous souhaitons que tout le monde puisse voyager. Pour moi c'est possible pour quasiment toutes les bourses, car voyager ce n'est pas nécessairement aller à l'autre bout du monde.
A lire : Saskia Cousin (Sociologue) : "Ce n’est pas parce qu’il y a moins de tourisme international qu’il y aura moins de voyage"
Le tourisme a été marketé et Instagram est une plaie ! L'application a encore plus simplifié le tourisme, en le résumant à quelques photos, c'est totalement destructeur.
Il existe différentes formes de tourisme et je n'arrive pas à croire que tout le monde veuille faire la même chose. Quand nous allons dans un pays, c'est pour rencontrer les gens. Les lieux ne sont pas importants.
Il faut arrêter les injonctions : le tourisme c'est comme ça !
Si vous demandez autour de vous le moment important de tel ou tel voyage. La plupart du temps il s'agit d'un moment d'échange avec la population, rarement ils vous diront un lieu précis.
"Nous allons finir sur un exercice négatif, de l'ordre de -10% en termes de chiffre d'affaires"
TourMaG.com - Quel a été l'impact de cette année sur HomeExchange ?
Charles-Edouard Girard : Nous allons finir sur un exercice négatif, par rapport à l'année dernière, de l'ordre de -10% en terme de chiffre d'affaires.
Ce n'est pas une chute catastrophique.
Après au niveau de l'activité, la baisse est plus marquée, car il y a eu moins d'échanges que les autres années. Nous sommes sur une pratique assez addictive, mais avec les confinements et l'épidémie, les voyageurs sont moins partis.
Il y a eu moins d'échanges, mais ils étaient plus longs dans la durée.
C'est une année qui avait extrêmement bien commencé. La croissance a été très forte sur janvier, février et même début mars. Nous avons montré à nos clients à quel point, nous étions une communauté.
Nos clients nous ont soutenus, car il n'y a pas eu de vague d'annulations au niveau des abonnements.
TourMaG.com - Les modes de consommation évoluent donc face à l'incertitude, mais pas l'envie de voyager...
Charles-Edouard Girard : Exactement, il n'est pas question pour les voyageurs de ne pas se reposer.
Nous avons oublié que les vacances avaient pour principal but de se reposer et la période que nous vivons est très fatigante et stressante.
De plus, lors des vacances nous en profitons pour voir la famille et surtout ailleurs. Le télétravail entraîne de nouvelles problématiques avec son quotidien.
Puis pour finir, les vacances permettent de découvrir de nouveaux lieux. Je pense que ces besoins-là ne vont pas disparaître avec le confinement, bien au contraire.
Une fois la possibilité de pouvoir bouger sera annoncée, alors tout le monde voudra repartir à l'image de ce qui s'est passé en juin.
TourMaG.com - Avant les annonces du second confinement avez-vous observé des échanges rapides de maison afin de fuir Paris et les grandes villes ?
Charles-Edouard Girard : Il n'y a pas eu d'impact en France, car notre public est très familial.
Ici les écoles n'ont pas été fermées, donc les Français sont plutôt restés chez eux. Par contre aux Etats-Unis, le phénomène que vous me décrivez est observable, car de nombreuses écoles sont fermées.
Les Américains cherchent des maisons pour passer leur confinement. La première raison de voyage pour nos membres aux Etats-unis était celle-ci et donc télétravailler ailleurs.
Lors du 1er confinement en France, nous n'avons pas vu cette tendance, car l'annonce a été très rapide. Les Français n'ont pas eu le temps de s'organiser.
Charles-Edouard Girard : Nous allons finir sur un exercice négatif, par rapport à l'année dernière, de l'ordre de -10% en terme de chiffre d'affaires.
Ce n'est pas une chute catastrophique.
Après au niveau de l'activité, la baisse est plus marquée, car il y a eu moins d'échanges que les autres années. Nous sommes sur une pratique assez addictive, mais avec les confinements et l'épidémie, les voyageurs sont moins partis.
Il y a eu moins d'échanges, mais ils étaient plus longs dans la durée.
C'est une année qui avait extrêmement bien commencé. La croissance a été très forte sur janvier, février et même début mars. Nous avons montré à nos clients à quel point, nous étions une communauté.
Nos clients nous ont soutenus, car il n'y a pas eu de vague d'annulations au niveau des abonnements.
TourMaG.com - Les modes de consommation évoluent donc face à l'incertitude, mais pas l'envie de voyager...
Charles-Edouard Girard : Exactement, il n'est pas question pour les voyageurs de ne pas se reposer.
Nous avons oublié que les vacances avaient pour principal but de se reposer et la période que nous vivons est très fatigante et stressante.
De plus, lors des vacances nous en profitons pour voir la famille et surtout ailleurs. Le télétravail entraîne de nouvelles problématiques avec son quotidien.
Puis pour finir, les vacances permettent de découvrir de nouveaux lieux. Je pense que ces besoins-là ne vont pas disparaître avec le confinement, bien au contraire.
Une fois la possibilité de pouvoir bouger sera annoncée, alors tout le monde voudra repartir à l'image de ce qui s'est passé en juin.
TourMaG.com - Avant les annonces du second confinement avez-vous observé des échanges rapides de maison afin de fuir Paris et les grandes villes ?
Charles-Edouard Girard : Il n'y a pas eu d'impact en France, car notre public est très familial.
Ici les écoles n'ont pas été fermées, donc les Français sont plutôt restés chez eux. Par contre aux Etats-Unis, le phénomène que vous me décrivez est observable, car de nombreuses écoles sont fermées.
Les Américains cherchent des maisons pour passer leur confinement. La première raison de voyage pour nos membres aux Etats-unis était celle-ci et donc télétravailler ailleurs.
Lors du 1er confinement en France, nous n'avons pas vu cette tendance, car l'annonce a été très rapide. Les Français n'ont pas eu le temps de s'organiser.
"Je pense que l'exécutif essayera de préserver les vacances de Noël"
TourMaG.com - Pour en revenir à la période que nous vivons. Ce n'est donc pas le calme plat ?
Charles-Edouard Girard : Non ce n'est pas du tout à l'arrêt, mais c'est calme.
Cela peut s'expliquer par un phénomène économique qui a été développé dans les procédés d'apprentissage.
Lors du 1er confinement, il y a eu un procédé d'apprentissage, puisque nous avons découvert qu'il y avait un début et une fin.
Il n'y avait pas de doute. mais comme nous avons vécu cette situation pour la première fois, nous nous demandions si cela arriverait.
Ainsi, les gens se projettent vers la fin du confinement. Le ressenti est peut-être un peu moins difficile, car le confinement est quelque peu allégé.
TourMaG.com - La notion de voyage n'est pas totalement oubliée...
Charles-Edouard Girard : Non, le gouvernement fait assez bien les choses, puisque le confinement a été annoncé à la fin des vacances de la Toussaint.
Ils ont essayé de tenir tout au long des vacances, avec quelques arbitrages sans doute pour ne pas les écourter et maintenir cette soupape.
Je pense que l'exécutif essayera de faire pareil pour les vacances de Noël, pour limiter les dégâts dans le tourisme.
TourMaG.com - Quand vous dites que les gens sont assez optimistes pour Noël, est-ce un ressenti ou cela se base sur des chiffres ?
Charles-Edouard Girard : Nous avons fait une étude courant octobre, peu de temps avant le confinement, il en ressortait que les Français se projetaient dans les prochaines vacances, malgré la montée de l'épidémie.
Je parle là de la France, car c'est assez fluctuant selon les pays.
Aujourd'hui pour les vacances de Noël nous sommes à un peu plus d'un tiers des nuitées versus l'année dernière.
Lors des vacances de la Toussaint, nous avons observé que les nuitées ont été enregistrées beaucoup en dernière minute, donc nous sommes assez confiants.
Charles-Edouard Girard : Non ce n'est pas du tout à l'arrêt, mais c'est calme.
Cela peut s'expliquer par un phénomène économique qui a été développé dans les procédés d'apprentissage.
Lors du 1er confinement, il y a eu un procédé d'apprentissage, puisque nous avons découvert qu'il y avait un début et une fin.
Il n'y avait pas de doute. mais comme nous avons vécu cette situation pour la première fois, nous nous demandions si cela arriverait.
Ainsi, les gens se projettent vers la fin du confinement. Le ressenti est peut-être un peu moins difficile, car le confinement est quelque peu allégé.
TourMaG.com - La notion de voyage n'est pas totalement oubliée...
Charles-Edouard Girard : Non, le gouvernement fait assez bien les choses, puisque le confinement a été annoncé à la fin des vacances de la Toussaint.
Ils ont essayé de tenir tout au long des vacances, avec quelques arbitrages sans doute pour ne pas les écourter et maintenir cette soupape.
Je pense que l'exécutif essayera de faire pareil pour les vacances de Noël, pour limiter les dégâts dans le tourisme.
TourMaG.com - Quand vous dites que les gens sont assez optimistes pour Noël, est-ce un ressenti ou cela se base sur des chiffres ?
Charles-Edouard Girard : Nous avons fait une étude courant octobre, peu de temps avant le confinement, il en ressortait que les Français se projetaient dans les prochaines vacances, malgré la montée de l'épidémie.
Je parle là de la France, car c'est assez fluctuant selon les pays.
Aujourd'hui pour les vacances de Noël nous sommes à un peu plus d'un tiers des nuitées versus l'année dernière.
Lors des vacances de la Toussaint, nous avons observé que les nuitées ont été enregistrées beaucoup en dernière minute, donc nous sommes assez confiants.
"Cette crise n'a pas provoqué une remise en cause, mais elle a plutôt conforté notre modèle"
TourMaG.com - Avant la crise que représentait HomeExchange ?
Charles-Edouard Girard : Nous sommes le leader mondial de l'échange de maison, avec 80% du marché.
Nous avons 450 000 maisons dans le monde. En moyenne nous enregistrons un échange de maison toutes les 4 minutes. HomeExchange est présent dans 142 pays, pour plus de 3,5 millions de nuitées en 2019.
Pour arriver à développer la pratique de l'échange de maison, nous sommes partis du principe qu'il ne fallait pas brider le nombre d'échanges, donc de ne pas prendre une commission à chaque réservation.
Nous avons pris le parti de mettre en place des abonnements annuels de 130 euros.
Si nous arrivions à convertir deux ou trois millions de personnes dans le monde, ce serait déjà très bien. L'échange de maison encourage un autre type de tourisme et d'hospitalité qui n'est pas tourné vers l'économie, mais le partage.
TourMaG.com - Combien avez-vous d'abonnés ?
Charles-Edouard Girard : C'est un chiffre que nous ne communiquons jamais.
Par contre sur le début d'année, nous étions en croissance sur cet indicateur de 45%.
Nous sommes à moins de 450 000 abonnés, mais nous avons fait presque 10 millions de chiffre d'affaires en 2019.
TourMaG.com - Avec cette crise, vous êtes-vous remis en question sur le modèle d'entreprise ?
Charles-Edouard Girard : Cette crise n'a pas provoqué une remise en cause, mais elle a plutôt conforté notre modèle.
Par rapport à d'autres entreprises, nous n'avons pas réalisé 5 ou 10% de notre chiffre d'affaires. Cette crise nous a permis de nous concentrer sur nos clients.
Ils ont été très clairs sur ce qu'ils voulaient. Nous réfléchissons à des marchés que nous n'avions pas du tout abordés, notamment asiatiques.
Nous nous sommes aussi rendu compte que nous avons différents types de population, par exemple les grands utilisateurs à qui nous ne répondons pas bien.
Historiquement, l'échange de maison se passe avec des personnes qui leur ressemblent. Il y a très rarement un échange entre un studio et une villa, car il n'y a pas de dimension commerciale, donc vous ne faites pas de plus-value.
Puis nous avons constaté que les utilisateurs se partagent beaucoup d'informations sur les activités, les bonnes idées et les bons lieux.
Nous devons structurer cela, mais ils ne veulent pas que ce soit fait de façon publique, pour que cela reste assez personnel. Nous avons fait une première approche avec une carte recensant les points d'intérêts.
TourMaG.com - Comment expliquez-vous que HomeExchange existe encore à l'heure de la toute puissance d'Airbnb ?
Charles-Edouard Girard : Ce sont deux pratiques très différentes.
Au début d'Airbnb, lorsqu'ils recensaient des loueurs non professionnels qui prenaient le plaisir à recevoir et accueillir, alors ils répondaient aux besoins de se loger et dans d'agréables conditions avec des locaux.
A ce moment, nous étions dans un modèle similaire ou presque. Très rapidement, comme de nombreuses plateformes, la partie place de marché entre particuliers a donné lieu à un échange entre un particulier et un professionnel.
Airbnb a toutefois apporté deux choses au marché : il a brisé la temporalité des réservations, elles ne durent plus automatiquement 7 jours, puis il a démocratisé les locations urbaines.
D'ailleurs c'est ce dernier point qui a plombé Airbnb cet été. Si nous existons, c'est parce que nous avons gardé la place de marché entre particuliers.
Notre succès repose aussi sur le fait que l'échange de maison repose sur une approche non commerciale.
Le vrai plaisir n'est pas juste de prendre un hôtel, comme c'est le cas avec Airbnb, mais il est dans le partage et être dans un lieu chaleureux.
Charles-Edouard Girard : Nous sommes le leader mondial de l'échange de maison, avec 80% du marché.
Nous avons 450 000 maisons dans le monde. En moyenne nous enregistrons un échange de maison toutes les 4 minutes. HomeExchange est présent dans 142 pays, pour plus de 3,5 millions de nuitées en 2019.
Pour arriver à développer la pratique de l'échange de maison, nous sommes partis du principe qu'il ne fallait pas brider le nombre d'échanges, donc de ne pas prendre une commission à chaque réservation.
Nous avons pris le parti de mettre en place des abonnements annuels de 130 euros.
Si nous arrivions à convertir deux ou trois millions de personnes dans le monde, ce serait déjà très bien. L'échange de maison encourage un autre type de tourisme et d'hospitalité qui n'est pas tourné vers l'économie, mais le partage.
TourMaG.com - Combien avez-vous d'abonnés ?
Charles-Edouard Girard : C'est un chiffre que nous ne communiquons jamais.
Par contre sur le début d'année, nous étions en croissance sur cet indicateur de 45%.
Nous sommes à moins de 450 000 abonnés, mais nous avons fait presque 10 millions de chiffre d'affaires en 2019.
TourMaG.com - Avec cette crise, vous êtes-vous remis en question sur le modèle d'entreprise ?
Charles-Edouard Girard : Cette crise n'a pas provoqué une remise en cause, mais elle a plutôt conforté notre modèle.
Par rapport à d'autres entreprises, nous n'avons pas réalisé 5 ou 10% de notre chiffre d'affaires. Cette crise nous a permis de nous concentrer sur nos clients.
Ils ont été très clairs sur ce qu'ils voulaient. Nous réfléchissons à des marchés que nous n'avions pas du tout abordés, notamment asiatiques.
Nous nous sommes aussi rendu compte que nous avons différents types de population, par exemple les grands utilisateurs à qui nous ne répondons pas bien.
Historiquement, l'échange de maison se passe avec des personnes qui leur ressemblent. Il y a très rarement un échange entre un studio et une villa, car il n'y a pas de dimension commerciale, donc vous ne faites pas de plus-value.
Puis nous avons constaté que les utilisateurs se partagent beaucoup d'informations sur les activités, les bonnes idées et les bons lieux.
Nous devons structurer cela, mais ils ne veulent pas que ce soit fait de façon publique, pour que cela reste assez personnel. Nous avons fait une première approche avec une carte recensant les points d'intérêts.
TourMaG.com - Comment expliquez-vous que HomeExchange existe encore à l'heure de la toute puissance d'Airbnb ?
Charles-Edouard Girard : Ce sont deux pratiques très différentes.
Au début d'Airbnb, lorsqu'ils recensaient des loueurs non professionnels qui prenaient le plaisir à recevoir et accueillir, alors ils répondaient aux besoins de se loger et dans d'agréables conditions avec des locaux.
A ce moment, nous étions dans un modèle similaire ou presque. Très rapidement, comme de nombreuses plateformes, la partie place de marché entre particuliers a donné lieu à un échange entre un particulier et un professionnel.
Airbnb a toutefois apporté deux choses au marché : il a brisé la temporalité des réservations, elles ne durent plus automatiquement 7 jours, puis il a démocratisé les locations urbaines.
D'ailleurs c'est ce dernier point qui a plombé Airbnb cet été. Si nous existons, c'est parce que nous avons gardé la place de marché entre particuliers.
Notre succès repose aussi sur le fait que l'échange de maison repose sur une approche non commerciale.
Le vrai plaisir n'est pas juste de prendre un hôtel, comme c'est le cas avec Airbnb, mais il est dans le partage et être dans un lieu chaleureux.