Sailcoop augmente le nombre de traversées Toulon - Calvi, et lorgne autant du côté de New-York que de Porquerolles, en passant par l'Irlande - DR : Sailcoop
Qui aurait pu croire qu’utiliser un voilier pour aller d’un point A à un point B serait une innovation ? C’est pourtant bien le cas aujourd’hui.
Le moyen de transport, qui existait déjà à la préhistoire, n’est plus guère utilisé pour le transport, ni de marchandises ni de voyageurs.
« Un voilier, ça avance grâce au vent » annonce Sailcoop sur son site. Jusque-là, aucun scoop.
Mais entrer en concurrence avec les ferrys ou l’aérien par la voile, là, ça devient plus étonnant, à une époque où la vitesse est maîtresse et dans un secteur où le développement durable a encore du chemin à faire.
Ainsi, en 2023, tout le littoral est occupé par des ferrys et des croisiéristes... Tout ? Non ! Sailcoop résiste encore et toujours au moteur thermique. En effet, un voilier avance grâce au vent, et ce moyen de transport millénaire, c’est peut-être bien l’avenir.
Le moyen de transport, qui existait déjà à la préhistoire, n’est plus guère utilisé pour le transport, ni de marchandises ni de voyageurs.
« Un voilier, ça avance grâce au vent » annonce Sailcoop sur son site. Jusque-là, aucun scoop.
Mais entrer en concurrence avec les ferrys ou l’aérien par la voile, là, ça devient plus étonnant, à une époque où la vitesse est maîtresse et dans un secteur où le développement durable a encore du chemin à faire.
Ainsi, en 2023, tout le littoral est occupé par des ferrys et des croisiéristes... Tout ? Non ! Sailcoop résiste encore et toujours au moteur thermique. En effet, un voilier avance grâce au vent, et ce moyen de transport millénaire, c’est peut-être bien l’avenir.
Une coopérative pour « ouvrir le champ des possibles » grâce à la voile
Créée en 2021, Sailcoop est une coopérative de transport de passager à la voile.
Fidèle aux principes du développement durable, elle souhaite valoriser un modèle écologique, avec un transport en mer décarboné, et social, avec un fonctionnement horizontal, démocratique et transparent.
« Notre souhait, c’est d’ouvrir le champ des possibles » explique Maxime de Rostolan, à l’origine du projet.
Nous, c’est d’abord une équipe, constituée en novembre 2021. Pas des professionnels du tourisme, mais des passionnés de voile.
« Au tournant de la quarantaine, j’ai fait le point sur les idées que je n’avais pas faites. On m’a encouragé à tenter, j’ai lancé cette enquête qui a recueilli plus de 2000 réponses en à peine quelques jours.
Parmi les réponses, une dizaine de personnes qualifiées en enthousiastes ont rejoint l’aventure ».
Coopérative, « Sailcoop intègre tout le monde dans la démarche » ajoute l’entrepreneur : toute l’équipe des salariés fondateurs, les partenaires, les investisseurs, mais aussi les passagers et toutes les personnes qui souhaitent soutenir la démarche. Le tout formant 5 collèges.
Et puisque nous sommes tous potentiellement sociétaires en puissance, Sailcoop joue aussi la transparence, chose rare dans le tourisme. Sur son site, en bonne place des actualités, on retrouve le bilan de l’année 2022
Fidèle aux principes du développement durable, elle souhaite valoriser un modèle écologique, avec un transport en mer décarboné, et social, avec un fonctionnement horizontal, démocratique et transparent.
« Notre souhait, c’est d’ouvrir le champ des possibles » explique Maxime de Rostolan, à l’origine du projet.
Nous, c’est d’abord une équipe, constituée en novembre 2021. Pas des professionnels du tourisme, mais des passionnés de voile.
« Au tournant de la quarantaine, j’ai fait le point sur les idées que je n’avais pas faites. On m’a encouragé à tenter, j’ai lancé cette enquête qui a recueilli plus de 2000 réponses en à peine quelques jours.
Parmi les réponses, une dizaine de personnes qualifiées en enthousiastes ont rejoint l’aventure ».
Coopérative, « Sailcoop intègre tout le monde dans la démarche » ajoute l’entrepreneur : toute l’équipe des salariés fondateurs, les partenaires, les investisseurs, mais aussi les passagers et toutes les personnes qui souhaitent soutenir la démarche. Le tout formant 5 collèges.
Et puisque nous sommes tous potentiellement sociétaires en puissance, Sailcoop joue aussi la transparence, chose rare dans le tourisme. Sur son site, en bonne place des actualités, on retrouve le bilan de l’année 2022
« Les vacances commencent au bout du quai »
Depuis 10 ans, Maxime de Rostolan ne prend plus l’avion. On rétorque souvent que c’est une facilité de gens qui n’en ont pas réellement besoin, mais que c’est oublier un peu vite ceux qui ont de la famille en dehors de l’Hexagone.
C’est pourtant son cas. Imaginer Sailcoop, c’est justement répondre à ce problème : « Si je ne prends plus l’avion, comment je fais pour aller voir ma belle-famille au Brésil ? ».
L’alternative, ce sera donc la voile. Un mode de transport, certes, mais aussi une expérience.
« L’un de nos slogans, cela pourrait être : les vacances commencent au bout du quai » estime-t-il. Et de fait, les longues traversées en transatlantique opérée en hiver le sont. Pour se rendre en Martinique et en Guadeloupe, la traversée de 30 jours, c’est en soi une croisière en slow tourisme.
Mais pas pour Maxime.
Sailcoop se voit avant tout comme un transporteur qui amène d’un point A à un point B. « On n’est pas des voyagistes, on découvre, avec les agences qui revendent nos billets comme du transport, mais pas comme un voyage ».
D’ailleurs, la durée du trajet pourrait bien être considérablement réduite dans les années qui viennent. « On n’écarte pas la possibilité de faire voyager 400 passagers (contre 10 couchettes aujourd’hui, ndlr) avec un voilier qui permettrait de ralier New-York en 14 jours ».
C’est pourtant son cas. Imaginer Sailcoop, c’est justement répondre à ce problème : « Si je ne prends plus l’avion, comment je fais pour aller voir ma belle-famille au Brésil ? ».
L’alternative, ce sera donc la voile. Un mode de transport, certes, mais aussi une expérience.
« L’un de nos slogans, cela pourrait être : les vacances commencent au bout du quai » estime-t-il. Et de fait, les longues traversées en transatlantique opérée en hiver le sont. Pour se rendre en Martinique et en Guadeloupe, la traversée de 30 jours, c’est en soi une croisière en slow tourisme.
Mais pas pour Maxime.
Sailcoop se voit avant tout comme un transporteur qui amène d’un point A à un point B. « On n’est pas des voyagistes, on découvre, avec les agences qui revendent nos billets comme du transport, mais pas comme un voyage ».
D’ailleurs, la durée du trajet pourrait bien être considérablement réduite dans les années qui viennent. « On n’écarte pas la possibilité de faire voyager 400 passagers (contre 10 couchettes aujourd’hui, ndlr) avec un voilier qui permettrait de ralier New-York en 14 jours ».
Quadrupler les traversées Corse / continent dès cet été
Outre la transatlantique, Sailcoop propose aussi et surtout des trajets vers la Corse.
La traversée, qui dure de 15 à 24 heures, relie Toulon (ou St Raphaël) à Calvi - soit la liaison la plus courte pour optimiser le trajet.
Là encore, pour Maxime, si l’expérience existe belle et bien, mais pas de croisière : tout au plus une « traversée améliorée ». Pourtant, elle mériterait peut-être d’être vendue comme une découverte à elle toute seule.
« C’est une expérience assez géniale, oui, admet Maxime de Rostolan. On croise beaucoup de baleines et encore plus de dauphins, qui adorent venir jouer. On voit des espadons, des poissons-lunes, il y a des choses à voir pendant quasiment l’intégralité du voyage. Et la nuit, la lumière bioluminescente du plancton, c’est magnifique ».
Avec ses 10 couchettes, le trajet se fait en petit comité. Deux capitaines à bord et un chef, qui propose 3 repas bios - et vegan. Pour 240 € la traversée tout compris, finalement, « le client s’y retrouve » en comparaison de l’offre en ferry.
(ndlr : pas tout à fait. En moyenne, une traversée Toulon / Ile Rousse coute 76 € en août, sans véhicule, avec cabine et sans repas, mais l’expérience n’est clairement pas la même).
La traversée, qui dure de 15 à 24 heures, relie Toulon (ou St Raphaël) à Calvi - soit la liaison la plus courte pour optimiser le trajet.
Là encore, pour Maxime, si l’expérience existe belle et bien, mais pas de croisière : tout au plus une « traversée améliorée ». Pourtant, elle mériterait peut-être d’être vendue comme une découverte à elle toute seule.
« C’est une expérience assez géniale, oui, admet Maxime de Rostolan. On croise beaucoup de baleines et encore plus de dauphins, qui adorent venir jouer. On voit des espadons, des poissons-lunes, il y a des choses à voir pendant quasiment l’intégralité du voyage. Et la nuit, la lumière bioluminescente du plancton, c’est magnifique ».
Avec ses 10 couchettes, le trajet se fait en petit comité. Deux capitaines à bord et un chef, qui propose 3 repas bios - et vegan. Pour 240 € la traversée tout compris, finalement, « le client s’y retrouve » en comparaison de l’offre en ferry.
(ndlr : pas tout à fait. En moyenne, une traversée Toulon / Ile Rousse coute 76 € en août, sans véhicule, avec cabine et sans repas, mais l’expérience n’est clairement pas la même).
Depuis mars 2022, Sailcoop a effectué 25 traversées, mais devant le succès du modèle, la coopérative ambitionne de quadrupler le flux.
Un nouveau bateau devrait arriver de Croatie très vite, permettant à Sailcoop d’assurer un départ part jour sur chaque rive, en « touch and go » ce qui permettra de vendre 2000 billets cette année, soit l’équivalent d’un ferry « ce qui pour nous reste un défi ».
Une concurrence toute relative donc, qui correspond surtout à une autre demande et d’autres besoins, mais qui est parfois vue d’un mauvais œil.
Considérée comme de la plaisance, l’activité de Sailcoop n’est normalement pas autorisé à faire des traversées régulières. Mais elle a gagné un contentieux pour « entrave à la liberté d’entreprendre » et profite désormais d’une dérogation pour « expérimentation nationale ».
Les îles de Bretagne ou les îles d’Hyères bientôt desservies ?
Une réussite rapide qui renforce la coopérative dans ses ambitions.
Après la Corse, Sailcoop pourrait bien s’attaquer à la Grèce ou l’Irlande pour les moyennes distances. Toujours avec un bateau type 50 pieds et 10 couchettes.
Mais c’est sur la courte distance que Sailcoop investie. Après être arrivé aux Antilles en novembre dernier, le navire a effectué une série de traversées Martinique / Guadeloupe tout l’hiver.
Désormais, c’est sur le continent que la coopérative souhaite développer les courtes liaisons.
« Nous allons travailler avec VPLP design sur un modèle de vedette à voile » assure Maxime de Rostolan.
Il s’agira de voile, avec une assistance électrique disponible si nécessaire.
Les premières navettes devraient opérer soit vers les îles d'Hyeres dans le Var (Porquereolles, Port-Cros et le Levant), soit vers l'archipel des Glénan en Bretagne dans le golfe de Gascogne, dès 2024.
Pour expliquer son projet, il propose un parallèle parlant pour les non-voileux : de la même manière qu’on renouvelle le parc automobile thermique par un parc automobile électrique, il est désormais nécessaire de décarboner le transport régulier par la mer.
Voilà qui me donnerait bien envie de tester une traversée... Qui sait ? à suivre !
Après la Corse, Sailcoop pourrait bien s’attaquer à la Grèce ou l’Irlande pour les moyennes distances. Toujours avec un bateau type 50 pieds et 10 couchettes.
Mais c’est sur la courte distance que Sailcoop investie. Après être arrivé aux Antilles en novembre dernier, le navire a effectué une série de traversées Martinique / Guadeloupe tout l’hiver.
Désormais, c’est sur le continent que la coopérative souhaite développer les courtes liaisons.
« Nous allons travailler avec VPLP design sur un modèle de vedette à voile » assure Maxime de Rostolan.
Il s’agira de voile, avec une assistance électrique disponible si nécessaire.
Les premières navettes devraient opérer soit vers les îles d'Hyeres dans le Var (Porquereolles, Port-Cros et le Levant), soit vers l'archipel des Glénan en Bretagne dans le golfe de Gascogne, dès 2024.
Pour expliquer son projet, il propose un parallèle parlant pour les non-voileux : de la même manière qu’on renouvelle le parc automobile thermique par un parc automobile électrique, il est désormais nécessaire de décarboner le transport régulier par la mer.
Voilà qui me donnerait bien envie de tester une traversée... Qui sait ? à suivre !
Publié par Juliette Pic
Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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