Dans quelques jours, les salariés du groupe CAIRE, créé et détenu par Eric Koury, sauront de quoi sera fait leur avenir.
Après une première phase finalisée début septembre avec le dépôt des premières offres, les potentiels repreneurs avaient 15 jours pour revoir leurs copies.
A lire : Air Antilles : Vers une liquidation judiciaire ?
Ce lundi 18 septembre 2023, les prétendants à la reprise d'Air Antilles et/ou Air Guyane devaient déposer leurs offres définitives. Certaines ont été majorées, d'autres abandonnées et quelques-unes restées en l'état.
Alors que l'audience se tient ce jour même (jeudi 21 septembre 2023), nous vous dévoilons ce que nous savons sur les principales offres, alors qu'un duopole semble combattre pour éviter une trop grande casse sociale.
Après une première phase finalisée début septembre avec le dépôt des premières offres, les potentiels repreneurs avaient 15 jours pour revoir leurs copies.
A lire : Air Antilles : Vers une liquidation judiciaire ?
Ce lundi 18 septembre 2023, les prétendants à la reprise d'Air Antilles et/ou Air Guyane devaient déposer leurs offres définitives. Certaines ont été majorées, d'autres abandonnées et quelques-unes restées en l'état.
Alors que l'audience se tient ce jour même (jeudi 21 septembre 2023), nous vous dévoilons ce que nous savons sur les principales offres, alors qu'un duopole semble combattre pour éviter une trop grande casse sociale.
CAFOM : Une offre avec le spectre de Koury...
Ils sont partis à 8 pour finir finalement à être 4 sur le ring.
La proposition de Deem World Investment jugée comme "extravagante", portée par Antony Cyprien et Yves-Bernard Metalo, a été retirée. Tout comme celle de Louis Le Carréres, pour Air Guyane.
Le chef d'entreprise trentenaire et pilote privé proposait avec le soutien de la collectivité du territoire de reprendre 75 salariés, le tout pour 1 euro. Il a préféré retirer son dossier, en l'absence de réponse de l'administration guyanaise, mais aussi "compte tenu de la qualité de l'offre déposée par la famille Louison."
L'offre de Diamondale serait maintenue, mais ne sera sans doute pas légalement recevable.
Derrière ce projet nous retrouvons tout simplement la société Intro Aviation GmbH qui a été un temps propriétaire de Corsair. L'entreprise mettait en avant son désir de "gagner les cœurs et les esprits de la diaspora sénégalaise et africaine" aux Antilles.
Nous n'avons pas retrouvé trace de Pewen qui souhaitait faire l'acquisition d'un hangar appartenant à Air Guyane.
Le projet "Butterfly Air Group" instigué par Gérald Naine, un ancien commandant de bord d'Air Antilles n'a pas été abondée.
En plus de ne pas avoir amélioré son offre, un prérequis exigé par les mandataires sociaux, un petit grain de sable se serait glissé dans le financement du projet. Les fonds auraient été malgré tout rassemblés.
Gérald Naine s'est lancé dans le projet fou de créer le 3e transporteur aérien régional des Antilles, avant même les problèmes financiers rencontrés par le groupe CAIRE.
Le chef d'entreprise devrait malgré tout présenter et soutenir son offre à la barre du tribunal.
La proposition de Deem World Investment jugée comme "extravagante", portée par Antony Cyprien et Yves-Bernard Metalo, a été retirée. Tout comme celle de Louis Le Carréres, pour Air Guyane.
Le chef d'entreprise trentenaire et pilote privé proposait avec le soutien de la collectivité du territoire de reprendre 75 salariés, le tout pour 1 euro. Il a préféré retirer son dossier, en l'absence de réponse de l'administration guyanaise, mais aussi "compte tenu de la qualité de l'offre déposée par la famille Louison."
L'offre de Diamondale serait maintenue, mais ne sera sans doute pas légalement recevable.
Derrière ce projet nous retrouvons tout simplement la société Intro Aviation GmbH qui a été un temps propriétaire de Corsair. L'entreprise mettait en avant son désir de "gagner les cœurs et les esprits de la diaspora sénégalaise et africaine" aux Antilles.
Nous n'avons pas retrouvé trace de Pewen qui souhaitait faire l'acquisition d'un hangar appartenant à Air Guyane.
Le projet "Butterfly Air Group" instigué par Gérald Naine, un ancien commandant de bord d'Air Antilles n'a pas été abondée.
En plus de ne pas avoir amélioré son offre, un prérequis exigé par les mandataires sociaux, un petit grain de sable se serait glissé dans le financement du projet. Les fonds auraient été malgré tout rassemblés.
Gérald Naine s'est lancé dans le projet fou de créer le 3e transporteur aérien régional des Antilles, avant même les problèmes financiers rencontrés par le groupe CAIRE.
Le chef d'entreprise devrait malgré tout présenter et soutenir son offre à la barre du tribunal.
Air Antilles et Air Guyane : une bataille de la CAFOM contre Edeis et Guyane Fly
Il reste en lice une sorte de duopole, composé de la CAFOM d'un côté, reprenant le groupe CAIRE, avec en face un dossier conjoint regroupant Edeis et Guyane Fly.
Cette première entreprise a revu à la hausse son offre de reprise.
Elle l'a fait passer de 150 à 194 salariés, pour 102 emplois supprimés. La majoration a été rendue possible grâce au soutien d'un groupe guyanais, mais aussi de Corsair, via un partenariat commercial.
Après une phase de redémarrage des activités, la CAFOM soutenue par le fonds d'investissement Hoche Partners entend développer les compagnies notamment sur les destinations moyen-courriers, d'ici 2 à 3 ans.
"Le projet de reprise a pour objectif de permettre la poursuite de ces activités, au sein de deux sociétés ayant chacune une licence d’exploitation et un CTA.
Cette séparation en deux structures permettra de répondre à la volonté de la CTG (collectivité de Guyane) exprimée dans le contrat de DSP," pouvons-nous lire dans le document adressé au tribunal.
Le gros point noir de cette proposition : l'ombre sulfureuse de l'ancien propriétaire Eric Koury.
Celui-ci serait un "conseiller privilégié" des nouveaux actionnaires. A cela, il convient d'ajouter que CAIRE et la CAFOM ont un investisseur en commun en la personne de... André Saada.
Rien ne dit que le tribunal ne verra pas d'un mauvais œil, le nom d'un actionnaire n'ayant pas remis au pot pour sauver une compagnie en difficulté, mais qui réapparait, une fois les dettes effacées.
Cette première entreprise a revu à la hausse son offre de reprise.
Elle l'a fait passer de 150 à 194 salariés, pour 102 emplois supprimés. La majoration a été rendue possible grâce au soutien d'un groupe guyanais, mais aussi de Corsair, via un partenariat commercial.
Après une phase de redémarrage des activités, la CAFOM soutenue par le fonds d'investissement Hoche Partners entend développer les compagnies notamment sur les destinations moyen-courriers, d'ici 2 à 3 ans.
"Le projet de reprise a pour objectif de permettre la poursuite de ces activités, au sein de deux sociétés ayant chacune une licence d’exploitation et un CTA.
Cette séparation en deux structures permettra de répondre à la volonté de la CTG (collectivité de Guyane) exprimée dans le contrat de DSP," pouvons-nous lire dans le document adressé au tribunal.
Le gros point noir de cette proposition : l'ombre sulfureuse de l'ancien propriétaire Eric Koury.
Celui-ci serait un "conseiller privilégié" des nouveaux actionnaires. A cela, il convient d'ajouter que CAIRE et la CAFOM ont un investisseur en commun en la personne de... André Saada.
Rien ne dit que le tribunal ne verra pas d'un mauvais œil, le nom d'un actionnaire n'ayant pas remis au pot pour sauver une compagnie en difficulté, mais qui réapparait, une fois les dettes effacées.
Air Antilles : une liquidation à exclure ?
L'aide financière des collectivités serait envisagée dans quelques années, pour permettre à la nouvelle entité de reprendre sa marche en avant.
L'offre comporte aussi la fermeture de la base martiniquaise, connue pour être très active au niveau syndical.
Dans tous les cas, la "casse sociale sera importante," de l'ordre d'un tiers des effectifs. Et quoi qu'il arrive, une nouvelle demande de CTA sera obligatoire, en raison de la liquidation de CAIRE détenant le précieux certificat.
D'ailleurs, d'après nos dernières infos en provenance du Tribunal Mixte de Pointe-à-Pitre, la DGAC a demandé à l'ensemble des repreneurs de justifier 6 mois de trésorerie, sans aucun revenu, soit près de 10 millions d'euros.
De l'autre côté du Ring, nous retrouvons le dossier conjoint regroupant EDEIS et Guyane Fly. Ces deux entités ont convenu d'un accord stratégique de non-concurrence, mais aussi de soutien matériel, tout en restant indépendantes financièrement.
Le groupe spécialisé dans l'ingénierie et le management d'infrastructures, avec l'appui de la collectivité de Saint-Martin, a revu à la hausse sa proposition, passant de 83 à 120 salariés repris pour Air Antilles.
Fort de son expertise dans l'aéronautique, puisque la société gère 19 aéroports, EDEIS possède aussi une solide structure financière.
Sur les 16 avions, propriétés de CAIRE, le projet prévoit d'en conserver 5, dont 3 ATR.
A moyen ou long terme, le dossier anticipe l’expansion du réseau sur les grandes Antilles et le développement de la connectivité entre les îles antillaises, avec des vols "pour la Barbade en continuité de transatlantique par exemple," sans oublier le fret.
Dans le même temps, Guyane Fly majore sa proposition d'un million d'euros, tout en reprenant l'ensemble des équipes d'Air Guyane.
Combinées, les deux offres sont mieux-disantes de 4 employés, comparée à celle de la CAFOM. Si le plan d'EDEIS et Guyane Fly a selon nos échos les faveurs des salariés, il y a une ombre au tableau : l'absence de CTA.
Le Certificat de transporteur aérien (CTA) d'Air Antilles est la propriété du groupe (CAIRE), donc il ne sera transmis qu'en cas de reprise globale de la société.
Sans ce précieux document - son obtention prend minimum 3 mois - il est impossible d'exploiter une compagnie, ni de vendre de billets. Comment financer des mois entiers sans aucun revenu ?
Pour un observateur du secteur, "la liquidation n'est pas à exclure, même si deux offres solides s'affrontent." Verdict dans quelques heures...
L'offre comporte aussi la fermeture de la base martiniquaise, connue pour être très active au niveau syndical.
Dans tous les cas, la "casse sociale sera importante," de l'ordre d'un tiers des effectifs. Et quoi qu'il arrive, une nouvelle demande de CTA sera obligatoire, en raison de la liquidation de CAIRE détenant le précieux certificat.
D'ailleurs, d'après nos dernières infos en provenance du Tribunal Mixte de Pointe-à-Pitre, la DGAC a demandé à l'ensemble des repreneurs de justifier 6 mois de trésorerie, sans aucun revenu, soit près de 10 millions d'euros.
De l'autre côté du Ring, nous retrouvons le dossier conjoint regroupant EDEIS et Guyane Fly. Ces deux entités ont convenu d'un accord stratégique de non-concurrence, mais aussi de soutien matériel, tout en restant indépendantes financièrement.
Le groupe spécialisé dans l'ingénierie et le management d'infrastructures, avec l'appui de la collectivité de Saint-Martin, a revu à la hausse sa proposition, passant de 83 à 120 salariés repris pour Air Antilles.
Fort de son expertise dans l'aéronautique, puisque la société gère 19 aéroports, EDEIS possède aussi une solide structure financière.
Sur les 16 avions, propriétés de CAIRE, le projet prévoit d'en conserver 5, dont 3 ATR.
A moyen ou long terme, le dossier anticipe l’expansion du réseau sur les grandes Antilles et le développement de la connectivité entre les îles antillaises, avec des vols "pour la Barbade en continuité de transatlantique par exemple," sans oublier le fret.
Dans le même temps, Guyane Fly majore sa proposition d'un million d'euros, tout en reprenant l'ensemble des équipes d'Air Guyane.
Combinées, les deux offres sont mieux-disantes de 4 employés, comparée à celle de la CAFOM. Si le plan d'EDEIS et Guyane Fly a selon nos échos les faveurs des salariés, il y a une ombre au tableau : l'absence de CTA.
Le Certificat de transporteur aérien (CTA) d'Air Antilles est la propriété du groupe (CAIRE), donc il ne sera transmis qu'en cas de reprise globale de la société.
Sans ce précieux document - son obtention prend minimum 3 mois - il est impossible d'exploiter une compagnie, ni de vendre de billets. Comment financer des mois entiers sans aucun revenu ?
Pour un observateur du secteur, "la liquidation n'est pas à exclure, même si deux offres solides s'affrontent." Verdict dans quelques heures...