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Pollution des navires de croisières : nous avons "encore des progrès à faire"

l'industrie réagit aux mesures de France Nature Environnement


Le GPMM et la CLIA France répondent aux chiffres publiés France Nature Environnement après des relevés effectués dans le port de Marseille le 21 juillet 2015. Ils pointent le niveau élevé de rejets de particules fines par les navires de croisières. Ce que les professionnels du secteur ne nient pas mais ils nuancent les résultats de l'étude et rappellent qu'ils prennent déjà de nombreuses mesures pour réduire leur impact sur l'environnement.


Rédigé par Pierre CORONAS le Mardi 28 Juillet 2015

Les compagnies de croisières prennent des mesures pour réduire leurs émissions de particules fines - Photo : scphoto48 - Fotolia.com
Les compagnies de croisières prennent des mesures pour réduire leurs émissions de particules fines - Photo : scphoto48 - Fotolia.com
C'est indéniable : les navires de croisières polluent... Mais peut-être pas autant que le pense France Nature Environnement.

L'Association a publié mardi 21 juillet 2015 les résultats de relevés effectués près du terminal de croisière du port de Marseille avec l'Organisation non gouvernemental (ONG) allemande Nabu. Ils font état d'un niveau alarmant de particules fines dans l'air.

Ainsi, selon les mesures réalisées, un bateau de croisière, en escale à Marseille, émettraient autant de particules fines Pm10 qu'un million de voitures qui rouleraient en même temps. En effet, lors de leurs arrêts à quai, les navires gardent leurs moteurs allumés pour assurer leur alimentation électrique et donc le fonctionnement de leurs services à bord.

Selon France Nature Environnement, le nombre de particules extrafines atteignait 60 000 par centimètre cube. L'association en profite pour alerter sur les risques sanitaires et écologiques d'une telle concentration.

"Pas vraiment une étude"

Mais, les professionnels de la croisière contestent les conclusions de ces relevés.

"Contrairement à ce que laisse entendre France Nature Environnement, les mesures n'ont pas été effectuées près du MPCT mais au niveau des terminaux des ferrys", réagit Cédric Rivoire-Perrochat, Directeur général de la branche française de l'Association internationale des compagnies de croisières (CLIA France).

"Ils sont venus prendre des mesures sur une seule journée. Ce n'est pas vraiment une étude", poursuit la porte-parole du Grand Port Maritime de Marseille.

Elle cite notamment les mesures effectuées par l'organisme Air Paca, dans le cadre d'un projet européen en 2010, et qui, elles se sont poursuivies sur 18 mois.

Un travail qui a permis d'en arriver à la conclusion que, sur Marseille, l'ensemble du trafic maritime – pas uniquement les croisières – contribue à 4 % de la pollution totale en particules Pm10. Le reste résulte, entre autres, des activités de l'industrie (35 %), de la circulation automobile (29 %) et du chauffage urbain (13 %).

"Encore des progrès à faire"

Une fois ce recadrage effectué, le GPMM reconnaît que "les navires de croisières polluent et ils ont donc un impact sur l'environnement".

Un fait incontestable que ne nie pas non plus le Président de CLIA France.

Mais il rappelle que "les compagnies de croisières ont toujours développé des solutions et innové dans tout ce qui concerne la protection de l'environnement et la durabilité de leurs activités.

La mer, la nature et les escales sont leur cœur de notre Business.
"

Cédric Rivoire Perrochat reconnaît néanmoins qu'il y a "encore des progrès à faire". Il explique ainsi qu'il est actuellement impossible de récupérer les émissions de particules extrafines de suie émises par les échappements des navires de croisières "car les filtres n'existent pas encore".

Scrubbers et branchement à quai

Malgré tout, des solutions existent déjà et sont développées par les compagnies de croisières. C'est notamment le cas des Scrubbers, systèmes d'épurateur d'échappement et de traînement des fumées.

Problème : leur déploiement coûte très cher. Il faut compter entre 1 et 1,5 million d'euros par moteur.

A Marseille, le GPMM installe actuellement un dispositif de branchement à quai pour l'alimentation des navires à quai. Il servira à réduire efficacement à réduire les émissions des navires lors de leurs escales dans la ville.

"Mais c'est un dossier qui est développée par la Méridionale (Compagnie de ferries, Ndlr). Dans l'état actuel des choses, il n'est pas adapté à un navire de croisière qui a besoin d'une puissance électrique 10 fois supérieure à celle d'un ferry", précise la porte-parole du Port de Marseille.

Et puis, là aussi, le système coûte très cher. Il ne peut s'avérer rentable que dans le cas de bateau qui viennent très régulièrement dans le port, comme les ferries. Ce qui n'est pas le cas pour les navires de croisières. L'Allure of the Seas de Royal Caribbean a, par exemple, prévu 22 escales à Marseille en 2015.

La croisière représente 0,5 % du trafic maritime mondial

De nouvelles normes européennes en matière de réduction des émissions entreront en vigueur en 2020.

Une échéance que les compagnies de croisières n'attendent pas. "L'industrie prend des mesures depuis des années. Nous veillons à ce que chaque nouvelle génération de navires soit plus verte que la précédente", se félicite le Président de la CLIA.

Il rappelle, par ailleurs, qu'à l'heure actuelle, la croisière représente 0,5 % du trafic maritime mondial.

"Le problème va bien au-delà des croisières. C'est dommage de pointer le doigt uniquement sur notre secteur", regrette Cédric Rivoire-Perrochat.

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