Variant Delta "en face de nous, il reviendra quelque chose de plus costaud, tant que la population mondiale ne sera pas totalement vaccinée" selon Anne Sénéquier - Capture écran France24
TourMaG.com - Malheureusement tous les trimestres nous faisons un point sur la situation épidémiologique de la France. La dernière fois c'était en mars 2021, avec une campagne de vaccination qui laissait espérer un retour à une vie normale, puis le variant Delta est arrivé. Que pouvez-vous nous dire sur cette mutation ?
Anne Sénéquier : Le variant Delta a été identifié en Inde, générant une vague de contamination dans le pays en avril et mai.
Il a remis en cause l'immunité prétendue de la population indienne. Il s'est répandu ensuite à travers le monde.
Pour en revenir au variant Delta, ce dernier est plus transmissible. Une personne contaminée peut en contaminer jusqu'à 6. Face à cette plus forte transmissibilité, il y a une nécessité absolue de maintenir les mesures barrières.
En termes de virulence, nous avons seulement des premières données qui tendent vers une virulence p accrue. Mais c’est à vérifier par des études en cours.
TourMaG.com - Le variant Delta a depuis muté. Que savez-vous du variant Delta Plus ? Déjà présent en France.
Anne Sénéquier : Il serait davantage transmissible, avec une plus grande capacité à s'accrocher aux cellules pulmonaires et serait plus résistant aux anticorps développés par le corps humain après une première infection ou un protocole de vaccination.
Tout cela est à confirmer par des études en cours.
C’est le problème de la temporalité scientifique… cela prends du temps alors que l’urgence sanitaire demande de prendre des décisions ici et maintenant.
Anne Sénéquier : Le variant Delta a été identifié en Inde, générant une vague de contamination dans le pays en avril et mai.
Il a remis en cause l'immunité prétendue de la population indienne. Il s'est répandu ensuite à travers le monde.
Pour en revenir au variant Delta, ce dernier est plus transmissible. Une personne contaminée peut en contaminer jusqu'à 6. Face à cette plus forte transmissibilité, il y a une nécessité absolue de maintenir les mesures barrières.
En termes de virulence, nous avons seulement des premières données qui tendent vers une virulence p accrue. Mais c’est à vérifier par des études en cours.
TourMaG.com - Le variant Delta a depuis muté. Que savez-vous du variant Delta Plus ? Déjà présent en France.
Anne Sénéquier : Il serait davantage transmissible, avec une plus grande capacité à s'accrocher aux cellules pulmonaires et serait plus résistant aux anticorps développés par le corps humain après une première infection ou un protocole de vaccination.
Tout cela est à confirmer par des études en cours.
C’est le problème de la temporalité scientifique… cela prends du temps alors que l’urgence sanitaire demande de prendre des décisions ici et maintenant.
Variant delta : "La mutation du variant Delta inquiète un peu plus...Nous pourrions avoir un véritable problème"
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TourMaG.com - Quand vous parlez d'anticorps monoclaux, vous voulez dire ceux générés par les vaccins ou une première contamination ? Ce serait alors plus inquiétant.
Anne Sénéquier : C'est bien ça, un variant devient majoritaire s'il a un avantage sur le virus souche.
Ils sont plus virulents ou transmissibles ou ils challengent l'immunité vaccinale (ou suite à une première infection).
Ces variants là sont classés par l’OMS dans la catégorie "préoccupant". Ils sont au nombre de 4 actuellement : Alpha, Bêta, gamma et delta.
Nous avons donc un variant qui supplante un variant précédent , en possédant un avantage sur celle existante. La mutation indentifiée sur le variant Delta (nommé delta plus) inquiète et à surveiller de près. C'est une variation que nous avons déjà vu sur le variant Bêta en Afrique du Sud.
Ce qui peut compliquer le cas présent, c'est d’avoir un variant Delta déjà plus transmissible que ces prédécesseurs. Mais si en plus la mutation delta plus apporte une résistance aux anticorps. Nous pourrions avoir un véritable problème.
TourMaG.com - Malgré les gestes barrières, les tests, les confinements, la vaccination, comment pouvons-nous expliquer que ses variants se propagent aussi vite à travers le monde ? Cela donne l'impression que nous n'avons rien appris depuis mars 2020.
Anne Sénéquier : C'est une bonne remarque.
Nous faisons face à une pathologie, donc du vivant qui s'adapte. Un virus à ARN a beaucoup plus de facilité à s'adapter qu'un être humain. En seulement un an, les mutations ont été nombreuses.
Rien que la semaine dernière, il y a eu 2,6 millions de contaminations à travers le monde soit 2,6 millions d'opportunités offertes au virus pour muter.
A chaque fois que le virus se transmet à quelqu'un d'autre, cela représente pour lui l'opportunité de muter.
Le fait de laisser aujourd'hui des pans entiers de la population mondiale sans couverture vaccinale, du fait d'un mauvais financement du système Covax et de la captation des vaccins par les occidentaux , laisse donc le virus circuler allègrement tout en lui offrant autant de possibilités pour lui de générer des variants.
Les pays ne sont pas tous en mesure d'assurer le quoiqu'il en coûte pour maintenir des confinements, ou imposer un isolement du pays. Du fait de ce principe de réalité, il arrive que dans certains pays le virus circule sans réelle entrave.
Nous avons un véritable problème.
Anne Sénéquier : C'est bien ça, un variant devient majoritaire s'il a un avantage sur le virus souche.
Ils sont plus virulents ou transmissibles ou ils challengent l'immunité vaccinale (ou suite à une première infection).
Ces variants là sont classés par l’OMS dans la catégorie "préoccupant". Ils sont au nombre de 4 actuellement : Alpha, Bêta, gamma et delta.
Nous avons donc un variant qui supplante un variant précédent , en possédant un avantage sur celle existante. La mutation indentifiée sur le variant Delta (nommé delta plus) inquiète et à surveiller de près. C'est une variation que nous avons déjà vu sur le variant Bêta en Afrique du Sud.
Ce qui peut compliquer le cas présent, c'est d’avoir un variant Delta déjà plus transmissible que ces prédécesseurs. Mais si en plus la mutation delta plus apporte une résistance aux anticorps. Nous pourrions avoir un véritable problème.
TourMaG.com - Malgré les gestes barrières, les tests, les confinements, la vaccination, comment pouvons-nous expliquer que ses variants se propagent aussi vite à travers le monde ? Cela donne l'impression que nous n'avons rien appris depuis mars 2020.
Anne Sénéquier : C'est une bonne remarque.
Nous faisons face à une pathologie, donc du vivant qui s'adapte. Un virus à ARN a beaucoup plus de facilité à s'adapter qu'un être humain. En seulement un an, les mutations ont été nombreuses.
Rien que la semaine dernière, il y a eu 2,6 millions de contaminations à travers le monde soit 2,6 millions d'opportunités offertes au virus pour muter.
A chaque fois que le virus se transmet à quelqu'un d'autre, cela représente pour lui l'opportunité de muter.
Le fait de laisser aujourd'hui des pans entiers de la population mondiale sans couverture vaccinale, du fait d'un mauvais financement du système Covax et de la captation des vaccins par les occidentaux , laisse donc le virus circuler allègrement tout en lui offrant autant de possibilités pour lui de générer des variants.
Les pays ne sont pas tous en mesure d'assurer le quoiqu'il en coûte pour maintenir des confinements, ou imposer un isolement du pays. Du fait de ce principe de réalité, il arrive que dans certains pays le virus circule sans réelle entrave.
Nous avons un véritable problème.
Coronavirus : "la question ne sera pas de se poser si une nouvelle vague va se produire, mais quand ? "
TourMaG.com - Dans le même temps, les vacances arrivent...
Anne Sénéquier : Si les flux de population ne sont pas équivalents à ceux des années précédentes, ils sont bien présents. De nombreux Français partent en vacances cet été… en France mais aussi à l’étranger hors de l’Europe.
Dans le même temps, des pays se sont refermés comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande, mais nous arrivons au bout d'un modèle. Ils ne pourront pas rester totalement à l'isolement, ad vitam aeternam.
C'est un été à risque ne serait-ce qu'en France. Nous avons seulement 52% de la population primo-vaccinée, ça laisse donc 48% de personnes non-vaccinées.
Tout en sachant que nous avons aussi bien chez nous qu'en Europe environ 30% de personnes vulnérables…. Cela laisse tout de même quasi 10 millions de personnes à risque face à un variant plus transmissible.
Le risque est réel du fait de cette population, mais aussi parce que les Français vont se rendre dans leurs familles, voir leurs amis, etc. D’autant plus que nous en avons assez de vivre avec ses restrictions depuis maintenant un an et demi. Il y a un risque reel de relâchement.
D’un autre côté, nous avons les avantages de l'été. Une vie plus en extérieur, moins de regroupement dans des lieux clos… c’est positif.
Au milieu de tout ca, nous constatons actuellement une hausse du nombre de cas quotidien.
Plus probablement due au relachement des dernières mesures de restrictions, nous allons devoir étudier la propagation de l'épidémie dans les deux ou trois prochaines pour nous faire une véritable idée de l’influence du variant delta dans nos chiffres de contamination et hospitalisation.
TourMaG.com - Sans parler du Delta Plus, faut-il vraiment s'inquiéter de la propagation du variant Delta ? Alors que la vaccination, même si elle patine un peu, augmente au sein de la population française, avec 63% de la population adulte qui a au moins reçu une dose.
Anne Sénéquier : bien sûr, car 40% des adultes en France ne sont pas vaccinés. Ce taux ne nous permet pas d'être complètement insouciants loin de là.
Il y aura des nouveaux cas, il y aura des décès, dans une mesure moindre nous l'espérons, mais vous avez encore plein de personnes vulnérables à ne pas être vaccinées.
Le but de parler de cette nouvelle vague n'est pas de faire peur, mais de l'éviter ! Si tout le monde se dit, c'est l'été, le confinement est terminé, alors bien évidemment, la question ne sera pas de se poser si une nouvelle vague va se produire, mais quand ?
L'immunité collective du fait de ce nouveau variant doit atteindre 85 à 90%, donc nous en sommes loin, d'autant que nous avons 22% de mineurs.
Puisque pour l’instant nous ne vaccinons pas les enfants de moins de 12 ans, cette immunité collective ne sera atteinte que si nous vaccinons la totalité de la population… ce qui est loin d’être le cas.
Anne Sénéquier : Si les flux de population ne sont pas équivalents à ceux des années précédentes, ils sont bien présents. De nombreux Français partent en vacances cet été… en France mais aussi à l’étranger hors de l’Europe.
Dans le même temps, des pays se sont refermés comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande, mais nous arrivons au bout d'un modèle. Ils ne pourront pas rester totalement à l'isolement, ad vitam aeternam.
C'est un été à risque ne serait-ce qu'en France. Nous avons seulement 52% de la population primo-vaccinée, ça laisse donc 48% de personnes non-vaccinées.
Tout en sachant que nous avons aussi bien chez nous qu'en Europe environ 30% de personnes vulnérables…. Cela laisse tout de même quasi 10 millions de personnes à risque face à un variant plus transmissible.
Le risque est réel du fait de cette population, mais aussi parce que les Français vont se rendre dans leurs familles, voir leurs amis, etc. D’autant plus que nous en avons assez de vivre avec ses restrictions depuis maintenant un an et demi. Il y a un risque reel de relâchement.
D’un autre côté, nous avons les avantages de l'été. Une vie plus en extérieur, moins de regroupement dans des lieux clos… c’est positif.
Au milieu de tout ca, nous constatons actuellement une hausse du nombre de cas quotidien.
Plus probablement due au relachement des dernières mesures de restrictions, nous allons devoir étudier la propagation de l'épidémie dans les deux ou trois prochaines pour nous faire une véritable idée de l’influence du variant delta dans nos chiffres de contamination et hospitalisation.
TourMaG.com - Sans parler du Delta Plus, faut-il vraiment s'inquiéter de la propagation du variant Delta ? Alors que la vaccination, même si elle patine un peu, augmente au sein de la population française, avec 63% de la population adulte qui a au moins reçu une dose.
Anne Sénéquier : bien sûr, car 40% des adultes en France ne sont pas vaccinés. Ce taux ne nous permet pas d'être complètement insouciants loin de là.
Il y aura des nouveaux cas, il y aura des décès, dans une mesure moindre nous l'espérons, mais vous avez encore plein de personnes vulnérables à ne pas être vaccinées.
Le but de parler de cette nouvelle vague n'est pas de faire peur, mais de l'éviter ! Si tout le monde se dit, c'est l'été, le confinement est terminé, alors bien évidemment, la question ne sera pas de se poser si une nouvelle vague va se produire, mais quand ?
L'immunité collective du fait de ce nouveau variant doit atteindre 85 à 90%, donc nous en sommes loin, d'autant que nous avons 22% de mineurs.
Puisque pour l’instant nous ne vaccinons pas les enfants de moins de 12 ans, cette immunité collective ne sera atteinte que si nous vaccinons la totalité de la population… ce qui est loin d’être le cas.
Vers de nouveaux variants ? "En en face de nous, il reviendra quelque chose de plus costaud"
TourMaG.com - Le fait que la jeunesse ne soit pas vaccinée, n'est-ce pas problématique pour l'émergence de variant ? Peut-être que le prochain variant pourrait venir d'eux.
Anne Sénéquier : Nous parlons d'une 4e vague, ce qui en soit devrait nous faire comprendre que nous ne pouvons pas gérer une pandémie seulement d’un point de vie national.
Il faut se rendre compte que si nous avons 60% des adultes vaccinés en France, ce n'est pas le cas dans le monde.
Vous ajoutez à cela les politiques de vaccination par tranche d'âge et alors, il faut bien se rendre compte qu'il y a aura d'autres variants. Tant qu'une tranche d'âge n'est pas majoritairement vaccinée, elle est désignée pour être le prochain réservoir du virus.
Bien évidemment chez les jeunes, le risque de forme grave est plus faible, mais il n’est pas nul. Nous devons arrêter de croire que cela n'arrive qu'aux autres.
TourMaG.com - Olivier Véran agite le chiffon rouge depuis quelques jours, alors que les cas de contaminations repartent. Est-ce que le gouvernement n'a pas cru trop vite avoir remporté la bataille ?
Anne Sénéquier : Nous reproduisons la même erreur depuis le début de la crise du coronavirus.
Nous prenons des décisions par rapport à ce qu'il se passe en France, mais pas en fonction de l'international.
Au niveau national, les chiffres étaient bons, sans autre variant, nous aurions pu être sereins.Sauf qu'au niveau international, vous avez l'émergence du variant Delta, en combinant les deux situations, il est bien sûr problématique de sortir de ces mesures de précaution.
Au Royaume-Uni, alors que les cas dépassent les 20 00 quotidiennement, le gouvernement a relâché la pression, car il a estimé que cela pourrait être le seul moment dans l'année pour le faire.
La population a besoin de respirer et ce que fait le gouvernement, en s'en remettant à la responsabilité personnelle. Il faut préparer sanitairement et psychologiquement ce qu'il va se passer cet hiver.
TourMaG.com - Devons nous, nous préparer à un hiver qui ne soit pas celui que nous attendions ? Donc un hiver sans coronavirus.
Anne Sénéquier : Je ne vois pas comment, la pandémie pourrait se terminer dès cet automne. Nous allons vers un 3e hiver compliqué au niveau mondial.
Encore une fois, la grande majorité de l'humanité n'est pas vaccinée, ça laisse des millions d'opportunités au virus pour muter.
D’autant plus que chaque jour qui passe, complique la situation économique des plus pauvres dans ce contexte, ce qui rend la lutte contre le virus de plus en plus difficile sur le terrain.
Le variant Delta challenge ce que nous pensions acquis avec le variant alpha, en fait en face de nous, il reviendra quelque chose de plus costaud, tant que la population mondiale ne sera pas totalement vaccinée.
Nous sommes en train de vivre ce que nous avons cultivé l'année dernière. Cette crise met en exergue notre faible capacité à travailler ensemble.
Nous avons laissé les pays gérer leurs propres campagnes de vaccination, alors qu’il aurait fallu que tous les pays du monde soient sous l'orchestration de l'OMS.
Bien sûr, personne n’est prêt à lâcher sa souveraineté sanitaire… mais aujourd’hui et demain, nous payons/paierons le prix de cet entêtement?
Anne Sénéquier : Nous parlons d'une 4e vague, ce qui en soit devrait nous faire comprendre que nous ne pouvons pas gérer une pandémie seulement d’un point de vie national.
Il faut se rendre compte que si nous avons 60% des adultes vaccinés en France, ce n'est pas le cas dans le monde.
Vous ajoutez à cela les politiques de vaccination par tranche d'âge et alors, il faut bien se rendre compte qu'il y a aura d'autres variants. Tant qu'une tranche d'âge n'est pas majoritairement vaccinée, elle est désignée pour être le prochain réservoir du virus.
Bien évidemment chez les jeunes, le risque de forme grave est plus faible, mais il n’est pas nul. Nous devons arrêter de croire que cela n'arrive qu'aux autres.
TourMaG.com - Olivier Véran agite le chiffon rouge depuis quelques jours, alors que les cas de contaminations repartent. Est-ce que le gouvernement n'a pas cru trop vite avoir remporté la bataille ?
Anne Sénéquier : Nous reproduisons la même erreur depuis le début de la crise du coronavirus.
Nous prenons des décisions par rapport à ce qu'il se passe en France, mais pas en fonction de l'international.
Au niveau national, les chiffres étaient bons, sans autre variant, nous aurions pu être sereins.Sauf qu'au niveau international, vous avez l'émergence du variant Delta, en combinant les deux situations, il est bien sûr problématique de sortir de ces mesures de précaution.
Au Royaume-Uni, alors que les cas dépassent les 20 00 quotidiennement, le gouvernement a relâché la pression, car il a estimé que cela pourrait être le seul moment dans l'année pour le faire.
La population a besoin de respirer et ce que fait le gouvernement, en s'en remettant à la responsabilité personnelle. Il faut préparer sanitairement et psychologiquement ce qu'il va se passer cet hiver.
TourMaG.com - Devons nous, nous préparer à un hiver qui ne soit pas celui que nous attendions ? Donc un hiver sans coronavirus.
Anne Sénéquier : Je ne vois pas comment, la pandémie pourrait se terminer dès cet automne. Nous allons vers un 3e hiver compliqué au niveau mondial.
Encore une fois, la grande majorité de l'humanité n'est pas vaccinée, ça laisse des millions d'opportunités au virus pour muter.
D’autant plus que chaque jour qui passe, complique la situation économique des plus pauvres dans ce contexte, ce qui rend la lutte contre le virus de plus en plus difficile sur le terrain.
Le variant Delta challenge ce que nous pensions acquis avec le variant alpha, en fait en face de nous, il reviendra quelque chose de plus costaud, tant que la population mondiale ne sera pas totalement vaccinée.
Nous sommes en train de vivre ce que nous avons cultivé l'année dernière. Cette crise met en exergue notre faible capacité à travailler ensemble.
Nous avons laissé les pays gérer leurs propres campagnes de vaccination, alors qu’il aurait fallu que tous les pays du monde soient sous l'orchestration de l'OMS.
Bien sûr, personne n’est prêt à lâcher sa souveraineté sanitaire… mais aujourd’hui et demain, nous payons/paierons le prix de cet entêtement?
Coronavirus : "La vaccination obligatoire est juste une question de temps"
TourMaG.com - Les médias communiquent au sujet du variant Delta sur les contaminations au Royaume-Uni, sauf que dans les hôpitaux les réanimations n'ont pas une explosion des admissions. Faut-il changer notre grille de lecture de la pandémie ?
Anne Sénéquier : Cela peut donner l'impression que le variant n'est pas grave.
Il est rassurant de se dire que la vaccination fonctionne et que l'impact est moins fort que ce que nous avions connu, c'est une bonne chose, cependant tout n'est pas réglé.
Nous allons devoir accrocher l'intérêt des personnes qui ne veulent pas se faire vacciner.
TourMaG.com - Le gouvernement fait passer de plus en plus de messages qui nous laissent croire que la vaccination deviendra finalement obligatoire. Est-ce une solution ?
Anne Sénéquier : C'est une solution de dernier recours, mais nous allons y arriver.
Dans un 1er temps, il est question en France d'une vaccination obligatoire pour les soignants, nous ne pouvons décemment pas dire aux familles de patients qui viennent pour une jambe casser ou une appendicite, désolé l'infirmière a contaminé votre fils ou votre père.
Ce n'est pas audible, pas acceptable. En tant que soignant, le premier précepte est de ne pas nuire à nos patients. Il faut comprendre plus que contraindre, mais nous arriverons un moment donné à un plafond de verre et la vaccination obligatoire arrivera, c'est une question de temps.
b[TourMaG.com - Quels seraient vos conseils pour les touristes de l'été à venir ?
Anne Sénéquier : Il serait mieux de se faire vacciner avant de partir, mais il ne faut pas oublier que la vaccination protège à hauteur de 95%, il reste 5% de risque.
La notion des mesures barrières doit être appliquée, nous les connaissons toutes...
Il y a un juste équilibre à trouver, en évitant les lieux surfréquentés par exemple.
Pourquoi pas changer de destination et opter pour des lieux moins prisés et moins fréquentés ? Il y a de fortes chances que cela soit l’occasion de fabuleuses découvertes touristiques.
Anne Sénéquier : Cela peut donner l'impression que le variant n'est pas grave.
Il est rassurant de se dire que la vaccination fonctionne et que l'impact est moins fort que ce que nous avions connu, c'est une bonne chose, cependant tout n'est pas réglé.
Nous allons devoir accrocher l'intérêt des personnes qui ne veulent pas se faire vacciner.
TourMaG.com - Le gouvernement fait passer de plus en plus de messages qui nous laissent croire que la vaccination deviendra finalement obligatoire. Est-ce une solution ?
Anne Sénéquier : C'est une solution de dernier recours, mais nous allons y arriver.
Dans un 1er temps, il est question en France d'une vaccination obligatoire pour les soignants, nous ne pouvons décemment pas dire aux familles de patients qui viennent pour une jambe casser ou une appendicite, désolé l'infirmière a contaminé votre fils ou votre père.
Ce n'est pas audible, pas acceptable. En tant que soignant, le premier précepte est de ne pas nuire à nos patients. Il faut comprendre plus que contraindre, mais nous arriverons un moment donné à un plafond de verre et la vaccination obligatoire arrivera, c'est une question de temps.
b[TourMaG.com - Quels seraient vos conseils pour les touristes de l'été à venir ?
Anne Sénéquier : Il serait mieux de se faire vacciner avant de partir, mais il ne faut pas oublier que la vaccination protège à hauteur de 95%, il reste 5% de risque.
La notion des mesures barrières doit être appliquée, nous les connaissons toutes...
Il y a un juste équilibre à trouver, en évitant les lieux surfréquentés par exemple.
Pourquoi pas changer de destination et opter pour des lieux moins prisés et moins fréquentés ? Il y a de fortes chances que cela soit l’occasion de fabuleuses découvertes touristiques.
A propos d'Anne Sénéquier :
Le Dr Anne Senequier est chercheuse à l’IRIS, spécialisée sur les questions santé - Crédit photo : Linkedin
Le Dr Anne Sénéquier est chercheuse à l’IRIS, spécialisée sur les questions santé.
Elle est titulaire d’un double cursus : doctorat en psychiatrie/pedopsychiatrie et de masters en « santé publique - épidémiologie » et « Action humanitaire : enjeux stratégiques et gestion de projet » .
Elle travaille sur les thematiques santé et environnements ainsi que les liens qui les unisssent.
Elle a notamment travaillé avec Médecins sans Frontières (MSF), et Action contre la faim (ACF) comme référent médical. Aujourd’hui, elle est responsable mission chez Médecins du Monde (MdM).
Elle est titulaire d’un double cursus : doctorat en psychiatrie/pedopsychiatrie et de masters en « santé publique - épidémiologie » et « Action humanitaire : enjeux stratégiques et gestion de projet » .
Elle travaille sur les thematiques santé et environnements ainsi que les liens qui les unisssent.
Elle a notamment travaillé avec Médecins sans Frontières (MSF), et Action contre la faim (ACF) comme référent médical. Aujourd’hui, elle est responsable mission chez Médecins du Monde (MdM).