i-tourisme : Après 5 ans et demi dans le groupe SNCF, vous annoncez votre départ pour une autre entreprise française mais dans un tout autre secteur, la BPCE. Quelles sont les raisons de votre départ ?
Yves Tyrode : "Comme vous le dites, cela fait 5 ans et demi que je suis dans cette industrie. J’ai le sentiment d’avoir achevé une première étape. j’ai accompagné toute la transformation digitale du groupe SNCF. J’avais le choix de continuer vers la prochaine sur 4 à 5 ans ou de passer à autre chose. J’ai eu envie de découvrir une autre industrie.
Une industrie que je ne découvre pas totalement car les paiements, c’est tout ce que j’adore ! J'ai pu le développer chez Orange avec Orange Money, mais aussi chez Voyages-Sncf où j’avais lancé le système antifraude 3D Secure.
L'industrie bancaire, il y a énormément à faire !"
i-tourisme : Le poste de Chief Digital Officer est assez récent finalement. Le métier évolue aussi vite que les technologies ?
Yves Tyrode : "Vous savez, dans la Silicon Valley, les gens tournent tout le temps. Ce qui est important c’est qu’il faut absolument créer un écosystème de CDO qui se connaissent, qui soient inter-industrie.
Aller chez BPCE, ce n’est pas aller dans n'importe quelle banque. C’est une banque qui finance l’industrie française. J’ai toujours été dans des entreprises qui avaient un rôle sociétal fort et des valeurs. La puissance de l’écosystème digital ne peut pas être limité à un seul domaine."
Yves Tyrode : "Comme vous le dites, cela fait 5 ans et demi que je suis dans cette industrie. J’ai le sentiment d’avoir achevé une première étape. j’ai accompagné toute la transformation digitale du groupe SNCF. J’avais le choix de continuer vers la prochaine sur 4 à 5 ans ou de passer à autre chose. J’ai eu envie de découvrir une autre industrie.
Une industrie que je ne découvre pas totalement car les paiements, c’est tout ce que j’adore ! J'ai pu le développer chez Orange avec Orange Money, mais aussi chez Voyages-Sncf où j’avais lancé le système antifraude 3D Secure.
L'industrie bancaire, il y a énormément à faire !"
i-tourisme : Le poste de Chief Digital Officer est assez récent finalement. Le métier évolue aussi vite que les technologies ?
Yves Tyrode : "Vous savez, dans la Silicon Valley, les gens tournent tout le temps. Ce qui est important c’est qu’il faut absolument créer un écosystème de CDO qui se connaissent, qui soient inter-industrie.
Aller chez BPCE, ce n’est pas aller dans n'importe quelle banque. C’est une banque qui finance l’industrie française. J’ai toujours été dans des entreprises qui avaient un rôle sociétal fort et des valeurs. La puissance de l’écosystème digital ne peut pas être limité à un seul domaine."
Autres articles
-
La liaison Paris-Berlin par le train sur les rails : découvrez le nouveau trajet
-
Remboursement Taxe Chirac : Une situation "ubuesque" [ABO]
-
Qui sont les meilleures compagnies ferroviaires en Europe ?
-
La SNCF va lancer une offre TGV d'ici deux ans en Italie
-
SNCF et SNCB lancent une liaison OUIGO entre Paris et Bruxelles
i-tourisme : Quelle serait la définition du CDO justement ?
Yves Tyrode : "Mon rôle de CDO c’est d’ouvrir, accélérer, mettre de l’énergie et faire se rencontrer des personnes qui ne se seraient jamais connues. Je suis un passeur finalement."
i-tourisme : Qu'attendez-vous de votre prochain poste ?
Yves Tyode : "J’aurais un rôle, je l’espère, c’est d’être CDO au cœur de l’écosystème français et européen."
i-tourisme : Pouvez-vous nous dire qui sera le prochain chef du digital à la SNCF ?
Yves Tyrode : Pour me remplacer, je ne peux pas vous dire, mais l’équipe digitale de la SNCF est exceptionnelle ! Avec Emmauelle Turlotte, c'est la patronne de la transformation digitale ou Franck Gervais (ndlr : l'actuel directeur général de Voyages-Sncf), nous sommes tous liés.
i-tourisme : Quels sont les projets dont vous êtes le plus fier ?
Yves Tyrode :"Les deux choses dont je suis le plus fier : 15 000 agents de la SNCF qui sont les ambassadeurs du digital et 3000 start-ups travaillent avec nous. Une SNCF qui est forte en digital c'est très important et c'est le cas ! Avec un président comme Guillaume Pepy qui croit fort au digital et met ses paroles en acte."
Yves Tyrode : "Mon rôle de CDO c’est d’ouvrir, accélérer, mettre de l’énergie et faire se rencontrer des personnes qui ne se seraient jamais connues. Je suis un passeur finalement."
i-tourisme : Qu'attendez-vous de votre prochain poste ?
Yves Tyode : "J’aurais un rôle, je l’espère, c’est d’être CDO au cœur de l’écosystème français et européen."
i-tourisme : Pouvez-vous nous dire qui sera le prochain chef du digital à la SNCF ?
Yves Tyrode : Pour me remplacer, je ne peux pas vous dire, mais l’équipe digitale de la SNCF est exceptionnelle ! Avec Emmauelle Turlotte, c'est la patronne de la transformation digitale ou Franck Gervais (ndlr : l'actuel directeur général de Voyages-Sncf), nous sommes tous liés.
i-tourisme : Quels sont les projets dont vous êtes le plus fier ?
Yves Tyrode :"Les deux choses dont je suis le plus fier : 15 000 agents de la SNCF qui sont les ambassadeurs du digital et 3000 start-ups travaillent avec nous. Une SNCF qui est forte en digital c'est très important et c'est le cas ! Avec un président comme Guillaume Pepy qui croit fort au digital et met ses paroles en acte."
i-tourisme : Guillaume Pépy, le président de la SNCF évoquait l'éventualité de fusionner le CDO et le DSI ? Est-ce une bonne idée selon vous ?
Yves Tyrode : Oui, je pense que c’est la bonne solution, c’est la suite logique. L'exemple de la création de la filiale Voyages-SNCF en est la preuve, c'est une vraie réussite.
i-tourisme : Comment se traduit la transformation digitale de la SNCF ?
Yves Tyrode : "Notre transformation digitale est vraiment profonde avec 3 composantes : les clients, les collaborateurs et le produit. Il faut les faire globalement et elles se nourrissent l’un l’autre."
i-tourisme : Pouvez-vous nous donner des exemples ?
Yves Tyrode : "On a lancé depuis 2 ans, beaucoup de choses, de la WIFI en 4G qui sera disponible fin 2016 sur la ligne Paris-Lyon et le RER C début 2017. Mais également l’équipement de smartphones de nos 80000 agents. Ou encore, l’internet des objets pour faire de la maintenance dans les trains. Cette transformation digitale grâce à l’Open Innovation est une chance.
i-tourisme : Pourquoi la SNCF a opté pour l'Open innovation ?
Yves Tyrode : "Ce qui a changé entre le 20ème et le 21ème siècle c’est qu’au 20ème siècle, des grosses entreprises comme la SNCF imaginaient pouvoir tout faire elles-mêmes. Au 21ème siècle, on a besoin d’être hyper ouvert.
La technicité dont on a besoin est tellement spécifique que c’est impossible de tout faire tout seul, vous n’y arrivez pas ou vous n’êtes pas performant et ça vous coûte très cher."
i-tourisme : Pourquoi est-ce important de travailler avec des start-up ? Votre pôle R&D interne n'est pas suffisant ?
Yves Tyrode : "Il y a des choses que vous êtes obligés de développer en interne, vous n’avez pas le choix. Prenons le cas des données, nous en avons une multitude ! Ces data nous les entreposons dans ce qu'on appelle le Data Lake.
On a créé un écosystème pour faire du Big Data avec des start-up comme Quantmetry, sur les sujets de maintenance prédictive par exemple.
Il est nécessaire de s’entourer de cet écosystème qui travaillent avec d’autres entreprises. On gagne en agilité et en réactivité. Sur l’internet des objets, par exemple OpenDataSoft nous aide à ouvrir nos data vers l’extérieur.
On a ouvert 80 jeux de data, avec 3100 start-up connectées, tout cela développé en seulement 6 mois !"
i-tourisme : L'ouverture à ces data, c'est gratuit ?
Yves Tyrode : "Je pense que c’est essentiel d’ouvrir nos data aux développeurs et aux start-up. Cependant nous ne sommes pas obligés de donner nos data en masse à Google par exemple."
i-tourisme : Mais c’est le cas actuellement ?
Yves Tyrode : "Nous sommes en train de développer un modèle freemium, gratuit pour les « petits », payant pour les « gros ». Les coûts extraits des data, coûtent assez cher avec les API."
i-tourisme : Vous quittez donc l'univers du tourisme. Un message, conseil pour les professionnels du secteur ?
Yves Tyrode : "La seule manière d’exister face aux grandes plateformes, c'est d'utiliser les mêmes méthodes qu'eux. C’est l’ouverture et l’union avec des contenus de qualité. L’open innovation dans le tourisme c’est absolument clé !
N’ayez pas l’arrogance de penser que vous pouvez tout faire tout seul. Ouvrez-vous !"
Yves Tyrode : Oui, je pense que c’est la bonne solution, c’est la suite logique. L'exemple de la création de la filiale Voyages-SNCF en est la preuve, c'est une vraie réussite.
i-tourisme : Comment se traduit la transformation digitale de la SNCF ?
Yves Tyrode : "Notre transformation digitale est vraiment profonde avec 3 composantes : les clients, les collaborateurs et le produit. Il faut les faire globalement et elles se nourrissent l’un l’autre."
i-tourisme : Pouvez-vous nous donner des exemples ?
Yves Tyrode : "On a lancé depuis 2 ans, beaucoup de choses, de la WIFI en 4G qui sera disponible fin 2016 sur la ligne Paris-Lyon et le RER C début 2017. Mais également l’équipement de smartphones de nos 80000 agents. Ou encore, l’internet des objets pour faire de la maintenance dans les trains. Cette transformation digitale grâce à l’Open Innovation est une chance.
i-tourisme : Pourquoi la SNCF a opté pour l'Open innovation ?
Yves Tyrode : "Ce qui a changé entre le 20ème et le 21ème siècle c’est qu’au 20ème siècle, des grosses entreprises comme la SNCF imaginaient pouvoir tout faire elles-mêmes. Au 21ème siècle, on a besoin d’être hyper ouvert.
La technicité dont on a besoin est tellement spécifique que c’est impossible de tout faire tout seul, vous n’y arrivez pas ou vous n’êtes pas performant et ça vous coûte très cher."
i-tourisme : Pourquoi est-ce important de travailler avec des start-up ? Votre pôle R&D interne n'est pas suffisant ?
Yves Tyrode : "Il y a des choses que vous êtes obligés de développer en interne, vous n’avez pas le choix. Prenons le cas des données, nous en avons une multitude ! Ces data nous les entreposons dans ce qu'on appelle le Data Lake.
On a créé un écosystème pour faire du Big Data avec des start-up comme Quantmetry, sur les sujets de maintenance prédictive par exemple.
Il est nécessaire de s’entourer de cet écosystème qui travaillent avec d’autres entreprises. On gagne en agilité et en réactivité. Sur l’internet des objets, par exemple OpenDataSoft nous aide à ouvrir nos data vers l’extérieur.
On a ouvert 80 jeux de data, avec 3100 start-up connectées, tout cela développé en seulement 6 mois !"
i-tourisme : L'ouverture à ces data, c'est gratuit ?
Yves Tyrode : "Je pense que c’est essentiel d’ouvrir nos data aux développeurs et aux start-up. Cependant nous ne sommes pas obligés de donner nos data en masse à Google par exemple."
i-tourisme : Mais c’est le cas actuellement ?
Yves Tyrode : "Nous sommes en train de développer un modèle freemium, gratuit pour les « petits », payant pour les « gros ». Les coûts extraits des data, coûtent assez cher avec les API."
i-tourisme : Vous quittez donc l'univers du tourisme. Un message, conseil pour les professionnels du secteur ?
Yves Tyrode : "La seule manière d’exister face aux grandes plateformes, c'est d'utiliser les mêmes méthodes qu'eux. C’est l’ouverture et l’union avec des contenus de qualité. L’open innovation dans le tourisme c’est absolument clé !
N’ayez pas l’arrogance de penser que vous pouvez tout faire tout seul. Ouvrez-vous !"