Aérien : Tridea veut faire revenir les passagers dans les « petits » aéroports

Après plusieurs mois de préparation, Tridea a été officiellement lancée ce jeudi 24 octobre 2018.

Cette nouvelle agence de voyages en ligne spécialisée dans l'aérien, combine les vols en se passant des accords commerciaux entre les compagnies aériennes. Et tout cela au départ de... Limoges.

Limoges ? Mais pourquoi ?

Tout simplement, « pour aider les petits aéroports », explique Vivien Giraud, le cofondateur et président de Tridea.

« Avez-vous entendu parler du rapport Cap 22, remis au premier ministre, qui indique que 60% des aéroports ne sont pas assez rentables et donc potentiellement menacés de fermeture ?

Et bien, nous souhaitons aider les aéroports de moins de 400 000 passagers par an à proposer de nouvelles destinations et à attirer plus de monde, en leur proposant notre outil de self-connecting ».

Pour ce faire, Tridea (la contraction de « Travel » et « Idea », à prononcer « Treïdi ») met en concurrence dans son moteur de recherches toutes les compagnies répertoriées dans sa base... pour mieux les connecter.

« Nous récupérons les vols et les prix disponibles chez nos partenaires, que nous mixons pour proposer le meilleur résultat. Par exemple, un premier vol sur Ryanair, puis un deuxième sur EasyJet ».

Le but ? Éviter que les habitants de Limoges et des alentours n'aient à se rendre à Bordeaux, à Toulouse ou à Paris pour prendre leur vol. « Ils économiseront également sur les frais de transport et de parking, » précise Vivien Giraud.

L'idée de Tridea a germé lorsque Vivien Giraud, tout comme son associé Cyril Capbern, ont regagné leur région d'origine - Limoges pour l'un, Mont-de-Marsan pour l'autre.

Les deux jeunes ingénieurs, qui avaient passé 7 années de leur vie sur les bancs de l'école d'ingénieurs Ingésup, à Aix-en-Provence, étaient habitués à voyager au départ de l'aéroport Marseille Provence.

Mais de retour sur leur terre natale, les possibilités de voyages se sont réduites. « Actuellement, au départ de Limoges, mis à part le Royaume-Uni et quelques destinations en France, on est très vite limité, explique Vivien Giraud. Et sur les 310 000 passagers annuels, 280 000 sont anglais ».

Le projet de Tridea mûrit depuis un an et demi. Il est incubé à la fois chez Iconosquare, spécialiste des statistiques pour les réseaux sociaux (Instagram et Facebook) et à l'AVRUL, l'Incubateur Technologique de l'Université de Limoges.

L'agence de voyages en ligne est immatriculée au registre des opérateurs de voyages et de séjours d'Atout France et a opté pour l'APST comme garant financier. « Nous attendons l'agrément IATA, sûrement d'ici la fin de l'année 2018 », ajoute Vivien Giraud. D'ici là, la plateforme s'appuiera sur un partenariat avec un GDS pour éditer les billets.

« La V1 du site a été mise en ligne courant octobre, avec certaines compagnies aériennes, principalement low cost, telles Ryanair, easyJet, WizzAir, Norwegian, Volotea, mais aussi British Airways, Aer Lingus, etc. La V2, qui sera mise en place fin 2018 ou début 2019, intégrera davantage de compagnies européennes, et nous l'espérons Air France. »

Tridea s'adressera, dans un premier temps, à un public B2C.

Mais ses fondateurs pensent au B2B et au B2B2C. Ils étaient d'ailleurs présents à l'IFTM Top Resa pour tenter de nouer des partenariats avec d'autres aéroports.

Une levée de fonds est également à l'étude pour 2019. Plus proche, Vivien Giraud et Cyril Capbern envisagent de recruter un développeur informatique.

Les objectifs sont encore flous. « On se lance presque dans l'inconnu », commente Vivien Giraud. Sur la partie aéroportuaire, les fondateurs de Tridea peuvent compter sur le soutien de l'aéroport de Limoges et de son directeur, Laurent Le Mercier.

Le métier d'agent de voyages est aussi une nouveauté, mais les créateurs de Tridea ont paré les imprévus. « En cas de retard du premier vol, nous prendrons bien sûr en charge à nos frais les billets du deuxième vol », indique Vivien Giraud.

Tridea a également noué un partenariat avec Moonshot Internet, une filiale de la Société Générale, qui automatise la gestion des dossiers clients en cas de vol annulé ou de retard entre deux correspondances. « Le client n'a pas besoin de monter de dossier, tout se fait automatiquement. Par exemple, en cas de retard de plus de 2 heures, le passager recevra directement dans ses mails un billet d'accès au lounge de l'aéroport pour patienter ».

Il ne reste plus qu'à tester... Alors qui part de Limoges ?