Les transporteurs du Golfe ont décidé non seulement de devenir les premiers opérateurs mondiaux, d’ailleurs Tim Clark ne cache pas les ambitions d’Emirates, mais également de faire tourner le transport aérien international autour de cette région du monde - © marrfa - Fotolia.com
Pour preuve d’abord la taille de l’évènement avec 60 692 visiteurs professionnels, les seuls admis à entrer dans l’enceinte du nouvel aéroport le Dubaï World Central.
Vous noterez au passage la signification de cette appellation.
Ensuite par le nombre d’exposants : 1 046 en provenance de 50 pays, dont, il faut le noter, 55 français ce qui constituait une des « top 5 » délégations.
Enfin par le nombre de journalistes qui ont couvert l'évènement : pas moins de 1 735.
Mais ce qui frappe encore plus, ce sont les ambitions affichées par les transporteurs de la région qui ont annoncé des commandes d’avions sans précédent.
Jugez plutôt : Ethiad a ouvert le feu avec une commande de 56 Boeing 777-8X et 9 options, plus pas moins de 30 Boeing 787-10.
Dans l’heure qui suivait, Emirates a répliqué avec « la commande » historique : 150 Boeing 777X et 50 options plus 50 Airbus 380 dont on pensait qu’il ne s’en vendrait plus cette année.
Dans la foulée, Qatar Airways ne voulait pas être en reste et annonçait une commande de 54 Boeing 777S et pour clôturer ce marché jamais vu, Fly Dubaï a annoncé l’achat de 111 Boeing 737S et 738S. Le tout en 3 heures de folie.
En fait chacun des ordres pris séparément aurait déjà amplement justifié un retentissement mondial, alors 4, vous pensez !
Vous noterez au passage la signification de cette appellation.
Ensuite par le nombre d’exposants : 1 046 en provenance de 50 pays, dont, il faut le noter, 55 français ce qui constituait une des « top 5 » délégations.
Enfin par le nombre de journalistes qui ont couvert l'évènement : pas moins de 1 735.
Mais ce qui frappe encore plus, ce sont les ambitions affichées par les transporteurs de la région qui ont annoncé des commandes d’avions sans précédent.
Jugez plutôt : Ethiad a ouvert le feu avec une commande de 56 Boeing 777-8X et 9 options, plus pas moins de 30 Boeing 787-10.
Dans l’heure qui suivait, Emirates a répliqué avec « la commande » historique : 150 Boeing 777X et 50 options plus 50 Airbus 380 dont on pensait qu’il ne s’en vendrait plus cette année.
Dans la foulée, Qatar Airways ne voulait pas être en reste et annonçait une commande de 54 Boeing 777S et pour clôturer ce marché jamais vu, Fly Dubaï a annoncé l’achat de 111 Boeing 737S et 738S. Le tout en 3 heures de folie.
En fait chacun des ordres pris séparément aurait déjà amplement justifié un retentissement mondial, alors 4, vous pensez !
Les Emirats méga hubs de demain ?
Cela signifie clairement que les transporteurs du Golfe ont décidé non seulement de devenir les premiers opérateurs mondiaux, d’ailleurs Tim Clark ne cache pas les ambitions d’Emirates, mais également de faire tourner le transport aérien international autour de cette région du monde.
Car enfin, toutes ces prodigieuses commandes n’ont certainement pas pour finalité le marché des Emirats et du Qatar, infiniment trop faible pour supporter de telles flottes.
L'objectif est plutôt bel et bien de faire de cette région le nœud mondial, disons le gigantesque « hub » du transport aérien.
Alors une fois ces ambitions affichées, quelques questions se posent.
D’abord comment vont voisiner ces compagnies qui poursuivent le même but avec les mêmes ambitions ?
Certes Emirates domine le jeu et sans doute encore pour longtemps, mais Abu Dhabi acceptera-t-il encore longtemps de voir le transport aérien dominé par son rival Dubaï ?
De son côté, le Qatar voudra certainement sa part du gâteau.
L’enjeu n’est probablement pas seulement économique, mais bien politique. Dans les années à venir le pétrole aura une influence déclinante et la puissance se mesurera autrement.
Car enfin, toutes ces prodigieuses commandes n’ont certainement pas pour finalité le marché des Emirats et du Qatar, infiniment trop faible pour supporter de telles flottes.
L'objectif est plutôt bel et bien de faire de cette région le nœud mondial, disons le gigantesque « hub » du transport aérien.
Alors une fois ces ambitions affichées, quelques questions se posent.
D’abord comment vont voisiner ces compagnies qui poursuivent le même but avec les mêmes ambitions ?
Certes Emirates domine le jeu et sans doute encore pour longtemps, mais Abu Dhabi acceptera-t-il encore longtemps de voir le transport aérien dominé par son rival Dubaï ?
De son côté, le Qatar voudra certainement sa part du gâteau.
L’enjeu n’est probablement pas seulement économique, mais bien politique. Dans les années à venir le pétrole aura une influence déclinante et la puissance se mesurera autrement.
La lutte s’annonce gigantesque
Dubaï totalement dépourvu de la manne pétrolière s’est déjà taillé une place mondiale enviable en misant sur les services et … qui l’eut cru, le tourisme.
C’est ainsi que sans pétrole cet Emirat arrive à éclipser Abu Dhabi pourtant largement pourvu, lui, dans la lutte d’image.
Quant au Royaume du Qatar, qui a misé sur de forts investissements mondiaux dans les médias et le sport, comment serait-il disposé à laisser le leadership à un Emirat qui plus est n’est pas le plus important politiquement ?
La lutte entre ces grands transporteurs s’annonce gigantesque. Il n’est pas exclu qu’à terme, certes lointain, elle n’arrive pas à affaiblir les belligérants.
Et quelle sera la réaction des grands transporteurs traditionnels Européens et Américains qui sont la cible directe des compagnies du Golfe ? Vont-ils laisser piller leur clientèle sans réagir ?
Ils ne peuvent certainement pas rendre la monnaie de leur pièce aux « prédateurs » car leur marché national est beaucoup trop faible.
Ils ne peuvent pas non plus édifier des barrières protectionnistes pour protéger leur clientèle naturelle. Mais accepteront-ils de se voir affaiblir, ce qui paraît inéluctable s’ils ne relèvent pas le défi ?
Ils sont devant un challenge d’une ampleur jamais vue. Ils doivent impérativement reconquérir leur marché naturel qui leur serait acquis si leur produit et leur service redevenaient compétitifs.
Plutôt que se faire la guerre tarifaire pour attirer une clientèle qui serait sans doute prête à payer un prix plus élevé pour un produit de meilleure qualité, ne seraient-ils pas bien inspirés de remonter leur niveau de prestation au niveau de celui des transporteurs du Golfe et tant qu’à faire d’y rajouter une petite « european touch », le tout avec la complicité agissante des agents de voyages qu’ils seraient bien inspirés de regagner.
C’est ainsi que sans pétrole cet Emirat arrive à éclipser Abu Dhabi pourtant largement pourvu, lui, dans la lutte d’image.
Quant au Royaume du Qatar, qui a misé sur de forts investissements mondiaux dans les médias et le sport, comment serait-il disposé à laisser le leadership à un Emirat qui plus est n’est pas le plus important politiquement ?
La lutte entre ces grands transporteurs s’annonce gigantesque. Il n’est pas exclu qu’à terme, certes lointain, elle n’arrive pas à affaiblir les belligérants.
Et quelle sera la réaction des grands transporteurs traditionnels Européens et Américains qui sont la cible directe des compagnies du Golfe ? Vont-ils laisser piller leur clientèle sans réagir ?
Ils ne peuvent certainement pas rendre la monnaie de leur pièce aux « prédateurs » car leur marché national est beaucoup trop faible.
Ils ne peuvent pas non plus édifier des barrières protectionnistes pour protéger leur clientèle naturelle. Mais accepteront-ils de se voir affaiblir, ce qui paraît inéluctable s’ils ne relèvent pas le défi ?
Ils sont devant un challenge d’une ampleur jamais vue. Ils doivent impérativement reconquérir leur marché naturel qui leur serait acquis si leur produit et leur service redevenaient compétitifs.
Plutôt que se faire la guerre tarifaire pour attirer une clientèle qui serait sans doute prête à payer un prix plus élevé pour un produit de meilleure qualité, ne seraient-ils pas bien inspirés de remonter leur niveau de prestation au niveau de celui des transporteurs du Golfe et tant qu’à faire d’y rajouter une petite « european touch », le tout avec la complicité agissante des agents de voyages qu’ils seraient bien inspirés de regagner.
Jean-Louis Baroux - DR
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com