« Nous devons repenser nos modèles de fonctionnement de façon beaucoup plus large, il faut que l’on travaille complètement différemment", explique JF Dominiak, à la tête d'ASL © DR
L’heure n’est pas encore à l’optimisme chez les compagnies aériennes françaises hors du groupe Air France-KLM.
Leurs dirigeants, réunis lors d’un débat lundi 23 novembre 2020 à l’occasion du Paris Air Forum, ont pourtant d’abord salué les aides du gouvernement en cette année noire pour le transport aérien.
« L’Etat a réagi vite et fort. Sans ça, cela aurait pu être beaucoup plus grave », lance Pascal de Izaguirre, P-DG de Corsair. « Pour l’instant, l’Etat nous permet de rester vivant. Mais il faut que toute la chaine de l’aérien tienne encore plusieurs trimestres pour pouvoir être moteur de la reprise. Il faut que le système de chômage partiel soit prolongé jusqu’à la fin de la saison d’hiver. Les mesures à la fois techniques et de financement doivent continuer », ajoute Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) et de Chalair.
Leurs dirigeants, réunis lors d’un débat lundi 23 novembre 2020 à l’occasion du Paris Air Forum, ont pourtant d’abord salué les aides du gouvernement en cette année noire pour le transport aérien.
« L’Etat a réagi vite et fort. Sans ça, cela aurait pu être beaucoup plus grave », lance Pascal de Izaguirre, P-DG de Corsair. « Pour l’instant, l’Etat nous permet de rester vivant. Mais il faut que toute la chaine de l’aérien tienne encore plusieurs trimestres pour pouvoir être moteur de la reprise. Il faut que le système de chômage partiel soit prolongé jusqu’à la fin de la saison d’hiver. Les mesures à la fois techniques et de financement doivent continuer », ajoute Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) et de Chalair.
Une concurrence toujours plus redoutable ?
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Mais, en dehors des mesures d’urgence, l’horizon est de l’avis général encore loin d’être dégagé. « Les aides sont trop focalisées sur le groupe Air France. On parle de PGE mais tout le monde ne les obtient pas. Nous demandons la constitution d’un fonds d’1 milliard pour aider toutes les compagnies hors Air France à survivre », lance Jean-François Dominiak, à la tête du syndicat Scara et d’ASL Airlines.
« Je regrette le manque de stratégie et d’équité de l’Etat. Les montants versés sont colossaux mais mal distribués et il ne faut pas se bercer d’illusions : le transport aérien ne sortira pas de cette crise par simple effet de survie », lance Marc Rochet, vice-président du conseil d’administration d’Air Caraïbes et président de French Bee. « Il va falloir transformer le secteur en profondeur, ou alors mourir. Je ne peux pas imaginer qu’en 2022 le pavillon français fonctionne encore comme aujourd’hui », ajoute-t-il.
Un avis partagé par l’ensemble de ses confrères. « Ailleurs, même en Europe, on observe des plans de restructurations drastiques, des politiques d’agilité et de maitrise des coûts, avec des objectifs humbles. Nous prenons beaucoup de retard sur ces sujets », déplore Alain Battisti.
« Nous avons des compétiteurs redoutables qui n’ont pas les mêmes conditions d’exercice du métier, avec moins de taxation et de chantage au verdissement », ajoute-t-il, citant la Turquie ou même les sociétés anglaises après le Brexit.
« Je regrette le manque de stratégie et d’équité de l’Etat. Les montants versés sont colossaux mais mal distribués et il ne faut pas se bercer d’illusions : le transport aérien ne sortira pas de cette crise par simple effet de survie », lance Marc Rochet, vice-président du conseil d’administration d’Air Caraïbes et président de French Bee. « Il va falloir transformer le secteur en profondeur, ou alors mourir. Je ne peux pas imaginer qu’en 2022 le pavillon français fonctionne encore comme aujourd’hui », ajoute-t-il.
Un avis partagé par l’ensemble de ses confrères. « Ailleurs, même en Europe, on observe des plans de restructurations drastiques, des politiques d’agilité et de maitrise des coûts, avec des objectifs humbles. Nous prenons beaucoup de retard sur ces sujets », déplore Alain Battisti.
« Nous avons des compétiteurs redoutables qui n’ont pas les mêmes conditions d’exercice du métier, avec moins de taxation et de chantage au verdissement », ajoute-t-il, citant la Turquie ou même les sociétés anglaises après le Brexit.
Une écotaxe "stupide et inutile"
Toujours en toile de fond pour les patrons de compagnie, crise ou pas crise : les trop lourdes taxations que subit le secteur, notamment avec l’arrivée futur d’une nouvelle écotaxe.
« Nous sommes déjà à terre, et alourdi d’une fiscalité toujours aussi excessive. Il faut déjà au minimum stabiliser nos taxations avant d’en rajouter encore, arrêter de nous diaboliser. Il y a un côté punitif et répressif dans ces taxes écologiques. Il serait bien plus productif de nous inciter à faire des efforts en nous aidant à accélérer la modernisation de nos flottes », martèle Pascal de Izaguirre.
« Le monde de demain va être plus dur que celui d’avant », ajoute-t-il, évoquant les mesures de restrictions de personnels à venir chez Corsair et son manque d’optimisme quant à une reprise du secteur au printemps 2021.
« Nous devons repenser nos modèles de fonctionnement de façon beaucoup plus large, il faut que l’on travaille complètement différemment. Et arrêter ces taxations stupides et inutiles. Je compte sur l’intelligence des politiques pour cela. On va se rendre compte du rôle que nous jouons au niveau mondial.
Qui par exemple va transporter les futurs vaccins ? », conclut Jean-François Dominiak.
« Nous sommes déjà à terre, et alourdi d’une fiscalité toujours aussi excessive. Il faut déjà au minimum stabiliser nos taxations avant d’en rajouter encore, arrêter de nous diaboliser. Il y a un côté punitif et répressif dans ces taxes écologiques. Il serait bien plus productif de nous inciter à faire des efforts en nous aidant à accélérer la modernisation de nos flottes », martèle Pascal de Izaguirre.
« Le monde de demain va être plus dur que celui d’avant », ajoute-t-il, évoquant les mesures de restrictions de personnels à venir chez Corsair et son manque d’optimisme quant à une reprise du secteur au printemps 2021.
« Nous devons repenser nos modèles de fonctionnement de façon beaucoup plus large, il faut que l’on travaille complètement différemment. Et arrêter ces taxations stupides et inutiles. Je compte sur l’intelligence des politiques pour cela. On va se rendre compte du rôle que nous jouons au niveau mondial.
Qui par exemple va transporter les futurs vaccins ? », conclut Jean-François Dominiak.