Que ce soit Marietton, Prêt-à-Partir ou le réseau TourCom les ventes ne décollent toujours pas, les sources d'espoir se font rares - Crédit photo : Depostiphotos @magann
Tout comme en amour, dans le tourisme, il y a différents caps à passer, pour juger de la solidité de son activité ou relation.
Plus le temps passe et plus ces derniers sont dangereux à franchir.
Pour les agences de voyages, le premier a été le confinement, puis le cap des 3 mois, avec la réouverture des agences. Avec le mois d'octobre se présente maintenant celui des 7...mois. Le dernier et le plus périlleux dans les relations amoureuses.
"C'est très calme. Le moral n'est pas très bon parce que les ventes se font difficilement. Nous observons beaucoup d'annulations et de modifications, à cause des tests PCR," lâche en guise d'introduction Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
Petit flash back : à la sortie du blackout, en mai dernier, toute l'industrie attendait l'automne, comme la saison de la reprise. Sauf que celle-ci n'est jamais vraiment arrivée ou presque.
Les tests exigés par les destinations ont lourdement plombé les réservations. Entre la complexité de bénéficier d'un créneau compatible avec les exigences des pays et les résultats arrivant en temps et en heure, les voyageurs ont choisi : ils ne voyagent pas ou presque.
"Nous vendons un peu d'Antilles, un peu de Tunisie, le Portugal aussi un peu, etc. Nous vendons tout un peu" se plaint Laurent Abitbol, le président de Marietton.
Tous ces petits tas ne font pas une montagne.
Et l'arrivée des tests antigéniques, avec une réponse dans la demi-heure, ne devrait pas changer grand-chose en ce fin de mois apocalyptique. Plus Halloween approche et plus octobre ressemble à un octobre noir ou rouge, au choix.
Plus le temps passe et plus ces derniers sont dangereux à franchir.
Pour les agences de voyages, le premier a été le confinement, puis le cap des 3 mois, avec la réouverture des agences. Avec le mois d'octobre se présente maintenant celui des 7...mois. Le dernier et le plus périlleux dans les relations amoureuses.
"C'est très calme. Le moral n'est pas très bon parce que les ventes se font difficilement. Nous observons beaucoup d'annulations et de modifications, à cause des tests PCR," lâche en guise d'introduction Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
Petit flash back : à la sortie du blackout, en mai dernier, toute l'industrie attendait l'automne, comme la saison de la reprise. Sauf que celle-ci n'est jamais vraiment arrivée ou presque.
Les tests exigés par les destinations ont lourdement plombé les réservations. Entre la complexité de bénéficier d'un créneau compatible avec les exigences des pays et les résultats arrivant en temps et en heure, les voyageurs ont choisi : ils ne voyagent pas ou presque.
"Nous vendons un peu d'Antilles, un peu de Tunisie, le Portugal aussi un peu, etc. Nous vendons tout un peu" se plaint Laurent Abitbol, le président de Marietton.
Tous ces petits tas ne font pas une montagne.
Et l'arrivée des tests antigéniques, avec une réponse dans la demi-heure, ne devrait pas changer grand-chose en ce fin de mois apocalyptique. Plus Halloween approche et plus octobre ressemble à un octobre noir ou rouge, au choix.
Octobre rouge, novembre et décembre en rouge écarlate ?
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Et quand, nous interrogeons, François Piot, le PDG de Prêt-à-Partir, la réponse est laconique.
"Je vais comme peut aller un agent de voyages. Il y a eu une embellie en septembre, puis rapidement octobre est arrivé. Et depuis la situation est très compliquée."
Autre région, autre patron, mais même analyse. Du côté de Lyon, Laurent Abitbol n'affiche qu'un sourire de façade à l'heure de dresser un bilan.
"Ce n'est pas évident. Les gens ne voyagent pas, il n'y a pas d'avions. Malheureusement pour novembre et décembre je ne vois rien de bien."
Avec des réservations qui se sont fortement contractées chez Marietton, pour atteindre 35% en business travel et 10% en tourisme (hors report), les signes d'espoir se font rares.
L'actualité n'aide pas non plus. Les frontières se referment, l'épidémie reprend par-delà le globe et le gouvernement de Jean Castex donne chaque semaine un nouveau tour de vis. Le couvre-feu décrété pour les deux tiers de la France n'arrange rien.
"Nous sommes nous aussi touchés par le couvre-feu, mais d'une façon indirecte. Le problème est d'ordre psychologique" selon le responsable de TourCom.
Entre un climat anxiogène, la peur de ne pas pouvoir rentrer chez soi ou en France de ne pas profiter de ses vacances, avec des restaurants et bars fermés, l'ambiance n'est pas à la fête.
Dans ces conditions voyager devient un véritable défi.
"Si d'ici la fin de l'année nous arrivons à faire 30 ou 40% de notre chiffre d'affaires de l'année dernière, cela redonnera un peu de moral aux troupes," espère Richard Vainopoulos.
Un optimisme qui n'est pas partagé, loin s'en faut...
"Je vais comme peut aller un agent de voyages. Il y a eu une embellie en septembre, puis rapidement octobre est arrivé. Et depuis la situation est très compliquée."
Autre région, autre patron, mais même analyse. Du côté de Lyon, Laurent Abitbol n'affiche qu'un sourire de façade à l'heure de dresser un bilan.
"Ce n'est pas évident. Les gens ne voyagent pas, il n'y a pas d'avions. Malheureusement pour novembre et décembre je ne vois rien de bien."
Avec des réservations qui se sont fortement contractées chez Marietton, pour atteindre 35% en business travel et 10% en tourisme (hors report), les signes d'espoir se font rares.
L'actualité n'aide pas non plus. Les frontières se referment, l'épidémie reprend par-delà le globe et le gouvernement de Jean Castex donne chaque semaine un nouveau tour de vis. Le couvre-feu décrété pour les deux tiers de la France n'arrange rien.
"Nous sommes nous aussi touchés par le couvre-feu, mais d'une façon indirecte. Le problème est d'ordre psychologique" selon le responsable de TourCom.
Entre un climat anxiogène, la peur de ne pas pouvoir rentrer chez soi ou en France de ne pas profiter de ses vacances, avec des restaurants et bars fermés, l'ambiance n'est pas à la fête.
Dans ces conditions voyager devient un véritable défi.
"Si d'ici la fin de l'année nous arrivons à faire 30 ou 40% de notre chiffre d'affaires de l'année dernière, cela redonnera un peu de moral aux troupes," espère Richard Vainopoulos.
Un optimisme qui n'est pas partagé, loin s'en faut...
2021, 2022 ou 2027, à quand la reprise ?
"Aujourd'hui je fais une croix sur le restant de l'année. Je me prépare à enregistrer quasiment aucun départ d'aujourd'hui jusqu'à Pâques. C'est l'un des pires scénario, mais nous pouvons imaginer encore plus grave," se désole le patron de Prêt-à-Parti.
Ce qui serait encore plus mauvais ? Ce serait une année 2021 à l'image du restant de l'année 2020, d'ici là nous pouvons toujours espérer une embellie sur le plan sanitaire et des bonnes nouvelles du côté des laboratoires.
En attendant, un hypothétique vaccin, médicament ou miracle, les semaines se suivent et se ressemblent.
"Noël se passe en famille, il n'y a pas de grand enjeu, par contre le jour de l'an est important. Je souhaite que les vacances soient possibles et que nous puissions faire partir nos clients.
Le problème est le même depuis le début, c'est l'aérien," se plaint Richard Vainopoulos.
Entre les compagnies qui montrent des signes de faiblesse, les autres qui réduisent toujours plus leurs plans de vol et celles qui annulent, il n'est pas facile d'y voir clair.
Ce n'est pas tout. "Nous ne savons toujours pas si nous aurons un aéroport à Metz l'année prochaine. Actuellement, il n'y a pas d'avion. Pour réenclencher la machine, il faut une prise de risque !" analyse le patron de Prêt-à-Partir.
Une pensée partagée par Laurent Abitbol qui n'attend qu'une chose : un monde sans covid. Vaccin ou non, la reprise sera lente et la pente raide.
Et si ADP a annoncé une reprise du trafic pour 2027, "si c'est pour sortir et dire ça, autant ne rien dire, car personne ne sait," s'énervait presque François Piot, le retour à la normale n'est pas attendu avant un moment.
Ce n'est pas dans la capitale de la gastronomie qu'il faut aller chercher une source de réconfort.
"Dans mes business plans, je n'anticipe pas une vraie et franche reprise avant 2022. Elle arrivera avec une réouverture des Etats-Unis, ce sera le signal d'un retour du tourisme," lâche Laurent Abitbol.
Ce qui serait encore plus mauvais ? Ce serait une année 2021 à l'image du restant de l'année 2020, d'ici là nous pouvons toujours espérer une embellie sur le plan sanitaire et des bonnes nouvelles du côté des laboratoires.
En attendant, un hypothétique vaccin, médicament ou miracle, les semaines se suivent et se ressemblent.
"Noël se passe en famille, il n'y a pas de grand enjeu, par contre le jour de l'an est important. Je souhaite que les vacances soient possibles et que nous puissions faire partir nos clients.
Le problème est le même depuis le début, c'est l'aérien," se plaint Richard Vainopoulos.
Entre les compagnies qui montrent des signes de faiblesse, les autres qui réduisent toujours plus leurs plans de vol et celles qui annulent, il n'est pas facile d'y voir clair.
Ce n'est pas tout. "Nous ne savons toujours pas si nous aurons un aéroport à Metz l'année prochaine. Actuellement, il n'y a pas d'avion. Pour réenclencher la machine, il faut une prise de risque !" analyse le patron de Prêt-à-Partir.
Une pensée partagée par Laurent Abitbol qui n'attend qu'une chose : un monde sans covid. Vaccin ou non, la reprise sera lente et la pente raide.
Et si ADP a annoncé une reprise du trafic pour 2027, "si c'est pour sortir et dire ça, autant ne rien dire, car personne ne sait," s'énervait presque François Piot, le retour à la normale n'est pas attendu avant un moment.
Ce n'est pas dans la capitale de la gastronomie qu'il faut aller chercher une source de réconfort.
"Dans mes business plans, je n'anticipe pas une vraie et franche reprise avant 2022. Elle arrivera avec une réouverture des Etats-Unis, ce sera le signal d'un retour du tourisme," lâche Laurent Abitbol.
En attendant, que faire et espérer ?
Malgré un tableau noir, nul ne doute que le tourisme ait un avenir et qu'il repartira, mais en pleine tempête tout le monde fait le dos rond. Après la pluie vient le soleil.
"Il ne manque pas grand-chose pour que ça reparte, les Français ont envie de profiter et de partir. Toutefois, nous demandons au gouvernement de faire plus," lâche Richard Vainopoulos.
Après le chômage partiel, le fonds de solidarité, le Prêt Garanti par l'Etat et toute une tonne d'aides, les professionnels souhaitent que le gouvernement aille plus loin.
Pour le président de TourCom, il faut "une exonération des charges et un soutien financier. En ce moment, nous avons un moteur, à savoir Bercy, c'est exceptionnel.
Habituellement le ministère de l'Economie nous réclame de l'argent, là il nous en donne. Puis nous avons le frein à main, avec son homologue de la Santé."
Pour éviter que le moteur explose, il sera nécessaire de faire un choix. Si les exonérations ne sont pas à l'ordre du jour, il est un autre sujet qui reste en suspens : les charges fixes.
"Nous sommes très contents des aides, mais nous avons des loyers importants, donc nous sortons beaucoup d'argent. Nous aimerions être considérés comme les discothèques et ne pas devoir régler les loyers de nos 400 agences," aimerait Laurent Abitbol.
Il reste donc encore des combats à mener pour les équipes de Jean-Pierre Mas et des Entreprises du Voyage, mais aussi pour les réseaux de distribution.
Après 7 mois d'une crise sans fin, l'objectif n'est plus tant de faire revenir les clients que d'éviter le départ des plus fidèles collaborateurs.
"Ma principale préoccupation est de maintenir le moral de mes équipes. Pour cela j'ai opté pour beaucoup de transparence sur la situation financière du groupe. Puis je leur écris chaque jour en leur partageant des bonnes nouvelles.
J'essaye d'insuffler du positif et d'occuper l'esprit," confie François Piot, le propriétaire de Prêt à partir.
Une chose est sûre dans cet océan d'incertitude, la covid 19 n'a pas fini de nous enquiquiner. Vous, agents de voyages, comme nous, journalistes et suiveurs, allons devoir s'armer de patience et faire le plein d'énergie.
"A la fin de la crise, nous serons dans la situation d'une ouverture d'agence, de la création d'une ligne aérienne, etc. Il faudra tout refaire.
Nous repartirons de 0," prédit sombrement le patron de l'Est de la France.
Espérons que la feuille blanche soit livrée au pied du sapin, pour toute la profession.
"Il ne manque pas grand-chose pour que ça reparte, les Français ont envie de profiter et de partir. Toutefois, nous demandons au gouvernement de faire plus," lâche Richard Vainopoulos.
Après le chômage partiel, le fonds de solidarité, le Prêt Garanti par l'Etat et toute une tonne d'aides, les professionnels souhaitent que le gouvernement aille plus loin.
Pour le président de TourCom, il faut "une exonération des charges et un soutien financier. En ce moment, nous avons un moteur, à savoir Bercy, c'est exceptionnel.
Habituellement le ministère de l'Economie nous réclame de l'argent, là il nous en donne. Puis nous avons le frein à main, avec son homologue de la Santé."
Pour éviter que le moteur explose, il sera nécessaire de faire un choix. Si les exonérations ne sont pas à l'ordre du jour, il est un autre sujet qui reste en suspens : les charges fixes.
"Nous sommes très contents des aides, mais nous avons des loyers importants, donc nous sortons beaucoup d'argent. Nous aimerions être considérés comme les discothèques et ne pas devoir régler les loyers de nos 400 agences," aimerait Laurent Abitbol.
Il reste donc encore des combats à mener pour les équipes de Jean-Pierre Mas et des Entreprises du Voyage, mais aussi pour les réseaux de distribution.
Après 7 mois d'une crise sans fin, l'objectif n'est plus tant de faire revenir les clients que d'éviter le départ des plus fidèles collaborateurs.
"Ma principale préoccupation est de maintenir le moral de mes équipes. Pour cela j'ai opté pour beaucoup de transparence sur la situation financière du groupe. Puis je leur écris chaque jour en leur partageant des bonnes nouvelles.
J'essaye d'insuffler du positif et d'occuper l'esprit," confie François Piot, le propriétaire de Prêt à partir.
Une chose est sûre dans cet océan d'incertitude, la covid 19 n'a pas fini de nous enquiquiner. Vous, agents de voyages, comme nous, journalistes et suiveurs, allons devoir s'armer de patience et faire le plein d'énergie.
"A la fin de la crise, nous serons dans la situation d'une ouverture d'agence, de la création d'une ligne aérienne, etc. Il faudra tout refaire.
Nous repartirons de 0," prédit sombrement le patron de l'Est de la France.
Espérons que la feuille blanche soit livrée au pied du sapin, pour toute la profession.